Les médicaments de psychiatrie Christophe Bazin IFSI 2ème année Année 2010 Les médicaments de psychiatrie
Psychotropes Médicaments qui ont la propriété d’agir sur l’activité cérébrale Psycholeptiques qui dépriment l’activité mentale Neuroleptiques et antipsychotiques Hypnotiques et tranquilisants Régulateurs de l’humeur
Psychotropes Psychoanaleptiques qui excitent l’activité mentale Antidépresseurs (stimulation de l’humeur) Amphétaminiques et psychostimulants (stimulent la vigilance) Psychodysleptiques qui provoquent des troubles mentaux (= déviation du jugement) Substances non médicamenteuses, hallucinogènes, onirogènes (rêve éveillé)
Les anxiolytiques
Introduction (1) Utilisés lorsque les symptômes psychiques, physiques et comportementaux de l’anxiété deviennent invalidants Manifestations aiguës (réactionnelles, transitoires) Manifestations chroniques
Introduction (2) Doivent être associés à d’autres thérapeutiques (psychothérapie) Durée : 4 à 12 semaines Classification Benzodiazépines Carbamates Antihistaminiques H1
Indications Manifestations mineures de l’anxiété États anxieux sévères Psychiatrie ambulatoire (lexomil*, séresta*, valium*, tranxène*) Psychiatrie hospitalière Manifestations fonctionnelles et somatiques de l’anxiété (valium*) Sevrage alcoolique (séresta*) Prémédication à l’AG (atarax*) Ttt symptomatique des manifestations allergiques (atarax*) tous
Benzodiazépines Propriétés générales Anxiolytiques Sédatives Myorelaxantes Anti-convulsivantes Amnésiantes Risque de dépendance +++ Demi-vie de 5 à 150 heures
Benzodiazépines Contre-indications Insuffisance respiratoire Apnées du sommeil Myasthénie IH sévère Porphyries Toxicomanie (sauf sevrage)
Benzodiazépines Indications : Anxiété aiguë Insomnie d’endormissement Sevrage alcoolique Epilepsies (clobazam, clonazepam, diazepam) Formes injectables : crise d’angoisse aiguë, états d’agitation et d’agressivité, delirium tremens, prémédication, tétanos
Benzodiazépines Effets indésirables Amnésie antérograde Sensation ébrieuse Asthénie, somnolence Hypotonies musculaire Réactions paradoxales État physique de dépendance
Benzodiazépines Précautions d’emploi Arrêt progressif du traitement (jusqu’à 15j si utilisation prolongée et/ou fortes poso) Sujets âgés (réduction poso de 50 %) Grossesse : éviter sauf nécessité absolue au 1er trimestre (tératogène) et éviter fortes doses au 3ème trimestre (risque de détresse respiratoire du NN) Allaitement : à éviter (passage dans le lait) 12
Benzodiazépines Surveillance Risque de dépendance, donc arrêt progressif du ttt Risque de masquer les signes d’une dépression Éviter pendant la grossesse et l’allaitement Éviter l’alcool
Benzodiazépines Ttt en cas de surdosage : anexate* Surveillance particulière et adaptation des posologies si insuffisance respiratoire et myasthénie
Carbamates : Equanil* Indications EI Sevrage alcoolique Délirium tremens EI Somnolence Troubles digestifs Céphalées, vertiges, excitation Précautions d’emploi, surveillance Alcool déconseillé Si myasthénie Risque de syndrome de sevrage si arrêt brutal
Antihistaminiques (Atarax*) Utilisé surtout en prémédication EI Somnolence Effets anticholinergiques Alcool déconseillé
Les hypnotiques
Introduction Insomnie transitoire ou occasionnelle (< à 3 semaines) Insomnie chronique (> à 3 semaines) Bilan clinique précis avant de traiter Posologie initiale doit être la plus faible possible Traitement doit être d’emblée court (qques jours à qques semaines) Maximum 4 semaines Arrêt progressif
Benzodiazépines et apparentés Même propriétés que les anxiolytiques Mais une ½ vie plus courte donc moins d’effets résiduels au réveil Spécialités Rohypnol*, halcion*, havlane* Apparentés : Zolpidem (stilnox), zopiclone (imovane)
