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TRAVAIL ET SANTE MENTALE Société de Psychiatrie de l’Est 19 mars 2011

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Présentation au sujet: "TRAVAIL ET SANTE MENTALE Société de Psychiatrie de l’Est 19 mars 2011"— Transcription de la présentation:

1 APPROCHE EPIDEMIOLOGIQUE DES RISQUES PSYCHOSOCIAUX  DANS UNE ENTREPRISE DE PACKAGING EN SIDERURGIE
TRAVAIL ET SANTE MENTALE Société de Psychiatrie de l’Est 19 mars 2011 F. François, F. Hérin, H. Vanoni-Espiand, C. Paris Monsieur le Président, madame et messieurs les membres du jury, mesdames, messieurs, je vais vous présenter aujourd’hui une étude qui a été réalisée dans l’entreprise de sidérurgie ARCELOR MITTAL, implantée sur le site mosellan de Florange. Cette étude avait pour but de réaliser une évaluation des risques psychosociaux au sein de l’entreprise.

2 CONTEXTE Profondes transformations de l’organisation du travail et des modes de gestion ces dernières années Émergence de risques nouveaux dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail : les risques psychosociaux Importance grandissante du stress au travail : 2ième problème de santé au travail déclaré (4ième enquête de Dublin de la Fondation Européenne pour l’Amélioration des Conditions de Vie et de Travail) Conséquences pour la santé des salariés : Santé physique Santé psychique : syndromes dépressifs, troubles anxieux, «burn out », suicides Mais aussi répercutions organisationnelles et économiques pour les entreprises Interrogation du CHSCT de l’entreprise de Packaging en sidérurgie, quant à l’évaluation de ses risques au sein de l’entreprise Les dernières décennies ont été marquées par de profondes transformations de l’organisation du travail et des modes de gestion. Ces changements importants ont contribués à l’émergence de risque inconnus dans le domaine de la santé et de la sécurité au travail : les RPS. Ils apparaissent désormais comme majeurs, au même titre que les risques physiques, biologiques ou chimiques. Le stress occupe une place prépondérante au sein de ces risques et selon la 4ième enquête de Dublin, il arrive en 2ième position des problèmes de santé au travail déclarés, derrière les maux de dos. Les conséquences du stress au travail sur la santé des salariés sont maintenant clairement démontrées dans la littérature scientifique et concernent nombre de pathologies cardio-vasculaires, des TMS mais aussi des problèmes de santé mentale, tels que les sd dépressifs, les troubles anxieux, le « burn out », ou encore le phénomène au combien préoccupant des suicides au travail. Ces conséquences ne pèsent pas seulement sur l’individu en terme de souffrance et de préjudice pour sa santé mais ont aussi des répercussions organisationnelles et économiques considérables pour les entreprises. C’est ce contexte qui a conduit le Comité d’Hygiène et de Sécurité des Conditions de Travail de l’entreprise de sidérurgie Arcelor Mittal Packaging, spécialisée dans la fabrication des aciers pour emballage, à s’interroger sur l’évaluation de ces risques au sein de l’entreprise.

3 METHODOLOGIE : Objectifs et mise en place de l’étude
Évaluation des risques psychosociaux au sein de l’entreprise Élaboration d’un plan d’action avec éléments de prévention éventuels Création d’un groupe de travail par le CHSCT Sollicitation du LEST (Laboratoire Epidémiologique en Santé au Travail) par le médecin du travail du secteur Packaging, en 2007 Mise en place d’une enquête transversale descriptive Date de déroulement de l’enquête : du 2 mai 2007 au 31 octobre 2008 Critères d’inclusion : Salariés du secteur Packaging Avec une ancienneté minimale de 12 mois au sein de l’entreprise Comme pour les autres risques professionnels, l’évaluation des RPS se devait d’être rigoureuse et devait permettre par la suite, d’élaborer un plan d’action avec des éléments de prévention éventuels. Un groupe de travail en charge du projet a été donc été créé par le CHSCT. Le médecin du travail a sollicité le LEST afin d’obtenir l’aide technique nécessaire à la mise en œuvre d’une étude transversale descriptive. L’étude a débuté le 2 mai 2007 pour une durée de 18 mois afin d’inclure le maximum de salariés de l’effectif du secteur Packaging, avec une ancienneté minimale de 12 mois au sein de l’entreprise.

