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Enseigner et apprendre le langage oral à l’école maternelle & les troubles du langage oral ou écrit : aphasie, dysphasie, dyslexie Véronique Boiron, IUFM.

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1 Enseigner et apprendre le langage oral à l’école maternelle & les troubles du langage oral ou écrit : aphasie, dysphasie, dyslexie Véronique Boiron, IUFM d’Aquitaine- Bordeaux 4 & LACES-Bordeaux 2 Le 8 avril 2009

2 Introduction I - Langage et pensée II - Comment l’enfant apprend-il à parler ? III - Le langage qu’est-ce que c’est ? IV - Le développement du langage oral à l’école maternelle 1. Croyances, idéologie ou savoirs ? 2. Quels enjeux ? V – Les troubles du langage 1. Aphasie 2. Dysphasie 3. Dyslexie Conclusion Bibliographie

3 I- Langage et pensée Une activité humaine profondément intellectuelle Le langage a une triple dimension : sociale, psychologique, cognitive Le développement de la personne : le langage c’est l’activité d’un sujet qui parle, pense, réfléchit, comprend Le langage à l’école : construire la co- pensée La théorie de l’esprit La clarté cognitive Tache/activité

4 I- Langage et pensée Le langage c’est l’activité d’un sujet qui parle, pense, réfléchit, comprend. Le langage assure le développement de la pensée : le langage donne forme à la pensée. Le langage n’est PAS une compétence scolaire, c’est bien plus que cela !

5 II- Comment l’enfant apprend-il à parler ? Les adultes lui parlent en lui prêtant la capacité de comprendre L’enfant est considéré comme un partenaire de dialogue Les adultes INTERPRETENT TOUS LES SIGNES renvoyés par l’enfant Le « mamanais » ou « motherese » IL y a communication AVANT langage Les rituels : des moments de langage spécifiques Parler AVEC l’enfant en faisant quelque chose ensemble Parler à propos d’un objet culturel qui donne à PARLER-PENSER ENSEMBLE (construire la co- pensée).

6 II- Comment l’enfant apprend-il à parler ? TOUS ces éléments sont à prendre en compte à l’école maternelle et plus particulièrement en PS et MS mais encore en GS si des élèves n’ont toujours pas pris la parole devant le groupe-classe : coins-jeux, rituels, prise d’indices et INTERPRETATION des mimiques, regards de l’enfant, modulation de la voix du maitre (mamanais) au cours des lectures d’albums, consignes…

7 II- Comment l’enfant apprend-il à parler ? On peut dire que l’enfant a fini d’apprendre à parler quand il se fait comprendre sans avoir recours aux gestes, aux déplacements, par une personne qui ne fait pas partie de son milieu familial. Mais à quoi sert le langage humain ?

8 III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? Langue ou langage ? Communiquer ? Evoquer l’absent Construire des mondes Construire le monde (catégories, concepts…) Verbaliser (processus/produit) Donner forme à la pensée : l’activité langagière réalise une activité cognitive Prendre le pouvoir : le langage est le medium de la reconnaissance sociale

9 III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 1. Langue ou langage ? Les programmes de l’école primaire mettent l’accent sur 2 aspects complémentaires : -l’étude de la langue = étudier sa structure, son fonctionnement -le développement et la maitrise du langage = construire l’activité d’UN sujet pensant.

10 III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? Le langage c’est la réalisation de la langue que font les sujets à chaque fois qu’ils parlent, reformulent, pensent, comprennent, interrogent, lisent ou écrivent

11 III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 2. Communiquer ? Attention : en milieu familial : 70% de la communication n’est PAS assurée par le langage !!! mais par les gestes, mimiques, déplacements, monstrations, intonations… Communiquer c’est ce qu’on a appelé le langage en situation : c’est celui qu’on développe en PS et MS. L’acquisition du langage en situation n’est PAS DU TOUT achevée à l’âge de 3 ans.

