’Segun AFOLABI Université Laval Québec
Introduction Bref aperçu du Nigéria A-t-on besoin de la traduction au Nigéria? Quelle traduction est présentement enseignée au Nigéria et comment? Quelle traduction pour le Nigéria du 21 e siècle? Comment optimiser l’enseignement de la traduction au Nigéria? Conclusion
Contexte de l’étude Objectif
(Source : Statistiques-mondiales.com, 2016)
Population (2015): plus de 180 millions Population (1950): Prévision de population (2050): plus de 282 millions Population de moins de 15 ans (2014): 43, 2% Population de plus de 64 ans (2015): 3,11% Espérance de vie (2015): 53, 02 ans Age médian (2015): 18, 2 ans Pays le plus peuplé d’Afrique et le 7 e du monde (Source : Statistiques-mondiales.com consulté le 16 février 2016)
1ère langue officielle: anglais 2 e langue officielle (?***) : français Langues nationales: haoussa, igbo et yorouba Langues locales: plus de 500
« For smooth interaction with our neighbours, it is desirable for every Nigerian to speak French. Accordingly, French shall be the second official language in Nigeria and it shall be compulsory in primary and junior secondary schools, but Non-Vocational Elective at the Senior Secondary school. » (Source: National Policy on Education, Federal Republic of Nigeria, 4th Edition, NERDC, 2004, Section 1(10 b) cité par Akinpelu, 2015) « SOMETIMES I wonder if Nigerians are aware that the English language is not the only official language of our country Nigeria. I wonder how many citizens of the densely populated country are aware of the fact that in 1996, the late General Sani Abacha declared French as Nigeria’s second official language. » (Omonigho, 2016) (Source: official-language/)
Ressources naturelles et minérales énormes 2 e producteur mondial du pétrole Présence des sociétés multinationales : Total, Exonmobil, Shell, Peugeot, Air-France, KLM, MTN… Activités de tourisme et d’h ô tellerie très poussées et rentables
Siège de la Commission de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CÉDÉAO) Présence des Ambassades et des Hautes Commissions dans plusieurs pays du monde Membre actif de plusieurs organisations régionales et internationales: l’Union africaine, le Commonwealth, l’ONU, etc. Sur le point de devenir membre de la Francophonie
Trois niveaux du système d’éducation: 1. Primaire : 6 ans 2. Secondaire : 6 ans (divisés en 2 parties Junior Secondary School-JSS et Senior Secondary School-SSS) 3. Tertiaire (collège d’éducation, polytechnique, université): entre 4 et 7 ans, selon l’établissement et de la filière *Il y a présentement 121 universités au Nigéria
Raisons économiques: faciliter l’entente au niveau du marché international et faire croître l’économie du Nigéria. Beaucoup de sociétés d’origine nigériane se dirigent vers les pays francophones voisins. Par exemple, les institutions financières et les compagnies de télécommunications, la Nollywood aussi. Raisons politiques : faciliter les coopérations bilatérales et internationales entre le Nigéria et les autres pays de la sous-région et du monde Raisons socioculturelles : promouvoir l’entente même à l’intérieur du pays avec 3 langues nationales et 2 langues officielles
Il y a deux types de traduction qui sont actuellement enseignés dans les universités nigérianes notamment dans les départements de français ou des langues européennes modernes : 1. Traduction pédagogique ou académique (très répandue) Objectif : acquérir une langue étrangère (Delisle 2005:19) Contexte : 3 e et 4 e années de la licence (B.A) en français Contenu: thème et version. D’un total de 132 crédits que doit compléter un étudiant avant l’obtention de la licence ès lettres (BA), seuls 8 crédits sont alloués aux 4 cours de traduction durant toute une période de 4 ans. Ceci démontre une formation largement insuffisante pour devenir traducteur (Simpson 2007 : 257) (voir aussi le programme recommandé par la Commission Nationale des Universités « NUC » dans Approved Minimum Academic Standards in Arts for all Nigerian Universities, 1989, pp )
2. Traduction pragmatique ou professionnelle (peu répandue) Objectif : s’orienter vers l’exercice du métier de traducteur Contexte : niveau post-licence ou master Contenu : vague et varié selon les établissements, manque certaines compétences requises du traducteur professionnel. Par ex., pas de cours spécifiques qui préparent les futurs traducteurs à affronter les marchés (déontologie, la gestion des contrats, les TIC, etc.) La plupart des enseignants eux-mêmes ne sont pas formés comme traducteurs professionnels (Simpson 2007: 258, Afolabi 2014: 12) (voir les programmes du Village Français du Nigéria, University of Lagos et Lagos State University choisis comme études de cas)
Les deux types sont nécessaires Cependant, étant donné que la traduction universitaire ou académique ne sert pas à des fins utilitaires ou pragmatiques, l’accent devrait être mis plus sur la TP En plus, les besoins du marché actuel de la traduction pragmatique sont énormes
Former les formateurs de traducteurs professionnels Mettre en place de nouveaux programmes de BA et/ou MA en traduction Réviser le curriculum des programmes existants pour refléter les réalités de la société contemporaine et répondre aux besoins du marché Institutionnaliser la formation en traduction professionnelle à l’appui d’une bonne volonté politique
Il ressort bel et bien de tout ce qui précède que : Le Nigéria, communément appelé le géant de l’Afrique a intérêt à encourager voire s’investir dans l’enseignement de la traduction dans ses universités, notamment la traduction professionnelle (Amosu 2010 : 77) Les programmes d’enseignement de la traduction présentement en vigueur dans le pays ne favorisent pas la formation optimale en traduction professionnelle Pour remédier à ce manquement, il faut une volonté rigoureuse et soutenue de la part des décideurs académiques et politiques