La perspective naturaliste contemporaine Stage de formation continue – 26.01.2017 Denis Perrin (UGA/PPL) La perspective naturaliste contemporaine
Mon beau navire ô ma mémoire, Avons-nous assez navigué Dans une onde mauvaise à boire Avons-nous assez divagué De la belle aube au triste soir Apollinaire, « La chanson du mal-aimé » (Alcools, 1013)
Introduction
La navigation temporelle mentale Navigation spatiale : d’un lieu à l’autre Navigation temporelle : d’un moment à l’autre Amnésiques : ont perdu la trace du temps Ex. Jimmie G. (Sacks, 1985) Ex. la patient de Claparède (1911) Thème actuel du Voyage Mental dans le Temps (Mental Time Travel) (Schacter & Addis, 2007) Se reporter vers le passé pour le revivre (Hume, 1739 ; Campbell, 2001, 2002) Se projeter vers le futur pour l’anticiper (Tulving, 1985) Approche naturaliste
Plan I. Formes de la mémoire II. Le temps dans le souvenir Le souvenir parmi les autres formes II. Le temps dans le souvenir Un composant de la représentation mnésique III. Le souvenir dans le temps Le cadre de référence temporelle requis par le souvenir
Bibliographie Aristote, De Memoria et Reminiscentia (éd. Sorabji, 2004) Bartlett, F. C., Remembering, 1932 Campbell, J., Past, Space and Self, 1994 Campbell, J., « The Structure of Time in Autobiograpical Memory », 1997 Campbell, Reference and Consciousness, 2002 Claparède, E., « Recognition et Moïté », 1911 Dummett, « The Reality of the Past », 1969 Fernandez, J., « Time and Memory », 2008 Fernandez, J., « Memory », 2013 Fivush, R., « Owning Experience: Developing Subjective Perspective in Autobiographical Narratives », 2001 Freud, S., Psychopathologie de la vie quotidienne, 1901 Friedman, W., « The development of children’s memory for the time of past events », 1991 Friedman, W., « Memory for the time of past events », 1993 Gallistel, C. R., The Organization of Learning, 1990 Hart, «Memory and the feeling-of-knowing experience », 1965 Hoerl, C. & McCormack, T., « Memory and Temporal Perspective », 1999 Hoerl, C. & McCormack, T., « The Child in Time », 2001 Hoerl, C. & McCormack, T. (ed.), Time and Memory, 2001 Hoerl, C. & McCormack, T., « Time in cognitive development », 2011
Bibliographie Jacoby, L. et al., « Memory Attributions », 1989 James, W., The Principles of Psychology, 1890 Johnson, M. K. et al., « Source Monitoring », 1993 Koriat, A., « Metacognition and Consciousness », 2006 Nelson, K., Event Knowledge, 1986 Nicolas, S., La mémoire, 2002 Piaget et Cromer, « The Develoment of the Ability to Decenter in Time » 1971 Perner, J. & Ruffman, T., « Episodic Memory and Autonetic Consciousness », 1995 Perner, J., « Memory and Theory of Mind », 2000 Perner, J., « Episodic Memory », 2001 Perrin, D., Qu’est-ce que se souvenir ?, 2012 Sacks, O., « The Lost Mariner », 1970 Schacter, D. & Addis, D. R., « The cognitive neuroscience of constructive memory: remembering the past and imagining the future », 2007 Searle, J., Intentionality, 1983 Shoemaker, « Persons and their past », 1970 Tulving, E., Elements of Episodic Memory, 1983 Tulving, E., « Memory and Consciousness », 1985 Whittlesea, B., « Illusions of familiarity », 1993 Whittlesea, B., « Production, Evaluation, and Preservation of Experiences », 1997
I. Classification des formes mémorielles
La distinction court terme/long terme Mémoire
La distinction court terme/long terme Mémoire Mémoire à long terme Mémoire à court terme Mémoire à court terme = mémoire de travail (working memory) 10
La distinction procédural/déclaratif Mémoire Mémoire à long terme Mémoire à court terme Mémoire déclarative Mémoire non déclarative (procédurale) (explicite) (implicite)
