L’EMDR Magloire Mpembi MD,PhD.

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Transcription de la présentation:

L’EMDR Magloire Mpembi MD,PhD

Plan Introduction Définition et Histoire Indications et principes de traitement Déroulement d’une séance Limites et critiques Conclusions

Introduction Pré/Post test 1. Que signifie le sigle EMDR? 2. Quelle est l’indication principale de l’EMDR? 3. Comment se déroule schématiquement une séance d’EMDR 4. Comment devient-on thérapeute EMDR?

Définition, Histoire EMDR Eye Movement Desensitization and Processing Désensibilisation et reprogrammation par les mouvements oculaires

Définition, Histoire Titulaire d’un doctorat en littérature anglaise Intéressée par les TCC 1987 au cours d’une promenade dans un parc Découverte par hasard au décours d’une annonce Effet bénéfique apaisant des mouvements oculaires Publication en 1989 de la première description de la technique et y consacre sa thèse de doctorat en psychologie comportementale

Indications et principes La principale indication de l’EMDR est le PTSD Plusieurs s études concluent à l'efficacité de la thérapie EMDR Aussi celle-ci est actuellement reconnue de par le monde: OMS depuis juillet 2012 APA (2004) le Département de la défense les hôpitaux des vétérans aux États-Unis (2004) HAS (France) : 2007

Indications et principes Comprendre le trauma pour le mieux prendre en charge Les symptômes du trauma psychique sont la traduction de l’incapacité de l’individu (ou mieux de sa mémoire?) à insérer l’évènement traumatique dans le récit de sa vie. L’évènement traumatique est vécu comme un non sens en soi et pour soi une absurdité absolue mais dont la présence est réelle, envahissante qui finalement peut aller jusqu’à remettre en cause le sens même de l’existence de l’individu dans les cas extrêmes Et les yeux dans tout ça Pour Shapiro, les yeux renvoient à l’action du sommeil paradoxal, période du sommeil propice aux rêves, contribuant à la fixation des souvenirs…

Indications et principes La thérapie EMDR repose sur un constat : le simple fait de parler d'un traumatisme ne serait pas suffisant. Les victimes ne souhaitent pas forcément évoquer le cœur du trauma L'EMDR crée un cadre sécurisé pour accompagner la personne dans son rappel du noyau traumatique. Ce rappel ne sollicite pas seulement le registre verbal mais tous les registres représentatifs : perceptions, cognitions, émotions, sensations corporelles.

Indications et principes Hypothèse 1, en effectuant des associations libres, dans des séquences d'attention duelle, à partir de tous ces registres du noyau traumatique, Des connexions mnésiques (mémoire implicite/explicite, procédurale/ déclarative) et informationnelles auraient lieu et la personne pourrait dépasser l'événement traumatique.

Indications et principes Hypothèse 2 l'association libre est insuffisante et de plus ne se manifeste pas régulièrement au cours des traitements des traumatismes psychiques par l'EMDR. Pour arriver à mettre en place des reconnexions susceptibles de modifier la nature du noyau traumatique, il serait utile d'y adjoindre une stimulation sensorielle, comme les mouvements oculaires par exemple. Cette méthode permettrait au souvenir traumatique d'être réinséré dans le processus de synthèse de la mémoire épisodique avec le statut de souvenir révolu.

Indications et principes L'efficacité des mouvements oculaires ou des stimulations sensorielles bilatérales alternées serait liée à un modèle neurologique où l'activation alternée des hémisphères cérébraux faciliterait un travail de reconnexion de modules de traitement de l'information (émotionnels, mnésiques, comportementaux) dissociés par le trauma. D'autres modèles sont en discussion, amenant d'autres explications possibles à l'efficacité de l'EMDR.