4 METHODOLOGIE : Choix des questionnaires
Choisis et validés par le groupe de travail Proposés aux salariés lors de la première visite médicale au cours de la période de l’étude Questionnaire salarié : 3 auto-questionnaires remplis en salle d‘attente Questionnaire de Karasek Questionnaire de Siegrist EVA des niveaux de stress personnel, professionnel et global (Jarzuel, 2000) Questionnaire rempli par le médecin : Données socio-professionnelles : statut (cadres/ouvriers et techniciens), secteur (UP/US) et horaires (journée/posté) Questionnaire médical : Données médicales générales Partie « État de santé » du questionnaire EVREST : 8 items retenus dont EVA de stress remplis par le médecin à l’issue de la consultation Les questionnaires ont été choisis et validés par le groupe de travail. Ils ont ensuite été proposés aux salariés lors de la première consultation auprès du médecin du travail durant la période de l’étude. Ils étaient divisés en 2 parties : Un questionnaire salarié que celui-ci remplissait seul, en salle d’attente, avant la consultation médicale Et un questionnaire rempli par le médecin du travail Le questionnaire salarié : comportait les questionnaires de Karasek et de Siegrist, ainsi que des EVA des niveaux de stress personnel, professionnel et global. cliquer sur le lien Le questionnaire rempli par le médecin : comportait 3 parties Un questionnaire socio-professionnel où le statut, le secteur d’activité et les horaires de travail du salarié étaient renseignés. Nous avons distingué pour le statut 2 catégories : cadres ou ETAM regroupant les ouvriers et techniciens. Pour le secteur d’activité, nous avons défini 2 classes : les UP ou unités de production correspondant aux différentes étapes du process industriel, et les US ou unités de support, correspondant à la maintenance, au contrôle qualité, aux services des RH, au marketing… Pour les horaires de travail, nous avons distinguer les salariés travaillant de journée de ceux ayant des horaires postés. Un questionnaire médical reprenant des données médicales générales tels que le poids, la taille ou la mesure de la TA, ainsi que la partie « État de santé » du questionnaire EVREST pour laquelle 8 items ont été retenus. Il s’agissait de la recherche de pathologies cardio-vasculaires et HTA, de la recherche de plaintes neuro-psychiques, et en particulier d’une fatigue, d’une anxiété et de troubles du sommeil, ainsi que de la recherche de TMS pour les MS, les MI et le rachis. À l’issue de la consultation, le médecin remplissait à son tour des EVA pour les 3 échelles de stress Plaintes neuro-psychiques : fatigue, anxiété et troubles du sommeil

5 RESULTATS : Participation et données socio-professionnelles
Hommes Femmes p n % Statut socio-professionnel Ouvriers et techniciens 477 88,3 25 83,3 ns cadres 63 11,7 5 16,7 Secteur d’activité UP (Production) 371 68,6 14 46,7 * US (Service) 170 31,4 16 53,3 Horaires journée 224 41,4 23 76,7 *** postés 317 58,6 7 23,3 Effectif total du secteur Packaging : 698 salariés Enquête proposée à 572 salariés soit 81,9% de l’effectif total 23 refus 549 salariés inclus : 519 hommes (94,5%) et 30 femmes (5,5%) Âge moyen : 43,6 ans 41,3% des salariés ont plus de 50 ans L’effectif total du secteur packaging au 1er janvier 2008 était de 698 salariés. Durant la période de l’étude, les questionnaires ont pu être proposés à 572 salariés, soit 81,9% de l’effectif total. Parmi ces 572 salariés, seuls 23 personnes ont refusé de participer à l’étude. Notre échantillon est composé majoritairement d’hommes, d’âge moyen 43,6 ans. 41,6% des salariés ont plus de 50 ans. La majorité des salariés, hommes et femmes ont un statut ETAM. 68,6% des hommes travaillent au sein d’une UP alors que les femmes sont majoritairement employées au sein d’une US. 76,7% d’entre elles ont des horaires de journée alors 58,6% des hommes ont des horaires de journée.

