Variation saisonnière du zooplancton dans les zones humides des Hauts plateaux Touati L1.2, Chakri K2.3 & Samraoui. B2. 1 .Département de Biologie-Ecologie. Université Mentouri-Constantine (Algérie). 2. Laboratoire de Recherche et de Conservation des Zones Humides (L. R. Z. H). Université 08 Mai 1945 – Guelma (Algérie). 3. Département de Biologie. Université Badji Mokhtar-Annaba (Algérie). E-mail : laidtouati@yahoo.fr Résume Le complexe des zones humides des Hauts Plateaux qui englobe trois régions (Oum El Bouaghi, Batna et Khenchela) dispose d’une grande richesse floristique et faunistique remarquable. Ces milieux de réputation internationale et cela retourne essentiellement à la présence du Flamant rose. Un échantillonnage systématique mensuel a été lancé pour un ensemble de sept sites choisis pour deux années consécutives 2002/2003 et 2003/2004. Le dépouillement, nous a permis de suivre l’évolution des populations zooplanctoniques, ainsi leur distribution spatio-temporelle dans ces milieux salins et les facteurs environnementaux qui régissent cette distribution. Mots clés : Hauts plateaux, zooplancton, Distribution, zones humides, facteurs environnementaux. Introduction Matériel & méthodes Les Hautes plaines algériennes appelé souvent « Constantinois » couvrent une grande superficie principalement de la wilaya de Sétif et Oum El Bouaghi comprenant une vingtaine de zones humides d’une grande importance écologique et économique. Les zones humides les plus spacieuses sont: Garaet Taref, Garaet Guelif, Garaet Ank Djemel et Garaet Ezzemoul. Le zooplancton joue un rôle clé dans le fonctionnement des écosystèmes aquatiques. Malgré cela, on a recensé peu d'études sur le zooplancton des eaux continentales algériennes. Cette étude se veut une continuation de recherches récentes (Samraoui et al., 1998; Samraoui, 2002) focalisées sur le zooplancton des zones humides algériennes en approfondissant nos connaissances de la répartition spatio-temporelle du zooplancton, ainsi que d’identifier les facteurs importants régissant la structure et le fonctionnement des zones humides (sebkhas) des Hauts Plateaux. Sur le terrain: Choix des sites: Le choix des sites est basé sur plusieurs critères: -Les sites appartiennent à la même région. Ils partagent ainsi des conditions climatiques semblables. -L’originalité et la richesse biologique qui caractérisent ces sites. Echantillonnage: Nous avons procédé à un échantillonnage mensuel effectué au niveau de de sept sites (Boucif, Boumia ou Garaat Djendli, Gémot, Timerganine, Garaat Tarf, Ank Djemel et Guelif) de s zones Humides des Hauts Plateaux pendant deux années consécutives 2002/2003 et 2003/2004 . La technique de récolte consistait à utiliser un filet à plancton de 55 µm de vide de maille. Le contenu du filet à plancton est récupéré dans des flacons en plastique sur lesquels noms et dates des prélèvements sont inscrits. Les échantillons ainsi obtenus sont conservés dans du formaldéhyde à 5%. Sachant bien que chaque relevé est précédé par la mesure de la conductivité, la profondeur et la température de l’eau. Résultats & discussion Description du site d'étude: 1. Composition spécifique de la biocénose crustacéenne : Dans les zones humides des Hauts Plateaux (Sebkhas), la classe des branchiopodes (Cténopoda et Anomopoda), représente également le plus fort pourcentage pour les deux années d’échantillonnages (2002/2003) et ‘2003/2004) respectivement 84.16 % et 82.35% de la communauté zooplanctonique crustacéenne (Fig. 2 ). Le genre Daphnia comprend D. magna, et Daphnia sp. La sous- classe des copépodes (environ 6% et 8.24%) pour les deux années d’études 2002/2003 et 2003/2004 se compose quant à elle de l’ordre des cyclopoides et calanoides. Ces derniers sont présents avec une faible représentativité qui varie entre 2.22% et 4.43% sans dominance de l’un par rapport à l’autre dans la communauté zooplanctonique. Les ostracodes sont effectivement présents dans les zones humides