par Alexis GOVCIYAN Directeur de l’Institut Supérieur des Métiers Présentation synthétique de l’étude LES ENTREPRENEURS-ARTISANS : Evolution des profils et caractéristiques - FFCGA - A SSISES DE LA COOPÉRATION ARTISANALE - M ERCREDI 27 MAI 2009
Les nouvelles entreprises artisanales sur le champ de la création/reprise d’entreprises* Analyse des données SINE 2002 –(source : APCE) Les dirigeants de l’artisanat ont un niveau de diplôme moins élevé que l’ensemble des créateurs/repreneurs (plus de 70% ont au plus un niveau CAP-BEP), mais ils sont plus expérimentés dans leur secteur d’activité lors de leur installation. Un secteur masculin : 82% des créateurs et 68% des repreneurs sont des hommes (contre 70% et 62%), mais de grosses disparités sont relevées selon les activités. Un secteur où fonctionne l’ascenseur social (76% des créateurs et 67% des repreneurs étaient auparavant ouvriers ou employés) et un secteur de repositionnement social, notamment pour les créateurs de nationalité étrangère. Importance du conjoint dans la préparation et la co-direction de l’entreprise (50% dans les cas de création et 59% dans les cas de reprise) La proportion d’entreprises employeuses est plus élevée parmi les entreprises artisanales (créations pures : 25% contre 17% ; reprises : 54% contre 46%). Les créations-reprises d’entreprises artisanales sont davantage financées par le circuit bancaire. -2-2
Des dirigeants « techniciens » et expérimentés -3-3 ArtisanatBâtimentAlimentaireCoiffure % de diplômés CAP-BEP55%Entre 55 et 65%90% (CAP ou BP) % de diplômés de l’enseignement supérieur 15% (21% des repreneurs) Entre 12% et 20%7% (14% dans les salons franchisés) Age moyen à l’installation39 ans 34 ans Part des plus de 50 ans13%9%6% % des dirigeants ayant une expérience préalable dans l’activité 92%98%85% Durée moyenne de l’expérience11 ans 14 ans L’installation se fait à tout âge (de 20 ans à plus de 50 ans). L’âge moyen tend à augmenter (dans les années 80, l’installation se faisait plutôt entre 30 et 35 ans). L’expérience professionnelle moyenne dans l’activité est de 11 à 14 ans (mais 10% des dirigeants n’ont aucune expérience). Pour la majorité d’entre eux, le niveau de diplôme le plus élevé est le CAP/BEP. 15% ont un diplôme d’enseignement supérieur.
Une diversification des parcours professionnels -4-4 Le projet d’entreprise n’est pas toujours une vocation : la formation initiale ne constitue pas le point de départ principal de l’installation. Le projet d’entreprise n’est pas toujours vécu comme un projet de vie et un aboutissement professionnel : il peut s’inscrire comme une étape, avec par exemple un retour au salariat Un dirigeant sur 10 envisage une durée de vie limitée pour son entreprise (SINE) BTP : seuls 46% des nouveaux dirigeants du BTP pensent garder leur entreprise jusqu’à la retraite ; 21% n’y ont pas réfléchi ; 16% pensent revendre ; 17% maintiendront « tant que le marché sera favorable ». Des dirigeants viennent d’un autre horizon professionnel : Installation de dirigeants de nationalité européenne ou étrangère : 15% Expérience acquise dans l’industrie, les grandes surfaces commerciales…: 30 à 40% (sine) Reconversion professionnelle précédée d’une formation technique : 10% Entrée directe dans une fonction de dirigeant manager (ex : dans les salons de coiffure franchisés, dans le BTP) Investisseurs
Une diversification des modes d’entrée dans la fonction de dirigeant -5-5 Créateurs d’opportunité Créateurs de nécessité Environ 10% des dirigeants sont « contraints » à l’installation évoquant « ne pas avoir d’autre solution d’emploi » (BTP : 12%, alimentaire : 11%, coiffure : 6% (11% en coiffure hors salon). Tous les anciens demandeurs d’emploi (environ 40%) ne vivent donc pas l’installation comme une contrainte : le chômage devient pour certains une opportunité pour réaliser un rêve et s’installer ; parfois, il ne s’agit que d’un détour pour pouvoir bénéficier des aides (ACCRE). Dirigeants débutants Dirigeants confirmés 30% des dirigeants avaient déjà créé ou repris une entreprise auparavant (SINE). : Cas 1 : dirigeants ayant autrefois créé une entreprise, avant d’abandonner le projet. Cas 2 : dirigeants ayant vendu leur affaire précédente pour une plus importante, ou pour améliorer leur qualité de vie Cas 3 : dirigeants à la tête de plusieurs entreprises Créateurs de « souche artisanale » Nouveaux entrants Selon les secteurs, la proportion de nouveaux entrants va de 20% à 50%
