Atelier sur le stress présenté par Jean-François Benoit Service aux Étudiants Université du Québec à Montréal

Plan de la présentation Définitions Causes le perfectionnisme l’estime de soi l’acharnement et l’activité frénétique les exigences de l’environnement Conséquence

Définitions

Définitions « Le stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite.  » (Dr Hans Selye) « Le stress est la réponse non spécifique que donne le corps à toute demande qui lui est faite  » (Selye, 1974, p.29) Hans Seylye → inventeur du concept (concept plutôt récent ≈ 40 ans) Selye prend soin de ne pas lui accoler une évaluation négative ou positive (i.e. «bon stress ou mauvais stress) Selon la définition: stress = situationnel → évaluations de toutes sortes (stressé aux examens, entrevue de sélection,…) Par contre, lorsqu’on est en possession de ses moyens, le stress permet de hausser ses performances = bon stress = fébrilité Stress ≠ anxiété = diffus, flou « L’anxiété est un phénomène normal qui permet de maintenir la vigilance et l’anticipation, de signaler au sujet le danger extérieur ou intérieur et d’éviter les conflits et les situations trop traumatisantes. Elle est nécessaire au développement de l’enfant et à la résolution des conflits. Elle devient pathologique lorsqu’elle dépasse un certain degré ou une certaine durée. Elle s’accompagne alors souvent de l’évitement des situations habituellement utiles au développement (école, groupe de pairs) et d’un état de malaise, voir de détresse, tant psychologique que somatique. » (Lavoie & Laurendeau, 2001, p.1089) « L’anxiété généralisée se caractérise par un souci excessif, injustifié et incontrôlable concernant un certain nombre d’activités ou d’évènements. » (Lavoie & Laurendeau, 2001, p.1091) « Le tableau clinique de l’anxiété généralisé comprend des symptômes de tension, d’hyperactivité autonomique et d’hypervigilance. » (Lavoie & Laurendeau, 2001, p.1091) Jean-François Benoit

Définitions « Le stress est un déséquilibre entre les exigences de la tâche et les capacités de la personne (…) » (French & al.)

À quoi sert le stress? Jean-François Benoit À quoi sert le stress? (fonction du stress) Nous mettre dans le meilleur état psychologique et mental pour faire face à une situation difficile et ainsi nous aider à nous y adapter au mieux. Jean-François Benoit

Syndrome général d’adaptation 1- RÉACTION D’ALARME 2- PHASE DE RÉSISTANCE 3- PHASE D’ÉPUISEMENT Syndrome général d’adaptation ≈ Stress Syndrome général d’adaptation = ensemble de symptômes non spécifiques (signes), qui se manifestent quel que soit l'agent agresseur ou l'événement, et viennent bien entendu s'ajouter aux symptômes spécifiques de l'agression (signes infectieux, traumatiques, etc.). Stress = désigne à la fois la cause et l'effet de l'agression. À quoi reconnaît-on le stress? Réaction d’alarme: au niveau physiologique, l’organisme mobilise ses énergies pour le combat ou la fuite (fight or flight) = fonction des réactions physiologiques. C’est une réaction primitive. « Vais-je être capable de rencontrer les exigences de la tâche? » Phase de résistance: persévérance, le corps est bien adapté à l'agression Phase d’épuisement: si vous persistez trop longtemps, le corps est débordé par le stress. Vous tombez malade ou le burnout vous guète parce que vos capacités de résistance sont débordées. Le danger, c’est l’effet à long terme (plus ou moins long dépendamment de la perception de l’intensité du stresseur, de la capacité du sujet, …). C’est lorsque que l’intensité et la durée du stresseur dépasse vos capacités de résistance que vous tombez dans la phase d’épuisement avec son lot de conséquences pénibles qu’on voudrait éviter: ↓ concentration, ↓ efficacité, ↓ motivation et intérêt  fatigue et épuisement,  dépression,  idéations suicidaire Voir dernière diapo Jean-François Benoit

Causes

Causes les exigences de l’environnement - stresseurs quotidiens surcharge de travail horaire trop rempli cumul emploi-études problèmes financiers - stresseurs quotidiens - exigences démesurées Les exigences externes (ou de l’environnement): accumulation de stresseurs quotidiens par exemple: surcharge de travail horaire trop rempli cumul emploi-études problèmes financiers exigences démesurées que l’on nous fixe (ou que l’on se fixe). Additionné de notre orgueil qui nous empêche de demander de l’aide ou de demander des délais. Évènements de la vie (p. ex.: mariage, décès, incendie, accouchement,…) - évènement de la vie Jean-François Benoit

