+ Enseignement Moral et Civique Tananarive février 2016
+ Enseignement ? Enseignement et non… éducation : l’éducation morale déborde le cadre scolaire (elle commence dans la famille) ; elle appartient au domaine des mœurs. Enseigner, c’est transmettre des contenus, cela repose donc sur des savoirs et des compétences à acquérir (parallélisme avec les autres enseignements) ; un enseignement peut être évalué du point du vue du contenu ; il a un horaire dédié Enseignement et non…instruction, qui apparaîtrait certainement de l’ordre de l’injonction (dimension verticale descendante) ; l’enseignement suppose une certaine neutralité Un enseignement indissociable des autres enseignements Un enseignement continu depuis le cycle 2 jusque la terminale (cohérence disciplinaire)
+ Moral ? Grande nouveauté car s’il y avait bien une « instruction civique et morale » dans le premier degré, la morale n’était pas convoquée aussi explicitement dans le second degré et ce jusqu’à la terminale. Moral signifie enseignement de valeurs et de principes Le texte précise qu’il n’y a ni dogmes, ni modèles de comportements à imposer. L’enseignement doit favoriser l’esprit critique. La morale est une « morale civique » liée aux principes et valeurs de la citoyenneté.
+ Civique Le terme est commun dans les textes à tous les niveaux depuis plus d’un siècle (dès les lois Jules Ferry, avec une interruption de 1969 à 1985 en primaire, présence forte de l’éducation civique en 1996 au collège et de l’ECJS au lycée en 2000). L’éducation civique est associée dans les années 1990 à l’éducation à la citoyenneté.
+ Moral et civique ? En fait le « et » est central : l’enseignement moral est un enseignement de morale civique, car il est à la fois moral et civique. « Morale civique » car l’enjeu est celui du « vivre ensemble » tel qu’il s’exprime dans les principes et les valeurs de la citoyenneté républicaine et démocratique ; il s’agit bien de penser les conditions d’un espace public commun. Cet enseignement n’a rien à dire de ce qui est à penser en dehors de cet enjeu. Mais elle n’est pas un simple enseignement civique car ce denier serait incompréhensible sans une dimension morale qui le fonde ou le justifie. On ne peut penser la vie civique sans l’incorporation de valeurs morales
+ Illustration « Trop souvent, les maîtres négligent l’enseignement moral pour l’enseignement civique, qui semble plus précis et plus concret, et ils oublient que l’enseignement civique ne peut avoir de sens et de valeur que par l’enseignement moral, car les constitutions qui assurent a ̀ tous les citoyens la liberté politique et qui réalisent ou préparent l’égalité sociale ont pour âme le respect de la personne humaine, de la dignité humaine. » Jean Jaurès, « L’enseignement de la morale », La Dépêche de Toulouse, 3 juin 1892