Dire, lire, écrire, comprendre à l’école maternelle et au cycle 2 d’après la conférence de Viviane Bouysse, inspectrice générale de l’Education Nationale, le 27 septembre 2012
Importance de la dynamique des apprentissages La maternelle et le cycle 2 s’inscrivent dans un temps et un mouvement long où il faut assurer des apprentissages techniques et créer ou nourrir une vraie culture de l’écrit dont les effets ne seront évalués que plus tard au cycle 3. Le temps d’apprendre est un temps long: on se ressert plus tard de ce qu’on apprend en maternelle. Les apprentissages sont complexes. Traiter les questions explicitement et travailler davantage sur les phases de consolidation.
En maternelle: des enjeux et des acquis déterminants Des enjeux déterminants: La conquête d’un oral explicite et structuré: c’est une première préparation à la lecture, à la production d’écrit et à l’étude de la langue. - L’entrée dans la culture écrite par la familiarisation par le livre comme objet matériel et comme vecteur d’histoires et de langue. Un premier niveau d’étude de la langue,le travail sur la phonologie et les mots, introduit une distance pour former des ‘’ petits grammairiens ‘’
Améliorer une pédagogie explicite de l’oral L’oral est l’art de la conversation: passer des échanges rudimentaires en dyades aux conversations puis aux échanges rudimentaires en collectifs. ( Evitez les questions réponses) On passe du ‘’parler en continu ‘’ en petite section au s’exprimer en continu sur un sujet qui intéresse l’élève ( récit, explicitation) avec un objectif explicité sur le moment. (En GS: petits débats). Diversifier les actions de langage: nommer, décrire,expliquer, faire des jeux de mots…
Impliquer les enfants Réfléchir aux ressources et dispositifs porteurs de sens: Comment optimiser le matériel à disposition dans la classe et dans l’environnement pour proposer des activités d’apprentissage? ( Evitez les fiches). Ex: le vrai Montessori. De 3 à 6 ans, les élèves choisissent du matériel qui a fait l’objet de démonstration par l’enseignant . Le maître accompagne les choix individuels. CF: ateliers de manipulation: site des Yvelines
L’accès aux livres :1 Le premier rapport aux livres doit être un moment de partage à 2 ou 3 dans la même posture que le maître. Manipulations, ‘’ barbotages’’ dans des bacs recherches de livres, permettent une appropriation physique et une structuration ( comment les classements sont-ils organisés,les thèmes, les genres, la pérennité, la permanence du personnage central, la progression de l‘histoire? )
Le livre: un univers du texte et d’images Se placer dans une démarche de réception de l’histoire, recueillir les réactions, échanger.( Eviter les lectures offertes de fin de journée) L’essentiel réside dans l’accès au sens et à la compréhension. Travailler sur des livres différents avec des groupes différents pour partager ensuite en plus grand groupe. Choisir des histoires un peu résistantes pour travailler la compréhension.
Quelques pistes : pour que ce que les élèves font collectivement à l’oral ,ils soient capables de le faire seuls au cycle 3. Reprendre l’histoire avec des marottes. Questionner : ‘’ Qu’est ce qui est drôle dans le livre? ‘’ Comment effectuer un rappel de récit? ( mise en jeu de la mémoire) Rappeler une histoire sur une maquette. Faire reformuler page à page puis sur le cumul des pages. Faire repérer des erreurs dans des suites chronologiques. .
Quelques pistes : 2 En GS, on va apprendre à mieux comprendre. S’intéresser aux états mentaux des personnages, prendre conscience de leurs intentions. Faire prendre conscience que le lecteur sait des choses que les personnages ignorent. Faire prendre conscience que le lecteur ne comprend pas tout du premier coup et donc revenir en arrière.
Au C2: l’enseignement du code (1) L’apprentissage systématique du code doit s’effectuer au CP avec rigueur et exhaustivité. Les manuels proposent des progressions basées sur la fréquence des sons dans la langue. Or certains de ces sons ne sont pas forcément les plus faciles à repérer. Commencer par les sons les plus perceptibles à l’oral . Explorer les textes méthodiquement, phrase à phrase.
Le code (2): quelques points de grammaire implicite dès la GS Expliquer le sens de certaines lettres: le pluriel du S, le pluriel du NT. Expliquer le rôle pivot du verbe: mot qui apparaît sous différentes formes.
Enseignement de la compréhension Travailler des textes que les élèves ne pourraient pas lire en autonomie. Varier les formes de compréhension:rappel de récit, reformulation, résumé, réponses à des questions.
L’écriture Très compliquée pour un jeune enfant. La pratique de l’encodage permet d’analyser les sons, fait appel à la mémoire,apprend à se poser des questions. Ecrire des phrases est complexe pour des élèves de CP. Elle doit être syntaxiquement correcte et permet également d’encoder des mots: faire des petites dictées de phrase.
L’apprentissage des gestes de l’écriture L’enseignant doit être très vigilant sur les gestes de l’écriture en maternelle et au CP. Faire des lignes de lettres isolées n’aide pas vraiment à apprendre à écrire en cursive. L’idée est d’enchaîner les lettres et de lever le crayon le moins possible. Enoncer le nom des lettres: c’est une façon d’enseigner l’orthographe lexicale.
Les occasions d’écrire Mettre en situation d’écrire beaucoup, des textes courts. Utiliser la dictée à l’adulte ou en autonomie.
Conclusion Penser les approches spiralaires: revenir en arrière, faire des révisions pour fixer la mémoire et consolider les acquis. Organiser des progressions.