entre l’école et la vie adulte Comité TÉVA Estrie
Historique de la démarche en Estrie Mission du CRITPH Préoccupations à l’égard de la transition socioprofessionnelle des jeunes handicapés Fin des années 90, formation d’un sous-comité Développement d’une démarche et d’outils d’accompagnement Développement d’un parcours d’employabilité (2007) Partenariat interministériel Définition d’un modèle de transition socioprofessionnelle (2010) En Estrie, le plan de transition École - Vie adulte est coordonné par le Comité régional pour l’intégration des personnes handicapées. (CRITPH) La mission du CRITPH est de maintenir et développer le partenariat entre les organismes et les institutions concernés par la problématique de l’intégration au travail des personnes handicapées. Des personnes de différents milieux composent le comité CRITPH: OPHQ, SEMO, MELS, Emploi-Québec, CR, Milieux associatifs, etc. Le projet du plan de transition École - Vie adulte a donc été initié par le CRIPTH. Par la suite, un comité formé de personnes issues de différents milieux a été mis en place pour réaliser ce projet. Au départ, nous avons amorcé une recherche de ce qui existait comme démarche et outils à travers le Canada et les États-Unis. Nous nous sommes beaucoup inspirés de la recherche menée par Georgette Goupil, psychologue et professeure au département de psychologie de l'Université du Québec à Montréal. Bien que présent dans la démarche de transition, le parcours pour jeune ayant un profil d’employabilité fut développé davantage en 2007 après avoir constaté que le milieu scolaire manquait de ressources pour permettre au jeune de vivre des expériences de travail. Un constat similaire fait par le sous-comité mis de l’avant par le comité régional pour l’intégration au travail des personnes handicapées (CRITPH) de par le service de placement d’emplois d’été pour jeunes handicapés, démontrait qu’il n’y avait pas de liens continus entre l’école et le milieu du travail pour permettre une rétrospective, une évaluation du profil d’employabilité et par le fait même, le développement socioprofessionnel du jeune.
Comité en Estrie Membres du comité TÉVA Marie Boulanger, agente de projet, Sphère Québec Marie-Lyne Courchesne, agente de liaison, Engagement jeunesse Estrie Danielle Dunberry, personne-ressource, Services régionaux de soutien et d’expertise de l’Estrie Andrée Gagnon, directrice, Trav-Action Nancy Gravel, agente de développement, Trav-Action (SSMO) Gaétane Lacroix, directrice générale, Han-Droits Michel Leclerc, chargé d’activités au support et à la réadaptation, CRDITED Estrie Marie-Andrée Lemieux, conseillère à l’intervention collective régionale de la région de l’Estrie, Office des personnes handicapées du Québec Julie Morel, ergothérapeute, coordonnatrice clinique, Centre de réadaptation Estrie Jean-François Morin, responsable de l'adaptation scolaire, MELS Ces personnes sont mandatées par leur organisation et établissement, afin de contribuer à la réalisation du plan d’action. Au cours des dernières années, la composition de ce comité a changé en fonction des besoins et de la réalité. L’avantage d’avoir des personnes de différents milieux nous permet une plus grande visibilité et un partage de connaissances des ressources existantes et d’expertise. L’arrivée de la personne-ressource a facilité les contacts avec les milieux scolaires.
Objectifs du comité Améliorer la préparation de l’élève pour son passage à la vie adulte en englobant plusieurs sphères de la vie Développer une approche individuelle et mettre en place des objectifs se rattachant au projet de vie de l’élève Contrer les obstacles que l’élève pourrait rencontrer à sa sortie de l’école Assurer un continuum de l’école aux autres services en développant le partenariat Diffuser l’information sur l’ensemble des services offerts dans la région
Qu’est-ce qu’une démarche de transition? Planification à long terme pour faciliter le passage de l’élève de l’école à la vie adulte Démarche: coordonnée et planifiée collaborative intégrée au plan d’intervention tenant compte des choix et des champs d’intérêt de l’élève qui définit des priorités et des actions à entreprendre Relativement nouvelle dans le sens où cela prend du temps à implanter « concrètement ». Par contre, il y a bientôt 10 ans que nous parlons ou entendons parler de la démarche de transition École-vie adulte. Maintenant, depuis environ 5 ans, elle s’inscrit dans la planification stratégique de plusieurs ministères, soit celui du MELS et du MSSS ainsi que dans celle de l’OPHQ.
