Les dans troubles la dyslexie visuels

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Transcription de la présentation:

Les dans troubles la dyslexie visuels Laurent Lesecq – orthophoniste - CRTLA- CHU hôpital nord- Amiens - 14/01/2011.

Sources: Mme Levy Sebag, Orthophoniste « les troubles visuels dans les dyslexies développementales ». CHU Lyon.2010. Mme Laurence Cotard, Orthoptiste « Incidences des troubles neurovisuels sur la fonctionnalité de l’écrit. » Annecy.2004. Mme Sylviane Valdois, Orthophoniste, psychologue. « nature des dysfonctionnements cognitifs dans les dyslexies développementales » Grenoble.2008.

«  Lire nécessite de mettre en relation une information orthographique issue de l’analyse visuelle de la séquence du mot écrit et une information phonologique dérivée du traitement auditif de la séquence orale correspondante. »

« De nombreuses études se sont intéressées à la nature des traitements visuels impliqués dans cet apprentissage et ont fait l’hypothèse que certains dysfonctionnements des traitements visuels pourraient induire des troubles dyslexiques. »

Contrairement aux aspects phonologiques qui font consensus, l’existence de difficultés de traitement visuel associées aux dyslexies développementales est encore à ce jour controversée.

On distingue deux types de traitement visuel: Le traitement visuel de bas niveau qui désigne le traitement neuro-visuel de l’information perçue (au niveau sous-cortical). - Le traitement visuel de haut niveau qui sous-entend un traitement cognitif de l’information (niveau cortical) comme le traitement visuo-attentionnel.

A) Le traitement visuel de bas niveau : L'intégration de deux voies visuelles parallèles serait impliquée dans le processus de la lecture. Ces deux voies visuelles sont : Le système transitoire ou système temporel (cellules magnocellulaires). Le système continu ou système spatial (cellules parvocellulaires).

le système transitoire ou système temporel (cellules magnocellulaires) Le système magnocellulaire est sensible aux variations temporelles rapides des stimuli (stimulus transitoire, clignotant, ou en mouvement), à la basse fréquence spatiale (il perçoit la silhouette générale plutôt que les détails), au faible contraste de luminosité des stimuli, et il est insensible à la longueur d’onde. Ses neurones ont une réponse rapide et brève, au moment de la survenue abrupte du stimulus, mais aussi de sa disparition brusque.

2) le système continu ou système spatial (cellules parvocellulaires) Le système parvocellulaire est sensible à la haute fréquence spatiale (résolution des détails), à la longueur d’onde (la couleur), au haut contraste de luminosité, aux stimuli continus, immobiles ou en déplacement lent. Ses neurones ont une réponse lente, qui se maintient tant que dure le stimulus.

Système parvo-cellulaire: hautes fréquences, - sujets immobiles. Système magnocellulaire: - basses fréquences, cibles en mouvement, - changements rapides.

 Pendant la lecture, les 2 systèmes sont en interaction. Le système continu (parvocellulaire) gère l’information écrite perçue au cours de la fixation, le détail des lettres saisies. Pendant la saccade, le système transitoire (magnocellulaire) est activé par le mouvement apparent de l’image. Et son activation a un effet inhibiteur sur l’image précédente dans le système continu, empêchant le phénomène de persistance visuelle. Ainsi, le système continu aborde la nouvelle fixation, expurgé de l’image précédente, libre pour traiter un nouveau stimulus. 

Quelles sont les stratégies visuelles utilisées pour lire ? On peut distinguer: - les saccades, les fixations, les vergences.

Les mouvements oculaires lors de la lecture ne sont pas un balayage lisse, régulier et continu, mais une succession de saccades, mouvements rapides (« bonds » successifs et rapides) d’environ 20 millisecondes. Celles-ci sont suivies de pauses ou stations sur des indices visuels d’environ 200 ms : les fixations. 