12 III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 3. Evoquer l’absent La principale fonction référentielle du langage c’est de PARLER DE CE QUI N’EST PAS LA (passé, futur, projets, souvenirs…). C’est par le RECIT que l’on construit ce langage d’évocation : c’est un travail à poursuivre jusqu’à la fin du cycle 2 pour PRODUIRE des récits oraux ET COMPRENDRE les récits écrits et jusqu’à la fin du cycle 3 pour produire des récits écrits

13 III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 4. Multiplier les mondes Le langage c’est ce qui permet, à partir d’un nombre limité de mots, de mettre ensemble des objets qui ne sont pas ensemble dans le réel et construire une infinité de significations : « La terre est bleue comme une orange. » « L’homme est une femme comme les autres. » « Si Dieu existe, j’espère qu’il a de bonnes excuses ! » (W. Allen) « Les vaches vertes ruminent des idées bleues. »

14 III- Le langage, qu’est-ce que c’est ? 5. Prendre le pouvoir Le langage est le medium de la reconnaissance sociale ! Les prises de parole sont sexuées : -les hommes parlent plus facilement face à un grand groupe -Les maitres interrogent les filles ou les garçons selon les disciplines.

15 Des confusions regrettables : croyances/ savoirs Confusion entre langage et communication : penser que le langage sert d’abord et surtout à communiquer est une erreur. Et surtout depuis Jerome BRUNER, on sait qu’il y a communication AVANT langage : le petit enfant sait communiquer avant de parler (il montre, refuse, ment, trompe, demande : il recourt aux grimaces, aux pleurs, aux sourires). Confusion entre langage oral et parole : la parole c’est répéter, réciter, dire par cœur… Le langage c’est l’activité particulière d’un sujet. C’est lorsque l’enfant prend l’initiative de la PRISE DE PAROLE ET du CONTENU du discours qu’il est EN LANGAGE et c’est ce travail que l’école maternelle doit assurer : OSER PRENDRE LA PAROLE POUR DIRE quelque chose DE SOI (de sa pensée, de ses impressions, de ses ressentis…).

16 Des confusions regrettables : croyances/ savoirs Confusion entre langage écrit et langue : la langue est le code commun à une communauté. C’est une forme « figée » que l’on trouve dans les dictionnaires. Le langage écrit, lui, c’est l’activité langagière et intellectuelle de compréhension et production d’un sujet quand il lit, quand il écrit ! Confusion entre activité langagière et tâche : on ne peut pas évaluer l’activité langagière hors d’une situation- problème, d’une situation qui donne à réfléchir, à penser et donc à dire ; Confusion entre accumulation des structures, richesse du vocabulaire, norme et développement de la pensée : dire qu’un mot nouveau par jour va améliorer le langage des enfants alors que les enfants apprennent entre 10 et 30 mots par jour à l’école lorsqu’on parle AVEC eux. Ce qui compte c’est la situation dans laquelle ils apprennent ces mots : le sens d’un mot est profondément lié aux situations dans lesquelles il peut être activé, reformulé…

17 Des confusions regrettables : croyances/ savoirs Confusion entre les 2 formes de langage (le langage écrit n’est PAS une forme supérieure du langage oral) - une forme intériorisée du langage : je me parle, je pense, je réfléchis, je lis… Il n’y a pas de trace de cette activité langagière tant qu’elle n’est pas verbalisée. - une forme extériorisée du langage (je parle ; j’écris ; je prends des notes : Il y a des traces de cette activité langagière propre à un sujet.

18 La question du langage à l’école : constats et malentendus -Inégalités très fortes entre enfants à l’entrée en maternelle -Des langues/ un langage -Langage de la maison/langage de l’école : ruptures et processus de scolarisation -Le langage des apprentissages -Un mot nouveau par jour ? -Le langage oral n’est pas une sous-forme du langage écrit et ne prépare PAS à l’écrit -Evaluation : quand et comment ?

19 La question du langage à l’école : constats et malentendus Les élèves en difficulté avec les apprentissages scolaires FONT, MONTRENT, JOUENT mais le langage n’est PAS convoqué pour construire l’activité, la verbaliser, la reconfigurer … ce qui est très problématique quant aux futurs apprentissages scolaires car l’école requiert de METTRE A DISTANCE L’ACTION POUR CONVOQUER LES « DISCOURS SUR ». L’école ne veut pas savoir si l’ENFANT sait faire du vélo MAIS demande à L’ELEVE de lire un schéma et d’expliquer POURQUOI le vélo fonctionne ou pas SANS que l’enfant monte sur le vélo ! Il s’agit alors de PROPOSER DES ACTIVITES QUI DIFFERENT L’ACTION : planifier, faire un projet de dessin à 2, à 3, anticiper les besoins pour construire une voiture…