6 DONNES MEDICALES : Plaintes cliniques rapportées par les salariés
RESULTATS DONNES MEDICALES : Plaintes cliniques rapportées par les salariés Prédominance des symptômes neuro-psychiques Entraînent une gène dans le travail pour 46% des salariés rapportant ces symptômes Troubles du sommeil plus fréquents : Chez les salariés travaillant en horaires postés (31,4% versus 21,5%,p<0,05) Et pour les salariés avec un statut d’ouvriers ou de techniciens(29,2% versus 13,2%, p<0,05) Ont des niveaux de stress plus élevés pour les 3 échelles de l’EVA Parmi les plaintes cliniques rapportées par les salariés, les symptômes neuro-psychiques apparaissent comme prédominants. 30,7% rapportent une fatigue, 33,1% une anxiété et 27,2% des troubles du sommeil. Les tests statistiques n’ont pas mis en évidence de relation entre les plaintes neuro-psychiques et les caractéristiques socio-professionnelles, hormis pour les troubles du sommeil qui apparaissent plus fréquents chez les salariés ayant un statut ETAM et chez les salariés travaillant en horaires postés. Les salariés rapportant ces symptômes ont des niveaux moyens de stress plus élevés pour les 3 échelles de l’EVA.

7 QUESTIONNAIRE DE KARASEK : Répartition des salariés
RESULTATS QUESTIONNAIRE DE KARASEK : Répartition des salariés « JOB STRAIN » p n % SEXE Femmes Hommes 5 105 16,7 20,2 ns AGE < 30 ans 30-40 ans 40-50 ans >50 ans 18 26 22 44 17,5 26,0 17,6 20,0 STATUT SOCIO-PROFESSIONNEL Ouvriers et techniciens cadres 103 7 21,5 10,3 * SECTEURS D’ACTIVITE UP US 85 25 23,0 14,0 HORAIRES DE TRAVAIL Horaires de journée Horaires postés 37 73 15,9 23,2 175 salariés (31,9%) dits «passifs» 146 sujets (26,6%) «détendus» 117 sujets (21,5%) «actifs» (cadres) 110 salariés (20,0%) en situation de « Job Strain » Ont des niveaux de stress ressentis professionnel et global significativement plus élevés La répartition des salariés selon le modèle de Karasek en utilisant les valeurs des médianes obtenues pour la population du secteur Packaging est la suivante: 175 salariés (soit 31,9%) sont en situation de travail « passif » 146 salariés (soit 26,6%) sont en situation de travail « détendu » 117 salariés (soit 21,5%) sont en situation de travail « actif ». Ce sont majoritairement les cadres que l’on retrouve dans cette situation. Et 110 salariés (soit 20,0%) sont en situation de « Job Strain ». Nous avons comparé les salariés en « Job Strain » par rapport au reste de l’échantillon: On ne trouve pas de différence significative concernant le sexe, ni l’âge. En revanche, on retrouve majoritairement dans cette situation des salariés des catégories ETAM, travaillant au sein d’une UP et/ou en horaires postés. Les sujets « tendus » ont des niveaux de stress ressentis professionnel et global significativement plus élevés (aucune différence pour le stress personnel). p = seuil de significativité : *p< 0,05, ns= non significatif

8 QUESTIONNAIRE DE SIEGRIST: Calcul du ratio efforts/récompenses
RESULTATS QUESTIONNAIRE DE SIEGRIST: Calcul du ratio efforts/récompenses SALARIES EN « DESEQUILIBRE » p n % SEXE Femmes Hommes 6 24 20,0 4 ,6 ** AGE < 30 ans 30-40 ans 40-50 ans >50 ans 3 7 14 2,9 7,0 4,8 6,4 ns STATUT SOCIO-PROFESSIONNEL Ouvriers et techniciens Cadres 5,0 8,8 SECTEURS D’ACTIVITE UP US 21 9 5,7 5,1 HORAIRES DE TRAVAIL Horaires de journée Horaires postés 18 12 7,7 3,8 * p = seuil de significativité : *p< 0,05, ** p< 0,01, ns= non significatif 503 salariés (91,8%) ont un ratio <1 15 salariés (2,7%) ont un ratio =1 94,5% des salariés en situation d’équilibre 30 salariés (5,5%) ont un ratio>1 = situation de déséquilibre Niveaux de stress professionnel et global significativement plus élevés Nous avons ensuite calculé le ratio efforts:récompenses pour le modèle de Siegrist. 94,5% des salariés apparaissent en situation d’équilibre. Seulement 30 salariés, soit 5,5% de la population ont un ratio>1, correspondant à une situation de déséquilibre. Nous avons comparé les salariés en situation de « déséquilibre » par rapport aux salariés en situation d’équilibre : Les femmes apparaissent plus en situation de « déséquilibre » que les hommes puisque 20% d’entre elles sont concernées contre 4,6% des hommes. Aucune différence significative n’a été retrouvée entre ces deux groupes pour l’âge. Pour le statut socio-professionnel et le secteur d’activité aucune différence n’est apparue. En revanche, 7,7% des salariés travaillant de journée sont en situation de « déséquilibre » contre 3,8% de ceux travaillant en horaires postés Ces sujets ont des niveaux de stress ressentis professionnel et global significativement plus élevés (aucune différence pour le stress personnel).

