Cadre macro-économique pour le plein emploi et des emplois décents, productifs et librement choisis Formation des syndicats sur le Pacte mondial pour l'emploi – Turin, novembre 2010
Pacte mondial pour l'emploi Accélération de la création d'emplois, relance de l'emploi et soutien aux entreprises : “Pour limiter le risque de chômage à long terme et d'emplois informels difficiles officialiser, nous devons soutenir la création d'emplois et aider les gens à trouver du travail. Pour y parvenir, nous décidons de placer l'objectif d'un plein emploi productif et du travail décent au centre des réponses à la crise. Ces réponses peuvent inclure : (1) favoriser une demande effective et aider à maintenir le niveau des salaires, notamment via des solutions de stimulation macro-économique »
Stratégies macro-économiques À quoi servent-elles ? – Politique fiscale Taxes et dépenses gouvernementales Transferts et subventions – Politique monétaire Choix des taux d'intérêt (court terme) – Politique des taux de change Étroitement liée à la politique monétaire
Stratégies macro-économiques Ce sont, de loin, les leviers les plus importants pour promouvoir la croissance de l'emploi. Elles sont donc essentielles dans un pacte national pour l'emploi pour promouvoir la croissance de l'emploi Depuis le début des années 1980, l'orthodoxie des politiques économiques met l'accent sur une perspective qui préserve la croissance et remplace l'objectif du plein emploi par celui du maintien d'une inflation faible Il s'agit d'un domaine important, si pas le plus important, pour les travailleurs au cours des prochaines années
Stratégies macro-économiques La convention C122 de l'OIT sur la politique de l'emploi associée aux sujets macro- économique (ainsi qu'une recommandation) : – Demande un « ciblage » de l'emploi comme principal objectif de la politique économique – Demande l'utilisation de politiques fiscales et monétaires pour atteindre ces objectifs – Conformément à la pensée keynésienne de l'époque (1964)
« Macro-économie » orthodoxe Tire son origine d'une théorie néoclassique en vogue avant la grande dépression des années 1930 Basée sur la « foi » en l'autorégulation des marchés : – Les marchés parviennent, de part leur propre manière de fonctionner, aux résultats économiques les plus efficients. L'intervention des politiques gouvernementales ou des syndicats dans leur fonctionnement ne peut déboucher (par définition) que sur des résultats moins bons
« Macro-économie » orthodoxe – Le concept d'« efficience du marché » n'a que peu de conséquences pour la politique économique : La politique fiscale est inefficace car le public anticipe ses effets La politique monétaire est neutre pour l'économie « réelle » La dette gouvernementale engendre uniquement la fuite des investissements étrangers Le chômage est dû aux « rigidités » du fonctionnement du marché du travail (p.ex. réglementations relatives aux salaires minimum, programmes d'assurance chômage, intervention des syndicats, etc.)