Conséquence en lecture des troubles des saccades • L’enfant se perd sur une même ligne, il saute des mots ou relit le même mot. Il utilise un doigt curseur pour suivre. Il peut sauter une ou plusieurs lignes ou relire la même ligne. Le retour à la ligne est problématique. • Il peut ajouter des mots appartenant à une autre séquence, répéter des parties de mots, changer l’ordre dans la séquence phonologique… • La lecture est lente, l’enfant déplace souvent son texte et ne se retrouve pas quand il est perdu. • Il bouge la tête pendant la lecture et il peut y avoir des clignements d’yeux, des syncinésies au niveau de la bouche, de la langue …, des tics. • A terme, ces troubles peuvent empêcher la progression de la vitesse de la lecture. Une lecture trop lente entraînant évidemment des difficultés de compréhension et de mémorisation.

Conséquence en lecture des troubles de la fixation : De la qualité de la fixation dépendent la qualité de la prise d’informations pour construire la compréhension du texte et affiner la précision des mouvements par anticipation périphérique. Si la fixation est labile, la lecture est lente, hachée, avec des inversions et une tendance forte à la devinette pour la fin des mots. Souvent le doigt va plus vite que la lecture. L’enfant écarquille les yeux et varie sa distance de lecture.

Conséquence en lecture des troubles des vergences : La vision est floue et l’enfant a une gêne dans les changements de distance : la copie au tableau est lente et les erreurs de copie nombreuses. Le lecteur a tendance à fermer un œil ou décale sa tête par rapport au texte. - La fatigue visuelle est importante. Certains enfants ont des problèmes d’endurance visuelle, et leurs performances se dégradent avec le temps.

Au total, on peut observer: Des inversions de lettres au sein d’un mot : (pir pour pri). Des omissions de lettres (ma pour mar) ou de syllabes ou de mots. Des sauts de lignes . Des répétitions de mots : certains mots sont lus deux fois. La présence d’un doigt curseur. Une dégradation rapide des performances en lecture (problème d’endurance). De nombreuses confusions visuelles : b-d, b-p, q-p, n-u, m-n, … Une perte de la fixation au milieu de la page. Une instabilité motrice pendant la lecture. - Une mobilité fréquente de la tête ou des yeux vis à vis du texte.

Comment repérer ces troubles ? Anamnèse détaillée. Épreuves sensibles au trouble neuro-visuel: - Barrage des cloches (Odédys, BALE). - Les figures enchevêtrées .

Quels examens conseiller ?

un bilan ophtalmologique.

un bilan orthoptique.

Limites : . Un trouble neuro-visuel n’implique pas forcément un retard en lecture. . Lorsqu’il y a répercussion de ces troubles sur la lecture, la dyslexie est souvent de nature mixte incluant également une composante phonologique.

B) Maintenant, on passe au B) Vous suivez toujours ?

B) Le traitement visuel de haut niveau En dehors des traitements de bas niveau, il y a d’autres aptitudes visuelles qui pourraient être mises en jeu dans l’apprentissage de la lecture et dont la déficience pourraient être en cause dans certaines dyslexies: les dyslexies de surface

Selon S.Valdois (2000), « le trouble visuo-attentionnel est une difficulté pour l’enfant à distribuer de façon homogène son attention sur l’ensemble de la séquence de lettres. »

Le modèle connexionniste: Inspiré de plusieurs modèles connexionnistes élaborés dans le but de modéliser la lecture experte, le modèle ACV 98 ( Ans, Carbonnel et Valdois) décrit deux types de procédures de lecture . C’est un modèle appartenant à la génération des modèles à traitement parallèle distribué : « Parallel Distributed Processing Models ».

Dans les modèle de type PDP, les représentations orthographiques, phonologiques et sémantiques ne sont pas stockées dans des endroits différents les uns des autres et fixes mais au contraire: « la lecture d’un mot entraîne le calcul d’un patron d’activation orthographique, phonologique et sémantique représentées de façon distribuée dans le cerveau du lecteur. »

Le système PDP possède une FVA (Fenêtre Visuo Attentionnelle) qui s'adapte à la longueur du mot lu. Lorsqu'un mot n'est pas reconnu en mode global, la FVA est réduite et traite séquentiellement les unités présentées.

