SYNDROME INFECTIEUX ET OBSERVATION INFIRMIERE 09/11/2018 M. PELLETIER
1. Généralités Les maladies infectieuses résultent de l'agression de l'organisme par un être vivant microscopique ou macroscopique. On distingue quatre variétés de germes infectieux: ☞ Les virus. ☞ Les bactéries. ☞ Les champignons. ☞ Les parasites. 09/11/2018 M. PELLETIER
L'agression de l’organisme par un agent infectieux entraîne généralement une ou des altérations anatomiques ou fonctionnelles. 09/11/2018 M. PELLETIER
La capacité de l'organisme humain à se défendre ne peut maîtriser pleinement ces altérations dues à la virulence des agents infectieux. 09/11/2018 M. PELLETIER
anatomiques, chimiques, biologiques, physiologiques. Les altérations diverses de l'organisme infecté ont pour conséquences des modifications: anatomiques, chimiques, biologiques, physiologiques. 09/11/2018 M. PELLETIER
En pathologie infectieuse, les signes cliniques sont très diversifiés et recouvrent une grande partie de la sémiologie médicale. Un recueil de données soigneux s’appuyant sur un examen clinique complet est primordial. 09/11/2018 M. PELLETIER
Les signes cliniques et biologiques qui résultent de l’agression de l’organisme par un agent infectieux forment le syndrome infectieux. 09/11/2018 M. PELLETIER
Le recueil et l’analyse des données sémiologiques sont des étapes fondamentales permettant d’évoquer un diagnostic et de programmer les examens complémentaires pour le confirmer. 09/11/2018 M. PELLETIER
LE SYNDROME INFECTIEUX 2. LE SYNDROME INFECTIEUX CLINIQUE 09/11/2018 M. PELLETIER
Il regroupe Des signes généraux: la fièvre, la tachycardie, la polypnée des signes hématologiques. Des signes spécifiques en fonction du foyer infectieux: des signes urinaires. des signes respiratoires. des signes ORL. des signes digestifs. des signes neuropsychiques. des signes cutanéo-muqueux. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.1. LES SIGNES GENERAUX 09/11/2018 M. PELLETIER
La fièvre La fièvre se définit par une température supérieure à 37,6 °C. La fièvre est un signe objectif et contrôlable qui a une grande valeur d'orientation diagnostique et de surveillance clinique. 09/11/2018 M. PELLETIER
Elle se traduit par une impression de chaleur ou de froid. Elle accompagne la majorité des maladies infectieuses. Dans certains cas, on peut avoir une hypothermie ( gram – ou choc septique) ou une apyrexie (infection latente). 09/11/2018 M. PELLETIER
La fièvre est une réaction de défense de l’organisme. Elle est due à un dérèglement de la thermorégulation au niveau de l’hypothalamus sous l’influence des cytokines pyrogènes produites par les leucocytes en présence d’agents infectieux. La fièvre est une réaction de défense de l’organisme. 09/11/2018 M. PELLETIER
La fièvre peut être accompagnée de: frissons, sueurs profuses ou non, diurnes ou nocturnes, de myalgies, d’arthralgies 09/11/2018 M. PELLETIER
Toutefois, la fièvre peut apparaître dans le cadre d'autres pathologies: inflammatoire, tumorale ou endocrinienne par exemple. 09/11/2018 M. PELLETIER
à distance des repas et après une demi-heure de repos allongé. Il est préférable, notamment face à une fièvre prolongée, de contrôler la température à distance des repas et après une demi-heure de repos allongé. 09/11/2018 M. PELLETIER
On doit aussi prendre la température lors de la survenue de frissons. La fièvre est surveillée par une courbe thermique réalisée à partir d'une prise toutes les 4 à 6 heures à l'hôpital (ou 2 prises quotidiennes en ville) Attention: risque d’ulcérations rectales thermométriques. On doit aussi prendre la température lors de la survenue de frissons. 09/11/2018 M. PELLETIER
La fréquence cardiaque Lors d’une maladie infectieuse, le système nerveux autonome augmente le travail cardiaque et notamment la fréquence cardiaque qui se traduit cliniquement par une augmentation de la fréquence du pouls (tachycardie). 09/11/2018 M. PELLETIER
Valeurs physiologiques du pouls: 70 à 80 battements/mn. Le pouls est perçu grâce à la pulpe du doigt sachant que chaque pulsation correspond au volume sanguin éjecté dans le réseau artériel par le ventricule gauche à chaque systole. Valeurs physiologiques du pouls: 70 à 80 battements/mn. 09/11/2018 M. PELLETIER
En général, Une fièvre à 38 °C pouls: environ 100 batts/mn. Cette règle n'est pas toujours vérifiée, notamment dans la fièvre typhoïde où le pouls est plus lent que ne le voudrait la fièvre (pouls dissocié de la température), et dans la scarlatine où le pouls est plus rapide. 09/11/2018 M. PELLETIER
