La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

La présentation est en train de télécharger. S'il vous plaît, attendez

A propos de la littérature des Antilles Littérature créole ou littérature en créole ? Marie-Christine Hazaël-Massieux Université de Provence.

Présentations similaires


Présentation au sujet: "A propos de la littérature des Antilles Littérature créole ou littérature en créole ? Marie-Christine Hazaël-Massieux Université de Provence."— Transcription de la présentation:

1 A propos de la littérature des Antilles Littérature créole ou littérature en créole ? Marie-Christine Hazaël-Massieux Université de Provence

2 Littérature orale / littérature écrite Pour la littérature orale : Contes, proverbes, comptines, formulettes… Essentiellement en créole Lieux de production… Rôles du conteur, des femmes dans la famille…

3 Quand on commence à recueillir et écrire la littérature traditionnelle orale… Le rôle de Lafcadio Hearn, Marie-Thérèse Lung-Fou, Ina Césaire… (XIXe-XXe siècle) Depuis l’origine, on a aussi des pièces de théâtre, des poèmes en créole : volonté d’élaboration, cf. rimes dans Lisette. Localement, des Créoles au XVIIIe siècle, puis tout au long du XIXe siècle, ont recueilli, utilisé des pièces orales, mais ont aussi traduit, c’est-à-dire adapté, des textes de la littérature française, cf. le rôle des « fables », par exemple… Pour la littérature écrite :

4 Lisette quitté la plaine (2 premières strophes) Lisette quitté la plaine, Mon perdi bonher à moué Gié à moin semblé fontaine Dipi mon pas miré toué. La jour quand mon coupé canne, Mon songé zamour à moué ; La nuit quand mon dans cabane Dans dromi mon quimbé toué. Si to allé à la ville, Ta trouvé geine candio Qui gagné pour tromper fille Bouche doux passé sirop. To va crer yo bin sincère Pendant quior yo coquin tro ; C’est serpent qui contrefaire Crié rat, pour tromper yo. Etc. Nombreuses versions, XVIIIe, XIXe siècles…

5 Les genres oraux l’emportent … même quand il s’agit d’écrire « en créole » au XXe siècle : poésie, théâtre… Cf. difficulté du roman en créole… Jeannot et Thérèse (1757, 1783) : Parodie en créole du Devin du village de J.J. Rousseau par Clément. Une première version en 1758, volée par un inconnu puis réécrite par l’auteur en 1783. Le thème en sera repris par Paul Baudot en 1856. La littérature des Antilles, sans être strictement orale, est souvent marquée par l’influence de l’oral : thématique, rythmes, genres (cf. inspiration contes : Ti-Jean l’Horizon… ou par exemple les « dits de Solibo », cf. la place de la poésie ou de la chanson… depuis les origines. Cf. par exemple les Fables !)

6 Parallèlement, on écrit des romans antillais… le plus souvent en français ; romans qui sont « créoles » par le contenu, mais pas par la langue… Une littérature « créole » : dépeint coutumes, rapports sociaux, thématiques et problèmes spécifiques… Quelques insertions de vocabulaire à l’occasion pour faire « couleur locale, « exotique »… Un exemple : Joseph Zobel qui écrit La rue Cases-Nègres. Devenu un excellent film au cinéma : Euzhan Palcy. A côté de cette littérature « exotique », de grands écrivains originaires des Antilles écrivent en français : appartiennent à la littérature française : St-John Perse, Aimé Césaire, Léon- Gontran Damas…

7 Revendication identitaire : de la négritude à l’antillanité, puis de l’antillanité à la créolité… Quelques formules et définitions : Césaire, Glissant, puis les écrivains de la créolité… « Le monde va en état de créolité » (Eloge de la créolité, p. 52), = le règne de la « diversalité » (ibid. p. 55) Les écrivains de la créolité (contemporains) écrivent en français : éventuellement comme P. Chamoiseau, ils « écrivent le créole directement en français » ! « La créolité n’est pas monolingue. Elle n’est pas non plus d’un multilinguisme à compartiments étanches. Son domaine c’est le langage. Son appétit : toutes les langues du monde. » (ibid. p. 48)

8 La place du créole ? Littérature de la négritude L’antillanité de Glissant (avec le « Tout-monde ») Littérature de la créolité… Littérature en français / littérature en créole ?

9 Un extrait de Chamoiseau : Voir passage de Chronique des sept misères : le français et le créole dans l’œuvre. Nombreux exemples de romans où le créole est l’objet uniquement de citations : toute la narration (ou les didascalies au théâtre) = en français ; les personnages, parfois, en fonction de leur milieu social, s’expriment en créole. Ex. Chambertrand. Présence plus subtile du créole dans la littérature contemporaine…