PI-PSII-TÉVA Comment distinguer les trois? PI = Planification des interventions éducatives nécessaires pour répondre aux besoins particuliers de l’élève PSI = Démarche conjointe de planification et de coordination des services et des ressources, notamment entre différents réseaux TÉVA = Planification à long terme pour faciliter le passage de l’élève de l’école secondaire à la vie adulte et assurer une continuité entre ces deux étapes
Pour qui? Quand? Pour des élèves : ayant des incapacités physiques, intellectuelles, langagières, un trouble du spectre de l’autisme, des troubles de santé mentale présentant des difficultés importantes dans leur parcours scolaire âgés de 15 ans et plus fréquentant une école secondaire Quand? Incapacités physiques: Réfère à des handicaps physiques Incapacités intellectuelles: Incapacité caractérisée par des limitations significatives du fonctionnement intellectuel et du comportement adaptatif (autonomie, habiletés domestiques, de la vie quotidienne, santé, sensorimoteur, communication, habiletés de travail, etc.) qui se manifestent dans les habiletés conceptuelles, sociales et pratiques. (Cela survient avant 18 ans). TED: Présence d’un déficit et d’une altération des interactions sociales, de la communication et une présence de comportements, d’intérêts et d’activités stéréotypés. (Autisme, Asperger…) Tous deux (TED – DI) ont des caractéristiques particulières au niveau cognitif (apprentissage, mémoire, attention), du langage (expressif et réceptif), perception, des fonctions exécutives et sur l’aspect affectif (authenticité, estime de soi, jugement moral, autocontrôle et relations interpersonnelles) Problèmes de santé mentale: Avec l’avènement des parcours, la démarche pourrait être commencée dès la première année du parcours donc les élèves pourraient être âgés de 15 ans. Au moins trois ans avant la fin prévue des études secondaires
Démarche de transition Activités - sociales - de loisirs bénévolat 1re année Démarche TÉVA J’explore mon projet de vie Révision du plan d’action Rapport d’étape Démarche TÉVA J’explore mon projet de vie Révision du plan d’action Rapport d’étape Vie résidentielle Activités - sociales - de loisirs bénévolat Démarche TÉVA J’explore mon projet de vie Questionnaires Synthèse Plan d’action Rapport d’étape personnel et social Volet Transition École-Vie adulte 2e année 3e année socioprofessionnel Volet Démarche TÉVA J’explore mon projet d’emploi Questionnaires Synthèse Plan d’action Rapport d’étape Démarche TÉVA J’explore mon projet d’emploi Révision du plan d’action Rapport d’étape Travail - régulier - adapté Activités reliées au travail - Stages Lors de la première année, le milieu scolaire, après avoir été informé et sensibilisé par le comité de travail, identifie les jeunes pouvant bénéficier d’une démarche TÉVA. Le milieu scolaire en partenariat avec le jeune et sa famille débute la démarche. À la deuxième année, le centre de réadaptation et le SSMO sont invités à se joindre à la démarche, en fonction des besoins du jeune et selon son parcours (avec ou sans profil d’employabilité). Par la suite, toujours en partenariat, le jeune peut bénéficier d’expérience de stage, d’emploi d’été tout en poursuivant ces apprentissages en lien avec les objectifs définis dans sa démarche de transition. Tout au long de cette démarche, le milieu scolaire demeure le maître d’œuvre, le pivot qui rallie, les partenaires selon leurs responsabilités respectives, le parcours du jeune et les besoins que requiert la situation. Implication des partenaires En 2007, il fut proposé de mettre sur pied un parcours davantage défini et intégré dans la transition école - vie adulte, permettant à un jeune de développer son employabilité. Le projet fut donc présenté au programme de subvention à l’expérimentation de l’OPHQ et aux commissions scolaires francophones de l’Estrie. Le projet fut accepté et financé pour une période de 2 ans, pour 85 000 $ par l’OPHQ et de 20 000 $ par les commissions scolaires. Comme les résultats et les retombées furent positifs, nous avons amorcé nos représentations auprès des instances concernées par cette problématique afin d’assurer la pérennité du projet. Pour l’année 2010-2012, les trois commissions scolaires francophones de l’Estrie ont accepté de financer 50 % du projet, soit 30 000 $, conditionnellement à la