9 Croisement des modèles de Karasek et de Siegrist
RESULTATS Croisement des modèles de Karasek et de Siegrist 8 salariés à la fois en situation de «Job Strain» et en situation de «déséquilibre» Caractéristiques : 7 hommes et 1 femmes Âge : <30 ans : 2 30-40 ans : 2 40-50 ans : 1 >50 ans : 3 Statut : 7 ETAM et 1 cadre Secteur d’activité : 6 travaillent au sein d’une UP Horaires : 5 travaillent en horaires postés et 3 de journée JOB STRAIN Total NON OUI DESEQUILIBRE 416 102 518 22 8 30 438 110 548 Huit salariés (1,4%) sont à la fois en situation de « déséquilibre » et de « Job Strain ». Compte tenu de ce faible effectif, nous ne pouvons fournir que des données purement descriptives les concernant. On peut cependant noter que parmi ces salariés, il n’y a qu’une seule femme. 7 d’entre eux ont un statut ETAM, 6 travaillent au sein d’une UP et 5 en horaires postés.

10 Analyse multivariée des facteurs liés à la situation de « Job Strain »
RESULTATS Analyse multivariée des facteurs liés à la situation de « Job Strain » JOB STRAIN OR Intervalle de confiance p Sexe Hommes Femmes 1 0,99 0,36 - 2,74 0,996 Classes d’âge <30 ans 30-40 ans 40-50 ans >50 ans 1,87 1,15 1,36 0,94 - 3,73 0,57 - 2,31 0,73 – 2,54 0,073 0,678 0,330 Statut socio-professionnel Cadres Ouvriers 1,72 0,70 – 4,18 0,231 Secteur d’activité UP US 0,65 0,39 – 1,09 0,107 Horaires de travail Travail de journée Travail posté 1,40 0,86 – 2,28 0,174 Tendance non significative de majoration du risque de «Job Strain» pour les ouvriers et les salariés travaillant en horaires postés Salariés des US moins exposés vis-à-vis de ce risque Concernant les modèles multivariés à présent, et tout d’abord pour le modèle de Karasek, nous avons recherché les facteurs liés à la situation de « Job Strain ». Nous avons retenu comme variables explicatives les variables significativement liées au « Job Strain » au seuil de 20%. Le sexe et l’âge ont été introduits de façon « forcée dans le modèle. Le sexe n’influence pas le risque d’être en situation de travail dite «tendue». Pour l’âge, les ans ont 1,87 fois plus de risque d’être en situation de « Job Strain » que les moins de 30 ans (IC [0,94-3,73], différence proche du seuil de significativité). Toute chose étant égale par ailleurs, les résultats montrent une tendance non significative de majoration du risque de « Job Strain » pour les ouvriers (OR=1,72 ; IC [0,70-4,18]) et les salariés travaillant en horaires postés (OR=1,40 ; IC [0,86-2,28]). En revanche, les salariés des US apparaissent comme moins exposés vis-à-vis de ce risque (OR=0,65 ; IC [0,39-1,09]).

11 RESULTATS Analyse multivariée des facteurs liés à la situation de « déséquilibre » « DESEQUILIBRE » OR Intervalle de confiance p Sexe Hommes Femmes 1 4,52 1,61 – 12,65 0,004 Classes d’âge <30 ans 30-40 ans 40-50 ans >50 ans 1,93 1,54 1,58 0,46 – 8,05 0,36 – 6,45 0,42 – 5,88 0,365 0,554 0,493 Statut socio-professionnel Cadres Ouvriers 0,73 0,25 – 2,08 0,557 Horaires de travail Travail de journée Travail posté 0,68 0,29 – 1,63 0,398 Les femmes ont 4,52 fois plus de risque d’être en situation de «déséquilibre» que les hommes Pas d’influence des caractéristiques socio-professionnelles sur le risque d’être en situation de «déséquilibre» Nous avons procéder de la même manière pour le modèle de Siegrist. il apparaît une différence significative au seuil de p=0,05 uniquement pour le sexe, les femmes ayant 4,52 fois plus de risque d’être en situation de « déséquilibre »  par rapport aux hommes (IC [1,61-12,65]). Les caractéristiques socio-professionnelles (statut et horaires de travail) n’influencent pas le risque d’être en situation de « déséquilibre » au sein de notre échantillon.