Stratégies de développement Entrepreneur s managers (20 à 30%) Artisans satellites (précaires) (5 à 10% dans le BTP) Entrepreneur s traditionnels (30 à 50%) Entrepreneur s solos (20 à 30%) -6-6 Différentes visions de développement sont perceptibles au sein des jeunes entreprises : Ambition Travailler seul, en complète indépendance Les entrepreneur solos souhaitent travailler seul, sans salarié ; les éventuels développement se feront donc avec cette contrainte, souvent dans le cadre de dynamiques de réseaux. Ambition : croissance de l’entreprise Les entrepreneurs managers visent un développement ambitieux, en taille et en volume d’activité, que ce soit en créant de nouveaux établissement, en faisant appel à des sous-traitants.. Ambition : Maîtrise de l’entreprise Les entrepreneurs traditionnels restent les plus nombreux : leur objectif est de limiter le développement à une taille leur permettant de contrôler l’ensemble de l’activité. Ambition : travailler Les satellites sont totalement dépendants d’une poignée de clients : ils n’ont pas de stratégie autonome.
Valeurs du dirigeant -7-7 Le métier et les compétences techniques associées restent centrales dans le système entrepreneurial artisanal, qui maintient certaines caractéristiques : modes de transmission et d’acquisition des compétences, importance des conjoints… Chaque secteur, ainsi que les exigences propres à chaque métier semblent assurer un filtre de sélection et de formation des types de dirigeants : cf. coiffure : il y a peu de nouveaux entrants dans ce secteur qui a pourtant connu une évolution considérable ces 20 dernières années. Le développement de nouveaux segments de marchés a permis de faire fléchir les barrières à l’entrée existantes en matière de qualification préalable et économique : chaque type d’activité correspond à un « profil type » de dirigeants et à un format d’entreprise. Conclusion : diversité des profils d’entrepreneurs et des formats d’entreprises artisanales
Valeurs du dirigeant -8-8 Différentes sources d’évolution transforment pourtant lentement le secteur : o L’élévation du niveau général de formation o L’arrivée de nouveaux entrants –externes au système artisanal de valeur et de transmission des compétences (apprentissage, expérience professionnelle) o L’évolution -générationnelle- des valeurs (temps, argent, loisir, plaisir). Les valeurs traditionnelles « l’important est de faire du bon travail, quel que soit le temps passé » sont en opposition avec le besoin de « conciliation de la vie familiale et professionnelle », difficile en raison des rythmes de travail. Les entrepreneurs-solos sont une réponse à ce besoin de maîtriser ses heures de travail (ex des coiffeurs à domicile) et de qualité de vie. On constate également que cette nouvelle génération d’entrepreneurs est plus sensible aux questions environnementales (dans l’alimentaire par exemple). Ces mutations affectent plus rapidement l’artisanat urbain. Conclusion : diversité des profils d’entrepreneurs et des formats d’entreprises artisanales
Valeurs du dirigeant -9-9 L’installation entraîne des prises de risque importantes. Les premières années sont difficiles financièrement pour la moitié des jeunes entreprises. Diversité des itinéraires de développement des entreprises artisanales, les déterminants étant multiples : activité, culture du métier parcours et expérience préalable du dirigeant, valeurs, ambition, choix opérés environnement, aléas Pas de modèle inférieur ou supérieur : chaque ambition et format d’entreprise entraîne des besoins de compétences, des modes d’organisation et des solutions spécifiques. Difficulté de développer les compétences des dirigeants en matière de gestion/conduite d’entreprise. Merci de votre attention. Conclusion : diversité des profils d’entrepreneurs et des formats d’entreprises artisanales