LES APPRENTISSAGES CENTRÉS SUR LES APPRENANTS CENTRATION SUR L’APPRENANT
INTRODUCTION Selon la plupart des pédagogues, le transfert des connaissances n’est pas suffisant pour donner à l’élève les attitudes et aptitudes nécessaires pour faire face aux problèmes de la vie ou pour adopter un comportement donné.
INTRODUCTION (SUITE) Les compétences psychopédagogiques à faire développer par les enseignants sont : Savoir résoudre les problèmes ; Avoir une pensée créatrice ; Savoir communiquer efficacement ; Être habile dans les relations interpersonnelles.
Présentation de la situation pédagogique. Pendant la dernière semaine du premier trimestre de l’année scolaire en cours, M. MINKAM est interpellé cinq fois parce qu’un groupe d’élèves de sa classe a été surpris entrain de détruire la clôture de l’école. Ce qui gêne le plus le pauvre enseignant, est que les élèves incriminés sont ceux qui ont toujours les meilleures notes en ECM. Troublé par cet état de choses, il décide de poser le problème à ses collègues. Au cours des échanges qui s’en suivent, il se forme deux camps à savoir : ceux qui accusent la manière d’enseigner de MINKAM et ceux qui estiment qu’il enseigne parfaitement bien mais que ses élèves sont dotés de mauvais esprits.
Analyse de la situation didactique À votre avis, des deux groupes, lequel a raison dans ce débat ? Justifiez votre réponse.
DEFINITION Pour R. GALISSON, l’apprentissage centré sur les apprenants est une approche qui centre le projet éducatif sur l’apprenant et non sur le contenu ou la méthode. «L’essentiel de l’attention est porté sur «à qui enseigner ? », pour mieux adapter les moyens choisis («comment enseigner ? ») aux buts visés.» Elle tient compte des stratégies d’apprentissage qui peuvent différer d’un individu à l’autre.
John Dewey croit en une pédagogie articulée par les maîtres mots suivants : activité, expérience, situation et interaction. Cette pédagogie concilie les conditions subjectives venant de l'apprenant et les conditions objectives venant de l'enseignant.
Édouard CLAPAREDE va dans le sens de John Dewey puisqu'il considère, lui aussi, que c'est du besoin et de l'intérêt de l'apprenant que découlent les activités favorisant l'apprentissage. L'enseignant a donc le rôle d'éveiller chez l'enfant des désirs, comme celui de résoudre un problème.
Roger COUSINET veut rendre une place active à l'apprenant : il pense qu'il faut s'abstenir d'enseigner puisqu'apprendre serait plus efficace. En effet, lorsqu'on est enseigné, on reçoit l'information alors que si on apprend, on va chercher celle-ci.
Logique d'enseignement et logique d'apprentissage : Logique de l'enseignement Logique de l'apprentissage enseigner permettre un apprentissage autonome former aux méthodes d’apprentissage laisser les élèves mettre en œuvre leurs propres stratégies individuelles d’apprentissage prendre en compte les exigences institutionnelles se centrer sur l’apprenant intervenir activement auprès des plus faibles en les sollicitant et en leur fournissant les moyens de progresser à partir de leur niveau permettre aux plus forts d’utiliser au maximum leurs capacités d’apprentissage maintenir les conditions d'un enseignement collectif en assurant une progression collective a priori permettre l'individualisation des apprentissages
Actualisation : Cette notion est mise en place dans les méthodes d' "autonomisation de l'apprenant" : notamment l'approche communicative, la méthode directe, la méthode naturelle.
La mort de l'enseignant ? Contrairement à ce que l'on avance souvent, la centration sur l'apprenant n'est pas synonyme de "mort du métier d’Enseignant". Par contre elle passe par une refonte de son statut, de ses techniques et des objectifs d'enseignement.
Limites de cette notion : On parle plutôt de centration sur l'apprentissage : ce qui prime n'est pas le processus de transmission (enseignement), mais le processus d'apprentissage, c'est-à-dire la mise en œuvre de capacités pour atteindre une compétence. Le temps nécessaire à sa mise en place implique un changement des habitudes de travail important, tant du côté des élèves que du côté des enseignants. Si le changement des méthodes est facile à imposer, celui des attitudes difficilement envisageable à court terme.
III- ROLES DE L'APPRENANT ET DE L’ENSEIGNANT La nouvelle "star" de cette approche a vu son statut grandement modifié. Là où il n'était que figurant, il devient tête d'affiche, responsable de son apprentissage. On prend en compte ses besoins, ses intérêts, ses styles d'apprentissage, ses stratégies, ses problèmes psychologiques : tout est fait pour optimiser ses chances de succès. Ici comme dans le cas de l'enseignant, les rôles qui incombent à l'apprenant varient grandement selon les auteurs, les méthodes et les approches.
LES ENJEUX DE LA CENTRATION : LES TROIS CAPACITÉS Les trois « S » L'apprenant L'enseignant Les savoirs (leur importance s'amoindrit) A lui de chercher les informations nécessaires à sa formation, à la réalisation de son projet. Plutôt que de fournir et d'exploiter les documents, il apprend où les trouver, comment les choisir, les lire, les exploiter.
Les trois « S » L'apprenant L'enseignant Les savoir-faire (deviennent la partie la plus importante) Doit comprendre que l'important est d'apprendre à apprendre : se connaitre en tant qu'apprenant (son style, ses stratégies) , être attentif aux stratégies d'apprentissage des autres, chercher à en acquérir, à les partager. Repérer les styles et les stratégies d'apprentissage des apprenants. Proposer des activités permettant de les travailler, d'en acquérir de nouvelles.
LES TROIS « S » (SUITE) Par ex : comment salue-t-on chez les Baka ? L'apprenant L'enseignant Les savoir-être* Savoir collaborer, partager, transmettre les savoirs et savoir-faire. Au sein de la classe, le schéma interactif dominant n'est plus "question du maître-réponse de l'élève- retour du maître mais "élève-élève", etc... Il n'est plus "au centre" de l'espace classe. Il encourage les apprenants à collaborer. *Il convient de faire la différence entre "le savoir-être" en tant que capacité et en tant que compétence. Dans ce dernier cas, il s'agit de l'ensemble des connaissances culturelles et sociales permettant à l'apprenant d'adapter son comportement aux us et coutumes. Par ex : comment salue-t-on chez les Baka ?
IV-LES FONDEMENTS DE L’APPRENTISSAGE CENTRÉ SUR L’APPRENANT Suite aux travaux de PIAGET sur le développement de l’intelligence chez l’enfant, il a été admis que : Tout acte didactique entrepris en direction de l’enfant doit tenir compte du principe d’activité. Il ne s'agit plus d'apprendre des savoirs, mais d'apprendre à apprendre.
Un apprenant responsable et actif. Responsabiliser l'apprenant, c'est aussi le meilleur moyen de se prémunir de problèmes de discipline. La pédagogie par objectif s'assure de la complicité de l'apprenant et libère partiellement l'enseignant de son rôle "houspilleur-motivateur" (mal traiteur en paroles). Dans la mesure où l'apprenant fait ses choix, et contribue à l'élaboration du contrat didactique, il n'est pas victime des choix arbitraires de l'enseignant.
A l’école, cette démarche est aussi civique : elle aide l'enfant ou l'adolescent à lui faire prendre conscience de ce mécanisme social essentiel. Enfin, l'apprenant est actif, ce qui est susceptible de convenir à des publics difficiles à garder statique (enfants, adolescents, professionnels habitués à travailler en mouvement, etc.) mais aussi à des apprenants dont la passiveté constitue un obstacle.