10 Début d’un conte créole : Lapin ki vlé mandé Bondyé lespri On jou, Konpè Lapin, ki té ja malin malin a-y, trouvé i pa té asé malin. Alos i pran on gran léchèl, e i monté klik klik klik klik klik... : i alé trouvé Bondyé. I di : "Bondyé, ou mété-moin asu latè, an pu kouyon ku pèrsòne ; an té ké vlé ou ban-moin tiboin lèspri." Bondyé di : "On ti boug kon ou, tèlman savan ; ou ka kouyoné tout moun..." - Ebin, Bondyé, si ou té vlé ban moin tiboin lèspri kan mème ! Alò Konpè Bondyé di Konpè Lapin : "Bon : wutouné asi latè, e dan ui jou, ou ké rapòté-moin : dan a Zanba, pwal a kochon mawon, lèt a vach sovaj, kaka tig, tousa adan on ti koko èspanyol la ou ké fè rantré koulèv é sèt pitit a-y... Bon, alé, é wutouné apré ui jou, in ?" - Oui, Bondyé. Alò Konpè Lapin wudesand tousuit anba latè, é kan i rivé, i tonbé douvan on gran pyé-koko : on pyé-koko èspanyol, é ki té plin makak. I di : "Gay sé makak-la : oui, zò lèd... ! Ka zòt ka santi !" Alò, makak pa té kontan ! Yo komansé pran koko an pyébwa-la, é yo voyé su Lapin : bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip, bip... Lapin ki té ka atand inki sa, ramasé on koko ; i pran-y, i koupé tèt-la, é i pati...

11 Un poème en créole : Joby Bernabé Fanm flè ka tounen nonm an kolibri Fanm flèch ka pitché nonm an mitan tchè Fanm fil ka voplé nonm an pwèlzyé yo Fanm fyèl ka fann fwa nonm èk an kout lang Fanm fol ka pann tchè nonm an bout branch yo Fout fanm flè ! Fout fanm flèch ! Fout fanm fil ! Fout fanm fyèl ! Fout fanm fol ! Etc.

12 En plus de la langue marquée par le créole, les thèmes sont « créoles », c’est-à-dire souvent spécifiques de la vie « traditionnelle » des pays en question : d’où le jugement d’ « exotisme » et le goût d’une certaine critique face au dépaysement. Quelques aspects de cette vie aux Antilles présentés de façon récurrente (mais référence à l’ancien temps le plus souvent… la réalité est autre en 2007 !). Les auteurs souvent situent leurs « histoires » dans leur enfance plus ou moins mythique (immédiat après-guerre).

13 On trouve et retrouve à peu près partout : Les relations sexuelles fréquentes et rudimentaires, pour souligner la liberté du sexe, la domination des hommes (mythe du « toujours » et « partout », « toutes les femmes », question des dimensions du sexe masculin… ) Psychologie très rudimentaire ! Des scènes de marché, des veillées, la vie du petit peuple (profiteurs et roublards)… Les combats de coqs, les paris, les scènes de magie (quimboiseurs, recours aux pratiques diverses, les méfaits d’un ensorcellement, « les bains démarrés »…) Les légendes ou la mythologie : soukounians, zombis, ou encore : les dorlis !

14 Mais aussi (de façon un peu plus moderne, bien qu’assez largement « mythifiée ») : Les conflits entre français et créole, notamment à l’école… Les rapports avec la métropole : la question de l’intégration a remplacé celle de l’esclavage… Image souvent « négative », souffrante, déchirée, mal assumée, que l’Antillais a de lui-même ! -Un divertissement qui sonne faux ! -Des conflits, une souffrance lancinante.

15  Image globale de la partie la plus mineure de cette littérature (mais assez abondante et récurrente). Il existe malgré tout, mais à l’état isolé, quelques chefs- d’œuvres.  L’écriture contemporaine, mêlant plus ou moins subtilement, créole et français est toujours très intéressante.

16 Quelques questions autour du choix de la langue Comment le lire sans avoir appris à le lire ? Problèmes de diffusion ? Qui accepte d’éditer des textes en créole ? Ecrire en martiniquais ou en guadeloupéen ? La question de la traduction : utile pour une langue en cours de développement ? Comment écrire le créole ?

17 La littérature en français (éventuellement mêlée de créole) a encore de beaux jours ! Des auteurs dans tous les pays créoles : Haïti : Jacques-Stéphen Alexis, Félix Morisseau-Leroy, Franketienne, Lyonel Trouillot, Georges Castera, René Depestre, Edwidge Dandicat, Joël Des Rosiers, Roger Dorsinville… Guyane : Léon-Gontran Damas, Elie Stéphenson, René Maran… Guadeloupe : Ernest Pépin, Daniel Maximin, Simone Schwarz- Bart, Gisèle Pineau, Maryse Condé, Max Rippon, Gerty Dambury…

18 Martinique : Edouard Glissant, Raphaël Confiant, Patrick Chamoiseau, Joby Bernabé, Georges Mauvois … Réunion : Boris Gamaleya, Axel Gauvin, Jean-François Sam- Long, Carpanin Marimoutou… Maurice : Dev Virahsawmy, Edouard Maunick, Malcolm de Chazal, Marcel Cabon, Carl de Souza, J.M. G. Le Clezio, Ananda Dévi… deux adresses utiles : http://www.lehman.cuny.edu/ile.en.ile/ Mais aussi : http://creoles.free.fr/Cours/auteurs1.htmhttp://creoles.free.fr/Cours/auteurs1.htm Puis auteurs2.htm, auteurs3.htm…

19 Pour me contacter : hazael@up.univ-mrs.fr Site : http://creoles.free.fr/Courshttp://creoles.free.fr/Cours


Télécharger ppt "A propos de la littérature des Antilles Littérature créole ou littérature en créole ? Marie-Christine Hazaël-Massieux Université de Provence."

Présentations similaires


Annonces Google