Les femmes et le marché de l’emploi La situation économique et professionnelle des Québécoises Rencontre biennale de réflexion En condition féminine de la FTQ 30 novembre 2006 « Les femmes et l’emploi : miroir, miroir… » Par Thérèse Belley
2 LES FEMMES ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI LA SITUATION ÉCONOMIQUE ET PROFESSIONNELLE DES QUÉBÉCOISES Étude réalisée par le Comité aviseur Femmes en 2005 illustrant : L’évolution de la place des Québécoises sur le marché du travail Leur situation économique / un aperçu des écarts salariaux qui persistent entre les deux sexes surtout chez les travailleuses non syndiquées La persistence de la non diversification professionnelle Certaines problématiques qui touchent particulièrement les femmes
3 LE CHEMIN PARCOURU PAR LES FEMMES EN INTÉGRATION EN EMPLOI DANS LES DERNIÈRES DÉCENNIES : L’EFFET MIROIR … DES ACQUIS INCONSTESTABLES Augmentation de la présence des femmes sur le marché du travail Amélioration remarquable de leur degré de scolarisation … DES ÉCARTS PERSISTANTS Maintien des écarts salariaux Disparités régionales Conséquences de la non-diversification professionnelle
4 ….…DES ACQUIS INCONSTESTABLES… DES ÉCARTS PERSISTANTS * Taux d’activité et d’emploi chez les femmes (15 ans et +) * Taux d’activité, d’emploi et de chômage selon le sexe (15 ans et +) en 2003 LES TAUX D’ACTIVITÉ ET D’EMPLOI CHEZ LES FEMMES SONT 1976 À 2005 DEMEURÉS INFÉRIEURS À CEUX DES HOMMES, ET CE, DE 1976 À * Variation de l’écart entre la situation des femmes et des hommes 2003\2005
5 LES FEMMES ET LE MARCHÉ DE L’EMPLOI REGARD SUR LES RÉGIONS Dans toutes les régions du Québec, le taux d’activité des hommes dépasse celui des femmes de plus de 10 points (2003). Taux d’activité FemmesHommes * Montérégie 63,5 %75,6 % * Lanaudière 63,0 %74,5 % * Outaouais 62,4 %73,9 % * Gaspésie-Iles-de-la-Madeleine 49,9 %59,5 % * Bas-Saint-Laurent 50,9 %66,4 % * Saguenay-Lac-Saint-Jean 52,5 %69,3 %
6 Caractéristiques du marché du travail selon le sexe, par région administrative et pour l’ensemble du Québec, en pourcentage, 2003 RÉGIONS ADMINISTRATIVES TAUX D’ACTIVITÉ (%)TAUX D’EMPLOI (%) FHFH Bas-Saint-Laurent50,966,446,459,0 Saguenay / Lac-Saint-Jean52,569,346,561,1 Capitale-Nationale59,271,655,266,2 Mauricie53,368,547,361,8 Estrie60,871,756,566,0 Montréal58,672,652,663,5 Outaouais62,473,958,067,9 Abitibi-Témiscamingue56,668,751,561,5 Côte-Nord / Nord-du-Québec53,566,947,256,9 Gaspésie / Îles-de-la-Madeleine49,959,542,247,5 Chaudière-Appalaches61,774,657,770,2 Laval61,572,556,365,9 Lanaudière63,074,.557,168,4 Laurentides62,373,558,567,6 Montérégie63,575,658,869,6 Centre-du-Québec58,174,052,867,6
7 Contrairement au taux d’emploi masculin, le taux d’emploi féminin ne dépasse pas 60 %. Montérégie 58,8 % Laurentides 58,5 % Outaouais 58,0 % Gasépésie-Iles-de-la-Madeleine 42,2 % Bas-Saint-Laurent 46,4 % Saguenay-Lac-Saint-Jean 46,5 %
8 LE CHEMIN PARCOURU PAR LES FEMMES EN INTÉGRATION EN EMPLOI DANS LES DERNIÈRES DÉCENNIES : … LA NON-DIVERSIFICATION PROFESSIONNELLE Peu importe le niveau d’études et malgré un taux de présence supérieur aux hommes tant au secondaire, au collégial qu’au baccalauréat, les femmes demeurent concentrées dans des secteurs de formation et d’emplois dits traditionnellement féminins.
