Intégration et représentation des minorités racisées dans les grandes municipalités : un état des lieux Myrlande Pierre Metropolis, Ponta Delgada 2011
Évolution de l'immigration et émergence des « minorités visibles » Le Canada a longtemps compté sur l'Europe occidentale, en particulier sur la Grande-Bretagne, comme principale source d'immigration. Dans les deux décennies qui ont suivi la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le Canada a maintenu sa politique favorisant l'immigration en provenance des États-Unis, du Royaume-Uni et des autres pays d'Europe. Toutefois, dans les années 1960, il y a eu d'importants changements dans la politique d'immigration du Canada, mettant ainsi l'accent sur la scolarité et les compétences des immigrants, en tant que critères de sélection des immigrants. Bien que les immigrants parrainés, admis en vue de la réunification des familles et de l'établissement des réfugiés, soient restés une importante composante de l'immigration.
Les minorités racisées De façon générale, le Canada et le Québec connaissent un accroissement de populations issues de minorités de plus en plus visibles et de plus en plus diversifiées. Pour la première fois, la population des minorités visibles (minorités racisées) a franchi en 2006 la barre des cinq millions de personnes, soit cinq fois plus qu'il y a 25 ans. Il sagit dune tendance forte qui connaitra accroissement au cours des années avenir. Cet ancrage de la diversité ethnoculturel national se remarque également dans l'augmentation considérable de la population dite de minorité visible (minorité racisée), qui représentait en 2006 plus de 16 % de l'ensemble de la population canadienne. Selon la Loi sur l'équité en matière d'emploi, les membres des minorités visibles sont définis comme étant des « personnes, autres que les Autochtones, qui ne sont pas de race blanche ou qui n'ont pas la peau blanche ».
Le graphique ci-dessus montre la composition des membres de minorités visibles au Canada. (Source: Statistiques Canada, 2006).
Les minorités visibles représenteront près du tiers de la population canadienne dans 20 ans Le visage du Canada aura beaucoup changé dici une vingtaine dannées, particulièrement dans les grandes villes. Selon des projections présentées par Statistique Canada aujourdhui, près du tiers de la population canadienne appartiendra à une minorité visible en 2031.
Ce changement sera particulièrement apparent à Toronto, où près des deux tiers (63%) des citoyens appartiendront à une minorité visible. Vancouver sera la seule autre ville canadienne où les minorités visibles seront devenues, en fait, la majorité, avec 59% de la population.
Le défi de lintégration Les minorités visibles sont sérieusement désavantagées sur le marché du travail au Canada : On note de grands écarts entre les perspectives du marché du travail pour les populations de minorités visibles et celles des non-membres de minorités visibles. Le taux d'emploi est inférieur et le taux de chômage est supérieur pour les minorités visibles comparativement aux non-membres de minorités visibles (voir le tableau 2). Dans l'économie urbaine « mondialisée », les exigences de flexibilité sur le marché du travail exposent de façon disproportionnée les groupes racisés au travail.
Conclusion À lépoque actuelle, il est devenu comme un lieu commun daffirmer que limmigration est un phénomène majeur et irréversible. Un phénomène au cœur des préoccupations des États, des organismes internationaux et des différents acteurs politiques, économiques et sociaux. Limmigration et les enjeux qui y sont rattachés occupent dorénavant une place de plus en plus grande et suscitent un intérêt de plus en plus marqué. Soulignons toutefois que plus souvent quautrement, ces questions se posent en termes dintégration, dinégalités ou de précarité. Si ce fait est entendu pour une part considérable des personnes immigrantes, il se pose avec encore plus dacuité à légard des minorités racisées.
FIN ! Merci