12 RESULTATS Analyse multivariée des facteurs liés aux symptômes de fatigue et/ou d’anxiété FATIGUE et/ou ANXIETE Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 OR Intervalle de confiance p Sexe Hommes Femmes 1 2,08 0,96-4,52 0,06 1,70 0,76-3,77 0,18 1,75 1,07-2,87 0,16 Classes d’âge <30 ans 30-40 ans 40-50 ans >50 ans 1,20 1,51 1,80 0,68-2,13 0,88-2,58 1,11-2,93 0,52 0,13 0,01 1,46 1,77 0,67-2,13 0,85-2,52 1,08-2,89 0,02 1,14 1,47 0,64-2,05 0,85-2,53 0,64 Job Strain Non tendus Tendus 1,15-2,71 0,008 _ 1,73 1,12-2,67 Déséquilibre Non Oui 4,77 1,89-12,00 0,0009 4,64 1,84-11,70 0,001 Concernant les plaintes cliniques rapportés par les salariés, nous nous sommes intéresser aux facteurs liés aux symptômes de fatigue et/ou d’anxiété. Dans un premier temps, nous avons introduit dans le modèle le sexe, l’âge et la variable « Job Strain » comme déterminants de ces signes. Le même modèle avec la variable « déséquilibre » a été étudié dans un second temps. Et enfin, nous avons introduit les deux variables de stress (« Job Strain » et « déséquilibre ») simultanément dans le modèle. En ajustant sur l’âge et le sexe, les situations de « Job Strain » et/ou de « déséquilibre » apparaissent comme significativement liés à la présence de ces symptômes. Si j’ai le temps : Pour le premier modèle, il apparaît que les salariés de plus de 50 ans (OR=1,20, IC [1,11-2,96]) et que les femmes (OR=2,08 ; IC [0,96-4,52], différence proche du seuil de significativité) ont plus de risque de rapporter ces deux symptômes. En ajustant sur l’âge et le sexe, les salariés en situation de « Job Strain » apparaissent comme plus exposés (OR=1,77 ; IC [1,15-2,71]). Pour le deuxième modèle, la même relation apparaît pour l’âge mais le sexe n’apparaît pas comme lié à la présence de ces signes. En ajustant sur l’âge et le sexe, les salariés en situation de « déséquilibre » ont 4,77 fois plus de risque d’être fatigués et/ou anxieux (IC [1,89-12,00]). Enfin, en introduisant dans le modèle les deux variables de stress, toute chose étant égale par ailleurs, le fait d’être en situation de « Job Strain » ou en situation de « déséquilibre » apparaît comme significativement lié à la présence de ces symptômes. Les situations de «Job Strain» et/ou de «déséquilibre» apparaissent comme significativement liées à la présence de ces symptômes

13 Analyse multivariée des facteurs liés aux troubles du sommeil
RESULTATS Analyse multivariée des facteurs liés aux troubles du sommeil TROUBLES DU SOMMEIL Modèle 1 Modèle 2 Modèle 3 OR Intervalle de confiance p Sexe Hommes Femmes 1 1,45 0,62-3,35 0,38 1,34 0,58-3,12 0,48 1,38 0,59-2,24 0,44 Classes d’âge <30 ans 30-40 ans 40-50 ans >50 ans 1,27 1,74 1,60 0,65-2,46 0,94-3,22 0,90-2,84 0,47 0,07 0,10 1,37 1,75 1,65 0,71-2,63 0,95-3,23 0,93-2,92 0,34 0,08 1,26 1,59 0,65-2,45 0,93-3,22 0,89-2,84 0,11 Job Strain Non tendus Tendus 2,13 1,36-3,34 0,0009 _ 2,12 1,35-3,31 0,001 Déséquilibre Non Oui 1,43 0,64-3,20 0,382 1,35 0,59-3,05 Horaires de travail Journée Posté 1,78 1,17-2,71 0,006 1,91 1,26-2,89 0,002 1,80 1,18-2,74 0,005 Pour les troubles du sommeil, la même méthodologie a été utilisée, en ajoutant dans le modèle les horaires de travail. On note une augmentation du risque de présenter des troubles du sommeil pour les salariés en « Job Strain » et/ou en « déséquilibre, et/ou travaillant en horaires postés. Si j’ai le temps : Pour le premier modèle, le sexe n’influe pas sur la survenue de ces troubles. En revanche, les ans et les plus de 50 ans ont plus de risque de voir survenir ces troubles (différence proche du seuil de significativité). Les salariés en situation de « Job Strain » ont 2,13 fois plus de risque que les autres salariés de rapporter des troubles du sommeil (IC [1,36-3,34]). Il en est de même pour les salariés ayant des horaires postés (OR=1,78 ; IC [1,17-2,71]). Pour le deuxième modèle, on retrouve les mêmes relations que précédemment pour le sexe et l’âge. Aucun lien significatif n’a été mis en évidence entre la survenue de troubles du sommeil et le fait d’être en situation de « déséquilibre ». En revanche, les salariés en horaires postés apparaissent comme plus exposés (OR= 1,91 ; IC [1,26-2,89]). En introduisant les deux variables de stress, la situation de « Job Strain » multiplie le risque de rapporter des troubles du sommeil par 2,12 (IC [1,35-3,31]), et le fait de travailler en horaires postés par 1,80 (IC [1,18-2,74]) Augmentation du risque de présenter des troubles du sommeil pour les salariés en «Job Strain» et/ou en situation de «déséquilibre», et/ou travaillant en horaires postés

