Classement articulatoire des sons français Monika Sułkowska
La langue française possède 16 voyelles. Sons français : VOYELLES : Ce sont des sons qui demandent la vibration des cordes vocales et un libre passage dans le canal buccal. La langue française possède 16 voyelles. Voyelles françaises : [i], [y], [e], [ə], [Ε], [u], [υ], [o], [ø], [œ], [a], [α], [ã], [õ], [ẽ], [oẽ]
Consonnes françaises : Pour l’articulation des consonnes, le passage de l’air à travers la voie buccale n’est pas libre. Le français dispose de 17 consonnes + 1 : [ŋ] emprunté à la langue anglaise. Consonnes françaises : [p], [b], [t], [d], [k], [g], [s], [z], [∫], [З], [f], [v], [m], [n], [ή], [l], [r] / [R]
SEMI-VOYELLES / SEMI-CONSONNES Ce sont des sons transitoires entre les voyelles et les consonnes. Ils possèdent certains traits des voyelles et certains traits des consonnes, p.ex. ils sont tous sonores (commes les voyelles), mais ils ne peuvent pas former de syllabes (à l’instar des consonnes). Le français possède 3 semi-voyelles / semi-consonnes. Semi-voyelles / semi-consonnes françaises: [j], [ч], [w]
Classement articulatoire des voyelles françaises : On distingue deux grands critères de cette classification : Le lieu d’articulation : Il permet de désigner l’endroit de la voûte palatine vers lequel la langue gonfle sa masse musculaire. Ainsi nous pouvons sélectionner :
Voyelles palatales (antérieures) – la partie antérieure de la langue s’élève vers le palais dur. Ce sont : [i], [y], [e], [Ε], [ø], [œ], [a], [ẽ], [oẽ] Voyelles vélaires (postérieures) – la partie postérieure de la langue se dirige vers le palais mou. Ce sont: [u], [υ], [o], [ã], [õ], [α] Voyelles moyennes - la langue s’élève vers un point médian de la voûte palatine ; ce terme est rarement utilisé pour le français.
Le mode d’articulation : Il désigne la façon dont s’effectuent les mouvements de l’appareil phonatoire. Interviennent ensuite les différents paramètres définissant le mode d’articulation, à savoir : Le degré d’aperture / d’ouverture: Il est déterminé par les mouvements verticaux de la langue et mesuré par la distance entre la langue et la voûte palatine à l’endroit du gonflement maximal de la langue. On sélectionne ainsi : Voyelles fermées : [i], [y], [u] Voyelles mi-fermées : [e], [ø], [o] Voyelles mi-ouvertes : [Ε], [œ], [υ], [ẽ], [oẽ], [õ] Voyelles ouvertes: [a], [α], [ã]
La nasalisation : On abaisse le voile du palais pour mettre en communication le canal pharyngo-buccal avec les fosses nasales et laisser ainsi passer une partie de l’air par le nez. Ainsi les voyelles nasales s’opposent aux voyelles orales. Cette terminologie n’est pas strictement adéquate parce que dans le premier cas le flux d’air suit deux voies : la buccale et la nasale. Voyelles nasales : [ã], [õ], [ẽ], [oẽ] Voyelles orales : [i], [y], [e], [Ε], [u], [υ], [o], [ø], [œ], [a], [α]
La labialisation : La tension : Elle désigne le mouvement des lèvres vers l’avant. On distingue en français : Voyelles labialisées (arrondies) : p. ex. [y], [u], [υ], [o], [ø], [œ] Voyelles non-labialisées (non-arrondies) : p.ex. [i], [e], [Ε], [ẽ] La tension : Suivant ce critère on distingue les voyelles tendues et relâchées. En français toutes les voyelles sont tendues (à différents degrés).
La durée : En français la durée des voyelles n’a pas de valeur distinctive (qui permet de différencier le sens des mots), sauf des cas tels que p.ex. mettre [mEtR] et maître [mE : tR]. Dans le système phonologique les voyelles françaises possèdent la même durée, pourtant la distinction entre voyelles longues et brèves est possible quand on observe la prononciation des voyelles dans la chaîne parlée. On peut sélectionner deux phénomènes liés à la durée vocalique, à savoir :
ALLONGEMENT PHONÉTIQUE : Toute voyelle accentuée placée devant [z], [З], [v], [R] ou [vR] est allongée. P.ex. il neige [ilnE : З] ; une chèvre [yn∫E : vR]. Toute voyelle nasale ou voyelles telles que [o], [ø], [α] qui sont accentuées et placées devant une consonne prononcée sont aussi allongées. P.ex. elle est fausse [ElEfo : s] ; il pense [ilpã : s]. Ce type d’allongement vocalique est tout à fait vivant dans le système actuel du français.