Causes le perfectionnisme recherche effrénée de la perfection qui sont les perfectionnistes? en lien avec l’estime de soi La recherche effrénée de perfection mène à des difficultés psychologiques importantes, dont une grande anxiété et un niveau de stress aigu. Qui sont les perfectionnistes? Ils doutent très souvent d ’eux. Ils s’évaluent en deçà des standards d’excellence qu ’ils se fixent. Ils se sentent des imposteurs qui seront éventuellement démasqués. Ils ne sont jamais longtemps contents d’eux-mêmes et ils deviennent déprimés après une période de satisfaction de soi. Ils pensent en «tout ou rien»: les bons et les méchants, les parfaits et les imparfaits, le succès (1ère place) et l ’échec, l ’extraordinaire et le médiocre. Cela les fait abandonner facilement s’ils jugent qu’ils sont médiocres. Ils généralisent leur expérience: si je rate ceci, alors je ne vaux rien du tout. Ils se culpabilisent de ne pas réussir autant qu’ils le désirent, qu’il le faudrait selon eux. Étant insatisfaits d’eux-mêmes, il est alors difficile de se révéler aux autres. La proximité, l’intimité dans les relations sont alors menaçantes et ils peuvent craindre que l’autre ne finisse par découvrir leurs défauts. Ils ont tendance à idéaliser les autres et à être déçus lorsqu’ils se rendent compte que la personne prise comme modèle n’est pas aussi parfaite qu’ils le croyait. Elle est alors rejetée, mise de côté. Les perfectionnistes ont appris très jeunes à répondre aux attentes des autres. Alors ils ne savent pas vraiment qui ils sont, ce qu ’ils aiment. Ils n’ont souvent aucune idée de ce qui peut leur procurer du plaisir. Ils se sentent vides, tristes, épuisés, seuls, insatisfaits, envieux du succès des autres et coupables de ne pas satisfaire leurs standards. Toute la vie devient une performance à réaliser pour se prouver sa valeur et le plaisir y est absent. En lien avec l’estime de soi: Lorsque l’estime de soi est déficiente, certains peuvent être tentés de développer des super compétences en espérant que des habilités acquises et la reconnaissance par les autres leur donnera la garantie d’un sentiment de valeur personnelle. La désillusion est souvent brutale. Jean-François Benoit

Causes l’estime de soi qu’est-ce que l’estime de soi? qu’est-ce que la confiance en soi? c’est du passé tout ça… Plus tôt, on se demandait ce qui se cachait dans la valise du stress. Est-il possible qu’une estime de soi vacillante s’y cache? Qu’est-ce que l’estime de soi? L’appréciation subjective que nous portons sur nous, sur nos ressources pour résoudre un problème auquel nous sommes confrontés. Plus précisément, notre image de nous-même s’est construite à partir de l’interprétation que nous avaons faite du regard et des paroles des autres sur nous. Cette interprétation présente un écart invérifiable avec ce que  l’autre a dit ou sa façon de nous regarder. Des paroles percutantes: Toi tu iras loin! ; Elle est bourrée de talent! ; Tu ne réussis jamais rien! ; Tu n’as rien dans la tête! ; Il n’y a rien à faire avec lui! ; Si tu continues comme ça c’est sûr que tu vas rater ta vie, tu ne feras rien de bon. Qu’est-ce que la confiance en soi? Notre confiance en soi est habituellement le fruit de nos expériences passées, de nos succès, échecs, de la manière dont nos parents, puis nous, avons réagi. Pour un même stresseur, une personne sera stimulée, ou anxieuse et découragée, selon qu’elle croit ou non disposer des outils pour résoudre ses problèmes. Résumé: la confiance en soi = domaine précis (p. ex.: on peut être très bon au golf et avoir confiance de gagner ou de bien performer) l’estime de soi = général, valeur d’ensemble que l’on s’accorde à nous même. Autrement dit, on peut avoir confiance en soi dans certains domaines tout en ayant une faible estime de soi ; on peut se trouver bon dans un sport comme le golf sans s’aimer. C’est la même chose dans les études. On peut se trouver bon dans notre domaine d’étude sans s’aimer C’est du passé tout ça… Même si les situations ou les sentiments sont anciens, ils ne sont pas oubliés pour autant. Ils survivent dans nos attitudes, nos pensées, nos émotions et influencent nos relations et nos choix de tous les jours. Ce qui n’est pas résolu relativement à notre passé se rejouera dans nos relations actuelles. Jean-François Benoit