9 UNE PERSISTANCE… LA NON-DIVERSIFICATION Rang effectifRépartition par sexe FEMMES (%)2001 (%) Secrétaires1198,397,7 Vendeuses et commis-vendeuses, vente au détail2258,7 Caissières3388,086,5 Commis à la comptabilité et personnel assimilé5481,687,8 Infirmières diplômées6591,491,0 HOMMES Professions en informatique7166,674,2 Conducteurs de camions3298,697,7 Vendeurs et commis-vendeurs, vente au détail1341,3 Directeurs de la vente au détail2465,863,3 Concierges4581,379,2 L’évolution des 5 principales professions féminines et masculines de 1991 à 2001
10 ….…DES ACQUIS INCONSTESTABLES La scolarisation des Québécoises… une évolution perceptible Globalement, les femmes constituent la majorité de l’effectif étudiant au collégial et à l’université. - en 2002, 57 % de l’effectif au collégial - en 2001, 59 % des inscriptions au niveau universitaire (tous cycles confondus) Au secondaire, en 2002, elles constituent près de la moitié de l’effectif (49,9 %). Cependant, en formation professionnelle elles représentent seulement 44,7 % des diplômées.
11 Taux de féminité des diplômés selon certains secteurs de formation professionnelle 2001 (niveau secondaire)
12 Taux de féminité des diplômées de certains secteurs techniques, niveau collégial, 2001
13 Taux de féminité des diplômés dans certains secteurs de formation, niveau baccalauréat, 2001
14 LE DÉCROCHAGE SCOLAIRE ET LES FILLES * 13 % des Québécoises âgées de 18 ans ont quitté l’école avant d’obtenir un diplôme de 5 e secondaire. * Le niveau de scolarité a un impact plus important sur l’employabilité des femmes que chez les hommes. * 50 % des hommes comptant moins de huit ans de scolarité occupent un emploi, comparativement à 20 % chez les femmes.
15 LA RÉMUNÉRATION ET LES CONDITIONS DE TRAVAIL : DES ÉCARTS MANIFESTES ET PERSISTANTS ENTRE LES TRAVAILLEUSES ET LES TRAVAILLEURS … DES INIQUITÉS PERSISTANTES Quel que soit leur succès scolaire, la rémunération des femmes reste inférieure à celle de leurs collègues masculins, et ce dans tous les domaines Les femmes continuent d’être les championnes : des emplois précaires - De 1991 à 2003, les femmes occupaient 67,5 % des emplois à temps partiel - La proportion des femmes occupant un emploi à temps partiel est deux fois plus élevée que chez les hommes En 2001, les femmes constituaient 71,2 % de la main-d’œuvre travaillant au salaire minimum
16 Rémunération inférieure Proportion du salaire et des gains moyens annuels des femmes par rapport aux hommes, 1998 et 2002 Le type d’activité et/ou le secteur professionnel demeurent un facteur déterminant afin de comprendre le maintien des écarts salariaux - Explique environ 33,8 % de l’écart - Dans les secteurs où les femmes sont peu représentées (secteurs primaires et ceux de la transformation et de la fabrication), les travailleuses gagnaient en moyenne 60 % du salaire des hommes (2001).
17 On observe le maintien des écarts salariaux même dans les professions de haut niveau exigeant de grandes qualifications -Chez les cadres supérieurs, les femmes avaient 63 % du salaire horaire moyen des hommes. - Des écarts significatifs s’observent entre autres en gestion des affaires, de la finance et dans les soins de santé. L’importance de la syndicalisation afin de diminuer les écarts salariaux - Ce sont les femmes non syndiquées qui ont connu la plus faible hausse de salaire entre 1997 et 2002, soit 1,40 $ l’heure. - Depuis 1997, l’écart salarial augmente entre les travailleuses et les travailleurs non- syndiqués. Cet écart diminue cependant chez les travailleurs et travailleuses syndiqués.
