Pourquoi la justice procédurale ?Pourquoi le voile d’ignorance?
Pourquoi le voile d’ignorance ne semble pas ignorer la question environnementale?
Position originelle de RAWLS « personne ne connaît sa place dans la société́, sa position de classe ou son statut social » « je pose que les partenaires ne connaissent pas ce qui constitue le contexte particulier de leur propre société́. C'est-à-dire qu'ils ignorent sa situation économique ou politique, ainsi que le niveau de civilisation et de culture qu'elle a pu atteindre. Les personnes dans la position originelle n'ont pas d'information qui leur permette de savoir à quelle génération elles appartiennent. »
Justification « Ces restrictions assez larges de l'information sont justifiées en partie par le fait que les questions de justice sociale se posent entre les générations autant que dans leur cadre, ainsi, par exemple, la question du juste taux d'épargne et celle de la préservation des ressources naturelles et de l'environnement. » « En choisissant des principes, ils doivent être prêts à vivre avec leurs conséquences, quelle que soit la génération à laquelle ils appartiennent. »
Problème(s) ?
Éthique anthropocentrée Contre utilitarisme mais « instrumentalisation de la nature » réduite à une ressource pour les besoins humains Nature : environnememt Éthique anthropocentrée Alternative?
Hans JONAS Le Principe de responsabilité ( 1979) « Agis de façon que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d'une vie authentiquement humaine sur terre » « Agis de façon que les effets de ton action ne soient pas destructeurs pour la possibilité future d'une telle vie. »
Différences?
Les fondements métaphysiques de cet impératif de responsabilité 1. « On peut seulement être responsable pour ce qui change, pour ce qui est menacé de dépérissement et de déclin, bref pour le périssable dans son caractère périssable » Le nouveau-né vulnérable comme la nature 2. « Puisque la subjectivité manifeste une fin agissante, et qu'elle vit entièrement de cela, l'intérieur muet qui accède à la parole seulement grâce à elle, autrement dit la matière, doit déjà abriter en elle de la fin sous forme non subjective, ou un de ses analogues.» L’être tend à persévérer dans l’être, l’être créateur de valeur et valeur. Il est toujours préférable qu’il y ait de l’être plutôt que rien
ARISTOTE « Or, l'âme vaut mieux que le corps ; l'être animé vaut mieux que l'être inanimé ; être vaut mieux que n'être pas ; vivre vaut mieux que ne pas vivre. Ce sont là les causes qui déterminent la génération des êtres vivants. (…) et c'est ainsi que se perpétuent à jamais les hommes, les animaux et les plantes. »
Albert Schweitzer, L'Ethique et la Civilisation,1976 « Pour Descartes, toute philosophie part de cet axiome: « Je pense, donc je suis ». Avec un pareil point de départ, étroit et arbitraire, la philosophie tombe irrémédiablement dans l'abstraction. Elle ne trouve pas d'ouverture vers l'éthique et reste prisonnière d'une conception morte du monde et de la vie. La vraie philosophie doit avoir comme point de départ la conviction la plus immédiate et la plus compréhensible de la conscience, à savoir: « Je suis vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre ». Il ne s'agit pas là d'un aphorisme ingénieux. Chaque jour et à chaque heure cette conviction m'accompagne. A tout instant de ma prise de conscience des choses, elle se dresse à nouveau devant moi. Il en jaillit sans arrêt, comme d'une sève remontant de racines toujours vivantes, une conception du monde et de la vie pleine de vigueur, englobant toutes les manifestations de l'Etre. Elle fait naître en nous le sens éthique de notre union mystique avec l'Etre. »
Aristote, Histoire des animaux « Ces rapprochements sont surtout frappants quand on regarde ce que sont les enfants, et cette période de la vie humaine. En eux, on voit déjà comme les traces et les germes des qualités qu'ils doivent avoir plus tard. Mais à ce moment, l'âme de l'enfant ne diffère en rien, on peut presque dire, de celle des animaux; et par conséquent, il n'y a rien de faux à supposer qu'il y a, dans le reste des animaux, des choses qui sont, ou identiques, ou voisines, ou analogues à celles qu'on observe dans l'homme. »
Bentham, 1789 « Les Français ont déjà découvert que la noirceur de la peau n'est en rien une raison pour qu'un être humain soit abandonné sans recours au caprice d'un bourreau. On reconnaîtra peut être un jour que le nombre de pattes, la pilosité de la peau, ou la façon dont se termine le sacrum sont des raisons tout aussi insuffisantes pour abandonner un être sensible au même sort. Et quel autre critère devrait tracer la ligne infranchissable ? Est-ce la faculté de raisonner, ou peut-être celle de discourir ? Mais un cheval ou un chien adulte sont des animaux incomparablement plus rationnels et aussi plus causants qu'un enfant d'un jour, d'une semaine, ou même d'un mois. Mais s'ils ne l'étaient pas, qu'est-ce que cela changerait ? La question n'est pas : peuvent-il raisonner ? ni : peuvent-ils parler ? mais : peuvent-ils souffrir ? »
Holmes Rolston ( 1932- ) « Une chauve-souris femelle, un mammifère tout comme nous, peut, en se dirigeant au moyen de son sonar dans la pénombre la plus totale, trouver son chemin dans la grotte de Bracken Cave (Texas), prendre dans ses ailes une moyenne de 500 à 1000 insectes à l'heure, et retourner auprès de sa progéniture pour la nourrir. Voilà qui témoigne du fait que la chauve-souris est capable de valoriser quelque chose : en l'occurrence, les insectes et sa progéniture. Les animaux peuvent être valorisés, ils sont capables de valoriser un certain nombre de choses dans leur monde. »
« Les animaux valorisent-ils quoi que ce soit de façon intrinsèque « Les animaux valorisent-ils quoi que ce soit de façon intrinsèque? Nous pourrions penser qu'ils n'ont pas la capacité, précédemment revendiquée pour le compte des hommes, de conférer une valeur intrinsèque à n'importe quel objet. Ils cherchent surtout à satisfaire leurs propres besoins fondamentaux (nourriture et abri), et apportent des soins à leur progéniture. Mais pourquoi ne pas dire, en ce cas, qu'un animal valorise sa propre vie pour ce qu'elle est en elle-même, de façon intrinsèque, sans avoir à faire dépendre cette valeur de quoi que ce soit d'autre? Si nous refusions d'admettre cette idée, nous aurions alors affaire à un monde animal empli de valeurs instrumentales et dénué de valeurs intrinsèques, tous et chacun étant naturellement portés à valoriser les ressources dont ils ont besoin, sans que rien ni personne ne se valorise jamais soi-même. Cette hypothèse est invraisemblable. Les animaux assurent le maintien et la valorisation de l'identité qui leur est propre, tout en se mesurant au monde extérieur. La valorisation est intrinsèque à la vie animale. »