Causes l’acharnement et l’activité frénétique Qui sont-ils? Qu’y a t’il derrière cette nécessité d’être occupé? Qui sont-ils? Workoliques Le professionnel ou l’étudiant acharné (celui qui travaille sans arrêt, ne prend pas de pause, exemplaire, …) Le sportif acharné (s’entraîne, matin, midi, soir, …) Le parent acharné (toujours présent, à l’écoute des besoins de ses enfants, disponible en tout temps,…) L’ami acharné (toujours présent, à l’écoute, disponible, …) Le grand S (s pour sauveur, il veut sauver l’humanité) Qu’y a t’il derrière cette nécessité d’être occupé? Engourdir nos émotions Masquer nos insécurités (donne l’air d’être important) Mériter la reconnaissance et l’estime des autres Être remarqué et aimé Pallier son incapacité de tirer du plaisir de ses moments de loisirs Empêcher de ressentir un « vide » (apprendre qu’on ne se connaît pas) Ne pas oublier que: l’estime de soi se développe... à mesure que nous découvrons qui nous sommes et que nous nous acceptons l’estime de soi ne se développe pas proportionnellement aux réalisations et aux tâches accomplies. Jean-François Benoit

Conséquence

Conséquence épuisement ↓ stresseurs quotidiens conflits internes refus de sentir la fatigue émotions refoulées acharnement objectifs irréalisables exigences démesurées épuisement ↓ répercussions physiologique, psychologique et sociale L’épuisement, qu’est-ce que c’est? Comme nous l’avons vu, l’épuisement est le résultat de: une lente évolution sur une période prolongée de stress accumulation de stresseurs quotidiens (p. ex.: surcharge de travail, horaire trop rempli, cumul emploi-études, problèmes financiers, …) conflits internes (perfectionnisme, faible estime de soi, besoin constant de se surpasser, trop d’orgueil pour demander de l’aide ou des délais,…) refus de sentir la fatigue et la vulnérabilité (refus de sentir leurs limites physiques et psychologiques) émotions refoulées (la colère entre autres) s’évertuer à atteindre des objectifs irréalisables, tenter de réaliser les exigences démesurées que l’on se fixe ou que l’on nous fixe Ainsi, l’épuisement est en fait souvent causé par une interaction entre les conditions de l’environnement (stresseurs quotidiens, exigences démesurées) et la personnalité (estime de soi, conflits internes, …) de celui qui en souffre l’épuisement, cet état de grande fatigue physique et psychologique (phase 3: ↓ concentration, ↓ efficacité, ↓ motivation et intérêt,  fatigue psychologique et/ou physique,  dépression,  idéations suicidaire,  doute de soi,  sentiment de vide) Symptômes de l’épuisement émotionnel: Physiologique: ↑ problèmes de santé, sentiment d’être vidé de ses ressources Psychologique: image négative de soi, aliénation du moi (voir plus bas), attitude cynique face au travail/études, perte de motivation et d’efficacité (manque de réalisation personnelle), sentiment de surcharge, d’insatisfaction, d’irritabilité, de peur, d’appréhension, d’anxiété, sentiment d’être esclave au travail/études, utilisation de béquilles (alcool, sucre, café, etc.), attitude négative ou punitive face à soi, Social: attitude négative ou punitive face aux collègues et à soi, retrait au niveau de l’implication social, absentéisme, problèmes familiaux L’aliénation du moi: Perte de contact avec sa propre expérience émotionnelle. Incapacité à faire appel à ses émotions et à ses sentiments pour en tirer des indications et des conseils Impression de vivre en réaction au monde extérieur Encore des paroles percutantes : « Les garçons ne pleurent pas. » « Ne te mets pas en colère, ce n’est pas bien. » « Ne t’énerve pas comme ça, tiens-toi tranquille. » La spontanéité et la liberté émotive de l’enfant cède la place à ce qui est « convenable », « approprié » et « socialement acceptable ». Entraîne une distorsion de la réalité : Plutôt que d’épanouir ce que nous ressentons vraiment, nous éprouvons ce qu’il convient de ressentir En ignorant notre expérience intérieure, nous renions une partie de notre réalité Cette dernière se déforme et nous ne pouvons plus évaluer clairement les situations auxquelles nous sommes confronté. Passation du questionnaire: Êtes-vous entrain de vous brûler? Jean-François Benoit

Atelier sur le stress par Jean-François Benoit Travail réalisé dans le cadre du cours TIC dans l'enseignement aux moyens et grands groupes (FPE-7650) Session hiver 2009 Présenté à Suzanne Roy et Sophie Gosselin UQAM Jean-François Benoit