LES BASES DE LA TRADUCTOOGIE

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LES BASES DE LA TRADUCTOOGIE CONFERENCE VIII Les problèmes pratiques de la traduction

Questions à discuter: 1. La division du texte en unités de traduction. 2. La cohésion des unités de traduction. 3. Les procédés de la traduction.

Sources bibliographiques: Cristea T. Théorie de la traduction – étude contrastive. Bucuresti, 1995. Lederer M. La traduction aujourd’hui. Paris, 1977. etc. Vinay J. Darbelenet J. Stylistique comparée du français et de l’anglais. Paris 1957. Ballard, M. "L'Unité de traduction. Essai de redéfinition d'un concept". La traduction à l'université. P.U. Lille, 1993, pp. 223-262 http://www.revue-texto.net/Reperes/Themes/Canon-Roger/Canon-Roger_Traduction.html http://www.univ-pau.fr/ANGLAIS/ressources/TradGloss.html http://www.queensu.ca/french/Confs/Lil97/TatjanaJanicijevic.html

1. La division du texte en unités de traduction Dans des conditions idéales le traducteur traduirait aussi facilement qu’il lirait: il aurait dans les deux langues la maîtrise d’un autochtone cultivé, il posséderait le même niveau du style que l’auteur du texte à traduire.

suite Idéalement la traduction est un processus de transfert des contenus notionnels d’une langue dans une autre, effectué par un traducteur parfaitement bilingue, totalement identifié à l’auteur du texte original et conscient des réactions probables des lecteurs de son texte. Théoriquement, aucun obstacle d’ordre linguistique, culturel, stylistique, thématique ou terminologique ne s’oppose à elle.

suite Dans la pratique ces conditions sont rarement réunies: Le traducteur comme tout être humain a des faiblesses qui, d’une part, lui sont propres et de l’autre sont dues aux circonstances dans lesquelles il travaille; il n’est pas un parfait bilingue; il ne possède pas toujours l’intuition poétique nécessaire à la récréation d’un texte littéraire; il n’a pas forcément les mêmes connections que l’auteur.

suite Il n’est pas omniscient et la recherche documentaire la plus approfondie n’équivaut jamais à la connaissance d’un spécialiste. Les circonstances dans lesquelles travaille le traducteur ne sont pas toujours favorables non plus: délai trop imposé par le donneur d’ouvrage; difficultés d’accès à la documentation; textes originaux mal écrits ayant un contenu obscure - de toutes ces circonstances défavorables, le traducteur sort avec brio.

suite La première opération que doit effectuer le traducteur lors du processus de la traduction comme tel, est de dépister les unités de traduction (U.T.) qui sont définies comme les plus petits segments qui doivent être traduits en tant qu’ unité de signification. Selon Vinay et Darbelnet, l’ U.T. est le plus petit segment de l’énoncé dont la cohésion des signes est telle qu’ils ne doivent pas être traduit séparément.

L’énoncé D’après G.Mounin l ’énoncé est tout segment de la chaîne parlée, compris entre deux interruptions nées soit du silence, soit du changement du locuteur, et qui n’a pas été identifié ou analysé en phrases. Ainsi, « j’ai faim » prononcé par M.Dupont le 5 janvier 1966 à midi, est un énoncé différent de « j’ai faim », prononcé par M.Durand le 15 août 1966 à 15.00 heures. Les deux énoncés sont des occurrences distinctes de la même phrase. Occurrence – unité linguistique réalisée dans le discours.

Définition de Michel Ballard Une unité de traduction est un élément constituant du processus global de traduction d’un texte, c’est à dire un acte d’interprétation d’une forme contextualisée ayant pour objet sa reformulation à l’aide d’une autre langue en vue de la constitution d’un texte obéissant à des impératifs de lisibilité tout en entretenant une relation d’équivalence avec l’original. L’unité de traduction se présente sur le plan matériel de l’observable sous la forme d’un schéma d’équivalence entre une forme de départ appelée base et une forme d’arrivée appelée aboutissement, étant entendu que ces éléments ne peuvent se concevoir sans contextualisation et qu’ils peuvent, l’un comme l’autre, connaître une représentation zéro

suite M. Ballard insiste sur le fait qu’il s’agit d’unités de travail qui résultent d’une élaboration interprétative : « L’unité de traduction n’est donc pas une unité du texte de départ, qui est une unité à traduire, pas plus qu’une unité du texte d’arrivée, qui est une unité traduite. » L’unité de traduction ne résulte pas – ou rarement – d’une segmentation du linéaire. La traduction « transite »  par un schéma d’équivalence dont on peut généraliser certains principes selon le degré d’élaboration nécessaire.

