P RISE EN CHARGE DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH R APPORT M ORLAT 2013 S UIVI THÉRAPEUTIQUE PHARMACOLOGIQUE Hélène Marty MCU-Praticien Attaché Laboratoire.

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Switch pour monothérapie de DRV/r  MONOI  MONET  PROTEA  DRV600.
Groupes de patients spécifiques Module 5. Introduction De par le monde, la majorité des personnes qui sont en traitement de substitution sont des hommes.
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Transcription de la présentation:

P RISE EN CHARGE DES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH R APPORT M ORLAT 2013 S UIVI THÉRAPEUTIQUE PHARMACOLOGIQUE Hélène Marty MCU-Praticien Attaché Laboratoire de Pharmacologie et de Toxicologie Pôle de biologie CHU de Reims

2 Conflits dintérêts Participation aux frais de formation continue (congrès, symposium) Subventions, honoraires Abbott, Bristol-Myers-Squibb, Gilead Sciences, MSD, Tibotec Janssen-Cilag, ViiV Healthcare, Boehringer Ingelheim

3 O BJECTIFS DU SUIVI THÉRAPEUTIQUE PHARMACOLOGIQUE Vérifier Efficacité virologique Tolérance du traitement antirétroviral (ARV) Individualiser et optimiser la dose de certains ARV Dosages indiqués pour les médicaments à marge thérapeutique étroite IP, INNTI, Inh Intégrase, maraviroc INTI : dosages non recommandés sauf cas particulier Objectif de recherche : ++ pour les nouveaux ARV mieux comprendre les relations concentration/ efficacité concentration/toxicité

4 I NDICATIONS Suivi dun nouveau traitement Dosage précoce recommandé ente J15 et M1 : En cas dinteraction médicamenteuse attendue (produits avec ou sans ordonnance) En cas dinsuffisance hépatique et en cas de co-infection VHC/VHB même sans élévation des transaminases Chez les personnes avec IMC anormal Chez lenfant ++ si molécule sans AMM en pédiatrie, virus avec mutation de résistance aux IP Chez les femmes enceintes Si initiation du traitement pendant la grossesse (dosages des IP à S30-32) non précisé : en cas de vomissements En cas de malabsorption En cas dinsuffisance rénale (ténofovir) + cas particulier dune prise cachée (lamivudine, emtricitabine, ritonavir, efavirenz)

5 I NDICATIONS En cas déchecs virologiques Si insuffisance de réduction de la CV (cf « suivi »p125) Lors dun rebond virologique Si concentration basse, rechercher la cause : interaction médicamenteuse, variabilité, défaut dobservance En cas deffets indésirables (toxicité) Pour les ARV à toxicité dose-dépendante Efavirenz et troubles neuropsychiques IP et cytolyse hépatique Ténofovir et tubulopathie Pas de données sur concentrations élevées et complications métaboliques à long terme Nécessité dévaluer le risque de diminution de lefficacité virologique après diminution de la dose

6 R ÉALISATION DES PRÉLÈVEMENTS Concentration résiduelle (Cmin) + facile à réaliser et + facile à interpréter En cas de monoprise : prélèvement le matin Si prise le matin, juste avant la prise C24h=Cmin Si prise le soir=C12h, avec extrapolation en tenant compte de la T1/2 moyenne de lARV Concentration au pic En plus de la Cmin Pour discriminer malabsorption et problème dadhésion (observance) Dosage non programmé au moment de la consultation Pour contrôler ladhésion Avec laccord du patient Quel délai ? : délai pour atteindre létat déquilibre Après initiation du traitement : J15 à M1 pour les IP, M1 pour la névirapine Après toute modification de posologie : J15 à M1

7 DOSAGE ET CONTRÔLE DE QUALITÉ Délai de rendu recommandé : 15 jours Tube de prélèvement De préférence sur héparinate de lithium (plasma) À défaut sur tube sec (serum) Techniques utilisées : chromatographiques automates de dosage, =laboratoires spécialisés, CLHP LC-MS, LC MS-MS (technique utilisée au CHU de Reims) après validation des techniques Abonnement obligatoire à un contrôle externe de qualité (Code de la Santé Publique article L6221)

8 Limites et conditions dinterprétation variabilité intra-individuelle (++ avec les IP, raltégravir) variabilité ++ si T1/2 courte et oubli/décalage de prise travail de la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique= Interprétation des concentrations à des posologies recommandées (AMM) annexe 3 (p113) Concentrations résiduelles associées à une meilleure réponse virologique et/ou à la survenue deffets indésirables Valeurs définies pour les IP (++ patients prétraités), efavirenz et névirapine, maraviroc Valeurs définies pour des virus « sauvages » Concentrations résiduelles observées Décrites lors détudes pharmacocinétiques Valeurs pour définies pour tous sauf pour lenfuvirtide

9 Conclusion STP ++ pour juger de ladhésion au traitement Comme aide à la compréhension de léchec virologique Intéressant pour individualiser : ++ en cas de variabilité interindividuelle Interprétation meilleure avec le respect des délais entre dernière prise et prélèvements (sauf si non programmation) Mais nécessité de travailler de façon pluridisciplinaire (avec le virologue) : parfois nécessité de concentrations plus élevées selon le virus Définir les seuils de concentrations pour lobtention dune meilleure efficacité virologique pour de nombreuses molécules= intérêt dassocier dosage et réussite virologique.

10 Les outils du rapport Morlat Annexe 2 adaptation des doses des antirétroviraux éliminés par voie rénale en fonction de la clairance de la créatinine Annexe 3 caractéristiques pharmacocinétiques des antirétroviraux(ARV) et concentrations plasmatiques résiduelles (Cmin) à atteindre lorsque les dosages sont recommandés Annexe Interactions médicamenteuses (p453) Interactions entre les antirétroviraux et les médicaments de lhépatite C Interactions entre les antirétroviraux et les antituberculeux Interactions entre les antirétroviraux et les médicaments antipaludéens Interactions entre les antirétroviraux et les médicaments antinéoplasiques Interactions entre les antirétroviraux et les médicaments immunosuppresseurs du patient transplanté Interactions entre les antirétroviraux et les contraceptifs oraux Interactions entre les antirétroviraux et les statines Interactions entre les antirétroviraux et les hypoglycémiants oraux Interactions entre les antirétroviraux et les antidépresseurs Interactions entre les antirétroviraux et les analgésiques, drogues et traitements de substitution Interactions entre les antirétroviraux et les médicaments antiacides Interactions entre les antirétroviraux et les inhibiteurs des phosphodiesterases de type 5 autres interactions : corticoïdes inhalés, interactions avec les anticoagulants oraux et antiplaquettaires

11 Les outils du rapport Morlat Médicaments métabolisés par le CYP3A et à faible marge thérapeutique à ne pas associer aux inhibiteurs puissants (IP/r, ARV +cobicistat, bocéprevir, télaprevir) Médicaments cardiovasculaires : amiodarone Médicaments du SNC : pimozide, midazolam, triazolam Autres médicaments : Dérivés de lergot de seigle Alfuzosine Salmétérol (par voie systémique) Colchicine Cisapride (non disponible en France)