20 La question du langage à l’école : constats et malentendus Il s’agit de scolariser les pratiques d’objets mobilisés par l’école : faire un gâteau habiller la poupée écouter une histoire regarder un album jouer avec l’eau faire de la pâte à modeler dessiner un bonhomme…

21 La question du langage à l’école : constats et malentendus Il s’agit de comprendre et s’approprier le langage de l’école et le langage des apprentissages : passer aux toilettes jouer avec le cerceau manger à la cantine être présent (« les absents ils sont là ! ») aller au dortoir « je veux voir tous les yeux posés sur moi ! » faire du vélo / mécanismes du vélo décrire ce que l’on voit par la fenêtre de sa chambre

22 Quelques (bonnes) raisons d’oser l’oral ! Construire et développer le langage pour parler, dire, comprendre, réfléchir, interroger Prendre la parole en Petite Section : quels enjeux ? Faire reculer les inégalités scolaires L’oral à apprendre ET l’oral pour apprendre

23 PROGRESSION de la PS à la GS PS et MS Dire ce qu’on fait Dire ce qu’on a fait MS Dire ce qu’on fait Dire ce qu’on a fait Dire ce qu’on va faire Dire comment on a fait GS Dire comment on a fait Dire ce qu’on va faire Dire comment on va faire Dire comment il faudrait faire si/pour… Dire comment l’autre a fait

24 Enjeux des activités langagières Accompagner l’action (parler et agir) Commenter l’action (parler sur) Différer l’action (parler sans agir) Construire le processus qui sous-tend l’action (construire l’activité intellectuelle qui a permis l’action) Anticiper le processus (construire l’activité intellectuelle qui va permettre ou permettrait l’action)

25 Quels dispositifs et quel rôle pour les maitres ? Des groupes réduits Des groupes homogènes Des supports de l’activité langagière Des reformulations du discours ou du non verbal Des développements du discours de l’enfant Un étayage très renforcé Des activités en groupes de non parleurs ou petits parleurs à placer AVANT les activités collectives

26 V - Les troubles du langage oral et du langage écrit Avant de parler de trouble (ou pathologie) du langage, s’assurer qu’il n’y a pas de problèmes physiques : - troubles articulatoires - voile du palais - frein de la langue - longueur de la langue - position des dents - musculature de la sphère buccale …

27 Qu’est-ce qu’un trouble du langage ? Les troubles articulatoires ne sont PAS des troubles du langage. L’articulation c’est l’ensemble des mouvements des organes phonateurs nécessaires à la formation des phonèmes. Les troubles de la communication ne sont PAS des troubles du langage. Mais, il peut exister des cumuls (trouble du langage +trouble de la communication ou articulatoire)…

28 Trouble du développement du langage ou trouble du langage ? Les troubles du développement langage oral affectent environ 5% des enfants de 5 ans. Ils recouvrent : -Les retards de parole (intonations, rythme, débit, articulation des sons, altération de la chaine parlée…) -Les retards « simples » de langage Les aphasies et dysphasies sont, elles, des troubles du langage (cerveau, neurones…) affectent 1% des enfants (environ 7000 cas/an).

29 Altérations de la parole 3-6 ans - suppressions de phonème et/ ou syllabe « ton » pour « mouton »; « mateau » pour « marteau », « po » pour « pomme » ; Substitutions par assimilation de phonèmes voisins : « lababo » pour « lavabo » OU « poi » ou « qua » pour « quoi » Déplacements de phonèmes : « carsole » pour casserole » ; « gamasin » pour « magasin » ; Confusions de mots proches bateau/baton Découpage de la chaine sonore déficieux : « noiseau » « une zolive » ; Ajouts de phonèmes ou de syllabes (complexification) : « robre » pour « robe » ; « cassecrole » …

30 Altérations de la parole 3-6 ans Les contextes : -Signes d’ « immaturité » affective (l’enfant suce son pouce ou tête sa langue) -Prédilection pour une alimentation semi liquide et/ou lactée … -Relation à l’entourage favorisant des conduites régressives ; -Evénements traumatiques ou absence d’explication dans la vie de l’enfant …

31 Retards « simples » de langage Troubles de l’expression : -Vocabulaire « pauvre » -Syntaxe rudimentaire La compréhension est bien meilleure que l’expression. Les réponses de l’enfant sont adaptées aux situations et demandes courantes. Ce n’est PAS un trouble du langage ! L’évolution est favorable mais lente. Mais, cela peut entrainer des difficultés dans l’apprentissage de la langue écrite. SANS évolution, on est peut-être dans le registre de la dysphasie.