Benzodiazépines et apparentés (2) Remarques Halcion* Risque d’amnésie antérograde avec troubles du comportement Interactions médicamenteuses Apparentés Moins d’effets secondaires Moindre risque de dépendance et de syndrome de sevrage Risque d’amnésie antérograde
Antihistaminiques H1 Donormyl*, phénergan*, théralène*, noctran* = dérivés des phénothiazines Donc EI identiques aux neuroleptiques Effets anticholinergiques Troubles neurologiques Syndrome malin des neuroleptiques
Les antidépresseurs
Introduction (1) Exercent une action favorable sur l’humeur Action sur les neuromédiateurs au niveau cérébral, avec une spécificité variable selon les molécules Noradrénaline (NA) Dopamine (DA) Sérotonine (5HT)
Introduction (2) Mise en route progressive, en ambulatoire ou à l’hôpital (injectables) Surveillance particulière au début du traitement Risque suicidaire persiste Levée de l’inhibition psychomotrice Action antidépressive non encore optimale Risque de passage à l’acte
Introduction (3) Délai d’action assez long : 3 à 6 semaines EI communs Levée de l’inhibition psychomotrice Possibilité de réactivation d’un délire si sujet psychotique Manifestation d’angoisse paroxystique
Tricycliques ou imipraminiques 12 molécules (gouttes, comprimés, injectables) Activité et EI comparables Molécules de référence Imipramine (tofranil*) Clomipramine (anafranil*) Utilisées depuis 1957 Actives dans 70% des dépressions sévères
TC (2) Tous sont indiqués dans les épisodes dépressifs sévères Autres indications Chez les patients hospitalisés Énurésie nocturne de l’enfant Douleurs neurogènes Anafranil : TOC, prévention des attaques de panique avec ou sans agoraphobie, état dépressif chez le schizophrène en assoc. aux neuroleptiques
TC (3) Effets indésirables Périphériques Centraux Anticholinergiques Hypotension orthostatique Impuissance Centraux Somnolence, sédation Crises convulsives, tremblements
TC (4) Divers CI Hypersensibilité au produit Prise de poids Troubles de la conduction et du rythme cardiaque (cf surdosage) Troubles endocriniens Hépatite cytolytique Troubles hématologiques CI Hypersensibilité au produit Risque de glaucome, rétention urinaire Infarctus du myocarde
TC (5) Interactions médicamenteuses CI avec les IMAO non sélectifs : syndrome sérotoninergique : nausées, vertiges, céphalées, douleurs abdominales, agitation, confusion mentale potentiellement graves) Déconseillé avec l’alcool (sédation) Déconseillé avec l’adrénaline (risque d’HTA, troubles du rythme)
TC (6) Surdosage Risque majeur : cardiaque Toxicité myocardique directe avec diminution de la contractilité et de la conductibilité pouvant conduire à une hypotension, coma, collapsus, arrêt cardiaque Ttt Réa Perfusion de bicarbonate de sodium 8,4%
Inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) Molécules récentes (1980) Meilleure tolérance donc bonne maniabilité Efficacité identique aux tricycliques Fluoxétine (prozac), sertraline (zoloft), paroxétine (deroxat), venlafaxine (IRSNA,effexor), citalopram (seropram), escitalopram (seroplex)
IRS Indications : Episode dépressif majeur TOC Boulimie Cataplexie Phobie sociale Anxiété généralisée Stress post-trauma 33
IRS EI CI Syndrome sérotoninergique Nausées, diarrhées, anorexie, hyponatrémie CI Hypersensibilité au produit < 15 ans Insuffisance rénale
Molécules atypiques Athymil* Norset* Stablon* Vivalan*
Les thymorégulateurs 36
Lithium Propriétés : Effet préventif sur les troubles récidivants de l’humeur des psychoses maniaco-dépressives et un effet curatif dans les accès maniaques et les accès dépressifs 37
