Un « nouveau » vite dépassé Quatre limites majeures A) Confusion avec le « discours d’acteur » : porosité des frontières entre discours savant et discours militant B) Rémanence des mobilisations matérialistes : les conflits sociaux ayant pour objet des enjeux salariaux, d’emploi ou de protection sociale sont encore ceux qui mobilisent le plus C) Des mouvements typiques de l’opposition à l’institutionnalisation ? Des NMS qui s’institutionnalisent (exemple : Le Verts) ou des NMS stimulés par les pouvoirs publics (60 millions de consommateurs) D) Les limites d’une opposition Ancien/Nouveau Rigidification des frontières / Réification des mouvements Hypertrophie de l’idéologie et de l’engagement totalisant Disqualification et dévaluation symbolique des mouvements d’origine populaire
3. Des mobilisations identitaires L’identité défensive : les croisades morales. Gusflied : « Politique de statut » (status politics) vs « Politique de classe » (class politics) Objectif de la mobilisation : défendre ou rehausser la prédominance ou le prestige de son style de vie à l’intérieur de la société diffusion de ses valeurs au-delà du seul groupe de leurs adeptes Exemple : Mouvement pour la tempérance Mouvement de la classes moyenne protestante et rurale des Etats-Unis fondée sur une éthique rigoriste dont l’abstinence constitue l’élément Central Peur du déclin social face à l’arrivée d’immigrants catholiques urbains Morale protestante comme essence de l’américanité Politisation des femmes par l’identité « privée »
Identité et structures des opportunités politiques : le cas des homosexuel.le.s Mary Bernstein : 3 usages de l’identité Identity for empowerment : ressource de consolidation Identity as goal : affirmation et légitimation dans l’espace public d’un groupe stigmatisé Identity as strategy : stratégie d’action collective : registre critique /registre éducatif Choix de la stratégie dépend : du degré de structuration d’une communauté (gaie), des possibilités offertes par le système politique, de l’existence ou non de mouvements homophobes organisés. Exemples : Les stratégies de « célébration » identitaire = absence de relais dans les institutions politico-administratives. Les stratégies « éducatives » = communauté homosexuelle organisée + relais politiques / gays et lesbiennes se heurtent à des groupes homophobes fortement organisés
1. Les mobilisations « dignes d’attention médiatique » Double pouvoir des médias : Pouvoir de sélection Pouvoir de légitimation/déligitimation MAIS relations complexes : Selon la « praxis médiatique » du groupe mobilisé Selon la chaine d’interdépendance entre mobilisés et professionnels des médias La ‘manifestation de papier’ P. Champagne Manifestation du 1er degré : manifestation pour « soi » Manifestation du 2nd degré : manifestation pour la presse, les médias Les deux à la fois : exemple de la manifestation de la FNSEA (agriculteurs) de 1982 La course aux armements communicationnels E. Neveu Exemple des grèves du lait : 1964/1972/2009 1964 : émergence d’un répertoire d’action médiatique 1972 : des actions médiatiques méticuleuses 2009 : un saut médiatique qualitatif
Le savoir-faire des mobilisations médiatiques Capital culturel et savoir-faire médiatique sont ici étroitement liés P. Champagne : « la mise en scène de spectacles urbains suppose "subtilité", "drôlerie", "élégance", "imagination", bref, un sens de la publicité qui n’est pas à la portée du premier groupe social venu » Act-Up et les « Zaps » Zaps = constructions médiatiques qui sont stratégiquement visibles voire inévitables Coups d’éclat médiatique Recours au scandale Provocation bruyante et spectaculaire On y trouve des motifs récurrents : - l'utilisation de faux sang : dénonciation d'une organisation ou d’une personnalité tenue pour responsable de la mort des malades ou de discriminations des victimes - le « die-in » (en s'allongeant par terre) pour figurer les morts du sida. - le triangle rose : retournement du stigmate de l’homosexuel