32 Les troubles du langage oral et les troubles du langage écrit Deux troubles du langage oral 1. L’aphasie -Aphasie de Broca -Aphasie de Wernicke 2. La dysphasie Des troubles du langage écrit 1.La dyslexie 2.La dysorthographie 3.…

33 Un trouble du langage oral : l’aphasie L’aphasie est un trouble du langage post traumatique. Des lésions cérébrales causent la perte partielle ou totale du langage. Grâce à la rééducation, le cerveau active une nouvelle zone et permet ainsi que l’enfant, l’adulte parle à nouveau et sans séquelle, le plus souvent.

34 Les troubles du langage oral b) la dysphasie 1% des enfants. Ce trouble porte sur l’acquisition de la structure du langage en l’absence de carence pédagogique, de déficit auditif, de retard mental, et de trouble psychotique. Le langage s’organise tard ET surtout s’organise mal. A 6 ans, le langage reste sommaire et est accompagné de troubles phonétiques + agrammatisme + erreurs syntaxiques importantes. L’enfant dysphasique rencontre TRES souvent des difficultés dans la compréhension et/ou la discrimination des éléments phonétiques.

35 La dysphasie C’est un trouble sévère du langage : -Pas de langage intelligible à 3 ans ; -Pas de phrase de 3 mots vers 3ans et ½- 4 ans ; -Troubles non améliorés par la répétition -Pas de stabilité des productions -Comportement et communication adaptés jusqu’à … Elle entraine dans 90 % des cas des troubles d’apprentissage du langage écrit !

36 Que faire en maternelle ? Etre attentif : -À l’articulation -À la construction des phrases -À l’emploi des pronoms personnels -Au vocabulaire -À la compréhension des questions et consignes -À la capacité d’évolution Sans évolution, le médecin prescrit un bilan orthophonique avec séances (courtes et 2 fois/ semaine…) Si les troubles persistent : prise en charge plus importante (sur le temps scolaire…).

37 Que faire en maternelle ? Inutile de faire répéter Inutile de faire redoubler la GS (centre spécialisés) Importance de l’entrainement phonologique Sensibilisation aux sons (voyelles) Travail sur la syllabe Travail d’écriture (encodage) L’écrit peut aider certains enfants à résorber leur problème de parole ou de langage si l’on travaille sur les sons et non l’alphabet.

38 Les troubles du langage oral: un exemple de dysphasie (fin de GS) Fatima s’approche pour la première fois de la table où 4 enfants dessinent. Adulte : (en parlant doucement) je découpe une feuille pour toi ? Fatima : (ton un peu plaintif) ya a :::: Fatima montre alors son doigt à son interlocutrice Fatima : (ton plaintif, allongement final) : dwa :::: Adulte : (en constatant, légèrement interrogatif) : tu t’es fait mal au doigt ?

39 Fatima (même ton et même allongement) : dwa :::: L’adulte lui prend la main, frotte le doigt pendant quelques secondes pour « faire passer le bobo » ; la main de Fatima est complètement molle. Adulte : ben oui tu t’es fait mal au doigt Fatima (moins allongé, intonation moins plaintive) : dwa ::: Puis, Fatima tourne la tête (vers le rideau ou la chaise ?) silence 3-4 secondes

40 Adulte : ça va mieux ? /// (moins fort, légèrement interrogatif) : comment t’as fait ? // (intonation très montante) tu t’es coincé avec la chaise ? Fatima (avec une toute « petite voix ») : si Adulte : (en parlant moins fort) : c’est avec la chaise ou avec le rideau que tu t’es fait ça ? Fatima (hésite puis avec une voix « douce ») : siez Adulte (intonation d’« approbation ») : avec la chaise ! (semble désolée) ah ::: Fatima prend alors une feuille. Adulte : tu veux un feutre Fatima ? …

41 Un trouble du langage oral : la dysphasie L’enfant fait un essai, tâtonne, essaie de se corriger, passe tout près de la forme exacte mais, finalement n’arrive pas à reproduire cette forme même si on lui propose un modèle correct. Xavier : un ami …ani / nani / un… nanimau Sophie : l’est allé a caval / a cava Adulte : en caravane ? Sophie : oui / l’allé cl ca cal carava

