Cours Ergo 1 – Partie 2 Master MALTT 23 Septembre 2015 TECFA Technologies pour la Formation et l’Apprentissage Ergonomie et design centré utilisateur Démarche et méthodes de conception centrée utilisateur en ergonomie Cours Ergo 1 – Partie 2 Master MALTT 23 Septembre 2015 Objectif : présenter la démarche de conception : l ’analyse des besoins appelée ici plus largement analyse de l ’environnement et l’analyse de l’activité. Copie du tableau sur les phases de conception centrée utilisateurs et les méthodes associées. Activité préalable : travail par petit groupe pdt 20 mn sur la question suivante. Vous allez concevoir un site Web pour les accros du cinéma. Quelles sont loes ionformations que vous devez connaître avant de concevoir quoi que ce soit ? Comment allez-vous vous y prendre pour les connaître ? Prochain cours Démarche de CAD : passage du cahier des charge au proto. -> Parler des modèles de base : --modèle de charge cognitive, de capacité de mémoire de travail limitée et ce qui en découle --modèle de Schneidermann Mireille Bétrancourt & Vincent Widmer
Plan des séances de la période 1 Introduction Qu’est-ce qu’une application ergonomique Evolution des approches en ergonomie Démarche de conception centrée utilisateur Mise en situation Le modèle TAM (Technology acceptance model) Comment prendre en compte l’utilisateur en cours de conception ? Modèle SRK de Rasmussen et Ecological inteface design (Vicente) Présentation du projet et des activités à distance
L’évaluation ergonomique en cours de conception : comment prendre en compte l’utilisateur pendant la conception ?
Analyse des besoins …. ? Les utilisateurs n’ont pas une connaissance explicite de leurs besoins actuels - Les usages réels ne sont parfois pas prévisibles à partir des usages préexistants (ex. téléphone) - Les besoins existent-ils vraiment avant qu’émerge une technologie ?
Analyse des besoins …. ? Impossible à faire par entretien « direct » auprès des utilisateurs (cf activité Frigo et maison): Les utilisateurs n’ont pas une connaissance explicite de …………… ……………... Les usages de nouveaux outils ne sont parfois pas ………………… ………………… Il ne s’agit pas de « répondre à des besoins » mais ………………….. ……………………….. Pelayo, S., Leroy, N., Guerlinger, S., & Degroisse, M. (2004). Méthodes ergonomiques appliquées à une situation complexe : évaluation des fonctionnalités de prescriptions thérapeutiques d ’ un Système d ’ Information Clinique. In Ergonomie et Informatique Avancée, ERGO’IA 2004 (pp. 133– 140). Biarritz: ESTIA & ESTIA Innovations Pelayo et al., 2004; Darses, Falzon, Monduteguy, 2004
Les étapes de conception – Modèle linéraire Source: http://www.ni.com/white-paper/7198/fr/
Les étapes de conception – Méthodes itérative Kovacs, Gaunet et Briffault, 2004 Modèle en spirale Modèle flexible ou la prise en compte de l’utilisateur est faite à chaque phase. Question maintenant : comment faire ça, comment s’assurer que l’utilisateur est pris en compte dans les différentes phases? Voir aussi : Methodes de gestion de projet de développement
Conception centrée utilisateur analyse de la demande Cahier des charges analyse de l’activité Contexte et concurrence Projet initial validation Version beta Déploiement Contenu - Fonctionnalités Architecture Maquettes statiques Tri de carte Prototypes confrontation évaluation
De l’analyse des besoins à l’analyse de l’activité humaine
Qu’est-ce que l’activité ? Un cas pratique (1) Le vol AF447 était un vol régulier de la compagnie aérienne française Air France entre Rio de Janeiro et Paris, dont l'appareil, un Airbus A330-200 mis en service quatre ans auparavant, s'est abîmé dans l'océan Atlantique le 1er juin 2009. Il transportait 228 personnes. Par trois– à partir du document retraçant la succession des événements, essayez de définir les éléments relatifs, soit : Au système technique Aux opérateurs humains Au contexte (organisation du travail, météo…) Trois groupes pour chaque dimension
Qu’est-ce que l’activité ? Un cas pratique (2) Construisez une carte qui récapitule la chaîne causale de l’acccident en mettent en relief visuellement le type d’élément qui vous a été alloué. Sur la base de votre identification, proposez une à deux recommandations portant sur l’interface de pilotage pour éviter que ce type de situation ne se reproduise. Postez votre carte dans openclass.ch/MALTT2015, en indiquant en commentaire la ou les recommandations. Catégorie : ergo Mot-clé : AF447, puis système, opérateurs ou contexte