La distinction procédural/déclaratif Mémoire Mémoire à long terme Mémoire à court terme Mémoire déclarative Mémoire non déclarative (procédurale) (explicite) (implicite) Procédural Priming Conditionnement
La distinction procédural/déclaratif lobe temporal médian processus d’encodage, stockage et récupération d’information remémoration consciente : représentation du remémoré avoir un contenu (intentionnel, aboutness) « Episodic and semantic memory are two systems of propositional memory: Their function is to acquire, retain, and make available information that can be expressed in the form of propositions. (…) Information handled by propositional memory systems has truth value, whereas that handled by procedural systems does not » (Tulving 1984: 224) « The basic intuition about memory experiences having content is that they can be evaluated as correct or incorrect. For each memory experience, there are conditions under which it is correct and conditions under which it is incorrect (for short, ‘truth-condition’ of it) ». (Fernandez, 2008: 337) Attention : conscience de son activité corporelle (par exemple) / représentation de son activité (qui implique un double de l’activité). Lobe temporal médian : partie la plus interne du lobe temporal, qui inclut les régions limbiques et paralimbiques que sont l’amygdale, l’hippocampe et le cortex adjacent. 13
La distinction procédural/déclaratif Contenu =Df Notion phénoménologique : contenu phénoménal (what it is like) Notion métaphysique : représentation dans son rapport effectif à l’objet (qu’est-ce qui est requis pour qu’un contenu soit mnésique ?) Notion sémantique : conditions de vérité ★ Des notions différentes Possibilité … … d’une expérience de souvenir sans la relation métaphysiquement requise : faux souvenir … des bonnes conditions de vérité sans la relation métaphysiquement requise : hallucination mnésique véridique, heureuse coïncidence … de la relation métaphysiquement requise sans l’expérience phénoménale : souvenir non reconnu comme tel, ou croyance fausse sur ses propres souvenirs. Pour compléter, voir N. Block, « On a confusion about a function of consciousness », 1995 14
La distinction épisodique/sémantique Variété de la mémoire déclarative (Tulving, 1983, 1985) Se souvenir … … que telle chose est le cas Pas nécessairement passé ; pas nécessairement autobiographique ; format d’information symbolique Conscience noétique (conscience symbolique d’un fait absent) = Souvenir sémantique (factuel) … d’avoir fait a/assisté à e Nécessairement passé ; nécessairement autobiograpique ; format d’information sensoriel Conscience autonoétique (conscience expérientielle d’un épisode absent i.e. reviviscence d’une expérience) = Souvenir épisodique (personnel) Deux rapports au temps : temps vécu / temps factuel Autonoésis épisodique : voyage mental dans le temps
Classification générale (Squire, 2004) Mémoire Mémoire à long terme Mémoire à court terme Mémoire déclarative Mémoire non déclarative (procédurale) (explicite) (implicite) Episodique Sémantique Procédural Priming Conditionnement Conscience Conscience autonoétique noétique
Classification générale (Squire, 2004) Mémoire Mémoire à long terme Mémoire à court terme Boucle articulatoire, croquis visuo-spatial Mémoire déclarative Mémoire non déclarative (procédurale) (explicite) (implicite) Episodique Sémantique Procédural Priming Conditionnement Conscience Conscience autonoétique noétique
Classification générale (Squire, 2004) Mémoire Mémoire à long terme Mémoire à court terme Boucle articulatoire, croquis visuo-spatial Mémoire déclarative Mémoire non déclarative (procédurale) (explicite) (implicite) Episodique Sémantique Procédural Priming Conditionnement Conscience Conscience autonoétique noétique Quels rapports entre ces formes ?
