Faculté de Médecine & Pharmacie

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Transcription de la présentation:

Faculté de Médecine & Pharmacie Département de Médecine Générale GEAPI 1 Critères et moyens pour différencier les urgences vraies des urgences ressenties   Dr Marie-Thérèse Hebert Dr Yann Brabant

Faculté de Médecine & Pharmacie Département de Médecine Générale Quels sont les critères bio-psycho-sociaux et les moyens à mettre en œuvre pour distinguer les urgences ressenties des urgences vraies ?  

Les obligations du médecin Elles sont définies par la loi : Code Pénal Code de Santé Publique Code de Déontologie

Le Médecin se doit : • De porter assistance à toute personne en péril. • De participer à la permanence des soins. • D’assurer la continuité des soins lors de son absence. • D’informer le médecin traitant de son intervention

Les recours urgents ou non programmés en médecine générale Représentent 12 % de l’ensemble des consultations et visites effectuées Seuls 5% nécessitent une hospitalisation * DREES 2006

L'urgence médicale • Niveau 1 : pas de justification d'accès à un plateau technique en urgence. • Niveau 2 : pronostic vital n’est pas engagé, le pronostic est stable mais nécessité d’ un plateau technique. • Niveau 3 : pronostic incertain et instable , nécessite l'accès rapide à un plateau parfois spécialisé. • Niveau 4 : pronostic vital engagé et nécessité d’une intervention immédiate et mise en alerte du SMUR. • Niveau 5 : situation d'extrême urgence nécessitant des gestes symptomatique de réanimation destinés à préserver le pronostic vital en attendant l’arrivée du SMUR . * Conseil National de l’Ordre des Médecins

Aucune pathologie grave Il faut distinguer : L’urgence vitale L’urgence vraie Pronostic vital engagé Soins urgents L’urgence ressentie L’urgence de confort Urgence vitale = met en jeu pronostic vital (détresse cardio-respiratoire, hémorragie, suicide, AVC, coma…) Urgence vraie = n’engage pas le pronostic vital mais nécessite des soins rapides (colique néphrétique, laryngite, fracture, convulsion, crise d’asthme modéré, appendicite…) Urgence ressentie = le patient peut légitimement penser que son état nécessite des soins urgents alors qu’il ne souffre d’aucune pathologie grave (fièvre isolée, douleur abdominale, douleur thoracique atypique, crise d’angoisse…) Urgence de confort = le patient majore ses symptômes pour obtenir des soins dont l’urgence médicale n’est pas justifiée (pilule oubliée, certif médical, arrêt de travail, insomnie…) Pense nécessiter des soins urgents Majore ses symptômes Aucune pathologie grave Aucune pathologie grave

Les critères bio-psycho-sociaux Conscience, Tachycardie, HTA ou hypoTA, Signes de lutte ou cyanose, Fièvre, Purpura, Etc… BIO Patient non connu, Inquiétude majeure, Agressivité majeure, Idées suicidaires, Etc… PSYCHO Habitat loin de l’hôpital, Isolement, Famille inquiète, Précarité sociale Etc… Les critères sont liés au patient et à la situation. Quand on est devant une urgence vitale, c’est évidemment les critères BIO qui font l’urgence et le reste n’est pas important comme de toute façon la prise en charge sera une hospitalisation souvent par le SMUR. SOCIAUX

Les moyens (1) pour distinguer les urgences vraies/urgences ressenties Liés au médecin Disponibilité Mode d’exercice (seul, groupe, secrétariat) Expérience Compétences (D.U., médecin-pompier, régulateur...) Equipement du cabinet (ECG, BU, lecteur de glycémie...) Secrétaire formé Les moyens pour repérer ces critères vont être de plusieurs ordres : Il y a d’abord les moyens liés au médecin et à l’organisation du cabinet… L’appel est reçu par une secrétaire dans 47 % des cas et 18 % par un secrétariat téléphonique. Seuls 16 % des appels sont reçus directement par le médecin. La formation de la secrétaire est primordiale car la distinction entre appel urgent et non urgent dépend du degré de compétence de la personne répondant au téléphone. Au moindre doute, elle doit demander conseil au médecin. En son absence, elle doit informer le centre 15.

Les moyens (2) pour distinguer les urgences vraies/urgences ressenties D’abord au téléphone… Secrétaire formée Connaissance du patient Ton de la voix Questions posées En consultation non programmée, ou en visite (+/- différée) Bilan des fonctions vitales (<20s.) conscience ventilation pouls carotidien Le médecin se déplace une fois sur deux quand il ne connait pas le patient et une fois sur trois s’il le connait (2) L’appel est reçu par une secrétaire dans 47 % des cas et 18 % par un secrétariat téléphonique. Seuls 16 % des appels sont reçus directement par le médecin. La formation de la secrétaire est primordiale car la distinction entre appel urgent et non urgent dépend du degré de compétence de la personne répondant au téléphone. Au moindre doute, elle doit demander conseil au médecin. En son absence, elle doit informer le centre 15.

