cms.unige.ch/asso-etud/adefep/ http://cms.unige.ch/asso-etud/adefep 1 19/06/2018

Entre intérêts, conflits et sens Un cas pratique : l’Escalade 4.. L’activité des élèves ‘Passion est passivité de l’âme et activité du corps.’ R.Descartes Entre intérêts, conflits et sens ‘Raison est activité de l’âme et passivité du corps ?’ O. Maulini

L’objectif : mobiliser psychiquement (compétence)

L’objectif : mobiliser psychiquement (compétence) La condition : s’immobiliser physiquement (comportement)

L’objectif : mobiliser psychiquement (compétence) La médiation : formaliser cognitivement (concepts) La condition : s’immobiliser physiquement (comportement)

Sous l’activité : le mobile, l’intérêt Sous l’intérêt : l’incertitude, le conflit Qu’est-ce qu’une opposition ?

Sous l’activité : le mobile, l’intérêt Sous l’intérêt : l’incertitude, le conflit Qu’est-ce qu’une opposition ?

1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? Activité, n.f. L’activité d’un sujet humain est la manifestation de sa faculté de penser et d’agir, la somme de ce qu’il met en œuvre pour vivre dans le monde. On dit que l’activité : réalise le couplage entre l’organisme et son environnement ; est orientée par un mobile (un intérêt qui incite à agir) [ici : inventer un peut-être ou trouver la vérité…] ; est composée d’actions qui visent un but (un objectif intermédiaire structurant le flux de l’activité) [ici : écrire une phrase, la dicter, lire et comprendre des textes…] ; met en œuvre des opérations (qui réalisent ce qui est visé) [ici : comparer, séquencer, isoler, permuter, insérer, etc…].

Se promener ? Linus contre Émile 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? Se promener ? Linus contre Émile

L’intérêt calculé But 1 : agir Savoir = pouvoir 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? L’intérêt calculé But 1 : agir Savoir = pouvoir

L’intérêt éprouvé But 1 : agir But 2 : penser Pouvoir ≠ vouloir 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? L’intérêt éprouvé But 1 : agir Savoir = pouvoir But 2 : penser Pouvoir ≠ vouloir

1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? INTÉRÊT, n.m. L’intérêt est ce qui importe à quelqu’un, ce qui fait la différence entre une chose et l’autre (inter-esse = ‘être entre’). Il peut relever d’un besoin calculé (‘c’est dans mon intérêt’) ou au contraire d’un désir éprouvé (‘c’est ce qui m’intéresse’) capable de se retourner contre la conservation du sujet. Pour Dewey (1910), une activité sans intérêt est simplement impossible. Pour Claparède (1931), ‘le ressort de l'éducation doit être, non pas la crainte du châtiment, ni même le désir d'une récompense (intérêt extrinsèque), mais l'intérêt profond pour la chose qu'il s'agit d'apprendre et d'assimiler (intérêt intrinsèque)’. Cet intérêt profond ne se limite pas à l’utilité du savoir (comme moyen d’atteindre des fins), mais peut modifier les buts eux-mêmes. Il relève du désir d’apprendre, donc de l’au-delà de la demande (l’au-delà des questions) des élèves (Lacan, 1966 ; Maulini, 2007).

Demande « Pourquoi les planètes sont-elles rondes et pas triangles, carrées… ? »

Sous l’activité : le mobile, l’intérêt Sous l’intérêt : l’incertitude, le conflit Qu’est-ce qu’une opposition ?

Sous l’activité : le mobile, l’intérêt Sous l’intérêt : l’incertitude, le conflit Qu’est-ce qu’une opposition ?

Chercher la falsification 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? Chercher la falsification « La philosophie dialectique du ‘pourquoi pas ?’ est caractéristique du nouvel esprit scientifique. (…) La connaissance cohérente est un produit de la raison polémique. (…) Deux hommes, s’ils veulent s’entendre vraiment, ont d’abord dû se contredire. La vérité est fille de la discussion, non pas fille de la sympathie. »

CONFLIT (SOCIO-COGNITIF), n.m. 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? CONFLIT (SOCIO-COGNITIF), n.m. Le conflit socio-cognitif est un processus paradoxal déclenché par un désaccord explicite entre deux personnes et qu’elles résolvent d’un commun accord. Le conflit est social parce qu’il réunit deux sujets, cognitif parce que (seules) leurs connaissances sont en cause. Il dépend de la capacité des parties à supporter socialement et affectivement les conséquences de leur opposition et de l’incertitude qu’elle suppose. Le processus idéal passe par l’émergence d’un désaccord cognitif (conflit), puis par la décentration cognitive des participants (question), la résolution cognitive du conflit (discussion) et une restructuration cognitive (apprentissage) chez au moins l’un des deux partenaires (Zittoun, 1997). Par incorporation, le conflit intersubjectif peut se transformer en conflit intrasubjectif (Vygotski, 1934), en capacité humaine à chercher activement l’objection, à se poser (réflexivement) des questions, à trouver librement un intérêt aux savoirs nouveaux.

Sous l’activité : le mobile, l’intérêt Sous l’intérêt : l’incertitude, le conflit Qu’est-ce qu’une opposition ?

Sous l’activité : le mobile, l’intérêt Sous l’intérêt : l’incertitude, le conflit Qu’est-ce qu’une opposition ?