Ce modèle connexionniste décrit 2 voies de lectures distinctes mais recrutant les mêmes sous-systèmes et fonctionnant successivement. Leurs mécanismes sont identiques, seules la taille de la FVA (déterminée par la familiarité des mots) et l’importance de l’implication des composantes phonologiques (en une étape vs. en plusieurs étapes successives) les différencient. La dyslexie développementale de surface serait caractérisée par une difficulté majeure dans la génération de traces-mots, alors même que des segments de mots sont bien mémorisés. Cette difficulté serait due à une altération de la procédure globale de lecture suite à une réduction de la taille de la fenêtre attentionnelle.

ex: « MAisoN » « MaISon » « maISoN » Si l’enfant présente un dysfonctionnement visuoattentionnel ne permettant pas une distribution homogène initiale de l’attention sur la séquence du mot, alors certaines des lettres du mot écrit apparaîtront comme plus saillantes que d’autres , l’identification ne pourra pas aboutir . ex: « maison » sera perçu « MAisoN » De plus, un tel trouble conduit à supposer que la nature des lettres saillantes pourrait varier lors des différentes rencontres. ex: « MAisoN » « MaISon » « maISoN » Si bien qu’aucune représentation stable du mot en mémoire ne pourra être renforcée et mémorisée. Un déficit de ce type empêcherait donc l’enfant d’acquérir des connaissances lexicales spécifiques et de se construire un système de lecture compétent.

Modèle à double voie Les deux procédures de lecture procèdent en parallèle. Pas de prise en compte de la fenêtre attentionnelle. N’explique pas l’existence d’une forte proportion de dyslexies mixtes. Modèle connexionniste Les deux procédures de lecture fonctionnent de façon successive. La fenêtre attentionnelle est au cœur du fonctionnement. Peut expliquer l’existence d’une forte proportion de dyslexies mixtes

Explication de la mixité de la dyslexie dans cette hypothèse: La première traduction de ce trouble est une difficulté dans la lecture de mots irréguliers puisque le trouble visuo-attentionnel empêche l’enfant de construire un stock lexical orthographique, puisqu’il ne parvient jamais (ou rarement) à percevoir un mot dans sa totalité.

Mais selon S.Valdois , le trouble visuo-attentionnel peut également retarder la mise en place de la procédure analytique puisque la réduction de la FVA (égale à 1 ou 2 caractères) ne va pas permettre à l’enfant d’utiliser la conversion graphème phonème pour les di- et trigraphes. Ceci aurait pour conséquence un stock lexical réduit puisque la lecture analytique est un moyen d’acquisition de ce lexique orthographique.

Comment repérer ces troubles ? Épreuves sensibles au déficit visuo-attentionnel: La comparaison de séquence de lettres . Cliniquement: - L’identification des mots sera donc caractérisé par une lecture plus lente du fait de la procédure analytique, et cette lenteur sera accentuée chez ces enfants par un fonctionnement d’assemblage peu efficient et donc peu rapide. Beaucoup d’erreurs de copie et stratégie fréquente de copie lettre par lettre du fait de la FVA réduite. Orthographe déficitaire et variable, le même mot pouvant être écrit de plusieurs façons dans le même texte. Très peu de lexique orthographique.

Limites de cette hypothèse: Cliniquement: Les dyslexies mixtes s’accompagnent le plus souvent de troubles de la conscience phonologique avec une mémoire de travail déficitaire ou faible. Les troubles visuo-attentionnels sont souvent associés à des troubles visuo-spatiaux, visuo-construcutifs voire des troubles attentionnels globaux. Cette hypothèse n’évalue pas le degré de compréhension en lecture, en particulier en lecture de texte, certains enfants comprenant avec une lecture très hachée ou inversement. Quid du rôle primordial du niveau de lexique « oral » dans la compréhension en lecture ?

aussi ! Moi