42 Un trouble du langage oral : la dysphasie Des variantes morphologiques : Adulte : qu’est-ce que tu as fait à la mer ? Sophie : nazé Adulte : on a … Sophie : on nazé Adulte : non / écoute Sophie / on / a / na / gé Sophie : la naze

43 Un trouble du langage oral : la dysphasie Dans la langage de l’enfant dysphasique, il persiste des « trous » : il manque des mots, des syllabes : L’assis la saize (6 ans) Y’a pas zambes (7 ans) Na beaucoup fleu (7 ans) La maman dit pourquoi pleu (8 ans et demi) Tu sais où va nous l’après-midi ? (8 et demi) A maman dit : a qoui ? ( 8 ans et demi) A iande c’est on trouve dans l’animaux (10 ans)

44 Un trouble du langage oral : la dysphasie Des troubles de l’évocation : à 10 ans, des difficultés pour évoquer des mots comme nuage, marteau, parapluie, rond, oiseau… Un exemple : Un dialogue en rééducation avec Claude (10 ans 1/2)

45 Adulte : un cube est carré/un ballon est … Claude : tom ça (avec un grand geste circulaire du bras) Adulte : oui c’est comme ça / alors on dit un ballon est … Claude : co / co / comme / comme comme une bille Adulte : oui on dit le ballon/ la bille c’est … Claude (fait à nouveau un grand geste circulaire) Adulte (ébauche le début du mot, avec un mouvement des lèvres très marqué) : c’est … Claude reste muette Adulte : c’est RRR Claude : ond !

46 Un trouble du langage oral : la dysphasie La mise en récit : François, 9 ans, après plusieurs années de rééducation, raconte ici un film de Tarzan qu’il a vu la veille à la télévision : Krouvé un gosse / pi apè/ c’était parent a bébé Apè / krouvé Apè Tazan Apè / vé a gosse et et … et Apè bébé pleu Apè / une une une une iande manzé Apè bébé pleu Apè a mère a tazan L a kr krouvé Apè ptit gaçon s’amu / nané (amené ?) Apè les Anglais … a gue Apè ti gaçon sau(ve) toi ! Viens vite !

47 Un trouble du langage oral : la dysphasie La question du lexique A la question « Qu’est-ce qu’un marteau ? », en général, les enfants de 6 ans répondent « c’est un outil », « c’est pour taper les clous/ pour faire comme ça », « c’est quand on bricole » Quelques réponses d’enfants dysphasiques : C’est un grand bout de bois marron / pi un pointu machin noir (7 ans) C’est quand on veut planter (8 ans) C’est un / c’est un … j’sais pas comment dire / c’est un truc en fer / y’a plusieurs façons c’est en bois (9 ans et demi)

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49 La question des expériences langagières « En arrivant à l’école, tous les enfants n’ont pas les capacités ou n’ont pas bénéficié d’expériences de communication suffisantes pour pouvoir utiliser un langage articulé compréhensible par les adultes et les autres enfants de l’école : certains ont plus de chemin que d’autres à parcourir, car ils en sont toujours au mot-phrase, ne disposent pas encore de catégories de significations stables ou manifestent un mutisme plus ou moins généralisé et persistant.

50 …Tous les enfants n’arrivent pas à l’école avec le même « équipement » : ils sont des personnes différentes, mais de plus, certains sont mieux préparés que d’autres à cette rupture ou à ce passage d’un milieu de garde à celui de l’école, de par ce qu’ils ont reçu de leur entourage, de par la diversité de leurs compétences, de leurs expériences, de leurs savoirs... Certains ont développé des compétences sociales déjà variées dans des contacts multiples avec des partenaires différents alors que d’autres, sont plus démunis pour établir des interactions ou les maintenir. » Agnès Florin, 1995

51 PS : « Récit » d’une visite dans un parc animalier MAIT à classe : où est-ce qu’on a été ?// qu’est-ce qu’on a fait ? Kévin à MAIT : on a été voir les animaux MAIT : où ? Sarah à MAIT : dans le bois Nicolas : on n’a pas été… Mathieu à MAIT : (en coupant la parole) : l’autruche ça mord ! MAIT : on a été dans le bois oui // mais dites-moi ! C’est loin ! Eli à MAIT : (en faisant la grimace) : y’avait un porc MAIT : comment est-on … Audrey à MAIT : (en coupant la parole) : en car MAIT à Audrey : Alors Audrey ? Audrey : on y a été en car MAIT à Audrey : on y est allé en car oui (à la classe) et qu’est-ce qu’on a fait Mathieu à MAIT : en car MAIT : qu’est-ce qu’on a fait en arrivant ?