La fréquence respiratoire Lors d'une infection, le système nerveux autonome entraîne en général une augmentation de la fréquence respiratoire. Elle favorise la déperdition de chaleur par l'air expiré. 09/11/2018 M. PELLETIER
La fréquence respiratoire La fréquence respiratoire se mesure sur 1 mn en comptant les mouvements d’ampliation thoracique. La fréquence respiratoire normale est de 15 cycles/mn. En cas de fièvre, on a souvent une polypnée (respiration rapide par diminution de la durée du cycle respiratoire). 09/11/2018 M. PELLETIER
Signes hématologiques On se retrouve souvent avec des adénopathies satellites de l’infection: Cervicales, Axillaires, Inguinales. Adénopathie unique ou poly adénopathie. Les ganglions sont indurés et douloureux à la palpation. 09/11/2018 M. PELLETIER
Signes hématologiques Parfois, on observe une splénomégalie (paludisme, septicémie) mais ce signe clinique n’est pas spécifique d’une infection. On le rencontre aussi lors de maladies inflammatoires ou hématologiques. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2 Les signes associés 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.1 Urinaires et/ou génitaux Lors d’accès fébrile important, on note le plus souvent une diminution de la diurèse se traduisant par une oligurie et une concentration des urines. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.1 Urinaires et/ou génitaux Dans les cas d’infection de l’appareil urinaire, on observe des brûlures mictionnelles, une pollakiurie, voire une hématurie. Les urines sont troubles, parfois foncées avec une odeur fétide. Le patient se plaint parfois de lombalgies. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.1 Urinaires et/ou génitaux On peut dans des cas d’infection de l’appareil génital avoir: des leucorrhées, chez la femme, des écoulements urétraux, chez l’homme. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.2 Respiratoires On peut observer, dans les cas d’infection de l’appareil respiratoire: de la dyspnée, de la cyanose: cf lèvres et ongles, des douleurs thoraciques: pleurésie pneumopathie, de la toux: sèche, grasse, quinteuse, des expectorations: muqueuses, collantes, mucopurulentes, purulentes. 09/11/2018 M. PELLETIER
☞ des douleurs abdominales 2.2.3 Digestifs Ils sont non spécifiques. Il y a toujours une anorexie +/- prononcée. On trouve parfois: ☞ des nausées, ☞ des vomissements, ☞ des douleurs abdominales ☞ des diarrhées pouvant être responsables d'une déshydratation extracellulaire parfois sévère (surtout chez le nourrisson et la personne âgée). 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.4 Neuropsychiques Lors d'une infection, on ressent une certaine fatigue (asthénie), des céphalées (dues à la fièvre), parfois de la confusion, une torpeur ou une obnubilation. L'état de tuphos est l'association d'une stupeur et d'une prostration. Il correspond à une atteinte encéphalique. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.4 Neuropsychiques On assiste dans certaines atteintes infectieuses neurologiques à une raideur de la nuque, une photophobie, une hyperesthésie cutanée ainsi que des vomissements. La sensation de « mal-être » lors d'une maladie infectieuse se caractérisant par un manque d'appétit, d'énergie, une baisse de libido, un repli sur soi, etc., est d'origine immunologique. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.5 Cutanéo-muqueux On rencontre souvent des bouffées vasomotrices où la peau est rouge et chaude avec sensation de chaleur en lien avec l’hyperthermie. Dans les infections localisées, on trouve les signes cardinaux de la réaction inflammatoire chaleur, oedème, rougeur et douleur. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.5 Cutanéo-muqueux Certaines maladies infectieuses se caractérisent par une éruption cutanée, voire muqueuse, qui est parfois spécifique: rougeole, varicelle, purpura dans les complications de la méningitesméningococcique…... 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.6 ORL Au niveau nasal Au niveau auriculaire Au niveau laryngé Rhinorrhée: écoulement, congestion, difficulté respiratoire. Sinusite. Au niveau auriculaire Otalgies avec écoulement+/- purulent. Au niveau laryngé Difficulté à la déglutition, douleur. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.2.7 Rhumatologique Devant une articulation douloureuse avec œdème, rougeur et chaleur locale entraînant une réduction de la mobilité, on suspecte un épanchement qui souvent sera ponctionné par le médecin avec recherche bactériologique. 09/11/2018 M. PELLETIER