L’information temporelle dans le souvenir
Connaissance de la source Un composant du souvenir : le paramètre temporel Appartient au contenu (Fernandez, 2008) … … phénoménologique : expérience de la reviviscence (James, Russell : the feeling of pastness) … métaphysique : lien avec le passé (plutôt que le futur) (Martin & Deutscher : causalisme) … sémantique : à propos du passé (paramètre temporel des conditions de vérité. Contenu phénoménologique et sémantique - « Avoir conscience d’un événement comme passé » Imaginer un événement passé (sans le savoir) Percevoir quelque chose comme passé (ex. les détonations) Previous Access Condition (Shoemaker, 1970) : reviviscence interne - Capacités métacognitives Cognition de la cognition Exemple : apprendre une leçon 20
Nelson and Narens, « Metamemory: a theoretical framework and new findings », 1990, p. 126 Exemple : difficulté d’apprentissage face à un contenu à assimiler (monitoring) et décision d’y passer plus ou moins de temps (control). 21
Connaissance de la source Métacognition de la connaissance (epistemic feeling) (Hart, 1965 ; Koriat, 2006) Détermination de la source d’une connaissance Un tabloïd vs. une encyclopédie : fiabilité Un témoignage vs. un souvenir : origine Source monitoring framework (Johnson, 1993) Etude des moyens métacognitifs mis en œuvre pour déterminer la source d’une représentation Souvenir : la situation passée de e (« e comme passé ») est identifiée de façon métacognitive Une vue dominante : le réflexivisme La source d’une représentation de souvenir est identifiée et incluse (phénoménologiquement sémantiquement) dans le contenu du souvenir. Variété du réflexivisme
Méta-représentationnalisme Le souvenir doit représenter sa propre source pour pouvoir être ce qu’il est. Aristote, Locke Searle, Perner, Fernandez Statut intentionnel de la connaissance de la source Théorie de l’esprit (mentalizing abilities : notions psychologiques et notions causales) Acquisition à l’encodage : une représentation d’ordre supérieure ajoutée à la représentation de l’événement.
Méta-représentationnalisme Qu’une représentation soit un souvenir « requires there to be a mental representation of the fact that the event is known because it has been experienced » (Perner, 1995, p. 543) Architecture du contenu sémantique du souvenir Niveau 1 : représentation l’événement e (causée par e) Niveau 2 : commentaire méta-représentationnel (sui-référentialité causale) : le souvenir explicite son origine causale Version causaliste : propriétés temporelles dérivées des propriétés causales (Fernandez, 2008, 2013) Souvenir épisodique : un souvenir sémantique complexe Niveau 1 : se souvenir que e s’est produit Niveau 2 : se souvenir que l’on a une représentation de e parce qu’on en a fait l’expérience quand il s’est produit
Attributionnalisme Statut non-intentionnel de la connaissance de la source Acquisition à la récupération (vs. encodage) Le souvenir épisodique suppose la mémoire procédurale Le rôle de la mémoire procédurale - L’amorçage (priming) : les effets de facilitation Accroissement de la performance au réapprentissage - Le souvenir épisodique : la construction d’une scène mentale Condition de l’accès antérieur : une ré-expérience - La ré-expérience cause l’accroissement de la facilité (fluence relative). Détection métacognitive de propriétés procédurales
Attributionnalisme Passéité du souvenir - détection de propriétés procédurales - attribution à l’expérience passée du sujet remémorant (inférence, interprétation) - inclusion du passé dans le contenu phénoménologique et le contenu sémantique ★ Statut non-représentationnel du paramètre temporel « la passéité ne peut être trouvée dans une trace mémorielle » (Jacoby et al., 1989) Argument expérimental : les expériences de Whittlesea (1993, 1997)
Attributionnalisme 1/ On montre à des sujets de courtes listes de mots (chaque mot est présenté 67ms). 2/ On leur montre des radicaux de phrases (« Elle a économisé son argent et s’est achetée une … ») et on leur demande de les lire à voix haute. 3/ On leur montre alors le dernier mot de la phrase (« lampe »). *Manipulation dissimulée : à l’insu des sujets, certains radicaux sont prédictifs du dernier mot bien que ce mot ne soit pas présenté lors de la phase 1/ (« La mer agitée a secoué le bateau »). Cela accroît la fluence : réduction du temps de prononciation, plus court de 130 ms. Le test « ancien-nouveau » 4/ On demande aux sujets si le dernier mot a été présenté lors de la phase 1/. 5/ Les sujets affirment reconnaître les mots cible dans les contextes prédictifs 18% de plus que dans les contextes non prédictifs. Autrement dit : les sujets attribuent la fluence supplémentaire détectée dans leur performance à la familiarité.
