Intervention en contexte interculturel : Principes, place de l’histoire et créativité. Lilyane Rachédi (professeure, école de travail social, UQAM). Mars 2010.
PRÉSENTATION GÉNÉRALE I. Accompagner les familles immigrantes : Principes II. Une avenue possible : valoriser, favoriser la transmission-partage de l’histoire III. Jeunes réfugiés au Québec : Au risque de l’histoire racontée Conclusion générale : Des oeuvres littéraires et cinématographiques dans l’intervention et l’enseignement
I ACCOMPAGNER LES IMMIGRANTS : DES PRINCIPES Formation tirée du guide Accompagner les familles immigrantes. Guide d’accompagnement Michèle Vatz-Laaroussi, Lilyane Rachédi et Lucie Pépin Formation donnée par Lilyane Rachédi, mars 2010 Rachedi.lilyane@uqam.ca
TÉMOIGNAGES Des pertes Des obstacles liés à la langue Le “Nous familial” L’histoire familiale Le rapport aux institutions Des discriminations subtiles Les ressources des familles L’aide des Québécois…une initiative appréciée
PRINCIPES
FILTRE ICI ET MAINTENANT STATUT DU PROFESSIONNEL VISION DES FAMILLES EFFETS PERVERS Résolveur de problème A-histoires Normalisation
FILTRE CULTURALISTE STATUT DU PROFESSIONNEL VISION DES FAMILLES EFFETS PERVERS Expert Statiques Réductionnisme
FILTRE ORGANISATIONNEL STATUT DU PROFESSIONNEL VISION DES FAMILLES EFFETS PERVERS Spécialiste Indifférenciées Assimilationnisme
FILTRE INDIVIDUALISTE STATUT DU PROFESSIONNEL VISION DES FAMILLES EFFETS PERVERS Écoutant Individus Ethnocentrisme
FILTRE PATHOLOGISANT STATUT DU PROFESSIONNEL VISION DES FAMILLES EFFETS PERVERS Soignant Malades Exclusion
CONCLUSION POUR TRAVAILLER DANS UN CONTEXTE INTERCULTUREL Des habiletés nécessaires : Favoriser la compréhension S’informer Être conscient de sa grille et ses intolérances personnelles Questionner Faciliter l’entraide Reconnaître les difficultés et conflits possibles
Des difficultés familiales : des conflits possibles Rapport à l’autorité Rapport au religieux Rapport au corps Rapport gars/filles Pour les parents : SENTIMENT DE PERDRE LEURS ENFANTS Pour les enfants : SENTIMENT D’ÊTRE INCOMPRIS
Comment dépasser ces conflits ou les prévenir…? Informer et prévenir (exemple : école et culture scolaire) Dialoguer pour ne pas cristalliser les conflits (médiateurs interculturels) Connaître et reconnaître (posture de curiosité) Favoriser l’échange des savoirs POUR UNE COMMUNICATION INTERCULTURELLE
VALORISER, FAVORISER LA TRANSMISSION-PARTAGE II UNE AVENUE POSSIBLE VALORISER, FAVORISER LA TRANSMISSION-PARTAGE DE L’HISTOIRE.
