les inégalités de chance

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Transcription de la présentation:

les inégalités de chance Comment expliquer les inégalités de chance à l’école ?

I. L’ANALYSE DES FAITS 1) Des inégalités face au bac 11,3 54,6 4,8   1) Des inégalités face au bac Document 1 Proportion d’élèves entrés en 6ème qui ont obtenu le baccalauréat selon l’origine sociale en % Ouvriers, contremaîtres, pers. de service Agriculteurs Artisans, commerçants Employés Cadres moyens, instituteurs Cadres sup, prof. libérales, chef d’entr., professeurs Non-actifs et divers Ens. entrés en 1962 11,3 14,8 23,4 24,8 49,3 54,6 8,4 20,6 entrés en 1989 52,5 71,1 58,7 60,0 76,3 85,3 34,3 62,7 Bac général * 22,5 39,5 31,0 32,4 51,7 71,0 14,3 37,0 Bac S ** 8,5 18,7 12,0 23,0 38,6 4,6 16,6 (*)Entrés en 1989 et qui ont obtenu un bac général (**) Entrés en 1989 et qui ont obtenu un bac S On remarque en France des inégalités scolaires importantes. En effet, si sur 100 fils/filles d’ouvriers entrés en 6ème en 1962 ……………….. ont obtenu le baccalauréat c’est le cas de ………… fils/filles de cadres supérieurs sur 100. Ainsi, les fils/filles de cadres supérieurs entrés en sixième en 1962 ont à cette époque …………… fois plus de chances que les fils/filles d’ouvriers d’obtenir le baccalauréat. Aujourd’hui, bien que les inégalités scolaires se soient réduites, elles demeurent significatives, puisque les fils/filles de cadres entrés en sixième en 1989 ont eu …………… fois plus de chances que les fils/filles d’ouvriers d’obtenir le baccalauréat. Par ailleurs, les inégalités demeurent fortes si on prend en compte le type de bac obtenu. Par exemple les enfants de cadres supérieurs entrés en 1989 en 6ème ont relativement aux enfants d’ouvriers ………… fois plus de chances d’obtenir un bac S que les enfants d’ouvriers. 11,3 54,6 4,8 1,62 3,15

2) Des inégalités dans les études supérieures Document 2 Niveau de formation des jeunes qui ont fini leurs études (entre 1995 et 1998) en fonction de leur origine sociale en France 48 En France entre 1995 et 1998 ,ur 100 fils/filles d’ouvriers non qualifiés ………… sont sortis du système scolaire avec un niveau inférieur au baccalauréat, ……… sont sortis avec un niveau équivalent au baccalauréat et ……… sont sortis diplômés de l’enseignement supérieur. En revanche, sur 100 fils/filles dont le père est cadre supérieur……… sont sortis du système scolaire avec un niveau inférieur au baccalauréat, ……… sont sortis avec un niveau équivalent au baccalauréat et ……… sont sortis diplômés de l’enseignement supérieur. Ainsi, les enfants d’ouvriers non qualifiés sont relativement ………………… fois plus nombreux que les enfants de cadres supérieurs à sortir du système scolaire sans diplôme ; tandis que les enfants de cadres sont relativement ………………… fois plus nombreux que les enfants d’ouvriers non qualifiés à sortir du système scolaire diplômés de l’enseignement supérieur. 30 22 6 16 78 8 3,5

En France en 2010, sur 100 élèves …. Part multipliée par 3,4 Part divisée par 4,2

A. L’ANALYSE DE PIERRE BOURDIEU II. LES EXPLICATIONS THEORIQUES CONTEMPORAINES DE L’INEGALITE DES CHANCES A L’ECOLE A. L’ANALYSE DE PIERRE BOURDIEU

l’habitus de la classe dominante Pour Pierre BOURDIEU, le système scolaire fonctionne sous le couvert de l’idéologie du « don naturel ». C'est à dire qu'a priori les élèves ne seraient sanctionnés que sur leur seul mérite c’est-à-dire qu'à partir de leurs aptitudes intellectuelles (concept de ……………………………………………..)   Or, il n'en est rien puisqu'en fait, selon lui, les attentes du système scolaire sont en adéquation avec ………………………………………………………….……………………. Ce phénomène s'explique en partie par une composante linguistique de l'habitus et en partie par une composante culturelle de celui-ci. méritocratie l’habitus de la classe dominante En effet, d'une part pour Bourdieu les élèves ne sont pas égaux face au discours professoral, puisque seuls les élèves dont les familles sont fortement dotées en ……………………………………. maîtriseront les codes linguistiques (niveau de langage, vocabulaire, …) adoptés par les enseignants. Ainsi, les pratiques linguistiques familiales, intégrées ………………………………………………………………………… jouent un rôle discriminatoire en matière de résultats scolaires c’est-à-dire que pour certaines CSP l'acquisition de la culture scolaire devient ………………………………………. (fils de paysans, d'ouvriers, d'employés ou de petits commerçants, ..) Habitus : ensemble des acquisitions que les agents sociaux intériorisent dans le cadre de leur socialisation (manières de penser, d'agir, ..). Ces dispositions deviennent permanentes et structurent alors les comportements individuels qui relèvent d'une logique collective puisque le processus de socialisation s'effectue de façon plus ou moins identique au sein d'une même classe sociale. capital culturel au cours de la socialisation primaire acculturation D'autre part, Le système scolaire attend des élèves qu'ils maîtrisent un ensemble d'œuvres littéraires reconnues comme classiques. Or en fonction de leur milieu d'appartenance et de l'habitus dont ils auront hérité les élèves seront donc conduits à aimer ou non de tels ouvrages …….. Le capital culturel : c'est l'ensemble des ressources culturelles que possède un individu ou qui caractérise un ménage. Que celles-ci soient incorporées (langage, capacités intellectuelles, savoir et savoir-faire) ; certifiées (titres et diplômes scolaires) ; objectivés (possession d'objets culturels : livres, accès aux médias, fréquentations des musées et des théâtres, …….)

