SÉNATEUR MURRY SINCLAIR RÉCONCILIATION Université Laval 27 AVRIL 2018 SÉNATEUR MURRY SINCLAIR Présentation livrée sur le territoire traditionnel non cédé des Abénaquis, de la Confédération Wabenaki et des Wolastoqiyik (Malécites)
Politique indienne du Canada Pendant plus d’un siècle, les objectifs centraux de la politique indienne du Canada étaient les suivants : éliminer les gouvernements autochtones, ignorer les droits des Autochtones, mettre fin aux traités conclus et, au moyen d’un processus d’assimilation, faire en sorte que les peuples autochtones cessent d’exister en tant qu’entités légales, sociales, culturelles, religieuses et raciales au Canada. Rapport final de la CVR
Points de vue sur l’éducation POUR LES AUTOCHTONES L’éducation était un moyen de devenir des partenaires égaux dans la nouvelle relation qui prenait forme au Canada. Les écoles ont été négociées dans tous les traités signés après la Confédération et devaient être construites dans la réserve de chaque Première Nation. POUR LE GOUVERNEMENT Les Autochtones n’étaient « pas civilisés » et étaient inférieurs sur le plan social, culturel et intellectuel. Les enfants ont été retirés à leur famille et communauté « inférieures » pour être placés dans des établissements éloignés, connus sous le nom de pensionnats indiens.
Traités et promesses rompues « Lorsque l’école est sur la réserve, l’enfant vit avec ses parents qui sont sauvages; il est entouré de sauvages et, bien qu’il puisse apprendre à lire et à écrire, ses habitudes, sa formation et sa façon de penser sont indiennes. Il est tout simplement un sauvage qui peut lire et écrire […] Les enfants indiens doivent être éloignés le plus possible de l’influence de leurs parents et la seule façon de le faire est de les placer dans des pensionnats de formation centraux où ils pourront acquérir les habitudes et les modes de pensée des hommes blancs. » Sir John A. Macdonald, 9 mai 1883 ─ Débats de la Chambre des communes
Pensionnat Lebret/Qu’Appelle (Sask.) Pensionnat de Kamloops (C.-B.) Pensionnat de Shingwauk (Ont.) Pensionnat de Sept-Îles (Qc)
Conclusions sur les pensionnats indiens De 1870 à 1996 130 écoles, dont 12 au Québec Mauvaises conditions : nourriture, hébergement, éducation Perte de la langue, de la culture, des liens avec la famille et la communauté Châtiment corporel évoquant l’ancien système de flagellation des criminels Certains enfants ne sont jamais retournés à la maison. 150 000 enfants, certains aussi jeunes que 4 ans Violations des droits de la personne : chaise électrique, expériences alimentaires/ médicales Les effets persistent dans les familles et les communautés. A donné lieu au plus important recours collectif du Canada
Éducation et conditions de vie inférieures « […] le système était contestable. L’admission des enfants dans les écoles était inadéquate. La prédisposition bien connue des Indiens à la tuberculose entraînait un taux de mortalité très élevé chez les élèves. Ils étaient accueillis dans des bâtiments dont la conception n’était pas adaptée à des fins scolaires, si bien que ces derniers devenaient infectés et dangereux pour les pensionnaires. On peut dire sans trop se tromper que 50 % des enfants qui fréquentaient ces écoles ne vivaient pas assez longtemps pour bénéficier de l’instruction qu’ils y recevaient. » 1914 Duncan Campbell Scott, surintendant adjoint, AANC Durant la rédaction de son rapport, Peter Bryce a visité 35 pensionnats dans les Prairies, où il a constaté notamment des problèmes d’hygiène.
La compréhension des séquelles historiques et actuelles de la Loi sur les Indiens et d’autres lois et politiques est une condition essentielle de la réconciliation.
Lois et politiques ciblant les Autochtones Perte de pouvoir économique et politique Perte de compétences parentales Perte de transmission de la langue et de la culture Affaiblissement des déterminants de la santé Taux élevés d’enfants pris en charge Taux élevés de violence Taux élevés d’incarcération Politique de la famine Loi sur les Indiens Livre blanc Pensionnats indiens Rafle des années 1960 Système de protection de l’enfance Stérilisation forcée
De la vérité à la réconciliation Pour corriger la situation, la CVR a conçu un plan de réconciliation assorti de 94 appels à l’action. Source : Anishnawbe Health Authority
94 appels à l’action de la CVR (1-42) SÉQUELLES Protection de l’enfance Éducation Langue et culture Santé Justice
94 appels à l’action de la CVR (43-94) RÉCONCILIATION Gouvernements et DNUDPA Proclamation royale et pacte de réconciliation Système judiciaire Conseil national de réconciliation Formation de sensibilisation pour les fonctionnaires Excuses de l’Église Éducation pour la réconciliation Programmes pour les jeunes Musées et archives Enfants disparus et inhumation Centre national pour la vérité et la réconciliation Commémoration Sports et réconciliation Entreprises et réconciliation Nouveaux arrivants au Canada
Principes de réconciliation À court terme : Apprendre, diriger, prêter main-forte À long terme : Reconnaître que les façons de faire pourraient devoir changer Être conscient de l’imagerie utilisée Être conscient des produits et services fournis Être conscient des projets entrepris Être ouvert au partenariat avec les communautés autochtones Appuyer et faire valoir la réconciliation, quelle qu’en soit votre compréhension
Se réconcilier sera bien plus difficile que de connaître la vérité Il faudra des mesures délibérées, réfléchies, soutenues.