« Macro-économie » orthodoxe Quels sont donc les objectifs de la politique économique ? – Offrir un environnement stable aux agents économiques Inflation faible et stable – Mettre l'accent sur des politiques « structurelles » pour rendre l'économie plus « efficiente » pour qu'elle soit en mesure de s'adapter aux marchés Déréguler les marchés, notamment les marchés financiers Promouvoir le libre échange pour favoriser la concurrence par le biais d'une croissance tournée vers l'exportation Déréguler le marché du travail Maintenir des impôts bas pour encourager le travail Maintenir la dette public à un niveau bas pour ne pas concurrencer les investissements privés et ne pas déstabiliser le cadre macro-économique
« Macro-économie » orthodoxe L'importance d'une école de pensée dans les cercles académiques a influencé l'ensemble du « conseil » néolibéral politique du FMI, de la Banque mondiale et de l'OCDE ces 30 dernières années : – les politiques d'ajustement structurel du FMI – Les études de l'OCDE sur l'emploi – L'orthodoxie de la politique monétaire (FMI, Federal Reserve, BCE) – Libéralisation commerciale de l'OMC
« Macro-économie » orthodoxe Dans l'ensemble, elle est conforme aux objectifs de l'OIT de promotion de meilleures normes et conditions de travail : tout ce que l'OIT promeut est en effet un obstacle au bon fonctionnement des marchés du travail et aux performances économiques. Seuls les pays qui souhaitent favoriser l'équité un peu plus que la création d'emploi peuvent se le permettre C'est le point de vue des employeurs lorsqu'ils pensent aux politiques macro-économiques. Ils mettent donc l'accent sur la création de bonnes conditions pour la création d'emplois C'est également la raison pour laquelle l'OIT ne peut pas travailler de manière « cohérente » avec l'économie orthodoxe et doit travailler au développement d'un paradigme économique alternatif
Une partie de la politique néolibérale Dans les économies développées – L'orthodoxie s'est largement imposée par le biais de politiques monétaires restrictives (Fed, BCE) – « Le gouvernement Thatcher n'a jamais cru que le [monétarisme] était la bonne façon de réduire l'inflation. Il considérait cependant que c'était une bonne manière d'augmenter le chômage. Et l'augmentation du chômage était une façon très tentante de réduire la force des classes ouvrières….. Une crise du capitalisme (en termes marxistes) a été orchestrée et a recréé l'armée de réserve des travailleurs, ce qui a permis aux capitalistes de faire des profits importants depuis lors ». » Sir Alan Budd, conseiller économique en chef de Mme Thatcher – Une croissance plus lente a engendré des séquences continues de problèmes fiscaux qui ont entrainé des coupes dans les programmes visant à favoriser le bien- être conformes à l'agenda de dérégulation du marché du travail
Une partie de l'agenda néolibéral Dans les pays en voie de développement – Crise de la dette dans les années 1980 induite en partie par le ralentissement, la chute des prix des matières premières et des taux d'intérêt élevés dans le Nord – Traitement du FMI et de la Banque mondiale Les pays en déficit doivent entreprendre des mesures d'austérité fiscale Augmentation des taux d'intérêt (pour attirer les capitaux étrangers) Libéralisation commerciale et financière Adoption d'une stratégie économique tournée vers l'exportation au lieu de politiques de substitution aux importations
Résultats des politiques néolibérales L'accent, qui était placé sur une inflation faible par le biais d'une politique monétaire stricte, a ensuite été placé sur des taux de croissance plus bas et des taux de chômage et de sous-emploi plus élevés Avec une libéralisation commerciale et financière plus importante, ces politiques respectives ont encouragé la déflation domestique et une croissance par le biais des exportations Tendance déflationniste dans le monde entier
CROISSANCE PLUS LENTE Croissance du PIB per capita – 2,7% ( ) à 1,5% ( ) De 1980 à 1998, une majorité des pays du monde (56%) ont observé une croissance du PIB inférieure à la croissance de la population
Croissance plus lente…
Plus d'instabilité financière
Depuis 1973, le monde a connu deux fois plus de crises financières qu'entre Les crises financières depuis 1973 sont en général plus graves car elles impliquent une combinaison de crises bancaires, de dettes souveraines et monétaires Une crise classique dure 2 à 3 ans et engendre une chute du PIB de 5 à 10% -- une combinaison à un impact plus important 85% des faillites dans les pays en voie de développement sont associées à des crises monétaires (FMI) Cela engendre une volatilité de la production deux fois plus importantes dans les pays en voie de développement que dans les pays développés
