L’ étiquetage alimentaire, le point sur sa compréhension actuelle et ses limites

« POUR VOTRE SANTE, MANGEZ AU MOINS CINQ FRUITS ET LEGUMES PAR JOUR! » «POUR VOTRE SANTE, MANGEZ VARIE ET EQUILIBRE ET PRATIQUEZ UNE ACTIVITE PHYSIQUE REGULIERE» « POUR VOTRE SANTE, MANGEZ AU MOINS CINQ FRUITS ET LEGUMES PAR JOUR! » Ces messages sont omniprésents dans notre quotidien. Seulement, manger sain oui, mais encore faut-il savoir déchiffrer les étiquettes des produits alimentaires! Ingrédients, additifs, sel, sucres, produits allégés… Apprenons à décoder les étiquettes pour savoir ce que nous avons vraiment dans nos assiettes!

LES REGLES D’ETIQUETAGES OBLIGATOIRES Liste des ingrédients Dénomination de vente Lot de fabrication Quantité nette Coordonnées du responsable Date limite d’utilisation optimale

LA LISTE DES INGREDIENTS La liste complète des ingrédients entrant dans la fabrication du produit doit apparaître. Ils sont énumérés dans l’ordre décroissant de leur importance pondérale: le premier ingrédient cité désigne le plus présent dans le produit. Le % des ingrédients mentionnés doit être indiqué pour 100g, 100ml ou par portion (très utile pour comparer les produits), Et indiqué leur qualité (ex: sucre de canne, sirop de glucose, présence d’additifs…). Toutes ces informations doivent permettre de savoir si un produit a ou non une bonne valeur nutritionnelle.

LES REGLES D’ETIQUETAGES FACULTATIVES ALLEGATION NUTRITIONNELLE ALLEGATION GENERALE TABLEAU NUTRITIONNEL ALLEGATION SANTE

LE TABLEAU NUTRITIONNEL Source précieuse de renseignements pour le consommateur, obligatoire si une allégation nutritionnelle apparaît sur l’emballage (ex: «allégé en…, riche en vitamines et minéraux…»). - Présentation de la valeur énergétique en Kcal, de la quantité de protéines, glucides, lipides en grammes, et de la teneur en vitamines et minéraux (si ≥ à 15% des AJR pour 100g ou 100ml). Indique la teneur en calories d’un produit et permet de voir si un produit est trop gras, trop sucré, trop salé ou s’il apporte des nutriments nécessaires à notre équilibre alimentaire. LES ALLEGATIONS Mention qui affirme qu’un aliment possède des caractéristiques particulières liées à son origine, sa nature, sa composition et ses propriétés nutritionnelles. Réglementées et définies par la loi au niveau européen par l’EFSA comme étant: « Tout message ou toute représentation…y compris une représentation sous forme d’images, d’éléments graphiques ou de symboles qui affirme des caractéristiques particulières ». - Elles peuvent être de plusieurs ordres: générales, nutritionnelles, ou de santé. Permettant l’éducation des consommateurs, de les informer sur leur alimentation, elles sont complétées par des messages d’éducation nutritionnels sur l’équilibre alimentaire et l’activité. Elles ne doivent entrainer ni confusions ni discriminer d’aliments ne portant pas d’allégations.

SAVOIR LIRE ET COMPARER LES ETIQUETTES Un produit est nutritionnellement correct s’il faut respecter certaines règles: Concernant les plats cuisinés: Si lipides > à 10% le produit est trop gras Les protéines (en g) doivent être > et 2 fois plus importantes que les lipides (en g) Pour cet exemple, les lipides sont: > à 10% et > aux protéines (18.8g > à 8.8g) Ce produit est trop gras! Concernant les produits laitiers: Les valeurs doivent se rapprocher de celles du lait pour 100ml: - Protéines: 3g - Lipides: 0 à 3,5g - Glucides: 5g Valeurs énergétiques pour 100g: 92 Kcal Protéines: 3,7g (valeur de référence = 3g) Lipides: 3,1g (valeur de référence = 3.5g) Glucides: 13,2 g = le double de la valeur de référence (5g)! Ce yaourt est trop sucré!

Concernant le sucre contenu dans certains aliments: Valeurs énergétiques pour 100g: 63 Kcal Protéines: 3,2g (valeur de référence = 3g) Lipides: 1,3g (valeur de référence = 3.5g) Glucides: 10 g = le double de la valeur de référence (5g)! Ce yaourt, appelé aussi «alicament», est trop sucré surtout lorsque les recommandations sont de 2 à 3 pots/jour. Concernant le sucre contenu dans certains aliments: Amusons-nous à additionner tous les sucres listés:

« des résidus de cailloux et de tiges » Ingrédients: Sirop de glucose-fructose, purée de fraise 27,8%, sucre, farine de blé, œufs 16,8%, amidon de blé, gélifiant : pectines, correcteur d'acidité : acide citrique, arômes. Contient : gluten, œuf. Fabriqué dans un atelier qui utilise : soja, lait, noisette. Dans ces biscuits, en général appréciés des tout-petits, l’ingrédient principal est, non pas le fruit, mais le sirop de glucose! Liste d’ingrédients présentes sur le marché: «des résidus de cailloux et de coquilles» « des résidus de cailloux et de tiges » Ce qui n’est pas très rassurant!

