Elaboration du guide d’autoévaluation de la qualité des actions Emmanuelle Hamel - Inpes Un outil a été réalisé pour permettre de s’engager dans cette démarche qualité telle qu’elle vient de vous être présentée. Je vais maintenant vous présenter de quelle façon il a été élaboré.

Démarche d’élaboration Fondée sur des principes fondamentaux en promotion de la santé, largement repris dans le guide : Participation des acteurs concernés Développement des compétences Prise en compte des données issues de la littérature et des expériences existantes Centration sur les utilisateurs Tout d’abord, il est important de préciser que cet outil a été élaboré en se fondant sur des principes fondamentaux en promotion de la santé et que ces principes sont largement repris dans le guide… Il s’agit de 4 principes qui sont la participation des acteurs concernés, le développement des compétences, la prise en compte des données issues de la littérature et des expériences déjà menées dans le domaine de la qualité et aussi la mobilisation de l’expertise existante. Enfin, tout comme en promotion de la santé, il est essentiel de se placer du point de vue des personnes ou des populations concernées, nous avons choisi ici de nous placer du point de vue des futurs utilisateurs du guide. Cela s’est traduit par toute une série de chose extrêmement concrètes.

1-une démarche participative Elargissement du groupe associatif Appel à candidatures public via le site internet de l’Inpes pour constituer un groupe représentatif d’associations AIDES, ANITéA, ANPAA, CISS/AFD, CRIPS IDF, Défi santé nutrition, FNES, Holisme communication, Planning Familial, Sparadrap Mobilisation des expériences Appel à contributions pour identifier les outils et démarches qualité existants dans les associations Pour mémoire, la mobilisation de 4 à 5 grands réseaux associatifs avait permis d’aboutir à la mesure 15. Il était donc important d’élargir ce premier groupe afin de rassembler un plus grand nombre d’associations permettant de rendre compte de la diversité des associations intervenant en prévention. L’Inpes a donc lancé sur son site internet un appel à candidature auquel une quinzaine d’associations a répondu. 10 d’entre elles ont été choisies sur des critères permettant de garantir un équilibre entre des petites et des grandes associations, entre différentes thématiques, différents publics, différents modes d’intervention. Il était également important d’identifier les outils et les démarches qualité déjà engagées. En pratique, cette appel à contribution a fait ressortir très peu de projets ce qui montre bien qu’il n’y avait quasiment pas en 2007 de démarches véritablement structurées.La plupart des documents reçus était en fait des évaluations en liens avec 1 projet bien spécifique et non des outils d’appréciation de la qualité. Il était également important de s’appuyer sur les existant

2-développement des compétences Apprentissage collectif pour les membres du groupe de travail, autour des notions de promotion de la santé et de qualité Analyse commune des outils et documents existants Réunions avec des experts du champ de la qualité En deuxième lieu, nous avons proposé de nous engager dans une démarche formative permettant aux membres du groupe de développer ensemble leurs connaissances. Nous avons donc analysé et discuté ensemble d’un certain nombre de méthode et d’outils. Une session des Jp 2007 a également été consacrée à la qualité ce qui a permis de mieux connaître ce champ. Des experts ayant déjà développé des projets dans ce domaine ont également été invités et le groupe de travail a ainsi pu échanger avec Gunther Ackermann de Promotion santé suisse qui a rédigé des critères de qualité et Michel Laforcade, qui est un expert reconnu en ce qui concerne le développement de la qualité dans le secteur médico-social et vient d’être nommé directeur de l’ARS limousin.

3-prise en compte des données de la littérature et des expériences Revue de littérature réalisée par l’Inpes Analyse d’outils et d’expériences Qualité et prévention/promotion de la santé France : référentiel qualité Cres LR/Epidaure, référentiel Fnes Suisse : critères Quint Essenz Pays Bas : Preffi 2 Europe : EQUIHP Qualité dans des champs proches Accréditation/certification des établissements de santé Evaluation interne médico-social Démarche qualité dans l’action humanitaire (F3E,URD) Qualité et associations Label AFAQ- AFNOR gouvernance et gestion responsable des associations et fondations Guide Ambition associative Uniopss Relecture de la V.0 par des experts Comme pour tout projet, il est important de s’appuyer sur les données issues de la littérature et sur les expériences et outils existants. Nous avons donc analyser de nombreux outils dont les principaux figurent ici. Toujours dans le souci de s’appuyer sur une méthodologie rigoureuse, nous avons également soumis la première version du guide à un groupe de relecteurs composé d’experts du champ de la qualité, de la promotion de la santé et du partenariat avec les associations.