18 AUTRES ÉCARTS SIGNIFICATIFS … Répartition des « sans-emploi » recevant des prestations d’assurance-emploi
19 Difficile tandem de cœur et de raison ! La conciliation travail-famille c’est : L’art d’être :Parent acrobate Employée funambule Travailleuse équilibrée Défi pour la société : Partage privé / public Partage responsabilités entre les hommes et les femmes Investissement enfants et personnes âgées Opportunité pour entreprises: Coûts reliés au stress 2,7 milliards $ (stat Canada 1995) La conciliation travail-famille : une réalité vécue différemment par les femmes et les hommes
20 CONCILIATION TRAVAIL-FAMILLE… Le taux d’activité des femmes ayant des enfants est en constante progression depuis les années Il est passé de 30,3 % en 1976 à 74,8 % en ans6 ans3 ans ,730,328,875, ,057,156,984, ,969,466,584, ,374,872,987,9 MÈRES AVEC ENFANTS DE MOINS DEFEMMES SANS ENFANTS FEMMES DE 20 À 44 ANS, , QUÉBEC
21 CONCILIATION TRAVAIL-FAMILLE… UN PARTAGE DES RESPONSABILITÉS HOMME / FEMME À FAIRE - En 1998, les femmes ayant des enfants de 5 à 19 ans consacraient près de deux fois plus de temps que les hommes aux travaux domestiques. - Les femmes qui ont à s’occuper d’une personne âgée en perte d’autonomie, consacrent en moyenne 29 heures par mois comparativement à 13 chez les hommes. ANNÉE16 ANS6 ANS3 ANS ,662,156,4 FAMILLES MONOPARENTALES AVEC ENFANTS DE MOINS DE ANNÉE16 ANS6 ANS3 ANS ,076,274,2 FAMILLES BIPARENTALES AVEC ENFANTS DE MOINS DE TAUX D’ACTIVITÉ SELON LE TYPE DE FAMILLE, QUÉBEC
22 L’âge En 2002, le taux d’emploi des femmes de 20 à 29 ans était de 71,6 % contre 77,3 % chez les hommes de la même tranche d’âge. Les femmes de 45 ans et plus gagnaient 60 % du revenu annuel moyen des hommes du même âge. Le statut d’immigrante Le revenu des femmes immigrantes représentait 89,3 % du revenu des femmes non immigrantes, 66,8 % de celui des hommes immigrants et 53,2 % de celui des hommes non immigrants. La présence d’un handicap Le revenu moyen des femmes ayant un handicap représentait 68,4 % du revenu moyen des femmes non handicapées, 64,0 % de celui des hommes handicapés et 44,5 % de celui des hommes non handicapés. L’emploi féminin conjugué à d’autres facteurs …
23 Agir de manière concertée…et entreprendre des actions concrètes telles que : L’élaboration d’outils d’analyse, d’information et de collecte de données statistiques ventilées selon le sexe et cela dans tous les domaines d’expertises L’accès à la formation en emploi, et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise La mise en place d’une politique sur la conciliation travail-famille tenant compte de tous les types de familles (incluant celles à faible revenu) et surtout des nouvelles réalités du marché du travail Le maintien de la Loi sur l’équité salariale dans une perspective d’équité Encourager des lieux de concertation entre les travailleuses des milieux syndiqués et non syndiqués Promouvoir la diversification professionnelle des femmes Sensibiliser, informer et encourager les entreprises et les syndicats sur les avantages à intégrer des femmes dans des postes traditionnellement masculins Intensifier les actions (mesures, projets, groupes de support, etc.) visant la promotion de la diversification Promouvoir la syndicalisation comme levier efficace d’amélioration des conditions de travail pour les femmes PISTES D’ACTIONS
24 EN GUISE DE RÉFLEXION Le Québec sera plus en mesure de faire face aux pénuries de main-d’œuvre qui s’annoncent, d’assurer le renouvellement démographique, de tirer son épingle du jeu dans la société des savoirs, de relever les défis posés par la mondialisation, de maintenir les services publics et de dégager les ressources requises par le vieillissement de la population, s’il peut compter sur le plein concours de la population féminine. La mise en valeur du plein potentiel des femmes dans toutes les sphères de la société est non seulement une question d’équité pour elles, mais nous croyons qu’elle représente maintenant, ici comme dans les autres pays développés, une condition favorable à la concrétisation du projet d’enfants. Il s’agit donc d’un enjeu pour tout le Québec. Conseil du statut de la Femme (2005)