Atelier 1 Axe 3, Master 1 1er degré 27 septembre 2017 Magali Jeannin Atelier Compétences (inter)culturelles à l’école : conférence introductive Le lien école / hors école et les compétences (inter)culturelles des élèves Atelier 1 Axe 3, Master 1 1er degré 27 septembre 2017 Magali Jeannin
Introduction L’école se donne pour mission de développer les compétences culturelles, comme en témoigne le Socle commun de connaissances, de compétences et de culture http://www.education.gouv.fr/pid25535/bulletin_officiel.html?cid_bo=87834#socle_communs D’où une série de questions : Qu’est-ce qu’ « être culturellement compétent » ? Le socle évoque par ailleurs une « culture commune » : c’est-à-dire ? le domaine 5 (« les représentations du monde et de l'activité humaine ») présente les objectifs suivants : Ce domaine « initie à la diversité des expériences humaines et des formes qu'elles prennent : les découvertes scientifiques et techniques, les diverses cultures, les systèmes de pensée et de conviction, l'art et les œuvres, les représentations par lesquelles les femmes et les hommes tentent de comprendre la condition humaine et le monde dans lequel ils vivent. Ce domaine […] implique enfin une réflexion sur soi et sur les autres, une ouverture à l'altérité, et contribue à la construction de la citoyenneté, en permettant à l'élève d'aborder de façon éclairée de grands débats du monde contemporain. » Diversité, expérience, systèmes de pensées et représentations, réflexion sur soi et les autres, ouverture à l'altérité : autant de mots clefs qu'il s'agit d'interroger.
Enjeux L'ouverture culturelle telle qu'elle est pensée par l'école ne se cantonne donc pas à la culture de l'école, mais s'ouvre sur le monde et sur le hors école ; La prise en compte de la diversité des représentations et des cultures, la réflexion sur soi et les autres, nécessitent un va-et-vient entre l'individuel et le collectif, ainsi que la mise en question du concept d’identité (je est un autre ?) Plurilinguisme, pluriculturalisme des élèves : quelle approche ? Cette démarche globale de décentration doit également faire l'objet d'un questionnement par les enseignants eux-mêmes. Quelles modalités de mise en œuvre de démarches de décentration, d'ouverture à l'altérité, dans une perspective interdisciplinaire (selon les préconisations du socle) ?
Obstacles : contradictions du système Une approche institutionnelle positive de la variation linguistique et culturelle. Quelques exemples: Depuis 2000, les IO concernant l’accueil des allophones insistent sur la nécessité de valoriser la langue d’origine et de construire des parcours plurilingues La société valorise la diversité linguistique et culturelle Mais une mise en œuvre minorant symboliquement l’écart : Positions hiérarchisantes vis-à-vis des langues et de l’origine des enfants. Apprendre le français implique-t-il de désapprendre les langues qu’on connaît ? Théorie du handicap linguistique et socioculturel Pas de formation des enseignants aux approches plurielles
1 ) Culture, Culturel et interculturel L’interculturel, c’est quoi ?? = interactions et échanges entre deux ou plusieurs cultures, en gardant à l’esprit que les interactions sont le fait d’individus qui ne sont pas réductibles à des catégories réifiées. M.Abdallah-Pretceille, 2003, 26 : « C’est en quelque sorte la culture en acte, et non la culture comme objet, qui est au cœur de la démarche interculturelle » Il n’y a de culturel qu’interculturel. Dimension intégrée par l’institution scolaire dans la définition officielle de la « culture commune ». = Eléments culturels considérés comme fondamentaux. Exemple des œuvres littéraires du patrimoine
2 ) Ecole / hors école : quelle(s) culture(s) ? Opposition classique (mais pas fausse pour autant) : culture familiale / scolaire = culture légitime / non légitime. En fait plus complexe car il faut toujours faire intervenir le sujet (qui n’est pas réductible à des prédéterminations culturelles). Et le sujet se construit conjointement dans l’école et en dehors de l’école. Donc l’identité culturelle articule du collectif et de l’individuel (la façon dont chaque individu s’approprie l’identité collective). Sondage : « c’est quoi être français ? » Ecole (éducation formelle) doit donc intégrer de l’informel : compétences construites hors écoles, représentations construites dans les groupes sociaux d’appartenance.
Quelles perspectives pour une didactique de l’(inter)culturel à l’école ? Interroger les représentations = « l’impensé » (Laplantine) : à la fois social et individuel, aussi bien construit par l’école que par le « hors école ». Notamment en matière linguistique et culturelle. L’impensé est parfois construit par l’institution scolaire elle-même (exemple à venir avec l’espace) But = amener les élèves à se décentrer, c’est-à-dire dans un premier temps à prendre conscience qu’ils ont des représentations. Mais pour cela l’enseignant doit également se décentrer et interroger ses propres représentations sur la culture et l’interculturel pour éviter de figer les représentations au lieu de les déconstruire.
Exemple : les représentations du monde, un impensé commun école / hors école
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Des enjeux de formation Questionnement par les enseignants eux-mêmes du contenu « impensé » de leur enseignement et de leur représentation du pluriculturel en fonction des contextes Enjeux de formation pour les étudiants du master MEEF. Questionnement et mise en œuvre d’outils opératoires : par exemple la folklorisation des cultures. Ex type = « l’effet Kirikou » = volonté d’ouverture culturelle des élèves sur l’Afrique conduit à construire une vision très stéréotypée et monoculturelle, qui ne prend pas en compte la dimension pluriculturelle de l’Afrique et qui reste prisonnière d’un impensé colonial