Indications et principes Des travaux portant sur l’utilisation de cette technique pour d’autres affections sont régulièrement publiées VS délires et hallucinations

Indications et principes Des travaux portant sur l’utilisation de cette technique pour d’autres affections sont régulièrement publiées VS délires et hallucinations Phobies Douleurs chroniques Troubles bipolaires Prise en charge des addictions

Déroulement d’une séance Huit étapes successives Diagnostic et planification Préparation et relaxation Évaluation Désensibilisation Ancrage Bilan corporel (body-scan) Conclusion Réévaluation

Déroulement d’une séance Diagnostic et planification Est-ce le traitement adapté à la situation en présence? Le client a-t-il les capacités de faire face aux souvenirs de l'événement traumatisant qui seront ravivés pendant la thérapie? Plan de traitement

Déroulement d’une séance Préparation et relaxation Le thérapeute prépare le patient Le thérapeute explique le déroulement de la thérapie Le patient maîtrise-t-il quelques techniques de relaxation? Le patient est-il capable de contrôler les émotions succédant à une expérience désagréable?

Déroulement d’une séance Evaluation Quels les souvenirs qui feront l'objet du traitement? Pour chaque événement traumatisant conscient ou chaque situation anxiogène dans le présent, liée à un événement traumatisant, conscient ou non, le patient doit choisir : une image qui représente l'événement ou la situation, une idée négative associée à l'événement(« cognition négative ») et une idée susceptible d'élever l'estime de soi (« cognition positive »).

Déroulement d’une séance Evaluation Le patient évalue alors la validité de l'idée positive sur une échelle numérique. Il associe également l'image anxiogène et l'idée négative Il évalue l'ampleur de sa détresse sur une échelle numérique (de 0 – tout va bien à 10 - détresse intense). Cette détresse émotionnelle se traduit par un malaise physique qu'il est invité à localiser sur son corps.

Déroulement d’une séance Désensibilisation : Le patient se fixe sur l'image traumatisante, l'idée négative et le ressenti corporel. Le thérapeute lui demande de suivre en même temps avec les yeux ses doigts ou un point lumineux qu'il déplace dans l'espace alternativement d'un côté à un autre. D'autres stimuli (bruits successifs à gauche et à droite, claquement des doigts, stimulation tactile, etc.) peuvent être également utilisés lors de cette phase.

Déroulement d’une séance Désensibilisation : Le patient est encouragé à suivre les associations mentales qui se font naturellement pendant cet exercice Ces associations progressives sont au cœur du traitement, par exemple en ramenant à la conscience des événements oubliés. Cette phase du traitement continue jusqu'à ce que le patient évalue sa détresse à 0 ou à 1 s

Déroulement d’une séance Ancrage La phase suivante vise à associer l'idée positive à ce qu'il reste du souvenir de l'événement traumatisant. Quand l'évaluation de la détresse atteint 1 ou 0, le thérapeute demande au patient de penser à l'objectif fixé en début de séance. Les mouvements oculaires continuent jusqu'à ce que le patient évalue la validité de la cognition positive à 6 ou à 7 sur la première échelle utilisée durant la phase 3. Les étapes 3 à 5 recommencent à chaque séance pour une nouvelle image traumatisante.

Déroulement d’une séance Body scan (bilan corporel) le patient garde à l'esprit l'événement traumatisant et l'idée positive à laquelle il a été associé durant la phase précédente Il passe en revue systématiquement ses sensations corporelles. Le but de cette phase est de repérer des « tensions » ou des « sensations négatives » qui subsisteraient et d'aider à les dissiper toujours à l'aide de séries de mouvements oculaires

Déroulement d’une séance Conclusion A la fin d'une séance, le thérapeute doit faire en sorte que son patient se trouve dans un état émotionnel stable, que le traitement soit terminé ou non. Il prépare également son patient à réagir correctement (relaxation, etc.), au cas où le souvenir de l'expérience traumatisante surgirait entre les séances.

Déroulement d’une séance Réévaluation Au début de la séance suivante le thérapeute demande au patient de repenser au but fixé lors de la séance précédente. En fonction des réactions du patient, il évalue l'effet de la thérapie et adapte son déroulement en conséquence. Vers la fin de la thérapie, le patient est invité à tenir un journal concernant les souvenirs travaillés pendant les séances et les associations qui lui viennent à l'esprit en dehors des séances.