Attributionnalisme 1/ On montre aux sujets de courtes listes de mots (chaque mot est présenté 67ms). 2/ On leur montre des radicaux de phrases (« Elle a économisé son argent et s’est achetée une … ») et on leur demande de les lire à voix haute. 3/ On leur montre alors le dernier mot de la phrase (« lampe »). *Manipulation dissimulée : à l’insu des sujets, certains radicaux sont prédictifs du dernier mot bien que ce mot ne soit pas présenté lors de la phase 1/ (« La mer agitée a secoué le bateau »). Cela accroît la fluence : réduction du temps de prononciation, plus court de 130 ms. Le test « agréable-terne » 4/ On demande alors aux sujets si le mot cible était plaisant ou terne. 5/ Il est 12% plus probable qu’ils qualifient le mot cible de plaisant quand il a été présenté dans la liste précédente que quand il ne l’a pas été. 6/ Un effet similaire est constaté dans le cas des contextes prédictifs.
Métareprésentationnalisme Métareprésentationnalisme vs. attributionnalisme Réflexivisme Métareprésentationnalisme Attributionnalisme Représentationnel Acquisition à l’encodage Primat de la mémoire sémantique Non représentationnel Acquisition à la récupération Primat de la mémoire procédurale
Le souvenir dans le temps
pour la navigation temporelle épisodique ?
L’idée de cadre de référence temporel Spécificité de la représentation du temps requise par le souvenir Un argument expérimental (Friedman, 1991, 1993) Sentiment de récence (« distance ») et échelles de temps objective (« lieu ») Variété des échelles de temps objectives Un argument empirique : l’amnésie infantile (Perner, 1995, 2001) « A mon avis, on a tort d’accepter comme un fait naturel le phénomène de l’amnésie infantile, de l’absence de souvenirs se rapportant aux premières années. On devrait plutôt voir dans ce fait une singulière énigme » (Freud, 1901) Pas une question de distance temporelle Pour Freud, parce que les souvenirs des petits enfants sont marqués par une problématique oedipienne contraire à la prohibition de l’inceste, ils seraient refouslés 32
L’idée de cadre de référence temporel Une explication de l’amnésie infantile : des représentations du temps (non) maîtrisées (Campbell, 1994 ; Perner & Ruffman, 1995 ; Hoerl & McCormack, 1999) Jusqu’à environ 4 ans, l’enfant manque de la représentation du temps adéquate. La notion de cadre de référence temporelle « un cadre de référence (framework) est inclus dans le raisonnement d’un sujet quand il a une représentation d’un domaine qui peut être utilisée pour intégrer de l’information au sujet de la localisation (locations) des objets ou des événements dans ce domaine » (Hoerl & McCormack, 1999, p. 159) Question : quel cadre de référence temporel est requis par le souvenir ? Quel est élément dans lequel s’opère la navigation temporelle épisodique ?
La différence script / temps unilinéaire Apports de la psychologie développementale et de la psychologie animale Deux modes d’orientation temporelle (Nelson, 1986 ; Gallistel, 1990 ; Campbell, 1994) Scripts Repérage par phases au sein de cycles temporels Un repérage animal au sein du cycle circadien (Gallistel, 1990) Séquence habituels d’événements (ex. aller voter, aller au restaurant, faire un goûter d’anniversaire) : des scripts (Nelson, 1986) Jusqu’à 4 ans environ : orientation par scripts Pas de temps unifié Pas de distinction d’occurrences singulières d’un même script L’aspect achevé plutôt que la notion de passé
La différence script / temps unilinéaire Repérage au moyen d’instant singuliers uniques (Campbell, 1994 ; Hoerl & McCormack, 1999) Distinction d’occurrences singulières de la même phase du même script Temps unifié Notion de passé (instants passés irréversiblement) Notions d’instants et événements indépendants de tout script (appartenance au temps unique plutôt qu’au script) Perspective temporelle Chaque instant est une perspective sur le temps ★ Acquisition au cours d’exercices de remémoration conjointe parents-enfants (joint reminiscing) (Fivush, 2001)
Le décentrement temporel Le souvenir épisodique : une navigation dans le temps unilinéaire perspectif Le temps du plus que parfait Jean mangea sa soupe de bonne heure Temps de l’événement : le passé Temps de référence : le présent Jean avait mangé sa soupe de bonne heure Temps de référence : le passé (un événement situé dans le passé d’un événement passé L’expression verbale d’une capacité cognitive. Se décentrer dans le temps (Piaget et Cromer, 1971 ; Campbell, 2002) ★ Une condition nécessaire mais non suffisante.