14 DISCUSSION : Représentativité de l’échantillon
Taux de participation élevé : importance de l’implication des membres du CHSCT et de la direction Nécessaire à l’appropriation des résultats par l’entreprise Soutien méthodologique du LEST : évaluation externe à l’entreprise Salariés non interrogés : Non vus en visite périodique durant la période de l’étude : manque de temps médical ou absence (congés, arrêts maladie) Salariés avec moins de 12 mois d’ancienneté dans l’entreprise non inclus Faible représentativité des femmes Enquête transversale : ne permet pas de conclure à l’existence de liens causaux Non prise en compte d’événements de vie personnels stressants Aspect prédictif du stress professionnel sur la santé perçue non démontré ici Après avoir présenté les résultats de notre étude, il convient d’envisager les critiques qui peuvent être adressées ce travail et qui tiennent essentiellement à la méthode utilisée. Il faut cependant souligner le succès de cette enquête et le taux de participation élevé des salariés. On les doit essentiellement à l’implication des membres du CHSCT, mais aussi de la direction. C’est un élément indispensable à l’appropriation des résultats par l’entreprise pour la suite. Le soutien apporté par le LEST est un point également important car le recours à une évaluation externe à l’entreprise garantit l’impartialité des résultats. Les salariés non-interrogés correspondent aux sujets qui n’ont pas pu être vus en visite périodique par le médecin du travail durant la période de l’étude, soit par manque de temps médical de ce dernier, soit parce qu’ils étaient absents à la date de la convocation (absence injustifiée, congés annuels ou arrêt maladie par exemple). Ce résultat s’explique également par le fait que l’enquête n’a été proposée qu’aux salariés ayant au moins douze mois d’ancienneté dans l’entreprise, de sorte que certains groupes professionnels, certains types de statuts, ou certains contrats précaires par exemple, n’ont pas été pris en compte. D’autre part, la faible représentativité des femmes ne nous a pas permis pour plusieurs variables de mettre en évidence une différence selon le sexe. Une autre limite de cette étude concerne le schéma d’étude transversal du recueil de données qui ne permet pas de conclure à l’existence de liens causaux. De plus, le questionnaire ne permettait pas de recueillir des informations concernant d’éventuels événements de vie stressants, de sorte que l’aspect prédictif du stress professionnel sur la santé perçue ne peut être démontré ici.