ENQUETE SUR LA COMPREHENSION DE L’ETIQUETAGE ALIMENTAIRE QUESTION N°1: Dans un emballage alimentaire, par quoi êtes-vous le plus interpellé? 47,22% des personnes interrogées sont sensibles à la composition du produit. QUESTION N°2: En terme de lisibilité, l'étiquette vous paraît-elle: 55,56% déclarent que l'étiquetage alimentaire est peu lisible.

Concernant le tableau nutritionnel QUESTION N°3: En terme de compréhension, l'étiquette vous semble-t-elle: Plus de 55% des personnes déclarent l'étiquetage peu compréhensible Concernant le tableau nutritionnel QUESTION N°4: Concernant ce tableau, lorsque vous le lisez, à quoi faites-vous le plus attention? 52,78% lisent la liste des ingrédients 25% s'intéressent aux apports nutritionnels

Concernant la liste des ingrédients QUESTION N°5: Cette liste d'ingrédients est-elle importante sur le choix de votre achat ? 55,56% n’accorde pas d’importance à la liste des ingrédients. QUESTION N°6: Avez-vous besoin de plus de précisions concernant certains termes utilisés? 75% des personnes interrogées veulent plus de précisions concernant la liste des ingrédients Si oui lesquelles? le nom des colorants utilisés (E 133, E 104, E 129, E 171), des émulsifiants (lécithine de soja), des poudres à lever (carbonate acide d'ammonium, carbonate acide de sodium, diphosphate disodique), - la notion de matières grasses hydrogénées et non hydrogénées. Donc l’étiquetage alimentaire demande à être plus clair et plus facilement compréhensible.

LES PRODUITS ALLEGES Les différents types « d’allégés »: L’indication en % de la réduction du constituant doit apparaître et indiquer la valeur énergétique du produit de référence. Produit allégé = teneur en nutriment ou valeur calorique réduite d’au moins 25% par rapport au produit de référence. Les différents types « d’allégés »: en matières grasses (ex: le lait, laitages, matières grasses, fromages) Les produits édulcorés (= sucre remplacé par des édulcorants: boissons, compotes, yaourts, chewing-gums) Les produits transformés (ex: chips, les biscuits , les charcuteries) Les plats cuisinés Les boissons dites «light» en sel Produits allégés et le goût: Ils n’ont pas forcément le même goût que les produits classiques car les édulcorants ou gélifiants ne donnent pas la même saveur que le sucre ou les matières grasses. Se contraindre à manger ces produits au goût décevant est générateur de frustrations. Une consommation importante finit par induire des achats frénétiques de produits plus riches. Mangeons des produits classiques en quantités raisonnable avec plaisir, plutôt de s’imposer une cure drastique d’allégés que nous n’apprécions pas!

ENQUETE SUR LA CONSOMMATION DES PRODUITS ALLEGES QUESTION N°1: Etes-vous consommateur de produits allégés? 55,56% des personnes déclarent ne pas consommer ces produits. QUESTION N°2: Pensez-vous que ces produits ont un intérêt dans l’équilibre alimentaire? 63,89% des personnes interrogées pensent que ces produits n’ont aucun intérêt dans le maintien d’un bon équilibre alimentaire. Nous constatons l’engouement mesuré pour ces produits car la notion de goût reste importante dans l’alimentation. Ils ont un intérêt chez les personnes soucieuses de leur poids et sont une aide utile à condition de rester vigilent sur l’ensemble de son alimentation et l’utilisation de ces derniers car ils peuvent avoir des effets pervers.

DES ALLEGES QUI N’EN SONT PAS! Derrière les slogans «Léger en…», se cachent parfois des produits tout à fait comparables aux produits classiques, voir plus riches! Le chocolat «Vivis Fructose», présent dans les rayons diététiques, annonce «40% de sucres en moins». Pourtant il contient 554 Kcal aux 100g contre 514 Kcal aux 100g pour le chocolat de dégustation de chez «Nestlé»! Il contient moins de sucre car il est remplacé par du fructose, extrait de fruits, certes, mais autant calorique que du saccharose utilisé dans le chocolat. Donc regardons bien les calories de près! Sur l’emballage des «Spécial K» aux fruits rouges de «Kellogg», on peut y lire: «Convient particulièrement aux femmes qui contrôlent leurs apports en calories» . Pourtant elles sont plus caloriques (374 Kcal contre 371 Kcal aux 100g pour les «Frosties»), plus grasses (1,5g de lipides contre 0,6g pour les «Frosties», et surtout 75 % plus chères!

CONCLUSION L’étiquetage alimentaire contient des informations nutritionnelles importantes. Une bonne compréhension de celui-ci permet à la fois de tendre au mieux vers un équilibre alimentaire mais aussi d’éviter des erreurs nutritionnelles pouvant prévenir certaines pathologies comme l’obésité, le diabète, l’hypercholestérolémie et l’hypertension artérielle. Tout consommateur devrait être sensibiliser aux règles et au vocabulaire relatif à la nutrition mais en attendant, soyons vigilants et consommons intelligemment!