52 MS : Le calendrier Les enfants découvrent « un petit sapin » dans la classe Clément 1: c’est un sapin d’Noël / c’est un sapin d’Noël Alexandre 1: mais c’est pas un vrai hein ! MAIT : ah c’est pas un vrai ? / alors ? Gabrielle 1: y’a des p’tits nœuds / y’a des p’tits paquets Marc 1: oui/mais dedans /dedans les p’tits paquets y’a des dragées MAIT 2 : à quoi ça peut servir ? Marc 2 : à Noël MAIT 3 : mais quoi encore ?/ alors il va falloir que vous trouviez Marc 3 : ben on le mettra dehors MAIT 4 : chut / il faut que vous trouviez:: que vous trouviez pourquoi est-ce qu’on a apporté ce sapin dans la classe/ comment on va l’utiliser ? Clément 2 : ben quand ça s’ra Noël / pour décorer la classe quand ça s’ra Noël

53 MAIT 4 : s’il te plait Clément je voudrais que tu lèves la main pour prendre la parole et ensuite que tu laisses un peu réfléchir les copains/ d’accord ? / alors Justin qu’on n’a pas entendu Justin 1 : les paquets j’ crois qu’ c’est pour servir de numéro MAIT 6 : les paquets ça sert de numéros / tu as vu des numéros sur ce sapin ? Marc 4 : ben oui // pasque en dessous des paquets y’a des numéros Stéphane 1 : c’est un sapin d’Noël pour dire combien y’a de choses dans les p’tits paquets MAIT 7 : non / ça va être pour dire :: // vous voyez c’est comme un calendrier / ce calendrier là est-ce que vous savez son nom ? Enf : non Clément 3 : c’est le calendrier d’ Noël Plusieurs enfants : c’est l’ calendrier d’Noël

54 MAIT 8 : il a un nom particulier / il s’appelle le calendrier de… Plusieurs enfants : Noël !! MAIT 9 : l’Avent / le calendrier de l’Avent / ce sont les jours qui sont avant Noël / d’accord ? Vous avez tous un calendrier comme ça à la maison / et y’a des p’tits paquets pour quoi faire ? Alexandre 2 : à ouvrir Margaux 1 : j’ai pas un calendrier à la maison MAIT 10 : à l’intérieur effectivement … Thomas 1 : y’a une surprise ! Marc 5 : faut pas l’ dire ! Faut pas l’ dire ! Margaux 2 : j’ai pas un calendrier à la maison Maxence 1 : c’est moi qui vais commencer à l’ouvrir Marc 6 : non moi j’suis pas d’accord !

55 Bibliographie BAUTIER E., (2006). Apprendre à l’école, apprendre l’école, éditions Chronique sociale. BOIRON V., (2006). revue BLE 91, n° 38 BONNERY S., (2007). Comprendre l’échec scolaire, éditions La dispute CLERMONT P., CUNIN A., (1997). Pour que chacun parle ! école maternelle et CP, CRDP d’Alsace. FLORIN A., (1995). Parler ensemble à l’école maternelle, éditions Ellipses. FLORIN A., (1999). Le développement du langage, Dunod. GOPNIK A., MELTZOFF A., (2005). Comment pensent les bébés ?, éditions Le Pommier. KARMILOFF K., (2003). Comment les enfants entrent dans le langage, Retz. Ministère de l’Education Nationale (2006). Le langage à l’école maternelle, Scéren CNDP. PASSERIEUX C., (2009). La maternelle, première école, premiers apprentissages, éditions Chronique sociale PICQ P., SAGART L., (2008). La plus belle histoire du langage, Seuil. Revue Cahiers pédagogiques, n°352 (1997) « L’école maternelle » ; n°400 (2000) « Oser l’oral » et n° 445 (2007) « L’école maternelle aujourd’hui ».


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