des Hauts Plateaux durant ces deux cycles hydrologiques (2002/2003) et (2003/2004) respectivement avec des pourcentages (9.87 % et 2.70%). (b) 2003/2004 Fig. 2 .Composition spécifique de la biocénose crustacéenne 2. Dynamique saisonnière du zooplancton: 2.1. Les cladocères: Les cladocères dont les daphnies font partie semblent avoir deux pics enregistrés en hiver pendant le mois d’octobre et décembre et un autre printanier en février pour les deux années d’études (Fig.3). Les abondances hivernales maximales sont alors atteintes au mois d’octobre. Les abondances printanières sont moins importants que celles hivernales. Nombre de spécimens Fig.1. Répartition des différentes stations au niveau des zones humides des Hauts Plateaux. Le complexe de zones humides des Hautes Plaine de l’Est algérien s’étale sur une superficie égale à 55000 ha de Sétif à Ain El Beida. Il comprend plusieurs milieux humides plus ou moins grands et salés. La plupart de ces milieux humides s’assèche durant l’été (Fig. 1). Les sites les plus connus sont les suivants: Garaat El – Tarf : C’est la plus grande dans la région par sa superficie (avec 25500 ha), elle se trouve au dessous de Djebel El – Tarf . Garaet Ank – Djemel: Représentée par sa superficie de 8550 ha. Elle se trouve aux pieds de Djebel de Ank – Djemel qui fait partie de la chaîne montagneuse d’Oum Kchrid . Garaet Guelif: Ce plan d’eau s’étend sur une superficie totale de 5525 ha. Il est limité par Djebel Guelif au nord, Djebel El – Tarf à l’est, Djebel Fedjoudj au sud et communique avec Garaat Ank – Djemel à l’ouest. Sebkhaet Djendli (Boumia): La sebkha de Djendli (avec 3700 ha) est entourée par trois chaînes montagneuses, Djebel Bouarif au sud, Djebel Toumbait et Djebel Tafraout . Aussi, on a des zones humides de superficie de plus ou moins petites comme: Boucif, Timerganine et Gémot. Mois Fig.3. Évolution saisonnière des cladocères dans les zones humides des Hauts Plateaux. Les copépodes ont enregistrés une abondance maximale pendant la période hivernale ou un pic important s’est avéré au mois de décembre pour les deux années consécutives d’échantillonnage (2002/2003) et (2003/2004). On a remarqué également un pic au printemps pendant le mois de mars avec une abondance de plus en plus importante. A priori, les copépodes aussi sont des régulateurs des populations des daphniidés appartenant aux cladocères. C’est ainsi que les copépodes jouent un rôle clé dans le fonctionnement des écosystèmes des eaux continentales. 2.2. Les copépodes: Nombre de spécimens Les ostracodes sont présents dans les zones humides des Hauts Plateaux, avec un pic hivernal qui atteint son maximum au mois d’octobre (2002/2003) puis on a enregistré une chutes des effectifs avec une faible représentativité dans la période du printemps pour les deux années de notre étude (Fig.5). Mois Fig.4. Évolution saisonnière des copépodes dans les zones humides des Hauts Plateaux.. 2.3. Les ostracodes: 3. Distribution spatiale de Daphnia magna: . Conclusion Nombre de spécimens Nombre de spécimens Notre étude qui s’étend sur deux années d’études consécutives (2002/2003) et (2003/2004) ; a révélé la présence des taxa zooplanctoniques variés dans ces milieux salins considérés pauvres en terme de richesse faunistique et spécifiquement de zooplancton. Les résultats obtenus ont montré, que les facteurs qui semblent régir la distribution spatiale de zooplancton sont le substrat, la conductivité/salinité, la profondeur de l’eau. Par contre, l’hydropériode contrôle leurs distributions temporelles. Mois Fig.5. Évolution saisonnière des ostracodes dans les zones humides des Hauts Plateaux.. Fig.6. Distribution spatiale de D. magna dans les zones humides des Hauts Plateaux.. D. magna colonise trois sites (Gémot, Timerganine et Boumia ou Garaat Djendli) dans les zones humides des Hauts Plateaux. Les abondances maximales sont notés au niveau de Gémot (2002/2003) et à Timerganine (2003/2004) avec des effectifs très importants.