participation financière de 15 000 $ de chacun des ministères suivant : ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MESS) et ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS), pour un total de 60 000 $. Ces frais couvrent le salaire de l’intervenante du SSMO, les frais de déplacement et les équipements nécessaires. Après la démonstration des impacts et retombées, chacun des ministères a accepté de contribuer financièrement. Outre le financement de 60 000 $, il y a d’autres coûts, assumés par le MESS et Sphère-Québec par le biais de diverses mesures, qui sont directement reliés à l’intégration des jeunes en emploi d’été ou au maintien à l’emploi à la fin de leur scolarisation. La contribution apportée par le MESS depuis 2007 par l’entremise du contrat d’intégration au travail (CIT) se chiffre à 36 179 $. La somme totale investie par Sphère-Québec représente 71 262.35 $ pour un total de 191 heures d’accompagnement. Activités reliées au travail - Stages - Exploration Emploi d’été
Participants principaux L’élève Les parents L’enseignant L’élève et ses parents sont les partenaires principaux. Présence de l’élève : Il est important que le jeune participe à son plan de transition. Il est l’acteur le plus important dans la réalisation de son projet de vie. La vision que le jeune a de son projet de vie et des moyens qu’il entrevoit prendre pour les réaliser est parfois surprenante. Présence des parents : Il sera toutefois important de respecter le désir du jeune quant à la présence ou non de ses parents toujours dans le but de respecter l’autonomie du jeune et selon certains dossiers. Présence de l’enseignant : L’enseignant sera également une personne très importante dans la réalisation du plan de transition. Les adaptations des programmes scolaires relèveront de lui. Présence d’un membre du comité pourrait être aidante au départ.
Participants occasionnels Les autres intervenants de l’école impliqués auprès de l’élève Des intervenants des centres de réadaptation et des CSSS Des intervenants des ressources communautaires Des intervenants des milieux de travail Intervenants du milieu scolaire — Centres de réadaptation et milieux hospitaliers — Services spécialisés de main d’œuvre : (SEMO, CLE) — Emploi Québec (mesures d’employabilité) — différents employeurs. — CSSS — OPHQ Source : Goupil, G., Tassé, M. G. et Lanson, A. et Doré, C., Élaboration des plans de transition pour les élèves au secondaire qui présentent une déficience intellectuelle, 1996.
Responsabilités Implication du milieu scolaire Implication de l’élève Assurer le leadership de la démarche Identifier les élèves pouvant bénéficier d’une démarche de transition Remplir les différents documents Accompagner et soutenir les élèves dans leur démarche Établir et maintenir les contacts avec les parents et les différents partenaires impliqués Implication de l’élève Assister aux rencontres Remplir le questionnaire Exprimer ses attentes, ses besoins, ses désirs Réaliser les actions inscrites dans le plan d’action Implication des parents Soutenir son enfant dans sa démarche Bien que le plan de transition n’enlève pas la contrainte des listes d’attente, il permet de trouver des alternatives afin que le jeune ne se retrouve devant rien à sa sortie de l’école. La démarche de transition vise des jeunes : ayant des incapacités physiques, intellectuelles ou psychiques; âgés de 16 ans et plus; fréquentant une école secondaire de l’Estrie. Implication des partenaires Quant aux rôles et responsabilités des autres partenaires qui se greffent à la démarche, ils sont définis en fonction des besoins et actions proposés en réponse aux aspirations du jeune.
Conditions La planification de la transition de l’école à la vie adulte requiert : le désir de l’élève de s’impliquer une volonté réelle de tous les partenaires de s’impliquer des moyens pour faciliter la participation de l’élève ayant des difficultés importantes un travail de concertation du temps du respect le désir d’innover La première rencontre est toujours plus exigeante puisque c’est lors de cette rencontre que le projet de vie initial du jeune sera défini. À cette première rencontre, s’ajoute une autre rencontre parfois deux durant l’année. Le plan de transition peut faire ressortir des émotions en lien avec les incapacités du jeune, les valeurs et le processus de deuil.