ALLONGEMENT PHONÉMIQUE : C’est un allongement à valeur distinctive, il permet de différencier les mots tels que p.ex. mettre [mEtR] et maître [mE : tR] lettre [lEtR] et l’être [lE : tR] tache [ta∫] et tâche [tα : ∫]. Pourtant, ce type d’allongement est aujourd’hui un peu négligé par les Français dans une prononciation courante. En dehors de ces allongements combinatoires, toute voyelle accentuée du français est ordinairement plus longue qu’une voyelle inaccentuée.
Le e muet (ou instable ou caduc) [ə] : Le statut de cette voyelle en français est particulier puisqu’elle peut connaître le degré 0, c’est-à-dire ne pas être prononcée dans certains environnements et en fonction du style utilisé. Si elle est prononcée, son articulation est voisine de celle de [œ]. Mais [œ] est un peu plus antérieur et un peu plus nettement labialisé que [ə].
Classement articulatoire des consonnes françaises : On distingue deux grands critères de cette classification : Le mode d’articulation : En français, la prise en considération des paramètres contribuant au mode d’articulation permet de classer comme suit le système consonantique :
- le canal buccal est complètement fermé. Consonnes occlusives - le canal buccal est complètement fermé. Consonnes occlusives sourdes - elles sont articulées sans que les cordes vocales vibrent . Ce sont : [p], [t], [k] Consonnes occlusives sonores - on observe les vibrations des cordes vocales. Ce sont : [b], [d], [g]
Consonnes constrictives (ou fricatives) - la fermeture du canal buccal correspond à un fort resserement. Consonnes constrictives sourdes - les consonnes sont articulées sans que les cordes vocales vibrent . Ce sont : [s], [∫], [f] Consonnes constrictives sonores - on observe les vibrations des cordes vocales. Ce sont : [z], [З], [v]
Consonnes sonantes – l’obstacle articulatoire existe toujours, mais il est de faible importance. Toutes les consonnes sonantes sont sonores. On distingue : Consonnes sonantes nasales – [m], [n], [ή]; Consonnes sonantes latérales – [l] ; Cconsonnes sonores vibrantes – [r].
En français, on distingue habituellement deux types de r : [r] apical (roulé, vibrant) qui est dû à des battements de la langue contre les alvéoles. Ce type de r a dominé en français jusqu’au XVIIe s. Aujourd’hui il est encore employé dans de nombreuses régions. [R] standard (dorsal, uvulaire) qui est articulé comme une fricative parce que la partie postérieure du dos de la langue s’approche de la luette, ou de la partie postérieure du voile du palais.
Le lieu d’articulation : Il sert à désigner l’endroit du canal buccal où l’air producteur des sons rencontre un obstacle résultant du déplacement d’un ou de plusieurs organes mobiles. Ce critère, appliqué aux consonnes du français, permet de sélectionner quelques types consonantiques, à savoir :
Consonnes bilabiales : [p], [b], [m]. Consonnes labio – dentales : [f], [v]. Consonnes apico–dentales (ou post-dentales): [t], [d], [n], [l]. Consonnes apico – alvéolaires : [∫], [r], [З]. Consonnes prédorso – alvéolaires : [s], [z]. Consonnes dorso – palatales : [k], [g], [ή]. Consonnes dorso – vélaires : [k], [g]. Consonnes dorso – uvulaires : [R]
Le type d’articulation de [k] et [g] est dorso-palatal ou dorso-vélaire en fonction des voyelles d’accompagnement et particulièrement de celle qui suit. P.ex. quitter [kite] : [k] est dorso-palatal sous l’influence de [i] qui est palatal. Par contre, coûter [kute] : [k] est dorso-vélaire parce que [u] qui le suit est vélaire.
Bibliographie conseillée : Angoujard JP. , 2003 : Phonologie : Champs et perspectives, ENS Editions. Carton F., 1974 : Introduction à la phonétique du français, Paris, Bordas. Carton F., Rossi M., Autesserre D., Léon P., 1981 : Les Accents des Français, Paris, Nathan. Charliac L., Motron AC., 1999 : Phonétique progressive du français, Clé International. Chiss J.-L., Filliolet J., Maingueneau D., 2001 : Introduction à la linguistique française, tome 1 : Notions fondamentales, phonétique, lexique, Paris, Hachette.
Gardes-Tamine J. , 1998 : La grammaire. Méthode et exercices corrigés Gardes-Tamine J., 1998 : La grammaire. Méthode et exercices corrigés. Phonologie, morphologie, lexicologie, Armand Colin. Léon P., 1993 : Précis de phonostylistique, parole et expressivité, Paris, Nathan. Léon P., 1996: Phonétisme et prononciation du français avec de travaux pratiques d’application et leurs corrigés, 2-ième édition, Paris, Nathan. Léon P., 1996 : Prononciation du Français Standard, 4-ième édition, Paris, Didier. Some P., 2003 : Linguistique générale : éléments de phonologie sémantique, préf. Claude Hagège. MERCI DE VOTRE ATTENTION