Conclusion : Sous le couvert d'un discours méritocratique l'école sélectionne les héritiers en fonction des ressources socialement acquises dont ils disposent.   Habitus : ensemble des acquisitions que les agents sociaux intériorisent dans le cadre de leur socialisation (manières de penser, d'agir, ..). Ces dispositions deviennent permanentes et structurent alors les comportements individuels qui relèvent d'une logique collective puisque le processus de socialisation s'effectue de façon plus ou moins identique au sein d'une même classe sociale. Le capital culturel : c'est l'ensemble des ressources culturelles que possède un individu ou qui caractérise un ménage. Que celles-ci soient incorporées (langage, capacités intellectuelles, savoir et savoir-faire) ; certifiées (titres et diplômes scolaires) ; objectivés (possession d'objets culturels : livres, accès aux médias, fréquentations des musées et des théâtres, …….)

B. L’ANALYSE DE RAYMOND BOUDON coûts Milieux défavorisés avantages II. LES EXPLICATIONS THEORIQUES CONTEMPORAINES DE L’INEGALITE DES CHANCES A L’ECOLE B. L’ANALYSE DE RAYMOND BOUDON coûts Milieux favorisés avantages

Pour Raymond BOUDON, l'inégalité des chances trouve son origine en dehors de l'école, et plus précisément, dans les ……………………………………………………………………………. Ces stratégies sont fondées en fonction du milieu social d'appartenance. Pour Boudon, c'est dans le cadre du groupe familial que naissent ou non les ambitions scolaires ou universitaires qui déterminent la scolarisation de l'enfant. Le statut du groupe familial va influencer les "chances de survies" de l'enfant aux différents stades du système éducatif. Selon lui, les coûts, les avantages et les risques de l'investissement scolaire sont appréciés de façon variable selon les milieux sociaux.   le rendement escompté du diplôme sert le plus souvent à évaluer les avantages (les familles populaires recherchent des diplômes à rendement immédiat en terme d'emploi : BTS, IUT … tandis que d'autres ont une vision à plus long terme dans la perspective de carrières et privilégient les filières longues.) Les coûts sont d'ordre financier (ce qui pénalise les familles modestes). Les risques tiennent à l'échec scolaire (dont les familles populaires surestiment les chances qu'ils se produisent) qui entraînent une perte de temps et donc d'argent. stratégies de scolarisation définies par les familles

Ainsi, les familles modestes sous-estiment / sur-estiment le rendement escompté du diplôme et sous-estiment / surestiment les coûts financiers et les risques d’échec scolaire. Lors de leur arbitrage avantages des études / coûts des études ; les premiers / ces derniers l’emportent sur les premiers. Ce qui explique que les enfants de milieux modestes s’auto-excluent des filières valorisantes sur le marché du travail. A l’opposé, les familles et les enfants issus des classes supérieures connaissent mal / bien les avantages qui peuvent être retirés de l’obtention d’un diplôme, tandis qu’elles assument difficilement / facilement les coûts des échecs et de la poursuite des études. coûts Milieux défavorisés avantages coûts Milieux favorisés avantages

Notes PCS - de 9 De 9 à 10,2 De 10,3 à 12 + de 12 Agriculteur Ouvrier Document 8 Pourcentage d’élèves demandant à entrer en second cycle long en fonction des notes de 3ème et de l’origine sociale Notes PCS - de 9 De 9 à 10,2 De 10,3 à 12 + de 12 Agriculteur Ouvrier Cadre supérieur 28,1 36,7 60,9 63,6 64,8 95,5 81,3 94,2 97,1 100 97,6 Ensemble 41,7 75,0 94,8 98,9 M. DURU-BELLAT et alii, « Les scolarités de la maternelle au lycée », Revue française de sociologie, janv-mars 1993 Il apparaît clairement à travers le document 8 que les familles ont effectivement des stratégies scolaires différentes selon les milieux sociaux, en ce qui concerne plus spécifiquement les choix d’orientation de leur enfant. Ainsi, relativement à leur population les cadres demandent …………….fois plus que les agriculteurs et ………….. fois plus que les ouvriers à ce que leur enfant rentre en seconde générale alors que les notes de celui-ci ont été en moyenne inférieures à 9/20 en 3ème. De même, lorsque la moyenne des enfants concernés est compris entre 9 et 10,2, sur 100 agriculteurs ………………. demandent un passage en 2nde tandis que c’est le cas de …………… cadres sur 100 cadres (soit …………… fois moins). Toutefois, les disparités de stratégies scolaires en fonction des PCS se réduisent lorsque les résultats s’améliorent pour devenir négligeables au delà d’une moyenne supérieure à 12/20. 2,16 1,66 63,6 95,5 1,5