15 DISCUSSION : Comparaison des résultats
SUMER 2003 Pourcentage de salariés en situation de «Job Strain» : 23% 28% des femmes contre 20% des hommes 58% des cadres en situation de travail «active» Les postes les moins qualifiés apparaissent comme plus exposés aux conditions psychosociales au travail les plus difficiles Parmi les métiers les plus exposés au «Job Strain» : les ouvriers non qualifiés des industries de process (40%) EVREST Pour EVREST Lorraine : Fatigue : 21,9% des salariés Anxiété : 20,2% Troubles du sommeil : 18,1% Gène dans le travail : 8,2% Nette prédominance des plaintes neuro-psychiques dans notre population Hypothèses : Pénibilité des tâches Conditions de travail : travail posté Doivent être considérés comme des indicateurs de stress Il est également apparu intéressant de comparer nos résultats à d’autres études nationales. Ces comparaisons ont permis de réaffirmer le lien existant entre certaines contraintes de travail et la santé mentale des salariés. Tel est le cas de l’enquête nationale SUMER 2003 qui retrouvait 23%des salariés interrogés en situation de « Job Strain », dont 28% des femmes contre moins de 20% des hommes. Les médianes des trois dimensions apparaissent comme relativement proches de celles que nous avons retrouvées. Dans cette étude également, ce sont les cadres qui sont plus souvent dans une situation de travail dite « active  ». Et parmi les métiers les plus exposés au « Job Strain », on retrouve les ouvriers non qualifiés des industries de process (40%). Pour les plaintes neuro-psychiques, nous nous sommes référer aux résultats d’EVREST Lorraine : 21,9% des salariés, tous secteurs d’activité confondus, ont rapporté une fatigue, 20,2% une anxiété et 18,1% des troubles du sommeil. Les chiffres retrouvés dans notre échantillon sont donc nettement supérieurs à ceux établis en population générale lorraine. Il est possible d’élaborer plusieurs hypothèses afin d’expliquer ces résultats. La pénibilité des tâches ou encore le travail posté peuvent être incriminés. Cependant, ils ne doivent pas être seulement être rapportés aux conditions de travail, et doivent également être considéré comme de bons indicateurs de stress.

16 DISCUSSION : Perspectives d’actions
Revoir l’organisation du travail et en particulier les prises de poste très tôt (4 ou 5h du matin) Profonds bouleversements au sein de l’entreprise depuis la fin de l’année 2008 dans le contexte actuel de crise économique Arrêt des hauts fourneaux, chômage partiel, départs en retraite anticipés… Modifications importantes des conditions de travail et incertitude des salariés par rapport à leur avenir professionnel sources de stress Renouvellement de l’enquête pour un nouvel état des lieux : réajuster la démarche de prévention si besoin Recours à une échelle de santé mentale (GHQ ou CES-D) : Identifier les situations de mal-être et les salariés en souffrance Repérer plus spécifiquement les salariés en difficulté, et surtout ceux qui sont à la fois en situation de  «Job Strain» et de «déséquilibre» afin de les prendre en charge Intérêt des visites occasionnelles : Peuvent être demandées soit par les salariés, soit par les managers qui auraient pu repérer des difficultés Moment privilégié de discussion avec le médecin du travail, orientation et suivi de la personne en difficulté Face à ses résultats, plusieurs éléments de prévention peuvent être envisagés. La prédominance des symptômes neuro-psychiques mériterait très certainement d’être approfondi. Le recours à une échelle de santé mentale, tel le « General Health Questionnaire » (GHQ) ou encore le CES-D (Center for Epidemiological Studies Depression Scales), pourrait être ici tout à fait justifié afin de permettre un meilleur repérage des salariés en situation de mal-être et de souffrance. L’intérêt des visites occasionnelles doit être réaffirmé. Elles peuvent être demandées soit par les salariés eux-mêmes, soit par les managers qui auraient pu constaté des difficultés et peuvent constituer un moment privilégié de discussion avec le médecin du travail, et permettre une meilleure prise en charge et un meilleur suivi des salariés. Il pourrait également être intéressant de revoir certains éléments de l’organisation du travail et en particulier les prises de poste très tôt le matin. Enfin, depuis la fin de l’étude, l’entreprise n’a pas été épargnée par la crise économique mondiale. Les salariés du secteur Packaging ont subi des modifications importantes dans l’organisation de leur travail suite à la fermeture des hauts fourneaux du site de Florange dès le mois d’avril Le médecin du travail, qui avait été en charge de l’enquête, a quitté l’entreprise. On peut alors se demander de quelle manière tous ces bouleversements ont été vécus par les salariés. L’incertitude de ces derniers mois quant à leur avenir professionnel a très certainement été pourvoyeuse de stress. Et même si, après trois mois d’arrêt, Arcelor Mittal a finalement rallumé depuis quelques semaines le haut fourneau de son site mosellan, il serait intéressant de proposer le renouvellement de l’enquête afin d’ajuster si besoin la démarche de prévention.

