Cas clinique n°3: travail et cannabis Maud CRETON (interne)
Cas clinique Motif: Mr. R., 22 ans, se présente à la visite de reprise après 4 semaines d’arrêt maladie suite à un AT. Cursus professionnel: Pas de qualification particulière ( CAP boucherie non achevé) Employé aux abattoirs depuis 8 mois , en CDD.
Cas clinique Poste actuel: ouvrier d’abattage de volailles. Eviscération de poulets avec un vancutter. Travail à la chaîne, 8h/j, avec pause de 15 mn toutes les 2h.
Cas clinique Appel de l’employeur qui nous fait part de ses inquiétudes quant au comportement du salarié…. Et nous demande ce qu’on en pense..
Cas clinique ATCD: RAS Pas de traitement médicamenteux. Tabac: 1 paquet/j depuis l’âge de 15 ans. Alcool: occasionnellement le we, assimilable à un usage festif.
Cas clinique À la question sur le cannabis, il répond: « oui, il m’arrive de fumer de l’herbe de temps en temps.. Enfin comme tout le monde quoi! » Evaluation de la consommation: Fréquence :4 joints /j Mode évolutif: Âge de début Circonstances de consommation Recherche d’une dépendance (deca/cage, autoquestionnaire..)
Cas clinique Circonstances de l’accident: Facteurs déclenchants? Retour d’une pause (plaie profonde de main droite). Cause: erreur d’inattention. c’est le 3 ème épisode. Facteurs déclenchants? Fatigue, problèmes personnels, …? Aviez vous consommé de l’OH, des médicaments ( bzd, opiacés..)? Aviez-vous fumez? « oui, à la pause avec des collègues… »
Cas clinique: en résumé… 1) Salarié dépendant du cannabis,qui banalise sa consommation,et ne semble pas avoir conscience de l’éventuel lien de cause à effet entre le cannabis et l’AT. 2) Il n’occupe pas de PDS, mais il s’est mis en danger.Il n’y a pas de preuve que sa conso soit à l’origine de l’accident même si on peut le suspecter fortement.
cas clinique:CAT 1)Attitude de compromis: 2)Attitude plus répressive: Contrat moral reposant sur une confiance mutuelle: aptitude sous condition de faire un sevrage et d’entamer un suivi +/_ reclassement 2)Attitude plus répressive: Pas d’engagement de sa responsabilité Détermination de l’inaptitude, avec risque d’accentuer l’instabilité et la précarité sociale du salarié en cas de licenciement.
Conclusion Rôle du médecin du travail: repérer la dépendance afin de proposer une aide adaptée. Décision d’aptitude: lourde de conséquences, elle doit résulter d’une réflexion adaptée au profil de chacun. Être dans une démarche d’aide plutôt que dans une démarche de condamnation du sujet.
Moyens de prévention Prévention individuelle: Dépistage: circulaire 9 juillet 1990 Recommandé pour les postes à risques Règlement intérieur Accord du salarié Attention à l’interprétation des tests (FN, FP): prudence..
Moyens de prévention Prévention individuelle: Responsabiliser le salarié quant à sa conso: Représentation culturelle du cannabis avec banalisation de la consommation malgré son caractère illicite. Infos sur les effets secondaires et des risques qui en découlent au travail selon le poste d’activité:AT (10 à 20 % des AT sont dus à des conduites addictives)
Moyens de prévention Prévention collective:inscrite dans une démarche de stratégie de sécurité de l’entreprise. Campagnes de prévention collective:MILDT Processus de réflexion et de soutien des salariés Mesures de sensibilisation,d’information Mise en place de réseaux BIT: tripartisme améliorer les conditions de travail: pénibilité du travail, facteur aggravant des toxicomanies. Pas toujours d’amélioration cependant.
conclusion -Evaluation au cas par cas. -La dépendance est la rencontre entre une personnalité, un produit et un environnement. -Tenter d’adopter l’attitude la plus juste possible en faisant prévaloir l’intérêt du salarié sans risquer de mettre en péril le bon fonctionnement de l’entreprise. -Gardez à l’esprit que d’avouer sa conso au médecin est une marque de confiance , et que c’est une main tendue pour demander de l’aide.