1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? L’exercice C Opposez les deux démarches pédagogiques ‘la Turquie doit-elle entrer dans l’Europe ?’ (A) et ‘La carte d’identité géographique du continent européen’ (B) en répondant à ces trois questions : Quelle activité est-elle demandée aux élèves dans les deux démarches ? Quels intérêts sont censés provoquer cette activité ? Face à ces deux démarches, quels choix l’institution scolaire et les enseignants peuvent-ils opérer pour tirer au mieux parti des fonctions de la forme scolaire ? Correction bientôt disponible sur moodle. Vos questions sur eee-fpse@unige.ch

Opposition, ou non ? [Opposition, n. f. : rapport d’antinomie] 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? Opposition, ou non ? [Opposition, n. f. : rapport d’antinomie] 1. La mamie de A. aime les chats. La mamie de B. aime Mozart. 2. Albert aime les chiens. Benoît aime les chiens de chasse. 3. Le prof A est sympa. Le prof B est souffrant. 4. Le prof A présent. Le prof B est absent. 5. Le prof A est patient. Le prof B n’est pas patient. 6. Alice est patiente. Bianca est impatiente. 7. Pour Agnès, le redoublement est efficace. Pour Bob, le redoublement est décourageant. 8. L’école est responsable de l’échec scolaire. L’école n’est pas la seule responsable de l’échec scolaire. 9. L’école est pour beaucoup dans l’échec scolaire. L’école n’est pas pour rien dans l’échec scolaire. 10. L’école est la cause de l’échec scolaire. La cause de l’échec scolaire est la compétition sociale. 11. L’école est une cause de l’échec scolaire. Une cause de l’échec scolaire est la compétition sociale. 12. L’échec est formateur. L’échec est destructeur. 13. L’étudiant A trouve cet exercice utile. L’étudiant B trouve cet exercice idiot.

Opposer : une opération à expliciter 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? Opposer : une opération à expliciter 1. La mamie de A. aime les chats. La mamie de B. aime Mozart. 2. Albert aime les chiens. Benoît aime les chiens de chasse. 3. Le prof A est sympa. Le prof B est souffrant. 4. Le prof A présent. Le prof B est absent. 5. Le prof A est patient. Le prof B n’est pas patient. 6. Alice est patiente. Bianca est impatiente. 7. Pour Agnès, le redoublement est efficace. Pour Bob, le redoublement est décourageant. 8. L’école est responsable de l’échec scolaire. L’école n’est pas la seule responsable de l’échec scolaire. 9. L’école est pour beaucoup dans l’échec scolaire. L’école n’est pas pour rien dans l’échec scolaire. 10. L’école est la cause de l’échec scolaire. La cause de l’échec scolaire est la compétition sociale. 11. L’école est une cause de l’échec scolaire. Une cause de l’échec scolaire est la compétition sociale. 12. L’échec est formateur. L’échec est destructeur. 13. L’étudiant A trouve cet exercice utile. L’étudiant B trouve cet exercice idiot.

Un cas pratique : l’Escalade 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? Un cas pratique : l’Escalade Voici 8 documents : que faire en classe avec eux ? Que faire comparer aux élèves ? Que doivent-ils conceptualiser ? Ensuite, que faire d’autre pour les entraîner à mobiliser les concepts enseignés dans des compétences transférables ?

1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ? Expliciter l’examen…

1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ?

1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3 1. Sous l’activité… > 2. Sous l’intérêt… > 3. Qu’est-ce qu’une opposition ?

Références Audigier, F. & Heimberg, C. (2004). Quel droit des migrants à des contenus scolaires qui favorisent leur intégration ? Colloque Droit à l’éducation, migrants. Université de Genève, Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation. Bachelard, G. (1940/1994). La philosophie du non. Essai d’une philosophie du nouvel esprit scientifique. Paris : PUF. Claparède, E. (1931/1958). L'éducation fonctionnelle. Neuchâtel & Paris : Delachaux & Niestlé. Corvez, M. (1968). Le structuralisme de Jacques Lacan. Revue Philosophique de Louvain, 66(90), 282-308. Dewey, J. (1910/1997). L’intérêt et l’effort dans leurs rapports avec l’éducation de la volonté (chapitre extrait de L’école et l’enfant). In Groupe éditions de l'ANEN. L'éducation nouvelle (pp. 63-101). Neuchâtel : Delachaux et Niestlé. Dewey, J. (1916/1983). Démocratie et éducation. Introduction à la philosophie de l’éducation. Lausanne : L’Age d’Homme. Lacan, J. (1966/2001). Écrits. Paris : Seuil. Leontiev, A.A. (1975/1984). Activité, conscience, personnalité. Moscou : Editions du Progrès. Leontiev, A.A. (2006). “Units” and Levels of Activity. Journal of Russian and East European Psychology, 44(3), 30–46. Maulini, O. (2005). Questionner pour enseigner et pour apprendre. Paris : ESF. Maulini, O. (2007). Une formation, deux mobilisations : activités, savoirs et motivation de l’apprentissage à l’entrée dans l’école. In M. Durand & M. Fabre (Ed.). Les situations de formation entre savoirs, problèmes et activités (pp. 81-102). Paris : L’Harmattan. Vygotski, L. S. (1934/1985). Pensée et langage. Paris : Messidor-Éditions sociales. Zittoun, T. (1997). Note sur la notion de conflit socio-cognitif. Cahiers de psychologie, 33, 27-30.