Randavel Candice Labo pharmacologie – toxicologie CHU Amiens 1.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
TROUBLES ACIDO-BASIQUES
Advertisements

Promenons nous dans les bois…
EQUILIBRE ACIDE-BASE ET SES TROUBLES
INTOXICATION AU PARACETAMOL
La chute est de survenue spontanée
Insuffisance rénale aiguë
TROUBLES ACIDO-BASIQUES
Cas clinique : intoxication au paracétamol
INTOXICATIONS MEDICAMENTEUSES
LES THYMOREGULATEURS DR B
Hypocalcémie néonatale
pH : 7,11(air ambiant) PaCO2 : 13,6 mm Hg CO2T : 4,6 mmol/l
Équilibre acido-basique
INSUFFISANCE RENALE AIGUE
Complications métaboliques aiguës du diabète
M. Cherifi ; N. Ferroukhi; Z. Guechi
EQUILIBRE ACIDE-BASE Objectif :
L’ Insuffisance Rénale Aigue Et Les Maladies Rénales Chroniques
Intoxication par la CHLOROQUINE
Hypoglycémie.
La clairance rénale Alain Bousquet-Mélou
La clairance rénale Alain Bousquet-Mélou
Cas clinique Vous êtes de garde, vous êtes appelé pour prendre en charge une victime d’électrisation : homme de 18 ans sans antécédent pathologique s’est.
Insuffisance rénale aigue
Néphrologie générale.
Exploration de la fonction rénale
INTOXICATION AU PARACETAMOL
Troubles de l’équilibre acido-basique
Céto-acidose diabétique
Cas cliniques Dr M. Jauréguy 25 Mars 2013.
A ONYME… RC CR Angoulême.
Motif : Prise en charge d'une patiente
PROCESSUS INFLAMMATOIRES ET INFECTIEUX
Acide - base Bertrand Souweine Séminaire DCEM2 Octobre 2009.
Hyperoxalurie primitive
Evaluation multicentrique du dosage semi- quantitatif de la h-FABP (Cardio Detect®) au laboratoire central : intérêt dans le diagnostic de l’infarctus.
Jean-baptiste BARBARY; ARCO 24/10/2007
Abord des maladies rénales
Métabolisme du paraquat et conséquences
Métabolisme de l’éthylène glycol et conséquences
Désordres acido-basiques
Une intoxication grave Département de Réanimation Médicale et de Médecine Hyperbare CHU d’Angers M Pierrot.
Mme E 26 ans E.NONIN.
Tumeurs du foie - cas cliniques - Pr. JP. ZARSKI - Septembre 2002
Cas clinique hématurie microscopique
Insuffisance Rénale Aigue MC. TEHIR
Cas clinique.
Histoire de confrère MG à la retraite depuis 10 ans
Laurent Martin-Lefèvre CHD La Roche sur Yon
Néphrologie = médecine des reins, des voies urinaires,
Métabolisme du Paracétamol et ses conséquences
LES BACTERIEMIES Présence dans le sang circulant de bactéries viables
Conduite à tenir devant un état de choc hémodynamique
Troubles acidobasiques
INSUFFISANCE RENALE AIGUE: New insights and case reports MEH CHERIFI; 19 Mai Kiffan Club.
L’insuffisance rénale chronique Journée mondiale du rein 2009
Cas cliniques M. Jauréguy 17 octobre 2011.
Défaillance multi-viscérale et Surdosage AVK
Monsieur L, âgé de 57 ans, adressé dans le service pour une insuffisance rénale chronique modérée Antécédents : - Tabac 20 paquets/année - Dylipidémie.
Unité de Néphrologie-Hémodialyse pédiatrique
Troubles hydro- électrolytiques Jauréguy M. Février 2010.
Cas clinique: Insuffisance cardiaque
ED Diabétologie Diabète de type 1 et complications Hôpital RuiJin 1/4/2012.
Cas Clinique 2 Femme de 53 ans amenée par son mari aux urgences pour troubles de la conscience. L’interrogatoire de celui-ci révèle que la patiente est.
Cas clinique Homme de 53 ans, aucun antécédent. Altération de l’état général depuis 3 semaines, douleurs abdominales, vomissements, constipation, douleurs.
Conduite A Tenir devant un sepsis grave
Indications à l’instauration d’un traitement anti hypertenseur Chantal NADANE TCEM2 Octobre 2012.
DIRECT STUDY Thromboprophylaxie par HBPM (daltéparine) chez les patients en réanimation pour insuffisance rénale sévère Prophylaxis against deep vein thrombosis.
Sémiologie Néphrologique
Transcription de la présentation:

Randavel Candice Labo pharmacologie – toxicologie CHU Amiens 1

1. La présentation du patient a) Clinique b) Antécédents c) Hypothèses diagnostiques éliminées d) Biologie 2. Matériel et méthodes a) Définition GC-FID b) Dosage des alcools c) Dosage de l’ETG 3. Résultats 4. Traitement 5. Discussion 6. Conclusion 2

a) Clinique  Mr 64 ans,80kg  dépressif, replié sur lui-même, en rupture sociale, sans emploi. Le 07 octobre: ▪ il est retrouvé par sa famille gisant au sol ▪ présence d’une bouteille d’alcool à ses côtés.  Etat pathologique du patient lors de l’arrivée aux urgences:  1 escarre sacrée et escarres talonniers  Paresthésie des membres inférieurs depuis 2 mois  Patient confus  Hypothermie  Ictère  Trismus  Score de glasgow à 3  Bradycardie (30 bpm)  hypotension artérielle. 3

 Incurie exogénose  Etat dépressif avec catatonie  Inactivité, il fait ses besoins au fauteuil  Cirrhose alcoolique et splénomégalie  Aucune allergie connue  Il ne possède aucun traitement à domicile. 4

 Tétanos : dû aux crises de convulsions et tétanies, avec porte d’entrée par escarre  Tableau de sepsis :  Suspicion de legionellose mais antigénurie urinaire négative.  Suspicion de méningite à pneumocoque devant un antigénurie urinaire positive. ▪ LCR: protéines, absence du pneumocoque (expliqué par un traitement probabiliste par claforan) 5

 Les Gaz du sang:  pH=6,93 < 7,38 Acidose métabolique  HCO3-=-21,6mmol/L <22  pO2=218,0>80 (ventilation artificielle)  pCO2=38,4 N  Saturation O2=96,6% N  Lactate=25 mmol/l>1,6 (faux positif) 6

 Ionogramme:  Na= 124 mmol/l<135  K=2,2 mmol/l<3,5  Cl=69 mmol/l<98  Ca=1,63 mmol/l<2,1  Protides plasmatiques= 38 g/l<63  Glucose=2,3 mmol/l<4,2  Créatinine=314 µmol/l>97  Clairance MDRD=18ml/mn<90 IR Trou anionique = Na + K - ( Cl + HCO 3 ) = 48 Osmolarité calculée =(Na + K )x2 + glc + urée Trou osmolaire =osmolarité mesurée – osmolarité calculée= 41,2 INTOXICATION 7

 Bilan hépatique :  ALAT=7N  ASAT=70N  PAL=688 UI/l>117  GGT=1277 UI/l>82  Bilirubine conjuguée=180µmol/l >0 Cytolyse hépatique Et Hépatite alcoolique : ASAT>ALAT Cirrhose alcoolique 8

 Bilan hématologique:  Pancytopénie Anémie Hb= 7,4 g/dl<13 Leucopénie leucocytes = 1,8 G/l<2 Thrombopénie : Plaquettes=50 G/l <150 TP=13%<70 Facteur V=10%<60 Causée par la cirrhose alcoolique, l’insuffisance hépatocellulaire et la splénomégalie 9

BILAN BIOLOGIQUE  Acidose métabolique  Hyperlactacidémie  Trou anionique  Trou osmolaire  hypoglycémie  IR BILAN CLINIQUE  Syndrome dépressif (anamnèse)  Dépression respiratoire  Score de glasgow 3  Hypotension artérielle  Hypothermie  Etat de choc INTOXICATION Dosage des alcools et de l’ETG 10

