« Sexe, mensonges et statistiques » Impasciences Jean-Marc Levy-Leblond Présenté par Clémence Boussemart

Quelques mots clés pour comprendre le texte Large public Facilité de langage Déconstruction Pédagogie douce Ton amusé

1 er paragraphe Un hebdomadaire consacrait récemment une enquête au thème obligé de la course estivale au lecteur: le sexe. Un sondage sur la fréquence des relations sexuelles des Français a donc été mené par l’un des instituts professionnels réputés. Ses résultats ont amené notre confrère à pousser un cri d’alarme – que d’aucuns relaieront sans doute par un soupir de soulagement: les Français seraient « moins intéressés par le sexe qu’auparavant ». C’est que, à la simple question: « Vous, personnellement, faites- vous plus, autant ou moins l’amour qu’auparavant? », 38% des sondés ont répondu « moins », 42% « autant », et seulement 9% « plus ». La conclusion que « le désir sexuel est en panne dans notre pays » semble inéluctable… Se présente comme un article. Présentation d’une enquête: -Sur quoi: la fréquence des relations sexuelles -Sur qui: les Français -Pourquoi: « la course estivale au lecteur » Annonce un certain sarcasme dans l’utilisation du vocabulaire « inéluctable », renforcé par la ponctuation « … »

2 ème paragraphe Mais essayons une autre question, naïve: « Vous, personnellement, êtes-vous plus, autant ou moins âgé qu’avant? ». Personne, évidemment, ne songerait à effectuer un tel sondage, qui donnerait (devrait donner…) 100% de « plus ». La conclusion s’imposerait alors: un vieillissement fatal de la population- n’est-ce pas la cas? Pourtant, dans un pays du tiers-monde à forte croissance démographique et au rajeunissement accéléré, le même sondage donnerait les mêmes résultats. Autant dire qu’il ne prouve rien: du vieillissement inévitable de chaque individu, on ne peut tirer aucune conclusion sur l’évolution de la pyramide des âges de la population. Ridiculise ce qui a été dit en utilisant une « fausse naïveté » Accentue le côté dérisoire Fait appel à la logique de chacun Démontre la mauvaise utilisation des statistiques Affirme le point de vue de l’auteur: « Autant dire qu’il ne prouve rien »

3 ème paragraphe Le même phénomène exactement joue ici. Que, sur l’ensemble de la population, 4 personnes sur 10 fassent moins l’amour qu’avant, 4 autant et 1 plus, ne reflète évidemment que la gamme des comportements individuels à un moment donné, et ne dit rien sur l’évolution au cours du temps de leur répartition collective, sans doute assez constante. On peut parier que la corrélation des réponses avec les catégories d’âge (celles, respectivement, disons, des gens d’âge mûr, des adultes et des jeunes) est très forte. Notons d’ailleurs que le sondage ne s’adressait qu’aux plus de 18 ans; eût-on inclus les adolescents que la proportion de réponses « plus » aurait certainement été fort amplifiée ! Explication du côté dérisoire et faux de l’exemple du 1 er paragraphe Les statistiques essaient de montrer une généralité ou une évolution dans le temps alors qu’ils ne représentent qu’une gamme d’individus à un moment donné. Oppose ainsi la généralité souhaitée à l’individualité sous jacente présente dans chaque enquête effectuée. De plus, le choix des individus interrogés est essentiel dans l’interprétation des résultats, car ne prend pas toujours en compte les personnes potentiellement concernées par l’enquête.

4 ème paragraphe Les statistiques sont à coup sûr l’un des domaines de la science où le risque d’interprétations fallacieuses est le plus élevé. On connaît ce diction américain selon lequel il y a trois sortes de mensonges; par ordre de gravité: les bobards, les contrevérités et les statistiques. Heureusement, il est sans doute lui-même mensonger…statistiquement parlant. Conclusion du texte 1 ère phrase, avis de l’auteur, qu’il a argumenté tout au long du texte. L’importance de prendre tous les paramètres d’interprétation en compte. 2 et 3 ème phrase, sarcasme et humour qui reprend le ton général du texte.