Source : Milanovic
Déclin de la part des salaires Source : Hein
Une tendance négative à long terme Source : Hein
Une tendance négative à long terme Source : Hein
Il s'agit de la distribution et non de la structure Source : OIT
Augmentation des revenus les plus élevés Source : Hein
Au nom des parties prenantes mais pour les dirigeants Source : Hein
Niveau des bas salaires Source : OIT
Récentes évolutions des salaires dans le monde
Ces chiffres sont largement influencés par les statistiques officielles des salaires de Chine. Les chiffres officiels de la Chine pour la croissance des salaires (ajusté en fonction de l'indice des prix à la consommation (IPC) du FMI) sont de 13,1 pourcents en 2007, de 10,4 pourcents en 2008 et de 12,8 pourcents en Il convient toutefois de noter que les statistiques officielles relatives à la croissance des salaires publiées dans l'Annuaire statistique de la Chine font uniquement référence aux « unités urbaines » qui, en pratique, couvrent des entreprises d'État, des unités collectives et d'autres types de sociétés associées à l'État. Une étude pilote initiale de toutes les entreprises menées par le Bureau national des statistiques chinois (NBS) montrent que le salaire annuel dans le secteur privé a augmenté de seulement 6,6 pourcents en 2009, ce qui peut expliquer la différence entre la perception générale de la situation et les chiffres officiels et ce qui suggère que nos estimations globales peuvent être trop optimistes. Si l'on exclut la Chine de l'analyse, on constate des taux de croissance des salaires mondiaux bien inférieurs de 2,2 pourcents en 2007, 0,8 pourcents en 2008 et 0,7 pourcents en 2009
Évolutions des salaires
Part des salaires et échanges
Où va l'argent ? – Le cas américain Source : Foster/Magdoff
Où est allé l'argent ? – Le cas allemand
Plus de bénéfices sans augmenter les investissements !
Crise de 2008 Résultats directs des dispositions politiques : – Marchés financiers déréglementés engagés dans la spéculation plutôt que dans un investissement productif – La déflation des salaires dans le monde a entrainé une demande effective faible – Dans l'ensemble, la consommation s'est maintenue aux États-Unis, notamment par le biais de l'endettement des consommateurs et du déficit commercial – Les pays excédentaires (Chine et Japon notamment) ont recyclé leur dollars américains en bons du trésor américain, ce qui a maintenu les taux d'intérêt bas
Maintenir des salaires élevés par le biais d'une bulle économique au lieu d'un revenu salarial Source : Hein
Explosion des déséquilibres Source : Hein
Normes de l'OIT Négociations collectives 87, 98 Salaire minimum au niveau mondial 131 Base sociale mondiale Temps de travail 1 Marchés publics 94 Relation avec l'emploi R.198 Politique économique basée sur l'emploi 122
L'importance des négociations collectives
L'incidence moyenne des bas salaires par densité des syndicats dans 33 pays, 2009 ou l'année suivante Source : OIT
La pertinence des salaires minimum Impact sur les salaires : – défini par le plancher global des salaires – compression de la structures des salaires – impact important sur l'évolution globale des salaires – est le point de référence le plus important dans les pays en voie de développement (notamment le secteur informel) Fonction économique : – stabiliser ou augmenter la demande privée – soutenir la fonction des salaires en tant que frein nominal – pour le niveau des prix
Niveaux minimum des salaires
Crise et salaires minimum
Salaires minimum pendant la crise Conclusion : Les grandes différences dans les politiques de salaires minimum montrent qu'il existe des alternatives ! Pas de diminution des niveaux de salaires minimum nominaux Réductions du niveau réel des salaires nominaux en raison du gel des salaires nominaux ou de légères augmentations de ceux-ci Niveau de salaires minimum très bas dans de nombreux pays Certains pays suivent une stratégie d'augmentation plus importante des salaires minimum
Propositions pour une politique internationale pour les salaires Approche panier : – Minimum vital en fonction d'un certain mode de vie minimal Initiative asiatique pour un plancher des salaires Approche distributive : – Harmonisation des niveaux – de salaires minimum relatifs c-à-dire 60% du salaire moyen Parlement européen