 Dosage des alcools et de l’ETG, dans le sang par GC- FID: a) Définition: technique qui permet de séparer des molécules d'un mélange. Le mélange à éluer est injecté à l’aide d’une seringue. Un fois vaporisés par l’injecteur, les composés sont entraînés dans la colonne par le gaz vecteur. Suivant l’affinité avec la phase stationnaire, les composés sont séparés avant d’être détectés en sortie de colonne. À la sortie de cette colonne, il y a un détecteur à ionisation de flamme : Lorsque les molécules traversent la flamme, elles sont ionisées ce qui provoque entre les électrodes un courant électrique qui est ensuite amplifié et enregistré. 11

12

 Etalon interne: propan-1-ol: quantité parfaitement connue et unique  =quantité parfaitement connue et unique  molécule qui sert de référence  initialement absent de l'échantillon à analyser  structures et propriétés physico- chimiques proches du composé à doser. 13

 Etalon interne: 1.3-propanediol  RT=5.6  Aire sous la courbe=6181  Vérification: [ETG]c 3000=3000mg/l  RT=2.6  Aire sous la courbe=

 Les concentrations d’acétones (0,1g/L) et de propan-2-ol (1g/L) sont inférieures aux valeurs toxiques.  La concentration d’ETG (169mg/L) est inférieure aux valeurs significatives d’une intoxication sévère (>500mg/L) mais ce dosage a été fait plusieurs jours après une ingestion massive d’ETG. intoxication sévère à l’ETG 15

Toxicité aiguë:  Première phase : (0-12 heures après ingestion), troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs), troubles neurologiques (agitation, troubles de l’équilibre, syndrome ébrieux, somnolence et coma  2 ème phase : (12-24 heures) Atteinte cardiovasculaire : tachycardie, hypotension, insuffisance circulatoire et défaillance cardiaque  3 ème phase : (24-72 heures) Atteinte rénale : Oligurie, anurie, cristaux oxalate de Ca dans les tubules, protéinurie, hématurie 16 décès

Accumulation:  d’acide glycolique responsable de l’acidose métabolique  d’acide oxalique entraine des dommages rénaux par formation de cristaux d’oxalate de calcium qui sont éliminés et détectés dans les urines et une hypocalcémie. 17 NADH NAD PYRUVATE LACTATE

 IRA  Cristaux d’oxalate de calcium dans les urines (non recherché) 18 07/10 00:49 07/10 05:42 07/10 06:47 07/10 19:14 08/10 00:18 08/10 06:30 Créatininémie µmol/L Cl créat MDRD mL/min

TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE:  Un lavage gastrique ou aspiration gastrique recommandé dans la 1 ère h de l’ingestion.  Bicarbonate de sodium IV pour traiter l’acidose métabolique  Hémodialyse: en cas d’intoxication sévère:  Concentration en ETG>500mg/L  Acidose métabolique sévère (pH<7,25)  IR ANTIDOTE:  Alcool éthylique:  il agit en saturant l’ADH, inhibant ainsi la production des métabolites toxiques  4-méthyl-pyrazole:  Inhibiteur spécifique de l’ADH 19

 Hémodiafiltration:  L'épuration extra-rénale est une méthode de détoxification du toxique afin de pallier le déficit de la fonction excrétrice rénale. 20

Evolution des paramètres biochimiques du patient au cours de son hospitalisation. 21

 Traitement lié aux troubles de l’hémostase:  transfusion de culots globulaires  Plasma frais congelé (PFC)  Plaquettes  Vitamine K  Traitement probabiliste par claforan 2g pour la méningite à pneumocoque. 22

 Il est décédé du fait de sa défaillance multiviscérale majeure, relative à son sepsis et aux troubles de l’hémostase, l’injection répétée de noradrénaline n’a pas suffi pour faire repartir le cœur.  Le patient n’a pas reçu l’antidote, le résultat du dosage de l’ETG est arrivé après son décès. 23

 L’antidote doit être débuté devant toute suspicion d'intoxication par l'éthylène glycol, le plus précocement possible après la prise du toxique 24

25 Merci de votre attention !