Université d’Automne AFEF octobre 2014 Ecrire dans toutes les disciplines: ruptures et révolutions, nécessaires

Socle commun : chiche! Quelle contribution peut apporter l’écriture?

Socle commun : les langages fondamentaux Le domaine des langages fondamentaux est, par définition, le plus transversal de tous. L'élève y acquiert des savoirs et compétences sollicités comme outils de communication, de travail et de pensée. Ces outils sont utilisés dans tous les champs du savoir et dans la plupart des activités humaines. L'élève doit être capable de lire, comprendre et exploiter des textes, des documents divers, des images et des sons, des énoncés scientifiques, des données numériques, des tableaux et des graphiques. Il doit savoir écouter les autres, parler et communiquer en s'adaptant à des situations de communication variées. Pour cela, il doit maîtriser des codes, des règles, des systèmes de signes et de représentation et développer ses facultés de symbolisation et de distanciation. Cette maîtrise le rend capable d'apprendre, de réaliser des tâches et de résoudre des problèmes. La notion de « langages fondamentaux » recouvre donc des acceptions diverses selon les domaines où elle s'applique, mais leur maîtrise progressive relève bien de l'indispensable pour accéder à d'autres savoirs et à une culture équilibrée.

Socle commun de « connaissances, de compétences et de culture » : citations, enjeux « L’apprentissage des langages est étroitement dépendant des pratiques dans lesquelles ils sont engagés » « Les élèves mobilisent différents langages pour décrire, modéliser, organiser des données, les interpréter, pour argumenter, raisonner prouver, communiquer à l’oral comme à l’écrit » « De nouveaux médias créent de nouveaux usages qui obéissent à des codes spécifiques et requièrent de nouvelles habiletés de la part des utilisateurs. Les élèves ne peuvent se contenter d'un usage spontané de ces nouveaux médias

1. L’écriture au cœur de la transformation des pratiques Le socle commun met la barre très haut Sa mise en œuvre demande une révolution importante de la « forme scolaire »( le modèle magistral est désuet ) L’écriture doit y jouer un rôle central Les changements de postures et G. Prof des enseignants doivent permettre des changements dans les postures d’apprentissage des élèves L’écriture une activité sociologiquement, scolairement, très discriminante : stop!

Texte de Marie Les élèves de CM1 sont allés visiter une ferme qui se situe à Montcravel. Les propriétaires de cette ferme s’appellent M et Mme Levieil qui nous ont présenté la ferme et les animaux de cette ferme. La ferme de Montcravel est assez petite, il y avait des vaches, un chat, un chien, des chèvres que l’on a essayé de traire, des chevreaux et même des petits poussins que nous avons pris dans nos mains. Les poussins mangent des graines, les vaches mangent des betteraves et du soja, les chèvres mangent des vitamines et du foin. Nous avons aussi mangé du fromage. Pour faire du fromage il faut du lait et de la présure ensuite il faut laisser reposer quatre jours. La ferme était très chouette et les animaux aussi.

La visite à la ferme, vue par Elodie La ferme se trouve à Montcravel. La ferme est à la fois petite et grande. Nous avons pris des petits poussins. Nous avons mangé du fromage de chèvre. Nous avons vu les caprins : les chèvres et les vaches : les bovins J’ai vraiment aimé ce petit voyage c’était très amusant à voir « et très bon ».

2. L’écriture : une tâche plus complexe qu’il n’y paraît Une activité qui « rassemble » le sujet : Ses émotions, impressions, savoirs, lectures, discours entendus Qui nécessite mise en ordre, hiérarchisation, prise de conscience, de distance, Qui est une manière d’être au monde, à l’école, de s’y situer, de s’y développer au plan identitaire Une résolution de problèmes multiples Une activité singulière mais qui a besoin du collectif pour se développer

Des compétences? Des savoirs? De la culture? Des performances ? Des malentendus? Ou des gestes professionnels et gestes d’étude à ajuster? Elodie et Marie?