Quelles histoires ? les rapports à l ’histoire Importance de l ’histoire pour la transmission intergénérationnelle dans les familles immigrées et réfugiées Quelles histoires ? les rapports à l ’histoire Comment transmettre l ’histoire ? les vecteurs de l ’histoire Pourquoi l ’histoire ? la transmission de l ’histoire comme lien intergénérationnel et résilience
Rapports à l’histoire des familles réfugiées et immigrées au Québec Histoire témoignage social Histoire transmission familiale Histoire dérobée Histoire taboue
Transmettre l ’histoire comment et avec qui : des vecteurs de la transmission... L ’expérience commune L ’exposition à des modèles (moteurs de réussite scolaire et sociale) Le transfert de savoirs (savoirs pratiques et savoirs être) Des parents transmetteurs Des relais de la transmission : grands parents, pays d ’origine, réseaux transnationaux
La transmission de l ’histoire comme lien intergénérationnel Légitimer le passé et les choix Transmettre la mémoire familiale Permettre la projection dans l’avenir Forger une identité adaptative et solide
Histoire, transmission et modalités d ’insertion
III Jeunes réfugiés au Québec : Au risque de l’histoire racontée Action menée par le RIFE (Rencontre Interculturelle des Familles de L’Estrie), Lilyane Rachédi et Marie-Thérese Lushima
Raconter : pourquoi ? Avec qui et pour qui ? Comment ? Quels objectifs ? Quels espaces et modes de narration possibles ? Le livre comme outil de médiation Quels narrateurs ?Une héroïne, une auteure, des réfugiés, des témoins Quels auditoires? Un jeune public scolaire
Les objectifs : raconter pourquoi ? Sensibiliser et informer sur la diversité culturelle et le vécu des jeunes réfugiés cotoyés dans les écoles Permettre aux jeunes d’avoir une position plus documentée et plus critique par rapport aux guerres du XX et XXIieme Favoriser les espaces d’échange pour une meilleure connaissance et reconnaissance des jeunes réfugiés : acteurs versus victimes Partager des savoirs Valorisation du livre comme support du récit et objet d’apprentissage
Raconter : avec qui et pour qui ? Quels espaces et modes de narration possibles ? Le livre comme outil de médiation Quel promoteur de cette action ? Un organisme local et des ressources du milieu Quels narrateurs ? Une héroïne, des réfugiés- témoins Quels auditoires? Un jeune public scolaire et leurs enseignants
Structure de l’action : raconter comment ? Les étapes : 1. Lecture et distribution du livre : “lettre à Madeleine” Marie-Danielle Croteau, éditions la courte échelle, 1999 2. Identification de thèmes importants 3. Présentation et discussion en classe
Les thèmes d’animation Identification des thèmes : colonisation ( hiérarchie des rapports sociaux) régime dictatorial (impact du politique sur le singulier) débrouillardise ( les stratégies de survie et résilience) place de l’écriture (fonction thérapeutique et sociale)
Présentation en classe 1. Animation Exposition sur la place des immigrants et réfugiés dans la région Conférence par une personne réfugiée elle-même sur les thèmes ciblés (colonisation, régime dictatorial, débrouillardise, place de l’écriture). Présentation d’objets-témoins et lecture de passages clès du livre 2. Discussion : Poser des questions pour ramener au contexte sherbrookois et aux connaissances des éléves réfugiés et sherbrookois Place et statut de l’écriture et importance de l’histoire personnelle, familiale, nationale et internationale Évaluation de l’activité : qu’avez-vous retenu ? Collation - tirage de livres
Résultats Évaluation des éléves Évaluation des enseignants Informations sur le phénomène migratoire Apprentissages sur les processus des régimes dictatoriaux Compassion vis-à-vis des réfugiés des guerres Des questions contre des Préjugés Lutte au racisme Des partages de connaissance Évaluation des enseignants Pertinence du livre comme puissant outil d’information et d’animation Sensibilisation, confrontation face aux témoignages des adultes et des enfants Importance de travailler la place de l’histoire à l’école Plus de temps/richesse des discussions Plus de livres Plus de sujets
Synthèse : au risque de l ’histoire, avec les jeunes immigrants-réfugiés au Québec
Conclusion : Des oeuvres littéraires et cinématographiques dans l’intervention et l’enseignement Promouvoir les histoires plurielles auprès des jeunes et grâce aux œuvres des écrivains francophones Utilisation du récit dans un objectif de justice-équité en éducation : L’expérience des Récits de dignitié Dans nos pédagogies ne pas hésiter à utiliser le livre pour favoriser le dialogue interculturel : D’autres livres, d’autres objectifs
Des films…. L’ange de Goudron. Denis Chouinard, 2001. Clandestins, Denis Chouinard et Nicolas Wadimoff, 1998. Loin de chez eux, Stephen Frears, 2002. The Namesake, Mira Nair, 2007. La porte d’or, Michel Vianey, 1990. Azur et Asmar, Michel Ocelot, 2006. Exil, Tony Gatlif, 2004.