Faire advenir le sujet écrivant Dominique Bucheton AFEF Paris, Janvier 2013
Des cercles vertueux ou délétères s’installent Quelques constats Les enseignants de français font peu écrire les élèves Beaucoup ont peur de l’écriture, ou sont très mal à l’aise Une minorité « s’éclate » à faire écrire les élèves Des cercles vertueux ou délétères s’installent
5 Questions simples à se poser Combien de temps, de pages, de lignes les élèves ont-ils écrit dans la semaine? Qu’ont-ils écrit? Dans quel but? Qu’est-ce qu’ on leur a fait faire de leurs écrits? Quelle place pour l’oral, la lecture, la culture dans l’élaboration de l’écrit?
La révolution didactique la dynamique du lire /écrire/ penser/parler (beaucoup) Décloisonner l’apprentissage de l’écriture comme un processus singulier et social faire penser, lire, écrire,parler - pour soi et contre soi (les gestes singuliers de relecture, réécriture ) -avec et contre les autres (gestes sociaux d’apprentissage, incorporer la pensée de l’autre)
« Auteuriser » l’élève , une révolution didactique : L’élève : une personne en devenir Auteur de sa pensée, de son identité Acteur et décideur Conscient et responsable (de son langage, de son histoire, sa culture, sa place, son projet, ses manques etc) Doté d’un répertoire ouvert de possibilités d’agir avec le langage Des enjeux éducatifs ,politiques, audacieux
Les pouvoirs du langage Le langage une décolleuse d’expérience La rencontre avec le monde sa conceptualisation, symbolisation l’auto réflexivité, régulation, contrôle du langage Système d’ajustement à l’autre, aux contextes La construction de la place « je »« nous » « on »
L’épaississement du texte : un triple mouvement Les discours modifient, régulent, développent la pensée. En retour, les contenus de pensée modifient, régulent développent les compétences langagières L’ensemble contribue au développement identitaire du sujet élève
Comprendre les résistances des enseignants : nos « démons » Une sous estimation du pouvoir de penser et parler des élèves Le poids des modèles technicistes Le poids de l’injonction « la maîtrise du langage » -Centration sur les normes -Les postures d’enseignement et de contrôle dominante
Langages -Accompagnement -Contrôle -Lâcher-prise -Enseignement Postures des élèves Postures de l’enseignant Langages -Accompagnement -Contrôle -Lâcher-prise -Enseignement -Magicien -Sur-étayage? -Sous étayage? Tâches Scolaire Première (faire) Ludique, créative Réflexive, seconde Refus Dogmatique
Comprendre les résistances des élèves et leurs enfermements Le rapport sociologique au langage(le plus ou moins grand répertoire des postures langagières) Le rapport scolaire à l’écrit Les rapports aux nouveaux media
Principaux noeuds didactiques Modifier le rapport à la norme et donc à l’écriture Autorisation à être auteur de son écrit Penser le(s) destinataire(s) Ouvrir les postures d’écriture Faire advenir le sujet écrivant
Résistances et tensions pour l’enseignement de l’écriture Enseigner des normes / rendre les élèves auteur de leur pensée Une conception étapiste / complexité Cloisonner les apprentissages / tissage Le produit / le processus : le temps Correction/ réécriture L’écriture traduction / penser avec le stylo
Les dimensions communicatives: La diversité des genres sociaux, littéraires, oraux et écrits Ouvrir la palette des genres, rencontrer la culture de l’écrit, travailler les normes Développer la compréhension des enjeux de la situation Développer le sens de l’autre (empathie) avec qui on communique Trouver sa place dans les jeux sociaux, décrypter les stratégies
Les dimensions réflexives et créatives Le langage pour: Nommer, penser, organiser le monde et les savoirs sur le monde Se penser soi-même (sa pensée, ses émotions, son langage) Penser avec et contre les autres (le dialogisme, la dynamique de la pensée partagée,incorporation de la culture) Penser, explorer les possibles des langages Accompagner, contrôler, évaluer l’action L’oral et l’écrit pour penser apprendre et se construire (PUF) Reconsidérer le rôle essentiel des brouillons, des écrits et oraux intermédiaires
Se repérer dans les divers modèles didactiques de l’enseignement de l’écriture Une centration sur les normes de la langue écrite : l’écriture est un exercice et un prétexte à évaluation des codes pour l’essentiel phrastiques Une centration sur les genres de l’écrit et leurs contextes : travailler en cohérence langue lecture écriture (modèle Jolibert et genevois): des objets de savoir bien identifiés (écriture et correction) Des listes de critères (métacognition, clarté cognitive) Une centration sur les jeux de langue, de pensée (ateliers de créativité langagière) (Oulipo and Co) évaluation : réception par les pairs Une centration sur le sujet écrivant et la singularité de son texte , et son développement cognitif, psycho-affectif, langagier, culturel (Equipe Bucheton : les écrits intermédiaires : trois ensembles d’indicateurs du travail de l’écriture)
Pistes didactiques / écriture pour ouvrir le jeu des postures Les ateliers dirigés d’écriture et de réécriture 2. lâcher-prise et créativité dirigée : les jeux de lanceurs 3. Le temps du développement : le jeu des lanceurs successifs 4. L’épaississement du texte par l’apport de culture
Faire écrire :quelques principes pour toute la scolarité Accompagner : ex l’atelier d’écriture, Faire écrire - réécrire : faire changer de postures les élèves Maxime de quantité : faire écrire souvent Maxime de durée : les écrits intermédiaires Apporter beaucoup de culture Evaluer autrement : être lecteur avant d’être correcteur,lecture bienveillante
Sujet écrivant Ecrire : une résolution de problèmes complexes D.Bucheton Normes linguistiques textuelles, génériques Savoirs et rapports à Sujet écrivant Identité Affects Images de soi Représentations Le (s) destinataire(s) Les contextes Imaginaire Connaissances Expérience-Culture Ecrire : une résolution de problèmes complexes Construire la référence: : de quoi le texte parle