Dr NDONG NGOE Constant Cameroun Investigation d’une épidémie de méningite survenue au District de santé de Poli, après introduction du MenAfriVac au Cameroun Dr NDONG NGOE Constant Cameroun
Introduction Le Cameroun fait partie des pays de la ceinture méningitique Méningocoque du groupe A est responsable des grandes épidémies notifiées en Afrique Afin d’éliminer ces épidémies au Cameroun, une campagne de vaccination a eu lieu en décembre 2011 dans les Régions de l’Extrême-Nord et du Nord. Mais, deux mois après le déroulement de cette campagne, il est signalé des cas suspects de méningite dans le District de Santé de Poli, Région du Nord.
Introduction Une enquête de cette flambée épidémique de méningite a été réalisée dans ce District du 02 au 30 mars 2012. Son objectif était d’analyser l’épidémie de méningite survenue dans ce District de Santé, après la campagne de vaccination avec le vaccin MenAfriVac.
Méthodologie Type et période d’étude L’étude s’est déroulée du 2 au 30 mars 2012 et a combiné 02 approches : quantitative (transversale et descriptive). qualitative (recherche documentaire et entretiens individuels approfondis). Lieux de l’étude DS de Poli: L’aire de santé de BOUMBA Méthode d’échantillonnage Quantitatif : tous les cas suspects méningite Qualitatif : personnels des formations sanitaires et la communauté
Méthodologie Méthode de collecte des données rencontre avec les Responsables Régionaux, Sélection et descente sur les sites , Définition des cas, interrogatoire des cas, recherche active des cas et décès dans la communauté Recherche documentaire, ponction lombaire au cas échéant et remplissage des fiches , L’entretien avec les responsables sanitaire et la communauté collecte des données de couverture vaccinale de l’Aire de Santé Méthodes d’analyse des données ces données ont été saisies sur le logiciel Excel 5.0 et analysées sur EPIINFO version 7.
Résultats les couvertures vaccinales sont très faibles Un total de 87 cas a été recensé 50% des échantillons prélevés sont positives au Méningococcoque A ; l’âge varie entre 1 et 75 ans, avec une médiane de 27 ans (q1= 19 ans, q3= 49 ans). Le sexe féminin est le plus touchée ( 54%) La classe d’âge de 15 à 29 ans est la plus touchée(32%) Les taux d’attaque les plus élevés se retrouvent dans villages situés sur les collines La létalité est élevée dans les zones à risque et évolue avec l’âge
Courbe épidémique
Résultats des raisons de la non vaccination Mécontentement au cours de la campagne électorale et de de même de la campagne de distribution des moustiquaires imprégnés Certains déclarent n’avoir pas été informés de cette campagne ou concernait que les enfants. Les vaccinateurs n’ont pas atteints le sommet des collines
ANALYSE DES RISQUES La zone où l’épidémie sévit se retrouve entièrement dans la ceinture méningitique, L’épidémie s’est déclenchée à la 6e Semaine épidémiologique en pleine saison épidémique ; Les populations de ces zones vivent regroupés dans les petits « Saré », souvent en grand nombre ; La couverture vaccinale de routine est quasi nulle dans ces zones;
Leçons apprises Prendre en compte les populations des zones d’accès difficile pendant la vaccination La sensibilisation des populations des sites difficiles d’accès ne doit pas être négligée ; Tous les cas suspects de méningite doivent être prélevés. Les échantillons conservés et transportés par des moyens adéquats La formation du personnel de santé
Recommandations Renforcer les capacités du personnel de santé sur la surveillance cas par cas de la méningite ; Fournir au PS les moyens logistiques et financiers, de la surveillance cas par cas de la méningite ; Envisager l’organisation d’une campagne de ratissage dans le District de Santé de Poli et ceux plus proches;
Fournir des moyens logistiques (motos, bicyclettes) au Chef du Centre de Santé Intégrée de BOUMBA et aux mobilisateurs sociaux de cette aire de santé : Organiser les supervisions formatives dans tout le District de Santé de Poli. Envisager une étude de faisabilité, pour améliorer l’accès aux populations spéciales des montagnes aux interventions de santé publique.