Les moyens (3) pour distinguer les urgences vraies/urgences ressenties Examen clinique (signes de lutte, cyanose, poids, etc.) Matériel de diagnostic (thermomètre, lecteur glycémie, BU, DEP, ECG) Rassurer le patient Soulager le patient Tests thérapeutiques (Natispray, anxiolytiques) Avis du centre 15 Biologie ou imagerie en ambulatoire Avis spécialisé en semi-urgence Adressage aux Urgences

Agir pour les urgences vraies Prévenir le sur-accident (intox au CO…) Alerter les secours Premiers gestes de réanimation en cas de détresse des fonctions vitales ECG, glycémie capillaire ou DEP afin d’émettre des hypothèses diagnostiques Soulager le patient Biologie, consultation spécialisée ou imagerie en urgence afin d’éviter une hospitalisation Dans le cadre de la continuité des soins, rédaction d’une note de transmission Tenir compte du bio-psycho social dans la prise en charge Gestion de la famille (problème du maintien à domicile du conjoint si hospitalisation) Premiers gestes de réanimation en cas de détresse des fonctions vitales (libération des voies aériennes, PLS, manœuvre Heimlich, massage cardiaque +/- ventilation au masque, pose de voie veineuse)

Conclusion Évaluer le degré d'urgence Rechercher l'étiologie Rassurer Orienter  Intégrer les critères bio-psycho-sociaux du patient  Avoir les bons moyens à disposition

Bibliographie Druais PL, Gay B, Le Goaziou MF, Budowski M, Gilberg S. Médecine Générale. Paris : Masson 2009;454 pages. Boisnault P, Ferru P, Gallais JL et al. Gestion des urgences. Actes et fonctions du médecin généraliste dans leurs dimensions médicales et sociales. SFMG. La lettre de la médecine générale 1997;45:21.

La permanence des soins Faculté de Médecine & Pharmacie Département de Médecine Générale La permanence des soins  

Permanence des soins «Mission de service public » (article L.6314-1 du Code de la Santé Publique résultant de la loi HPST du 21 juillet 2009). Repose essentiellement sur deux principes : la sectorisation des astreintes le renforcement de la régulation libérale des appels

Avantages… à la régulation libérale Optimisation des coûts en fonction du besoin réel des patients : niveau de gravité et/ou urgence médicale, raccourcissement des délais d'attente :       - 5 million d’actes par an à ~ 48€ par prise en charge libérale - 3 millions d'actes par an en service-porte à 220€ par prise en charge * * rapport Cour des Comptes 2007

Intérêt du régulateur libéral : Repérage des détresses masquées Les médecins généralistes ont une capacité particulière, exercée au quotidien, à repérer les pathologies masquées potentiellement dangereuses et évolutives. Ils sont spécialistes des incidences basses : au milieu du bruit de fond des pathologies, ils ont une aptitude particulièrement affûtée à repérer - à sentir- les événements potentiellement graves.

Niveaux de régulation conseil médical (60 % des appels en moyenne) avis médical différé (jusqu’à 12h) urgence différée => envoi à un système de PDS organisé urgence vraie => envoi d'un système d'urgence de type Samu ou SMUR

Les codes actes des majorations spécifiques Avenant n° 4 à la Convention nationale des médecins libéraux (JO du 2 juin 2005) Codes majorations des actes à domicile Tarifs majorations des actes à domicile Codes majorations des actes en cabinet Tarifs majorations des actes en cabinet Majoration spécifique de nuit 20h-0h/6h-8h VRN 46,00 € CRN 42,50 € Majoration spécifique de milieu de nuit 0h-6h VRM 55,00 € CRM 51,50 € Majoration spécifique de dimanche et jours fériés VRD 30,00 € CRD 26,50 €

Sur la feuille de soins : pour les actes réalisés au cabinet : C + CRN ou CRD pour les visites à domicile justifiées : V + VRN ou VRD cocher la case URGENCE Indemnisation d’astreinte : 50€ / 4h

Exemple du 79 : PDS depuis le 03 janvier 2005 Le 15, numéro d’appel unique SAMU APPSUM Les P.A.R.M. (Permanencier auxiliaire de régulation médicale) Régulation libérale par les MG (3C/heure) 350 effecteurs libéraux

Organisation (1) Centre 15 : locaux du SAMU, CH Niort 7 secteurs de garde 1 binôme par secteur

Organisation (2) En semaine : 20h-minuit Samedi : 12h-20h et 20h-minuit Dimanches et jours fériés : 08h-20h et 20h-minuit