Sujet écrivant Normes linguistiques textuelles, génériques Construire la référence: : de quoi le texte parle Identité Affects Le (s) destinataire(s) Les contextes Savoirs et rapports à Images de soi Représentations Imaginaire Connaissances Expérience-Culture Ecrire : une résolution de problèmes complexes D.Bucheton

Vers des ruptures radicales Côté élèves L’écriture au service de la réflexivité, l’autonomie, du travail collaboratif, de la créativité, de la singularité -Rompre avec des habitus scolaires installés -Ouverture des postures d’écriture ( première, scolaire réflexive, ludique, créative,etc ) des gestes d’étude d’écriture (notamment en lien avec le numérique ) - Faire de l’écriture un outil ordinaire et permanent du travail de la pensée, de la conscience linguistique et disciplinaire Côté enseignant : un regard nouveau -sur les normes et variations langagières propres aux disciplines (lexique, énonciation, discours, etc -Les représentations du processus d’écriture réécriture -Sur le rôle de l’écriture comme vecteur d’apprentissage et de développement -Sur l’évaluation des écrits des élèves Vers une posture d’accompagnement dominante

3.Brouillons ou écrits intermédiaires : quel statut? Un écrit de travail Entre un premier écrit et le suivant Entre un élève et les autres Entre un oral, une lecture et un nouvel écrit Entre une expérience et sa mise à distance Entre des genres premiers et des genres seconds Réécrire ce n’est pas corriger, ni améliorer son texte, c’est penser à nouveau

Écrits intermédiaires : quelques conditions et principes Maxime de quantité Le rôle du temps Le rôle des échanges Le rôle de la culture Le rôle des nouvelles technologies Des gestes : variation et consignes ajustées professionnels spécifiques d’accompagnement Des gestes prof, didactiques, spécifiques d’enseignement en contexte et hors contexte

4. L’identification de points névralgiques, langagiers, dans les disciplines Les lexiques ( conceptualisation, usage, orthographe ) Les formes énonciatives ( de l’effacement à la polyphonie) La temporalité La modalisation Les formes discursives et leur enchâssement Les formes textuelles attendues Travaillés en contexte et hors contexte Comparaison, prise de conscience des variations = Vers une conscience disciplinaire et langagière (voir les travaux dans les différents ateliers)

5. Une question d’invention professionnelle, partagée, interrogée, valorisée, diffusée Des conditions Une culture commune sur les langages et l’écriture (formation) Un projet éducatif et des valeurs, partagés Un travail collaboratif à l’intérieur des établissements Pour la mise au point de gestes et dispositifs professionnels et didactique spécifiques Des outils d’évaluation des écrits des élèves renouvelés et partagés. (Ils existent). Des dispositifs de « recherche-action-formation- valorisation » produisant des ressources pour la classe

Conclusions Le rôle que se donne cette U A de l’AFEF : -Des rencontres, des débats, des apports -La mise en place d’espaces collaboratifs autour d’axes définis (voir le manifeste) -Un engagement au service de la démocratisation et l’élévation des compétences de tous les élèves en matière de, langue langage et culture et ici plus particulièrement d’écriture - Un rôle de médiation, proposition entre les différents protagonistes

D. Bucheton, Jean Charles Chabanne, (dir) : Ecrire en ZEP; un autre regard sur les écrits des élèves, Delagrave, CRDP Versailles Jean Charles Chabanne, D. Bucheton, (dir) : Parler et écrire pour penser, apprendre et se construire. L’oral et l’écrit réflexifs. PUF D. Bucheton (dir) (avril 2009): L’agir enseignant : une question d’ajustement (octares) D. Bucheton, Yves Soulé Oct 2009): L’atelier dirigé en CP : une solution pour gérer l’hétérogénéité ( Delagrave ) D. Bucheton, Danièle Alexandre, M. jurado (2014) Refonder l’enseignement de l’écriture (Retz)