Crise de 2008 Défis d'aujourd'hui : – Dans les pays en voie de développement, éviter la déflation et remettre l'économie sur le chemin d'une croissance durable – Toutefois, la politique actuelle de la Federal Reserve pourrait déclencher une nouvelle crise financière par le biais d'opérations spéculatives sur écart de rendement – Toutefois, la croissance engendrée par l'exportation n'est pas possible pour tout le monde ! Et personne ne peut remplacer le marché américain des importations pour l'instant
Marché du travail Dérégulation Échanges Mobilité des capitaux Petit gouvernement Délocalisation des investissements Taxes basses
Normes de l'OIT Négociations collectives 87, 98 Salaire minimum au niveau mondial 131 Base sociale mondiale Temps de travail1 Marchés publics 94 Relation avec l'emploiR.198 Politique économique basée sur l'emploi 122
Sortir de la crise Nécessité d'un rééquilibrage mondial (dans tous les pays) et les pays excédentaires doivent notamment stimuler la demande domestique : 1.Développer la capacité fiscale, notamment par le biais d'une taxation progressive, et développer la sécurité sociale 2.La croissance des revenus du travail est essentielle 1.Nécessité d'un politique des salaires qui remet les travailleurs et les employeurs autour de la table 2.Nécessité d'une politique des salaires qui associe les salaires à la productivité 3.Nécessité d'une politique des salaires minimum
SORTIR DE LA CRISE Au niveau multilatéral : – L'accent doit être mis sur un mécanisme permettant de gérer les taux de change conformément aux flux d'échanges et à l'évolution de l'inflation – Un mécanisme qui ne mettra pas toute la pression de la correction sur les pays déficitaires par le biais de l'austérité mais qui partagera la charge avec les pays excédentaires – Réduction des flux financiers extérieurs qui sont, par nature, plus spéculatifs que productifs
Pacte national pour l'emploi Ciblage de l'emploi (C-122) – Quelle doit être la croissance de l'emploi pour absorber les nouveaux entrants et réduire le chômage/sous-emploi – Quel taux de croissance est nécessaire pour atteindre ce taux de croissance de l'emploi Quels leviers macro-économiques sont disponibles pour les gouvernements nationaux ? Que peut-on raisonnablement attendre d'une politique fiscale proactive ? – Certains transferts et dépenses ont un effet « multiplicateur » important, notamment les transferts vers les familles à faibles revenus et les dépenses d'infrastructure – Taxation des hauts salaires et dépense des revenus Des politiques sectorielles et industrielles sont également nécessaires pour améliorer la productivité
Sortir de la crise
Normes de l'OIT Négociations collectives 87, 98 Salaire minimum au niveau mondial 131 Base sociale mondiale Temps de travail 1 Marchés publics 94 Relation avec l'emploi R.198 Politique économique basée sur l'emploi 122
L'importance des négociations collectives
L'incidence moyenne des bas salaires par densité des syndicats dans 33 pays, 2009 ou l'année suivante Source : OIT
La pertinence des salaires minimum Impact sur les salaires : – défini par le plancher global des salaires – compression de la structures des salaires – impact important sur l'évolution globale des salaires – est le point de référence le plus important dans les pays en voie de développement (notamment le secteur informel) Fonction économique : – stabiliser ou augmenter la demande privée – soutenir la fonction des salaires en tant que frein nominal – pour le niveau des prix
Niveaux minimum des salaires
Crise et salaires minimum
Salaires minimum pendant la crise Conclusion : Les grandes différences dans les politiques de salaires minimum montrent qu'il existe des alternatives ! Pas de diminution des niveaux de salaires minimum nominaux Réductions du niveau réel des salaires nominaux en raison du gel des salaires nominaux ou de légères augmentations de ceux-ci Niveau de salaires minimum très bas dans de nombreux pays Certains pays suivent une stratégie d'augmentation plus importante des salaires minimum
Propositions pour une politique internationale pour les salaires Approche panier : – Minimum vital en fonction d'un certain mode de vie minimal Initiative asiatique pour un plancher des salaires Approche distributive : – Harmonisation des niveaux – de salaires minimum relatifs c-à-dire 60% du salaire moyen Parlement européen