4- centration sur les utilisateurs Test auprès de 40 associations par IPSOS santé (nov 08-fév 09) n’ayant pas participé à la rédaction diversité de tailles, de thématiques, de publics dans 7 régions faciliter la compréhension et l’utilisation travail important sur la forme du document et sur sa formulation Enfin, le projet était constamment orienté vers les futurs utilisateurs du guide de façon à répondre au mieux à leurs besoins.Ceci nous a amené à faire réaliser un test sous forme d’entretiens et de focus group avec 40 associations n’ayant pas participé à la rédaction du guide et représentant la diversité des associations en termes de taille, d’activités ou d’implantation territoriale. Ce test a notamment confirmé la pertinence de cet outil, jugé utile par les associations testées qui le considéraient cependant assez difficile d’accès et peu commode dans sa première version. Ceci a donc conduit à un important travail visant à améliorer la forme du document et à simplifier sa formulation.

Principes essentiels retenus pour la démarche qualité Auto-évaluation Dynamique interne Démarche volontaire Ne se confond donc pas avec : Un guide méthodologique Une évaluation des résultats Une grille de sélection des projets Un manuel de certification Amélioration continue de la qualité Processus global, systématique et continu qui permet d’accroître la confiance dans la qualité Progressif, pour avancer à son rythme AU final, tout ce processus de travail a permis de préciser le type de démarche qualité à envisager. Deux principes essentiels ont été posés. Le premier est celui de l’auto-évaluation qui permet à une équipe de se questionner pour améliorer ses pratiques. Il est important de rappeler qu’il s’agit d’une démarche volontaire et interne qui ne doit pas être confondue avec des guides ou des check list de méthodologie de projet. Il ne s’agit pas non plus de critères de sélection de projet, ceux-ci couvrent un champ beaucoup plus vaste (couverture territoriale, enveloppe budgétaire, priorités définies par le financeur etc). Il ne s’agit pas non plus d’un référentiel de certification sur la base duquel un organisme extérieur atteste de la conformité à des normes. Deuxième idée, la démarche retenue est celle de l’amélioration continue de la qualité ce qui signifie que l’on s’engage dans un cycle d’amélioration qui sont progressives. On avance pas à pas.

Principales caractéristiques Expliciter la notion de promotion de la santé Rendre compte des valeurs associatives Non lucrativité, primauté des personnes, innovation Etre utilisable quel que soit le type d’action ou d’association en promotion de la santé Enfin, ces travaux ont également permis d’acter que plusieurs points particuliers devaient être pris en compte pour élaborer ce guide. Tout d’abord, le fait que la notion de promotion de la santé n’est pas très familière en France, beaucoup d’associations notamment se définissant en termes de prévention, d’éducation pour la santé, de lutte contre une pathologie etc POurtant les échanges dans le groupe de travail, ont montré que les principes et valeurs de promotion de la santé, constituaient bien un socle commun aux différentes associations malgré leur dénomination et nous avons choisi d’utiliser ce terme. Autre point important, l’appréciation de la qualité des actions menées par les associations doit faire référence aux valeurs fondamentales des associations. En effet, comment apprécier la qualité de ces actions sans chercher à savoir si elles sont bien en cohérence avec les principes même des associations comme le caractère non lucratif, l’importance donnée aux personnes et aux populations, les fonctions d’innovation ou le rôle des associations dans l’expression des usagers ou des populations? Enfin, la dernière caractéristique qui distingue ce guide de nombreux outils existants est qu’il cherche à s’adresser à des acteurs associatifs très variés. IL a donc fait le choix d’une approche généraliste permettant de s’adapter à de nombreux types d’action et non pas de développer un outil pointu pour chacune d’entre elles (les formations, les actions individuelles, l’accompagnement…), quitte à devoir faire plusieurs centaines de pages…