La liberté. IXème partie
Ce que nous entendons dans la dynamique de la liberté, c’est que la liberté est une pratique, ce qui signifie qu’on ne peut la connaître qu’en s’y confrontant, en la vivant, en la réalisant. Elle est une condition transcendantale de la volonté et donc, de la morale. Dans la langue de Kant, le mot « transcendantal » prend une signification particulière. « J'appelle transcendantale toute connaissance qui ne porte point en général sur les objets mais sur notre manière de les connaître, en tant que cela est possible a priori » Critique de la raison pure 1781 Emmanuel Kant
Notre volonté nous permet d’agir de façon morale. Elle est cette force en nous qui nous invite à pratiquer la morale, à la mettre en œuvre. Que serait une raison qui ne serait pas pratique ? Sans cette volonté, la morale est impuissante. Sans morale, la volonté ne sert plus à rien. « Une volonté libre et une volonté soumise à des lois morales sont par conséquent une seule et même chose » Fondements de la métaphysique des mœurs 1785
Notre liberté n’existe que si elle s’exerce, et elle ne s’exerce que dans la morale. On pourrait penser qu’il y a là une contradiction puisque la liberté semble soumise à la morale, et donc, qu’elle n’est pas libre. Mais notre raison nous enjoint d’agir librement, c’est-à-dire sans être soumis à des causes étrangères, extérieures, des passions, ou des circonstances difficiles.
Beaucoup de choses nous inviteraient à ne pas suivre les lois morales, à nous en détacher pour voler de nos propres ailes mais ce détachement n’est pas du tout un acte libre, c’est une fuite devant notre responsabilité. L’ épreuve, bien au contraire, fonde notre liberté. La vertu, selon Kant, est assez éloignée de l’idée d’Aristote. Elle est le fait de l’homme qui peut résister à sa nature, la contrarier, par son effort, son courage, qui lui ouvrent l’accès à l’action morale.