Activité prescrite et activité réelle Leplat, 1985; 2000 Obéit à des règles explicites Pour atteindre un but Ex conduite : ............. Activité prescrite (la tâche) Obéit à des critères (implicites), répond à des contraintes (imprévisibles) Pour atteindre un objectif Ex conduite : ....................... Activité réelle Tâche : = liée à l’objectif et aux contraintes Activité = liée à l’interaction avec l’objet (et la machine) Connaître les règles du jeu d ’échec par coeur ne fera pas de vous un expert. Idem automobile : un bon conducteur ne sait pas seulement le code et les opérations procédurales de conduite, il sait comment se comporter dans toutes les situations. Tâche = conduire sans avoir d’accident et en respectant le code de la route, Objectif utilisateur : aller d’un endroit à un autre ! LEPLAT J. (1985). - Erreur humaine, fiabilité humaine dans le travail. Paris : A. Colin. LEPLAT J. (2000). - L'analyse psychologique de l'ac tivité en ergonomie. Toulouse : Octares. Cf. Théorie de l’instrumentation de Rabardel (1995) Rabardel propose de définir l’instrument comme composé à la fois par l’objet technique -qu’il nomme « artefact »-, et par « des schèmes d’utilisation résultant d’une construction propre ou de l’appropriation de schèmes sociaux préexistants »(Ibid, p11). L’instrument ainsi défini n’est pas donné, mais il se construit dans l’action, dans l’interaction avec l’environnement dans le cadre des tâches à accomplir. Dans ce processus d’interaction, le sujet d’une part assimile l’artefact -en identifiant ces caractéristiques pertinentes par rapport à la tâche et en lui assignant des fonctions-, et d’autre part, il s’adapte à lui -en modifiant ses schèmes de pensée, pour tenir compte des contraintes et des potentialités de l’artefact.
Activité prescrite et activité réelle : un exemple de décalage Exemple de cette aire de jeu (pris du blog) « Les jeux doivent être utilisés suivant l’usage pour lequel ils sont conçus » ; Oui, et l’usage c’est quoi ? Jouer … ? « Ne pas remonter les toboggans à l’envers » ; L’exemple parfait de la consigne qui ne sera jamais respectée. « Les cordons d’anoraks[…] écharpes, capuches, […] sont des causes fréquentes d’accidents » ; Donc en hiver, ils ont le droit de jouer mais en tee-shirt. Source: Le bloc-note Ergonomie et UX
Concepts clé à retenir Modèle Skill – Reasoning - Knowledge Modèle de l’activité médiée La conception d’interfaces « écologiques » A l’issue du cours, écrivez tout ce que vous retenez de ces trois concepts présentés dans les diapos suivantes.
Le modèle SRK Skill – Reasoning -Knowledge Recherche de nouvelles informations Evaluation Mémoire de travail Perception Traitement attention régulation émotion Lien avec ce qui nous préoccupe : Un système doit faciliter la perception et le traitement de la situation : respecter les automatismes, redonner les repères pour retrouver les règles, faciliter la construction de règles et d’automatismes pour les nouvelles activités. Rasmussen, J. (1986) Information processing and human-machine interaction. North Holland. Rasmussen, 1986
L’activité n’est pas directe mais médiée par l’outil technologique Leontiev, 1981 outil Engeström, 1987 Activité médiée sujet objet résultat communauté règles division du travail Comment ? L’objet : l’objet sur lequel porte l’activité du sujet (plan, draft) ou une idée générale. L’outil peut être un outil physique ou psychologique : par exemple le langage est un des outils fondamentaux. Les outils sont construits socialement. Exemple conduite : objet = se déplacer; outil = voiture et ses devices; sujet : conducteur, ses compétences etc.; communauté = les autres; règles = code… Ref : Leontiev, A.N. (1981). The problem of activity in psychology. In J.V. Wertsch (Ed.), The concept of activity in Soviet psychology. Armonk, NY: Sharpe. Engeström, Y. (1987). Learning by expanding: An activity-theoretical approach to developmental research. Helsinki, Finland: Orienta-Konsultit Oy
Ecological interface design Vicente et Rasmussen, 1992; Vicente, 1999; 2002 Repris de la thèse de Rolf Wipfli (2011) Principe : maximiser les affordances (incitations à l’action) fournies par l’interface, avec « awareness » contextuelle. Vicente, K. J. (2002). Ecological interface design: Progress and Challenges. Human Factors, 44(1), 62–78. Vicente, K.J. & Rasmussen, J. (1992). Ecological Interface Design: Theoretical Foundations. IEEE transactions on Systems, Man and Cybernetics, 22 (4), 589-606. Selon cette approche, l’interface doit faciliter la résolution
« Devoirs » pour la période 1 à distance Voir sur le wikispace : http://ergo1516.wikispaces.com/
Annexe : le modèle SRK, vision double échelle Rasmussen, 1986 Lien avec ce qui nous préoccupe : Un système doit faciliter la perception et le traitement de la situation : respecter les automatismes, redonner les repères pour retrouver les règles, faciliter la construction de règles et d’automatismes pour les nouvelles activités. Rasmussen, J. (1986) Information processing and human-machine interaction. North Holland. Source visualisation: HES-SO – HUG, adapté de Hoc et Amalberti, 1994-1995