17 CONCLUSION Pourcentage des salariés en situation de «Job Strain» comparable aux références nationales disponibles (SUMER 2003) Faible pourcentage de salariés en situation de «déséquilibre» Liens étroits entre catégories socio-professionnelles et facteurs psychosociaux au travail Impact des contraintes au travail, et en particulier du travail posté, sur la santé des salariés Prédominance des symptômes neuro-psychiques à ne pas négliger L’usage de questionnaire doit être réservé à l’étape diagnostic Restitution des résultats à l’entreprise prévue en novembre 2009 Doivent être traduits en plans de prévention Objectif à terme : intégrer la prévention du stress dans la démarche de prévention des risques professionnels et l’inclure dans le document unique L’enquête a donc permis de dresser un état des lieux des risques psychosociaux au sein du secteur Packaging de l’entreprise de sidérurgie Arcelor Mittal. L’étude s’est appuyée essentiellement sur des instruments basés sur les modèles de Karasek et de Siegrist. Le pourcentage de salariés en situation de « Job Strain » apparaît comme comparable aux références nationales disponibles. Pour le questionnaire de Siegrist, le pourcentage de salariés en situation de déséquilibre apparaît comme vraiment très faible (5,5%). Ce travail a également permis de réaffirmer les liens étroits entre les catégories socio-professionnelles et les facteurs psychosociaux au travail, les catégories les moins qualifiées étant finalement celles qui sont exposées aux conditions psychosociales au travail les plus défavorables. L’enquête illustre également l’impact que peuvent avoir les contraintes au travail sur la santé des salariés et, en particulier ici, les conséquences du travail en horaires postés. D’autre part, la prédominance des symptômes neuro-psychiques est un point important à ne pas négliger et mériterait très certainement d’être approfondi. Ainsi, l’usage de questionnaires de stress doit être réservé à l’étape diagnostique proprement dite. La restitution des résultats est à l’entreprise est prévue en novembre 2009. Ces résultats doivront ensuite être validés et traduits par les différents acteurs de l’entreprise en plans d’actions. A terme, l’objectif est de faire en sorte que la prévention du stress fasse partie intégrante de la démarche de prévention des risques professionnels et soit incluse dans l’actualisation du document unique de l’entreprise.

18 MERCI DE VOTRE ATTENTION
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19 Modèle de Karasek : demande-autonomie-soutien
Analyse réalisée sur 3 axes : La demande psychologique La latitude décisionnelle Le soutien social L’association d’une forte demande psychologique et d’une faible latitude décisionnelle (=« Job Strain ») représente un risque pour la santé physique et psychique Version validée en français* comportant 26 items Pour chaque items, 4 réponses possibles cotées de 1 à 4 et permettant de calculer un score Puis calcul de la valeur de la médiane de chacun des scores * Larocque B, Brisson C, Blanchette C et al. 1998 JOB STRAIN Il repose sur la notion de déséquilibre entre 2 dimensions: La demande psychologique qui représente la charge psychologique associée à l’exécution des taches (comme la complexité des tâches, les contraintes de temps, les interruptions ou les demandes contradictoires). Et la latitude décisionnelle qui comprend l’autonomie décisionnelle (c’est-à-dire la possibilité de choisir sa façon de travailler et l’usage de ses compétences). Le soutien social représente une interface modulante du rapport demande/contrôle). Il se définit par la reconnaissance des collègues et des supérieurs hiérarchiques. Karasek a montré que l’association d’une forte demande psychologique et d’une faible latitude décisionnelle (situation de «Job Strain») représente un risque pour la santé physique et psychique. Pour notre étude, nous avons utilisé la version validée en français du questionnaire de Karasek, comportant 26 items. Pour chaque items, le salarié a 4 réponses possibles, cotées de 1 à 4 permettant de calculer un score pour chacune des 3 dimensions. La valeur de la médiane de chacun de ces scores a ensuite été calculée.

20 Modèle de Siegrist : déséquilibre efforts/récompenses
Version validée en français et simplifiée de 23 items* Le niveau d’effort correspond aux demandes et obligations liées au travail Le niveau de récompense correspond au niveau de salaires, au niveau d’estime perçu, aux perspectives de promotions et à la sécurité d’emploi Calcul du ratio efforts/récompenses Situation à risque : ratio>1 = déséquilibre entre les efforts extrinsèques et les récompenses *Niedhammer I, Siegrist J, Landre MF et al. 2000 Ce modèle repose sur l’équilibre entre les efforts consentis par l’individu pour son travail et les récompenses attendues en retour. Nous avons choisi une version validée en français et simplifiée de 23 items. Pour mesurer l’exposition au déséquilibre efforts/récompenses, on calcule le ratio efforts/récompenses. Un ratio >1 correspond à la situation de déséquilibre et est un facteur de risque potentiel de stress. cliquer sur le lien


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