Lithium Propriétés : Indications : Effet préventif sur les troubles récidivants de l’humeur des psychoses maniaco-dépressives et un effet curatif dans les accès maniaques et les accès dépressifs Médicament essentiel, ayant transformé la vie de nombreux patients Indications : Prévention des rechutes dans le trouble bipolaire et le trouble schizo-affectif Traitement de l’accès maniaque ou hypomane 38
Lithium CI PE IR même modérée Déplétion hydrosodée Grossesse 1er trimestre PE Bilan préalable (NFS, iono, rein, hép, thyroïde) Dosage : à jeun, 12h après dernière prise (LP ou non), attention au tube !!! Grossesse 39
Lithium EI (50 % des patients, dose-dépendants) Neuro-psy : tremblements, trouble mnésiques Endocriniens : prise de poids, polyurie-polydipsie, goitre Cutanés : chute de cheveux, acné Digestifs Cardiaques Surdosage +++ : dialyse si > 2mM 40
Autres Divalproate de Na (Depakote) Carbamazépine (Tégrétol) 41
Les neuroleptiques 42
Définition Réducteurs des symptômes psychotiques Symptômes productifs ou positifs Symptômes déficitaires ou négatifs Agissent par blocage des récepteurs à la dopamine Effets indésirables et interactions médts Nouvelles molécules : antipsychotiques qui ont une activité antisérotonine Efficacité + antidéficitaire Peu ou pas d’EI parkinsonniens 43
Classification Phénothiazines Butyrophénones Benzamides Autres : thioxanthènes 44
Classification clinique Neuroleptiques sédatifs Chlorpromazine, cyamémazine, lévomépromazine Neuroleptiques antihallucinatoires et antidélirants Halopéridol, thiopérazine, trifluopérazine Neuroleptiques désinhibiteurs Sulpiride, amisulpride, pipotiazine 45
Effets indésirables (1) Troubles psychiques Asthénie, somnolence, perte d’affectivité, attitude cataleptique Réactivation anxieuse Syndrome dépressif État confusionnel 46
Effets indésirables (2) Troubles neurologiques Dyskinésies précoces (torticolis spasmodique, crises oculogyres, trismus) Syndrome extrapyramidal (akinétique avec ou sans hypertonie, hyperkinéto-hypertonique, excitomoteur, akathisie) Dyskinésies tardives 47
Effets indésirables (3) Troubles endocriniens Impuissance, frigidité Aménorrhée, galactorrhée, gynécomastie, hyperprolactinémie Prise de poids hyperglycémie 48
Effets indésirables (4) Troubles neuro-végétatifs Hypotension orthostatique Syndrome malin des neuroleptiques Effets atropiniques Troubles cutanés Troubles hématologiques Arythmies et mort subite : Droleptan* phénothiazines 49
Contre indications Hypersensibilité à l’un des composants Maladie de Parkinson Risque de glaucome par fermeture d’angle Antécédents d’agranulocytose Antécédents de porphyrie 50
Précautions d’emploi Sujet âgé (sédation, hypotension) Insuffisant rénal ou hépatique Parkinsonien Épileptique Affections cardiovasculaires Grossesse allaitement 51
Surveillance Température Tension hept-a-myl* Rythme cardiaque (ECG) Dyskinésies précoces Syndrome extrapyramidal Observance Interactions médicamenteuses Alcool Antiparkinsonien (lévodopa) Bradycardisants, antiarythmiques Antiparkinsoniens Anticholinergiques (akinéton*, artane*) 52
Autres molécules Loxapac* : loxapine Léponex* : clozapine Risperdal* : rispéridone Zyprexa* : olanzapine 53
Loxapac* Ttt des psychoses chroniques, des psychoses aiguës et des bouffées délirantes Ttt des états d’agitation, d’agressivité et anxiété Liées à la débilité mentale, l’alcoolisme et/ou à l’épilepsie EI Effets anticholinergiques Rétinopathie pigmentaire 54
Léponex* Ttt des schizophrénie sévères et résistantes Doses progressives par paliers de 25mg pour atteindre 300mg en 2 à 3 semaines Risque d’agranulocytose Surveillance hebdo le 1er mois Mensuelle pendant 3 mois Puis tous les 3 mois Hypotension Troubles gastriques Troubles anticholinergiques CI : Antécédents d’agranulocytose, Médicaments leucopéniants, Alcool 55
Risperdal* - Zyprexa* Ttt des psychoses schizophréniques aiguës ou chroniques 56