suite La catégorie d’U.T. se révèle dans la dynamique de la division du texte de départ en U.T qui répond à un objectif précis. Cette division met à la disposition du traducteur un instrument efficace à la délinéarisation du texte.

suite L’identification des U.T. exigent qu’il soit pris en compte plusieurs dimensions facilement observables. La première dimension oppose, conventionnellement, en vertu du critère de la complexité, deux niveaux d‘analyse: le niveau micro-structurel le niveau macro-structurel

suite Il ne faut jamais oublier que le seul niveau vraiment pertinent pour la traduction est celui du texte. Dans la cadre du niveau micro-structurel on distingue plusieurs unités de signification : U.T.- morphème grammatical U.T. ne peut pas être identifiée à cette U.S. car les variations de la dernière appartient à un système clos, la grammaire, elles se placent dans un cadre exclusivement intralinguistique .

suite U.T. - unité lexématique Simple Complexe L’UT simple de la langue source peut engager des relations directes avec celle de la langue cible. Adam / referma / vite / le cahier /. Adam/închise /repede/ caietul.

suite L’UT complexe est constituée d’une séquence d’éléments autonomes ou semi autonomes, le groupe de mots est centré autour d’un terme nouveau qui détermine la classe à laquelle appartient l’ensemble (locution adverbiale, nominale, adjectivale,).

suite Là aussi nous constatons qu’il est possible d’avoir une convergence de structuration dans les deux langues comparées. Ex. Toucher à sa fin – a fi pe sfîrşite Fer à repasser - fier de călcat Digne de fois - demn de încredere A la fleur de l’âge – în floarea vârstei

suite U.T. = à la phrase En tant qu’unité de sens considérée hors contexte la phrase apparaît comme unité de traduction dans des cas spéciaux. La perception analytique des idées que l’on doit traduire fait partie de la démarche de traduction, mais l’opération traduisante ne doit pas s’arrêter à ce niveau. Le traducteur opère en même temps sur des phrases et des énoncés en ce référant en même temps aux unités significatives qui dépendent du système linguistiques dans lequel elle s’intègrent.

suite Ex. Automobilul aluneca tăcut şi grăbit pe Bulevardul Colţea. La voiture glissait silencieuse et pressée sur le Boulevard Colţea. Pour qu’une séquence de phrases forme un texte, elle doit se soumettre à certaines règles de bonne formation textuelle. Le traducteur opère non seulement sur le constituant textuel, mais aussi sur la chaîne de représentations sémantiques (phénomène de la déverbalisation).

suite U.T. – énoncé – l’unité de traduction se place au niveau énonciatif, lorsque la traduction ne peut s’effectuer qu’à partir d’une perception globale dans le contexte. Ex. Nu este adevarat ! Ia te uita ! Nu este adevarat ! Ce n’est pas vrai ! Ecoutez – moi ça ! Ce n’est pas vrai !

suite U.T. – texte Au niveau des relations interphrastiques on peut signaler des divergences qui relèvent de la division du texte en unités phrastiques. Un texte constitué de deux unités phrastiques peut correspondre à une seule unité et vice versa. Ex. Câţiva oameni îl salutară pe Shwartz, erau îmbrăcaţi sărăcăcios şi erau grăbiţi. Quelques hommes pauvrement vétus et qui avaient l’air pressé saluèrent Shwartz.

suite Le passage d’une langue a une autre implique parfois une modification de l’engrainage logique ce qui entraîne la réorganisation des niveaux syntaxiques. Ex. Dacă n-ar fi luna şi alte întîmplări, mărunte care m-au impus, războiul acesta mi-ar face mare plăcere. Sans la lune et d’autres menus événements qui m’imposent, cette guerre me ferait plaisir.