pouvons-nous opérer ? Problème soulevé par la notion de perspective temporelle 37
Le débat réalisme vs. antiréalisme Rapport contenu vériconditionnel / capacités cognitives Dummett, 1969 ; Campbell, 1994, ch. 7 (1) « Jean est très triste en ce moment » Réalisme Conditions de vérité de (1) : état émotionnel de Jean Significations verbales peuvent déterminer des conditions de vérité cognitivement inaccessibles. Antiréalisme Conditions de vérité (2) : comportement observable de Jean. Significations verbales déterminent des conditions de vérité accessibles. Comptes rendus de souvenirs épisodiques ? (2) « Jean était très triste » 1/ Mise en cause de la possibilité de la navigation temporelle 38
Le débat réalisme vs. antiréalisme Problème Pouvons-nous nous décentrer vers l’instant passé de e par le souvenir ? Réalisme : contenu de (2) = état passé de Jean Ou l’expérience passée de e ne peut-elle être connue qu’à partir de la perspective du présent ? Anti-réalisme : contenu de (2) = trace présente de l’état passé de Jean ★ Lien avec la question de l’objet du souvenir Représentationnalisme (réalisme indirect) Enfermement dans la perspective temporelle du présent Objet immédiat du souvenir : une trace présente (Hume, 1739) Réalisme direct Possibilité d’un décentrement complet vers des perspectives différentes du présent Objet immédiat du souvenir : l’événement passé (Reid, 1785)
Décentrement et incommensurabilité (i) « Il pleut. » dit par S à t1 (ii) « Il a plu. » dit par S à t2 compte rendu mémoriel au sujet de t1 S a oublié en t3 quel temps il faisait à t1. Antiréalisme (ii) est vrai en t2 en raison du souvenir (ii) est faux en t3 en raison de l’oubli Le lien des valeurs de vérité (truth-value link) Si (i) est vrai à t1, alors (ii) (à propos de t1) doit être vrai à tout t > t1. Inversement, si (ii) est vrai à un t > t1, alors (i) est vrai à t1. Antiréalisme : (i) est vraie ou fausse selon l’instant de son évaluation. Incommensurabilité des perspectives temporelles. Pas de voyage mental dans le temps
Décentrement et incommensurabilité Réalisme Le langage du souvenir est réaliste. (ii) portant sur t1 garde sa valeur de vérité de façon constante et définitive. (ii) exprime une seule et même proposition vs. (ii) n’exprime en réalité pas la même proposition en chaque instant t > t1 Les perspectives temporelles sont commensurables Le souvenir épisodique est un décentrement au sens fort et son contenu sémantique porte sur le passé lui-même La navigation temporelle est possible !
la simulation épisodique constructive Un seul et même système neurocognitif pour le voyage mental dans le temps (Schacter & Addis 2007) Constructivisme (Bartlett, 1932) La mémoire épisodique enregistre des morceaux d’expérience La mémoire construit des simulations au moyen des morceaux d’expérience Le souvenir (pensée épisodique du passé) est de même nature que l’anticipation (pensée épisodique du futur) Affinité forte souvenir / imagination sensorielle 2/ Question de l’homogénéité de la navigation temporelle 42
Le débat continuisme-discontinuisme Voyageons-nous mentalement vers le futur comme nous voyageons vers le passé ? Y a-t-il des asymétries dans le temps subjectif ? Continuisme (Perrin & Michaelian, 2016) Mêmes opérations cognitives Seule différence de l’orientation temporelle Discontinuisme Des opérations cognitives différentes Rapport épistémique au passé, pas au futur Le critère de l’implication du monde (world-involvingness) et la possibilité d’erreur d’identification dans le souvenir Le critère causal
Merci !