L’empirisme L’empirisme est un système philosophique qui soutient que toutes nos connaissances proviennent de l’expérience sensible.

John Locke. 1632-1704. Nous ne connaissons le monde et nous ne raisonnons qu’à partir de notre expérience physique des choses par nos sens ou de notre raisonnement (une expérience en acte, notre pensée). L’esprit est comme une tablette de cire, vierge, sur laquelle les impressions s’impriment : tabula rasa, ardoise vierge.

« Supposons que l’esprit soit, comme on dit, du papier blanc, vierge de tout caractère, sans aucune idée. Comment se fait-il qu’il en soit pourvu ? D’où tire-t-il cet immense fonds que l’imagination affairée et limitée de l’homme dessine en lui avec une variété presque infinie ? D’où puise-t-il ce matériau de la raison et de la connaissance ? Je répondrai d’un seul mot : de l’expérience ; en elle, toute notre connaissance se fonde et trouve en dernière instance sa source. » Essai sur l’entendement humain 1690.

Pour les empiristes, il n’y a pas de connaissance qui soit uniquement rationnelle, de connaissance a priori. Les empiristes s’opposent à la théorie des idées innées. Ce sont des idées premières à partir desquelles nous développons notre connaissance. Cette théorie est celle de Descartes. Pour Locke, toute connaissance dérive de l’expérience. Une idée ne peut être « innée » puisqu’elle vient à l’esprit, sans quoi, elle n’est plus « idée ».

Francis Bacon. 1561-1626. Selon Francis Bacon, nous élaborons des théories scientifiques à partir de la manière dont nous percevons les objets. Nous proposons des interprétations à ces objets, des interprétations qui nous sont propres. Nous sommes donc influencés ou trompés par nous-mêmes, par notre vision, par nos sens, dans notre formulation d’hypothèses. Il faut donc s’intéresser aux causes.

La méthode expérimentale, à partir d’un grand nombre d’observations, permet de déterminer des lois. Francis Bacon, en a été, en quelque sorte le précurseur. Observation, hypothèse, vérification. Karl Popper (1902-1994). souligne qu’une vérification ne peut pas être définitive. Une observation est un exemple. On ne peut prouver une loi à l’aide d’exemples mais, à l’inverse, un contre-exemple peut démontrer qu’une loi est fausse.

Kant. 1724-1804. Kant dépasse l’opposition entre les rationalistes et les empiristes. L’être humain ne peut pas tout connaître. Il lui est impossible de découvrir la vérité des choses en soi, ce que Kant appelle les « noumènes ». Par contre, il lui est possible de rechercher et de connaître ce que ces choses représentent pour lui. Ce sont les « phénomènes », c’est-à-dire tous les objets d’expérience réels ou possibles. Notre connaissance proviendrait d’observations issues des sens et de catégories de l’entendement (phénomènes). Comment les idées nous viennent à l’esprit. Ce que nous pouvons connaître. Ce que nous devons faire.