suite Souvent la traduction fait sortir des divergences quand aux connecteurs pragmatiques du texte, ainsi ne pourra-t-on pas traduire à la lettre les anaphores qui remplacent les autres parties de discours. Ex.:Amănunte nu am voie să vă dau. Regele nostru s-ar supăra. Je n’ai pas le droit de vous donner des détails. Notre roi en sera fâché En –anaphore

2. La cohésion des unités de traduction Le découpage en U.T. dépend aussi du degré de cohésion de la séquence. Cette identification de l’unité de traduction repose le plus souvent sur un critère intuitif, la réaction d’un locuteur. Mais il existe aussi des indices syntagmatiques. On arrive ainsi à distinguer: U.T. groupement libre –à l’intérieur duquel la cohésion des éléments est telle qu’on peut y en insérer d’autres pour compléter le sens: Ex. Attendre un ami. Attendre impatiemment un ami.

suite U.T. - des groupements de cohésion moyenne. Il s’agit des groupements dont les éléments conservent leur autonomie sémantique et peuvent se présenter sous des formes similaires dans la langue cible. Ex. Laisser à l”abandon – a lăsa în părăsire Tomber d ’accord – a cade de acord Peser ses mots – a-şi cântări cuvintele Un refus catégorique – un refuz categoric Crier haut et fort – a striga sus şi tare

suite U.T. - séquence automatisée Les éléments constitutifs de ce groupement de forte cohésion perdent leur autonomie sémantique, ce qui fait que leur traduction dans la langue cible soit modulée. a fi mână spartă – jeter l ’argent par la fenêtre, être un panier percé A plăti oalele sparte – porter le drapeau, payer les pots cassés, être le bouc émissaire A fi muma pădurii – être laid à faire rater une couvée de singes

suite Suivant le critère de la traduction on distingue des unités de traduction continues et discontinues. Discontinue – restriction ne ……. que / un .. decât Ex. Viteza şalupei nu scăzu decât la gura fluviului. La vitesse de la chaloupe ne ralentit qu’à l’embouchure du fleuve. Les unités de traduction peuvent connaître les phénomènes de la dilution et de la concentration:

suite lorsque le nombre de signifiants est plus réduit dans la langue cible, on utilise la concentration: El avea reputaţia de mare cuceritor de inimi femeieşti. Il avait la réputation d’un tombeur. La dilution a lieu lorsque le nombre de signifiants est plus grand dans la langue cible. Ex. Sună lung dar, nimeni nu răspunse. Il appuya longuement sur le bouton de la sonnette, mais personne ne répondit.

3. Les procédés techniques de la traduction. Les procédées de la traduction ont été exposés par Vinay et Darbelnet ” Stylistique comparée du Français et de l’Anglais”. Il existe deux types de procédés de la traduction. 1) directs L’emprunt direct – procédé par lequel on “ transplante en langue cible un terme de la langue source, pour lequel il n’y a pas d’équivalent. »

suite Le calque résulte de la traduction littérale des éléments constitutifs de la séquence. Ex: week end – fin de semaine. Traduction littérale qui consiste dans la transformation terme à terme de la structure de la langue (mot à mot). Ex. Trenul intră în gară – le train entre en gare

suite procédés obliques L’adaptation est un procédé qui repose sur une équivalence situationnelle impliquant le contexte macro-socio-linguistique. Ex. Cum e turcul şi pistolul – tel maître tel valet La transposition – un procédé de traduction oblique en un changement de classe grammaticale qui affecte les mots.

suite La modulation – un procédé de traduction qui implique une restructuration grammaticale, sémantique, laissant intacte le constituant fondamental de l’unité de traduction. Lemne de foc – bois de chauffage Cutie poştală – boite à lettres L’équivalence est une réorganisation complète de l’unité de traduction initiale qui n’affecte pas la référence à la situation communicative et le contenu du texte de départ. Ex.:En un clin d’oeil, en un tournement – cât ai zice peşte

Devoir Dissertation: Choisissez 3  phrases ou un quatrain et faites la division en unités de traduction. Caractérisez ces unités de point de vue du degré de leur cohésion. Conditions: 1 page A-4, Times New Roman, caractères 14, espace 1,5. Envoi par e-mail à l’adresse agutu@ulim.md