L’ EMPRUNT LEXICAL Mme. MEDANE

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Transcription de la présentation:

L’ EMPRUNT LEXICAL Mme. MEDANE Université Hassiba Benbouali-Chlef- (Algérie)

Lorsque deux systèmes linguistiques entrent en contact pour diverses raisons (proximité géographique, colonisation, relations commerciales, l’augmntation des échanges humains et matériels…), des unités passent d’une langue à une autre.

On appelle « emprunt » ce procédé consistant à faire passer une forme (emprunt lexical) ou un sens (emprunt sémantique) d’une langue à une autre. C’est donc le processus consistant, pour une langue, à introduire dans son lexique un terme venu d’une autre langue.

L’emprunt fait partie des procédés par lesquels on enrichit le lexique d’une langue. Il consiste à faire apparaitre dans un système linguistique un mot provenant d’une autre. L’emprunt contrairement aux autres procédés de formation des mots étudiés (dérivation, composition, siglaison,…) présente la particularité de faire surgir des unités nouvelles sans recourir à des éléments lexicaux préexistants dans la langue.

Dans le monde moderne, la plupart des emprunts semble parvenir aux usagers de la langue par la presse, les livres et plus encore par la radio diffusion et la télévision.

Le terme introduit a toutes les chances de s’introduire dans l’usage de l’ensemble des locuteurs, s’il est considéré comme utile, si son intégration dans le système de la langue ne pose pas trop de problème, si le statut socio-culturel de la langue- source par rapport à la langue-cible est réputé être prestigieux, etc. Progressivement, il prend sa place dans la structure de la langue et se met à avoir des relations avec les unités préalablement existantes.

1. L’emprunt lexical 

Le mot est intégralement transféré: la forme et le sens du mot sont empruntés. Notons que la langue emprunteuse (ou la langue–cible) adapte le mot emprunté en y apportant des modifications plus ou moins importantes tant en ce qui concerne le sens ou la forme.

Le lexique du français contemporain contient beaucoup de mots d’origine italienne, anglaise, espagnole, arabe, néerlandaise, allemande, portugaise, etc.

Certains emprunts on été faits il y a très longtemps Certains emprunts on été faits il y a très longtemps. C’est le cas par exemple de l’italien qui a fourni de nombreux termes au français au XIV e siècle et surtout au XVI s. L’intégration morphologique de ces mots s’est généralement faite sans difficulté ( appartement, altesse, baroque, cavalier,…) car cette langue a une structure proche de celle du français.

La situation de l’anglais est différente, les emprunts antérieurs au XVIIIe siècle sont rares. En dehors des quelques exemples parfaitement intégrés (redingote, paquebot, budget,…). La connaissance de plus en plus répandue de l’anglais en France a tendance à affaiblir et même à rendre inutile le phénomène d’intégration morphologique. Il n’est donc pas surprenant de s’apercevoir que le phonème anglais [ŋ] apparaît de plus en plus souvent en français (parking, shopping,, planning, meeting,…).

Les mots empruntés à l’anglais sont souvent soulignés par une connotation valorisante due au prestige de la civilisation anglo-américaine. Ces mots pénètrent dans un grand nombre de secteurs de la langue : commerce : marketing,… spectacle : jazz, rock, disc-jockey,…- sport : volley-ball, football, … journalisme : reporter, flash,… cinéma : cameraman, script, travelling,… informatique : hardware, software,….)

L’espagnol a fourni des termes concernant la tauromachie (toro, corrida,….). Le russe a alimenté la politique et l’économie (soviet,….).

L’emprunt provient de toutes les langues : L’anglais : short, football, tennis, budget, est, ouest, …. L’italien : Piano, Balcon, Croissant, gratin,…. L’espagnol : Bizarre, tornade, fiesta, …. Le portugais : Baroque, calembour, pintade, …. L’arabe : Bazar, café, chimie, algèbre, alcool, goudron, girafe, hasard, amiral,…. Le turc : Divan, turban, kiosque, …. L’allemand : guerre, blason, épée, trêve, sabre, bûche, gerbe, hêtre, chouette, crapaud, marquis, maréchal, baron, chambellan, …

l’emprunt non intégré ou non assimilé  Sa forme reste proche du phonétisme de la langue prêteuse et sa graphie d’origine est conservée (lorsque les deux systèmes alphabétiques sont identiques). Ex. fiesta (de l’espagnol).

L’emprunt intégré ou assimilé En passant d’une langue à une autre, les mots sont susceptibles d’être adaptés phonétiquement. D’autant plus quand ces mots sont empruntés indirectement. En effet, les systèmes phonologiques des différentes langues ne coïncident que très rarement. Ex. « balcone » (italien) est devenu « balcon ».

Le xénisme  Il s’agit d’un emprunt lexical (forme et sens) qui sert à dénommer des réalités typiquement étrangères des concepts appartenant à une autre culture. Si le mot existe en français la réalité qu’il dénote est étrangère Ex. Un harem (de l’arabe)

Le (dé) calque  Il consiste à reconstruire un mot étranger en se servant des éléments français correspondants. En lexicologie, on appelle calque un type d’emprunt lexical particulier en ce sens que le terme emprunté a été traduit littéralement d’une langue à une autre.

2. L’emprunt sémantique 

C’est le fait d’emprunter uniquement le sens d’un mot étranger et de l’ajouter au sens d’un mot existant. Lorsqu’on attribue à un signifiant français une acception propre à un mot anglais identique ou semblable par la forme, par exemple, lorsque l’on donne au mot « opportunité » le sens d’ « occasion » ou de « chance » qui sont les significations du mot anglais « opportunity » on a comme résultat ce qu’on appelle un emprunt sémantique. Exemple : gradué (graduate) (ang.) utilisé à la place de : diplômé

La façon dont l’emprunt sémantique pénètre dans une langue est très différente de celle de l’emprunt formel, puisque dans la plupart des cas il s’agit d’une contamination inconsciente, d’une interférence entre les deux langues pratiquées par les locuteurs.

L’emprunt sémantique à l’anglais est, en France, un phénomène tout à fait récent. « réaliser » (concrétiser, accomplir, effectuer, exécuter, …) pour « se rendre compte » ( constater le réalité de quelqu’un): de « to realize » de l’anglais. « Trafic » pour « circulation » « Opportunité » pour « occasion » « administration » pour « gouvernement »

Enfin, les emprunts, une fois intégrés au système de la langue, fonctionnent comme n’importe quel mot. Ainsi, grâce à la dérivation les emprunts donnent naissance à de nouveaux mots. Ex. budget, budgéter, budgétiser, débudgétiser.

Références bibliographiques DUBOIS J. (1973), Dictionnaire de linguistique, Paris, Larousse. GAUDIN, F., GUESPIN L. (2000), Initiation à la lexicologie française, Bruxelles, Duculot. LEHMANN A. MARTIN-BERTHET F. (2005), Introduction à la lexicologie : Sémantique et morphologie, Paris, Armand Colin MITTERAND H. (1965), Les mots français. Que-sais-je ? N° 270 Paris, PUF. NIKLAS-SALMINEN A. (1997), la lexicologie, Paris Armand Colin. PICOCHE J. (1977), Précis de lexicologie française, Paris, Nathan.

Merci pour votre attention