Les études médicales en Grèce après l’établissement du royaume grec en 1832 M. Karamanou1, M. Piagkou2, G. Tsoucalas1, D. Mandelenaki1, G. Androutsos1 1. Service d'Histoire de la Médecine, Faculté de Médecine, Université d'Athènes, Grèce 2. Laboratoire d’Anatomie, Faculté de Médecine, Université d'Athènes, Grèce E-mail contact address: mariannakaramanou@yahoo.com Sous la domination ottomane, les médecins grecs étaient formés dans les Universités européennes, mais il n’y avait aucune réglementation étatique pour la formation et les conditions d’exercice des personnels soignants. Avec l’arrivée au pouvoir du roi Othon (1815-1867), venu de Bavière, la formation des médecins tombera sous la tutelle du ministère des Cultes secondé par un conseil médical. Un comité médical, composé de médecins et des pharmaciens sera chargé de faire passer les examens aux personnels de santé afin d’obtenir une approbation d’Etat pour pratiquer. Cependant le manque des praticiens obligera à admettre des « empiriques approuvés ». En 1835, fut crée à Athènes une institution d’enseignement théorique et pratique de la médecine, dont les enseignants étaient des spécialistes vivant dans la capitale. Les cours étaient repartis sur deux périodes de huit mois et portaient sur l’anatomie, la physiologie, l’accouchement, la pathologie, la thérapie, la chirurgie, la pharmacie et la chimie. Installé à l’hôpital militaire, cet établissement fermera ses portes en 1837, lorsque s’ouvrira l’ « Université Othon » d’Athènes. Les études de médecine dureront d’abord cinq ans et la faculté de médecine Comprenait huit professeurs. Mais le premier problème de cette faculté sera le manque de candidats : seulement quatre inscrits pour l’année 1837-1838, seize l’année suivante ; les plus riches allaient étudier à l’étranger tandis que l’insuffisance de l’équipement et des cliniques détournait des candidats potentiels de cette voie. Il fallut donc en 1838 d’établir une formation pour médecins de seconde classe, destinée aux médecins des campagnes, de l’armée et de la marine. Avec le temps, l’Université vit sa situation matérielle s’améliorer grâce à des dons privés et à la construction d’un hospice civil permettant l’ouverture de cliniques et d’une maternité. Le rapport des médecins au nombre d’habitants passa de 1 /11.000 en 1834 à 1/3.100 en 1874, ce qui prouve l’élévation du niveau au cours du siècle et donc l’efficacité du système mis en place. Entrée du roi Othon de Grèce à Athènes L’ancienne université d’Athènes, résidence de l’architecte Stamatis Kleanthes, au nord-ouest de l’Acropole (1837) L’ancien hôpital militaire d’Athènes, siège de la première faculté de médecine L’Université Othon aujourd’hui appelée Université Nationale et Capodistrienne d’Athènes