PRIMAUTÉ DE LA PERSONNE RÉTABLISSEMENT APPROPRIATION DU POUVOIR CADRE DE PARTENARIAT
Tout comme la Politique de santé mentale de 1989, le PASM 2015‐2020 réitère l’importance d’assurer la primauté de la personne par le respect de sa personnalité, de sa façon de vivre, de ses différences et des liens qu’elle entretient avec son environnement. La primauté de la personne implique de tenir compte du point de vue et des capacités de la personne utilisatrice de services, tout en favorisant sa participation, celle de son entourage, la prise en compte de l’ensemble de ses besoins et de sa situation biopsychosociale. La promotion, le respect et la protection des droits en constituent des aspects fondamentaux.
Aux États-Unis, plusieurs États ont réorganisé leurs services de santé mentale afin qu’ils favorisent le rétablissement des personnes utilisatrices (Provencher, 2008). Le modèle est aussi au cœur des réformes des systèmes de santé mentale en Nouvelle-Zélande, en Grande- Bretagne et en Australie, notamment (Piat et autres, 2008).
La reconnaissance et l’acceptation du « trouble mental » sont des indicateurs. La collaboration « très souhaitée » en faveur du traitement médical l’est également. L’offre de service est priorisée à la personne qui est responsable de restaurer et de promouvoir sa santé. La démarche collective est souvent occultée. Le processus de rétablissement devient presque un contrat : la responsabilisation, la participation et l’engagement de la personne sont demandés et évalués. Il est inculqué à la personne que les proches doivent avoir un rôle décisif dans son processus de rétablissement.
Pour atteindre ce résultat, plusieurs modèles sont utilisés avec des principes, des valeurs et des critères différents : Approche biopsychosociale : traitement médicamenteux, psychothérapie, environnement apaisant. Respect de la personne et des autres acteurs participant à son rétablissement. Exigence de participation active de la personne et des membres de la famille à l’organisation des services. Exigence d’agir et de faire ce qu’il faut pour aller bien. Exigence de savoir bien communiquer. Savoir accepter le soutien d’autrui. Améliorer sa qualité de vie.
L’appropriation du pouvoir est un processus, non une pratique, permettant à la personne de retrouver son autonomie et d’avoir une plus grande maîtrise sur sa vie. D’après Paroles et parcours d’un pouvoir fou : Guide pour une réflexion et un dialogue sur l’appropriation du pouvoir individuel et collectif des personnes utilisatrices de services en santé mentale. 2004, c ’est : Avoir la possibilité d’exercer des choix libres et éclairés. Participer activement aux décisions qui ont un impact sur sa vie. Pouvoir actualiser son potentiel de croissance personnelle, professionnelle et sociale. Pouvoir connaître, comprendre, exercer et défendre ses droits. Avoir accès à des lieux et à des espaces facilitant la prise de parole des personnes concernées.
LE RÉTABLISSEMENT La personne peut agir dans: (PASM ) L’APPROPRIATION DU POUVOIR La personne peut: La reprise de pouvoir sur sa vieFaire des choix parmi plusieurs possibilités, de façon libre La détermination de ses besoins et de ses forces Renforcer son estime de soi Le développement de ses habilitésAcquérir des habilités Sa responsabilisationDévelopper une vision critique L’utilisation des ressources disponibles qu’elle juge pertinentes pour répondre à ses besoins Provoquer des changements dans sa propre vie et dans son environnement
Les responsabilités qu’une personne a par- rapport aux droits, sont liées au fait de vivre en société et donc à la citoyenneté : respecter la loi, voter aux élections, protéger l’environnement, s’informer, partager les valeurs civiques, etc., mais en aucun cas elles ne peuvent être utilisées pour restreindre l’exercice des droits.
En fait, c’est l’État qui a l’obligation et la responsabilité de respecter, protéger et instaurer les droits humains. Les personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé mentale assument donc leurs responsabilités en exigeant que leurs droits et libertés soient respectés et que des recours soient mis en place. C’est également leurs responsabilités de prendre leur place et de s’approprier leur vie.
Cadre de partenariat pour la mise en place des Rencontres régionales de personnes utilisatrices de services de santé mentale Le mandat est de travailler à soutenir la participation active des personnes utilisatrices de services de santé mentale du Québec à la planification et à l’organisation des services de leurs régions.
Dans la plupart des régions soutenues par l’AGIDD-SMQ, c’est le groupe régional de promotion et défense des droits en santé mentale qui aide les personnes vivant un problème de santé mentale à organiser les rencontres entre pairs en vue de leur participation aux lieux de concertation. Actuellement, 5 régions reçoivent un budget récurrent pour le Cadre de partenariat : Bas Saint-Laurent Saguenay/Lac Saint-Jean Estrie Laval Montérégie
La région de Lanaudière attend la confirmation de la récurrence du budget déjà octroyé. Le groupe de Chaudière-Appalaches recevait une subvention non récurrente depuis 2007 pour la tenue des rencontres régionales, il a appris en décembre 2015, que le CISSS ne renouvellerait pas cette enveloppe, car il «ne dispose d’aucun montant récurrent ou non récurrent» pour répondre à la demande.
L’AGIDD-SMQ a été invité à participer aux travaux du MSSS concernant l’élaboration du Guide en matière de participation des personnes utilisatrices de services. Également, il y a une personne qui représente le Cadre de partenariat à ces rencontres. Conditions incontournables à retrouver dans ce guide : Imputabilité du réseau de la santé Les établissements doivent s’entendre au préalable avec les personnes participantes sur leurs rôles et mandats. Les responsabilités doivent être partagées entre le réseau et les organismes supportant la participation.
Il doit y avoir deux postes réservés aux personnes. Les structures qui supportent la participation citoyenne doivent être financées de manière récurrente. Les personnes utilisatrices doivent être rétribuées pour leur participation. Une structure nationale doit être financée pour supporter les structures régionales existantes et les développer dans les régions où elles n’existent pas. La structure nationale serait responsable d’offrir de la formation aux représentants. Les groupes en défense des droits, qui sont formés majoritairement de personnes utilisatrices, ne doivent pas être exclus d’une table de concertation sous prétexte de la présence de personnes utilisatrices.
Le PASM , avec ses 40 mesures, ses plans d’action, ses guides, ses multiples concertations exigées est un véritable colosse aux pieds d’argile! Il est fragilisé par ses incohérences, ses manques, mais aussi parce qu’il s’inscrit dans un contexte d’austérité post Loi 10 où l’efficience et l’efficacité seront maîtres! DEMEURONS VIGILANTS