Se former Associations EMDR dans les pays développés Suisse France Canada USA Cout de la formation en France 1400 Euros par niveau 2 niveaux de 24h00 repartis en 3.5 jours

Cas clinique CAS CLINIQUE DE MADEMOISELLE X Je reçois Melle X pour la première fois en consultation en septembre 2007. Cette jeune femme de 28 ans m’est adressée par un confrère hospitalier à la sortied’une hospitalisation de quatre mois pour syndrome dépressif majeur chez une patiente ayant un trouble bipolaire I. Elle m’est adressée pour un syndrome anxieux persistant en lien à des reviviscences d’un viol dont elle a été victime à l’âge de 15 ans. TTT actuel: Association de deux thymorégulateurs (lithium et antipsychotique atypique) Anxiolytique Somnifère De plus au cours de l’hospitalisation pour un syndrome dépressif majeur d’intensité sévère résistant aux ttt, elle a reçu 15 séances de sismothérapie. Mode de vie: Célibataire, n’a jamais travaillé et vit chez ses parents.

Cas clinique CAS CLINIQUE DE MADEMOISELLE X Description de l’évènement traumatisant: A l’âge de 15 ans, alors qu’elle est en vacances chez son cousin, elle flirte avec un ami majeur, ce dernier l’entraine dans le garage et la viole malgré son refus exprimé à plusieurs reprises. Elle dit avoir été tétanisée par la peur et ne pas s’être débattue. La patiente se sent coupable et n’ose pas en parler, en rentrant de vacances elle avouera à ses parents qu’elle à peur d’être enceinte, ce à quoi ils réagiront avec colère. Un an plus tard, alors qu’elle fait du camping avec des cousins, elle se réveille nue hors de sa tente, suite à un barbecue (les cousins étant allés à une autre soirée). Elle soupçonne avoir été droguée et peut être violée. Ne pas savoir l’obsède, elle se sent salie. Clinique: Sentiment de culpabilité quasi quotidien depuis le viol. Flash back de l’agression 2 à 3 fois par semaine. Patiente anxieuse et tendue. Persistance de symptômes dépressifs modérés. Informations données sur l’EMDR. Travail du lieu sûr.

Cas clinique DEUXIEME CONSULTATION: J15 Séance d’EMDR concernant son agression. Quand la patiente pense à cet évènement elle ressent une sensation de détresse qu’elle cote à 8/10. La pensée négative qu’elle associe à cette agression est: « c’est de ma faute ». Nous trouvons ensemble une pensée plus réaliste: « je suis victime ». La patiente ne croit cette pensée qu’à 3 sur une échelle de 7. Après la séance d’EMDR la détresse associée à l’agression est passée à 4/10, et la pensée « je suis victime » est ressentie à 5/7.

Cas clinique DEUXIEME CONSULTATION: J15 Séance d’EMDR concernant son agression. Quand la patiente pense à cet évènement elle ressent une sensation de détresse qu’elle cote à 8/10. La pensée négative qu’elle associe à cette agression est: « c’est de ma faute ». Nous trouvons ensemble une pensée plus réaliste: « je suis victime ». La patiente ne croit cette pensée qu’à 3 sur une échelle de 7. Après la séance d’EMDR la détresse associée à l’agression est passée à 4/10, et la pensée « je suis victime » est ressentie à 5/7.

Cas clinique 3ème consultation: J30 La patiente est plus détendue, le sentiment de culpabilité a diminué. Les flash back sont passés à 1/semaine. Nous faisons une nouvelle s éance d’EMDR, la nouvelle cognition positive choisie est: « je peux vivre normalement aujourd’hui ». 4ème consultation: J45 Melle X souhaite travailler sur sa 2ème agression car « elle ne pense plus à la 1ère ». 3ème séance d’EMDR. Cognition négative choisie: « je suis salie ». Cognition positive choisie: « je suis toujours moi même ». 5ème consultation: J75 La patiente se sent mieux, elle est plus détendue, moins anxieuse. Elle n’a plus de flash back, mais pense toujours à l’agression une à deux fois par semaine. Nous travaillons le lieu sûr. Je lui propose de refaire le point à trois mois.

Cas clinique 6ème consultation: 4 mois plus tard. Elle vient me voir car a décidé de porter plainte contre son agresseur et souhaite un certificat de traitement par EMDR. Le syndrome de stress post traumatique a disparu. Melle X cote son niveau de détresse quand elle pense à son agression à 2/10.

Conclusions