Avantages Regard sur le futur Concertation des différents partenaires du milieu scolaire, de la famille et de la communauté Planification des apprentissages essentiels afin d’outiller l’élève pour évoluer dans différentes sphères de sa vie adulte Développement d’employabilité menant à l’intégration à l’emploi Passage graduel et plus harmonieux de la vie scolaire à la vie adulte Bien que le plan de transition n’enlève pas la contrainte des listes d’attente, il permet de trouver des alternatives afin que le jeune ne se retrouve devant rien à sa sortie de l’école. Il est rare de voir un jeune handicapé à la fin de sa scolarisation intégrer directement le marché du travail. Ces jeunes sont généralement orientés vers un centre de réadaptation afin de recevoir des services de développement de l’employabilité (ex. : adaptation/réadaptation en contexte d’intégration au travail du CRDITED = atelier ou plateau de travail, etc.). Pour d’autres, ils se retrouvent à la maison, sans service. Ces jeunes sont alors bénéficiaires de la sécurité du revenu et pour la plupart, sont considérés « inaptes à l’emploi ». Pour le MESS et le MSSS, l’investissement dans un projet tel que le nôtre permet des économies à moyen et long terme, puisque le jeune n’a pas recours à la sécurité du revenu ni au service spécialisé de réadaptation. Source : Goupil, G., Tassé, M. G. et Lanson, A. et Doré, C. Élaboration des plans de transition pour les élèves au secondaire qui présentent une déficience intellectuelle, 1996.
Profil des élèves participant en Estrie (type de déficience) Déficience auditive Déficience intellectuelle Déficience physique Déficience visuelle Dyslexie sévère Dysphasie Dyspraxie Traumatisme craniocérébral Trouble du spectre de l’autisme Trouble de santé mentale Trouble sévère du déficit d’attention avec ou sans hyperactivité Syndrome Gilles de la Tourette Il y a eu un seul élève avec une déficience moyenne.
Constats Après avoir expérimenté la démarche, le milieu scolaire développe une autonomie qui fait en sorte que la présence des membres du comité n’est plus nécessaire Lorsque le comité est moins présent lors d’une démarche, le partenariat semble plus difficile à établir Le partenariat développé dans le cadre d’une démarche favorise un passage vers la vie adulte plus harmonieux et en respect des besoins et attentes de l’élève
Défis Mettre en place une procédure permettant de faire un suivi de la démarche suite à la sortie scolaire du jeune Établir des ententes de collaboration entre les divers réseaux impliqués Définir les conditions afin que la démarche survive aux différents changements dans les réseaux impliqués (ex.: éducation, santé et services sociaux)
Ce qu’il faut retenir L’élève doit être au coeur de la démarche Les objectifs sont définis en fonction du projet de vie de l’élève et non seulement en fonction des services disponibles Il est essentiel d’innover dans notre façon de faire Relativement nouvelle dans le sens où cela prend du temps à implanter « concrètement ». Par contre, il y a bientôt 10 ans que nous parlons ou entendons parler de la démarche de transition École-vie adulte. Maintenant, depuis environ 5 ans, elle s’inscrit dans la planification stratégique de plusieurs ministères, soit celui du MELS et du MSSS ainsi que dans celle de l’OPHQ.
Les questionnaires Profil Élève Rêves École Vie résidentielle Goûts et intérêts Loisirs Transport Travail Craintes et obstacles Forces et limitations Relations sociales Profil Élève Les questionnaires Voici la démarche et les outils que nous proposons. Comme nous l’avons déjà dit, l’élève est au cœur de la démarche. Nous devons tenir compte de ce qu’il est et de ses rêves à lui. Les questionnaires nous aident à mieux définir son profil et ses rêves. Rêves
Les questionnaires : J’explore mon projet de vie, est complété par le jeune. Il peut toutefois obtenir de l’aide pour le faire. J’explore le projet de vie de l’élève, est complété par un ou des intervenants scolaires. J’explore le projet de vie de mon enfant, est complété par les parents ou la famille d’accueil à moins que pour une raison majeure, ceux-ci ne soient pas impliqués dans la démarche. La personne qui assiste le jeune devra parfois expliquer les questions ou donner des exemples toutefois on devra respecter les réponses du jeune.
Le document synthèse permet : - d’identifier des forces et des besoins de l’élève; - de mettre en commun les attentes de chacun; - d’élaborer le plan de transition pour l’année en cours.
Le plan d’action vise à : - décrire les objectifs généraux et spécifiques visés au plan de la transition de l’école vers d’autres activités; - identifier des stratégies ou des moyens d’action; - identifier les ressources nécessaires; - définir les rôles et les responsabilités de chacun; - fixer un échéancier
Finalement, le Rapport d’étape décrit les résultats obtenus et permet d’ajuster ou de modifier les actions à venir.
entre l’école et la vie adulte