Pneumopathies infiltratives diffuses

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
EPREUVES FONCTIONNELLES RESPIRATOIRES
Advertisements

Hôpital Abderrahmen Mami ARIANA. Service du Pr A. Ben Kheder
Pneumopathies infiltrantes diffuses
L’atteinte pulmonaire au cours de l’Histiocytose Langerhansienne (LCH) de l’enfant R. Chiron, J. Donadieu.
APPROCHE DIAGNOSTIQUE DES MASSES PULMONAIRES EXCAVEES MULTIPLES
LYMPHOME HODGKINIEN PULMONAIRE PRIMITIF
Dr Béatrice Vergier et Dr Hugues Bégueret
Techniques d’Explorations
Outils diagnostiques Expectoration Fibrosopie bronchique LBA
CANCER BRONCHIQUE.
Pathologies pleurales
infection du parenchyme pulmonaire
Cancers broncho-pulmonaires primitifs
MALADIES INFECTIEUSES BRONCHOPULMONAIRES
TOUX CHRONIQUE EPU HAGUENAU
Pneumocystose L Millon – DCEM1 – Mars 2009.
TD 9 d’Immunologie (Module 8)
En janvier 2000, Monsieur M., 58 ans, consulte pour une toux et une dyspnée évoluant depuis deux ans et attribuées jusque-là au tabagisme (35 paquets-années).
Monsieur M., 28 ans, présente des adénopathies médiastinales symétriques et une infiltration micronodulaire périhilaire découverts en raison d’une toux.
ACTUALITES CLINICO-BIOLOGIQUES EN ALLERGIE RESPIRATOIRE
BPCO.
HISTIOCYTOSE X PULMONAIRE: APPORT DE LA TDM
Aspects radiologiques de la maladie du poumon des éleveurs d'oiseaux
Œdème Aigu du Poumon OAP
Lésions histologiques du SDRA
Radiologie du thorax Sémiologie EIA Pneumologie - PCEM2 Partie 1
Pneumocystose pulmonaire
Explorations fonctionnelles respiratoires
APPROCHE DIAGNOSTIQUE DES ATTEINTES RESPIRATOIRES AU COURS DES HEMOPATHIES AIGUES MAYAUD C., SOUIDI K., PARROT A., CADRANEL J.
Imagerie des vascularites avec atteinte pulmonaire
Pr Yannick Allanore Rhumatologie A Hôpital Cochin
SEMIOLOGIE THORACIQUE
Pneumopathies opportunistes
INSUFFISANCE RESPIRATOIRE CHRONIQUE
Syndrome de spasticité bronchique du sujet âgé
BPCO (SPLF 2003) Maladie chronique obstructive et lentement progressive caractérisée caractérisée par une diminution des débits aériens qui n’est pas.
Les broncho-pneumopathies chroniques obstructives
Bronchopneumopathie chronique obstructive : définition
POUMONS EN MOSAIQUE A LA TDM: ORIENTATIONS DIAGNOSTIQUES
PLEURESIE.
Dilatations des bronches
CŒUR PULMONAIRE CHRONIQUE.
Céline GIL / Arnaud de Waroquier HIA Laveran
1. 2 Il a été estimé que le titre doit être remplacé. Eléments de diagnostic et de surveillance de la silicose chez les tailleurs de pierre 3.
Séméiologie de l’Insuffisance Respiratoire Chronique … quand le souffle vous manque … Année universitaire Pr Charles-Hugo Marquette Clinique.
Cas clinique ARCO 24/10/2007 Saint Brieuc. Mlle Le B, 17ans Asthme dans la petite enfance Lycéenne Vit chez son père avec sa sœur Va occasionnellement.
A.Ould Barikalla, S.Rivière, E.Sava, Y.Menu,
La clinique vous dis-je
Insuffisances Cardiaques
F.Voillet DESC Réanimation Médicale Nice Introduction Complications pulmonaires chez 30 à 60% des transplantés médullaires Incidence chez greffés.
Adénopathie orientation diagnostique
Définitions et Physiopathologie
Broncho-pneumopathie chronique obstructive
Prise en charge du SDRA non resolutif
item 120 – pathologie infiltrative du poumon
Manifestations pulmonaires du VIH/SIDA
Diagnostic des miliaires pulmonaires
Les fibroses pulmonaires
Infections Respiratoires Basses Communautaires Conduite A Tenir
Pneumopathies Interstitielles Diffuses Fibrose Pulmonaire Idiopathique
Examen clinique et examens paracliniques en pneumologie
SARCOIDOSE ET AUTRES MALADIES INTERSTIELLES DU POMON
Broncho-pneumopathie chronique obstructive DR MEHANNAOUI
SARCOIDOSE Pr Jounieaux.
L’imagerie thoracique pour l’ECN Pr Charles-Hugo Marquette
Les essentiels de Pneumologie
Maladie de Waldenström
Traduction radiologique de la tuberculose en pneumologie
Dr charaoui Service des maladies infectieuses Chu de Constantine.
G Ferretti Imagerie Médicale
Transcription de la présentation:

Pneumopathies infiltratives diffuses Pr Jounieaux

Définition GROUPE de maladies sub-aigues ou chroniques dont le point commun est l'atteinte de l'interstitium pulmonaire distal : épithélium alvéolaire, endothélium vasculaire, matrice extracellulaire et cellules interstitielles, bronchioles respiratoires, artérioles et veinules,

Physiopathologie Primum movens = agression épithéliale (inhalation de toxiques, infection virale…) :  Destruction préférentielle de l’épithélium alvéolaire de type I.  Recrutement et activation de cellules inflammatoires (macrophages, PNN et lymphocytes) ® infiltration inflammatoire interstitielle.  Surexpression de cytokines (IL1 – IL8 - TNF et TGF).  Prolifération fibroblastique par disposition de collagène avec épaississement de l’interstitium et distorsion du bloc alvéolocapillaire. IL1 + TNF : chémoattraction des myofibroblastes, IL8 : chémoattraction PNN TGF : favorise synthèse collagène.

CLINIQUE (1) Interrogatoire : temps capital dans la stratégie diagnostique.   ATCD médicaux : toujours éliminer une cardiopathie sous-jacente, recherche immunodépression (HIV +), recherche d'une néoplasie traitée antérieurement. ATCD professionnels et habitudes de vie : recherche exposition à des particules minérales responsables de pneumoconioses (silice, asbeste....) recherche exposition à des particules organiques responsables de pneumopathie d'hypersensibilité : antigènes aviaires : poumon d'éleveur d'oiseaux antigènes organiques (actinomycètes) : poumon de fermier. Prise médicamenteuse : recherche de médicaments à tropisme pulmonaire (amiodarone, nitrodurantoïne, bléomycine...), recherche irradiation thoracique antérieure.

CLINIQUE (2) Mode de début : aigu ou progressif, SG : variables selon étiologie, souvent asthénie. Recherche d'un contexte fébrile (tuberculose, pneumocystose). SF : Dyspnée d'effort de début insidieux, progressivement croissante (classification de Sadoul). Toute DE inexpliquée (en l'absence d'anémie, de trouble ventilatoire restrictif ou obstructif (BPCO), de maladie thrombo-embolique ou insuffisance cardiaque) doit faire évoquer le diagnostic de PID. Toux sèche. Cyanose (à l'effort puis permanente).

CLINIQUE (3) SP : parfois hippocratisme digital (FPI et asbestose), crépitations fines inspiratoires des 2 bases, (inconstantes), toujours recherche des signes extra-respiratoires (sarcoïdose, connectivites) : +++ adénopathies superficielles, hépatomégalie, localisations cutanées (= sites biopsiables), xérostomie, xérophtalmie, syndrome de Raynaud, sclérodactylie, calcinose des extrémités...

Stratégie diagnostique RG thorax Scanner thoracique en coupes millimétriques Fibroscopie bronchique avec : Biopsies bronchiques systématiques LBA (cytologie, numération cellulaire, score de Golde et immunophénotypage lymphocytaire) Biopsies pulmonaires transbronchiques Biologie : Enzyme de conversion de l’angiotensine Précipitines Bilan immunitaire (Ac anti membrane basale alvéolaire…) EFR : Spirométrie + mesure du VR + mesure du TCO Gaz du sang Test d’effort (marche de 6 min ou épreuve d’effort) Scintigraphie au Gallium

RG thorax peut être normale (atteinte infra-radiologique), Si pathologique : divers aspects sont alors possibles : aspect en verre dépoli ( transparence pulmonaire), opacités linéaires : lignes de kerley A, B ou C, opacités micronodulaires : entre 3 et 7 mm de diamètre, image en rayons de miel (fibrose).  préciser la topographie : sommet : silicose, histiocytose X, périhilaire : sarcoïdose, décompensation cardiaque gauche, bases : FPI, collagénoses.  Toujours rechercher des signes associés : atteinte osseuse : géodes dans le cas de l'histiocytose X, lyses osseuses en cas de lymphangite carcinomateuse, atteinte pleurale : pneumothorax (pneumocystose, histiocytose X) ou pleurésies (collagénoses), atteinte ganglionnaire : - ADP médiastinales calcifiées (silicose ou sarcoïdose), - ADP médiastinales bilatérales, symétriques, non compressives = sarcoïdose, - ADP médiastinales compressives (lymphomes, néoplasmes).

