Le théâtre : vitalité d’un genre millénaire

Naissance du théâtre Né au Vème siècle avant J.C à Athènes, le théâtre antique est lié aux cérémonies religieuses et civiques de la démocratie nouvellement instaurée. Eschyle, Sophocle et Euripide fondent la tragédie tandis qu’Aristophane développe une comédie qui aborde les grandes questions politiques. Selon Aristote, la tragédie doit susciter terreur et pitié et par la représentation opérer la catharsis chez le spectateur. Acteurs se préparant pour un drame satyrique

L’essor du spectacle théâtral En France, le théâtre médiéval est itinérant. Dans les rues, on joue aussi bien la vie des saints que des farces grossières. Au XVIIème et au XVIIIème siècles, malgré la méfiance de l’Eglise devant le spectacle des passions, le théâtre est en plein essor. Les troupes quittent les tréteaux des foires pour jouer dans des théâtres qui se multiplient. Le public noble ou populaire s’enthousiasme. Au XVIIème siècle, Corneille et Racine font triompher la tragédie classique, et Molière, la comédie. Le XVIIIème siècle poursuit cette voie avec les comédies psychologiques (Marivaux) et la critique sociale (Beaumarchais). Abraham Bosse, La Salle de l’Hôtel de Bourgogne, 1630

La volonté de renouveau Au XIXème siècle, fascinés par les mélodrames populaires, les romantiques inventent le « drame ». Ils refusent la règle des trois unités, pratiquent le mélange des genres et privilégient les intrigues historiques mettant en jeu des nobles déclassés ou des héros issus du peuple. Parallèlement, les codes de la représentation évoluent. On porte une nouvelle attention aux jeux, décors et costumes. A la fin du siècle, Antoine valorise la mise en scène comme un ensemble de choix donnant à la représentation son unité et sa cohérence. A;f Lagrenée, François-Joseph Talma dans le rôle de Hamlet, 1810

L’expérimentation du plateau Le théâtre du XXème siècle bouscule à son tour les codes hérités du siècle précédent. Après la violence des deux Guerres mondiales, le théâtre de l’absurde (Beckett, Ionesco) remet en cause les notions d’intrigue ou de personnages. Le metteur en scène s’impose comme figure toute puissante, véritable « écrivain de plateau ». Il exploite aujourd’hui toutes les formes artistiques : musique, danse, arts visuels, vidéo sont mêlés au texte sur une scène de théâtre. Kings of War d’après Shakespeare, mise en scène Ivo van Hove, 2015