Scanner thoracique TDM en coupes millimétriques   - Sensibilité >> radiographie thorax. - Images d'infiltration pulmonaire diffuse : * images en verre dépoli, * opacités micronodulaires (mieux visibles sur coupes de 7 mm), * opacités linéaires, * images réticulo-nodulaires (en rayons de miel), * images kystiques (histiocytose X, PCP, lymphangiomyomatose), * parfois même images de condensation alvéolaire  d'où la nécessité de ne plus parler de "pneumopathies interstitielles". Permet une orientation diagnostique en fonction de la clinique

Verre dépoli

Opacités nodulaires

Opacités micronodulaires

Opacités linéaires

Images en rayons de miel

Images kystiques

EFR Pas d'intérêt diagnostique mais reflètent la sévérité de la maladie.   Diffusion du CO : diminuée (+++) < 80 % Th. Gaz du sang = trouble de la diffusion : gradient alvéolo-artériel en O2 : augmenté (> 20 mmHg), hypoxémie d’exercice puis discrète au repos et majorée par exercice, avec hypocapnie, puis aggravation (épreuve de marche de 6 minutes ou épreuve d’effort cardio-respiratoire) Trouble ventilatoire restrictif (tardif) : diminution de la CPT (< 80% Th), de la CV et du VEMS avec rapport VEMS/CV normal (75 %)

Biologie Examens d'orientation étiologique.   Syndrome inflammatoire : élévation CRP (jamais en cas de sarcoïdose). Auto-anticorps et complexes immuns circulants : connectivites ou FPI ou PHS. IDR : . négative en cas d'immunodépression (lymphome, néoplasme) ou de sarcoïdose, phlycténulaire en cas de bacillose. Recherche de précipitines sériques : poumon d'éleveur d'oiseaux/ poumou de fermier. Enzyme de conversion de l'angiotensine :  en cas de sarcoïdose.

LBA Injection de 5 x 50 ml de SSI réchauffé puis récupération sur les 4 derniers aliquots : * étude bactériologique (germes banals, BK), * étude mycologique (pneumocystis), * étude minéralogique (recherche silice, asbeste, berryllium, métaux durs), * étude cytologique : N = 100 à 150 cellules/mm3 (90 % cellules alvéolaires et macrophages).   Anomalies LBA :  taux macrophages  alvéolite macrophagique (tabac), Lymphocytes : N < 10 % (sarcoïdose :  CD4/CD8 ; pneumopathie d'hypersensibilité :  CD4/CD8), PNN : N < 5 % ( en cas de fibrose pulmonaire et tabagisme actif), éosinophiles : N < 1 % (élévation en cas de pneumopathie médicamenteuse). Cellules néoplasiques (lymphangite carcinomateuse) Sidérophages évalués par le score de GOLDE (poumon cardiaque, vascularite), Corps X en microscopie électronique (histiocytose X).

LBA (2) Le LBA permet dans quelques cas des diagnostics de certitude :   Le LBA permet dans quelques cas des diagnostics de certitude : Pneumocystose, Tuberculose histiocytose X : Lc CD1a + reconnues par monoclonal OKT6 > 5 %, Lymphangite carcinomateuse asbestose : corps asbestosiques > 1/ml Le plus souvent, le LBA est un élément d'orientation : alvéolite lymphocytaire : CD4+ : sarcoïdose, CD8+ : pneumopathies hypersensibilité, alvéolite PNN : fibrose pulmonaire.

Autres examens Echographie cardiaque : Scintigraphie au Gallium : Permet le diagnostic d'oedème pulmonaire hémodynamique de façon non invasive ( fraction raccourcissement du VG). Scintigraphie au Gallium : Fixation thoracique : sarcoïdose ou pneumopathies à la Cordarone. Fixation extra-thoracique : sarcoïdose.

Preuve histologique   Nécessaire en l'absence de diagnostic de certitude. Du moins agressif au plus agressif : Biopsies bronchiques sous fibroscopie. Biopsies pulmonaires transbronchiques sous fibroscopie : permet le diagnostic de sarcoïdose, BK, pneumocystose et lymphangite carcinomateuse. Biopsies éléments extrathoraciques (si possible). Biopsies adénopathies médiastinales par médiastinoscopie (si adénopathies médiastinales supracentimétriques non calcifiées). Biopsie pulmonaire chirurgicale si absence d'étiologie au terme du bilan (au mieux vidéochirurgie) ou pour préciser le type de la fibrose pulmonaire idiopathique.

Etiologies Dix principales étiologies de pneumopathies infiltratives diffuses : Agent étiologique connu : (1 - poumon cardiaque) 2 - lymphangite carcinomateuse 3 - pneumoconioses 4 - pneumopathies d'hypersensibilité 5 - tuberculose 6 - pneumopathies iatrogènes 7 - infections pulmonaires opportunistes (SIDA)  Agent étiologique inconnu : 8 - sarcoïdose 9 - histiocytose X 10 - fibrose pulmonaire idiopathique (30 à 40 %)