2.3. Le contexte épidémiologique L’interrogatoire du patient et de son entourage doit permettre de rechercher certains facteurs utiles au diagnostic. Notion de contact avec un individu présentant les mêmes symptômes, Notion de voyage récent. 09/11/2018 M. PELLETIER
3. Le syndrome infectieux biologique 09/11/2018 M. PELLETIER
Le syndrome infectieux biologique Il est variable selon la cause de la maladie infectieuse. Toutefois, certains signes biologiques sont repérables simplement sur quelques examens complémentaires courants. 09/11/2018 M. PELLETIER
3.1. La Numération Formule Sanguine (NFS). 09/11/2018 M. PELLETIER
3.1.1 Les globules rouges On peut rencontrer une anémie Hb ‹ 12g/100ml d'origine périphérique: destruction des globules rouges dans le sang [hémolyse] comme dans le paludisme, infection par le Mycoplasma pneumoniae, d'origine centrale: faible production par la moelle osseuse rouge selon des phénomènes inflammatoires, toxiques ou hématologiques. 09/11/2018 M. PELLETIER
3.1.2 Les globules blancs Plusieurs anomalies du nombre des leucocytes sont possibles selon l'origine de la maladie: Hyperleucocytose Leucopénie Valeur normale: 4000 à 10000/mm3 09/11/2018 M. PELLETIER
Les globules blancs Polynucléose Polynucléaires neutrophiles (> 7 500/mm3) Elle doit faire d'emblée penser à une maladie bactérienne. (tuberculose, brucellose et fièvre typhoïde). Parfois absente, lors des maladies bactériennes chroniques 09/11/2018 M. PELLETIER
lors de certaines maladies parasitaires. Les globules blancs Hyper éosinophilie (> 500/mm3) Elle se rencontre lors de certaines maladies parasitaires. 09/11/2018 M. PELLETIER
Les globules blancs Lymphocytose (> 4 000/mm3) Essentiellement causée par les maladies virales. Toutefois, certaines maladies bactériennes comme la coqueluche, la toxoplasmose en provoquent une. 09/11/2018 M. PELLETIER
Les globules blancs de l'infection par le VIH. Lymphopénie Lymphocytes < 1 000/mm3 Elle est évocatrice de l'infection par le VIH. 09/11/2018 M. PELLETIER
Les globules blancs Monocytose Monocytes> 1000/mm3 Elle est évocatrice d'une endocardite ou d'une tuberculose. 09/11/2018 M. PELLETIER
3.1.3 Les plaquettes Thrombopénie (plaquettes < 150 000/mm3) Résultat: - d'une insuffisance de production par la moelle osseuse rouge, - d'une destruction par des anticorps antiplaquettaires, - d'une coagulation intra vasculaire disséminée (CIVD). Elle se rencontre surtout lors d'une septicémie* à bacilles Gram-, à pneumocoques ou à germes anaérobies. Elle se rencontre également lors du paludisme. 09/11/2018 M. PELLETIER
Elle s'observe souvent dans les syndromes inflammatoires. Hyperplaquettose (plaquettes> 450 000/mm3) Elle s'observe souvent dans les syndromes inflammatoires. 09/11/2018 M. PELLETIER
3.2. Les marqueurs de l'inflammation Ils sont non spécifiques, mais le plus souvent, témoignent indirectement d'une infection. 09/11/2018 M. PELLETIER
3.2.1 La vitesse de sédimentation (VS) Elle traduit la rapidité de séparation par sédimentation des cellules sanguines d'avec le plasma d'un échantillon sanguin rendu incoagulable (s'exprime en mm/H). L'évaluation de la VS à la 1ère heure est souvent suffisante. Les évaluations à la 2ème heure, voire à la 24ème heure ont moins d'intérêt. 09/11/2018 M. PELLETIER
VS La normale à la 1ère heure est: 3 à 8 mm 10à20 à la 2ème heure Ces normes varient sensiblement selon l'âge et le sexe de la personne 09/11/2018 M. PELLETIER
La VS augmente lors de la grossesse (50 mm lors du troisième trimestre est une valeur normale). La cause d'une VS accélérée est dans 45 % des cas une maladie infectieuse, le reste étant des causes inflammatoires non infectieuses. L'aspirine à forte dose et les AINS (anti-inflammatoires non stéroïdiens) ralentissent la VS. 09/11/2018 M. PELLETIER
Lors d'une infection, il y a le plus souvent une augmentation de la VS Lors d'une infection, il y a le plus souvent une augmentation de la VS. Toutefois, la VS peut être normale, notamment lors des maladies virales, de la typhoïde, la brucellose et même au début de la tuberculose. Il faut savoir qu'une VS peut rester accélérée jusqu'à deux à trois semaines après la guérison d'une infection. 09/11/2018 M. PELLETIER
Les protéines de l'inflammation Le taux des protéines de l'inflammation est augmenté lors d'une maladie infectieuse. Les principales protéines dosées sont: - Fibrinogène (2 < Nle < 4 g/l) - CRP (0 < Nle < 6 mg/l) Leur augmentation est le résultat de l'hyperactivité du foie lors d'une maladie infectieuse. Il fabrique des protéines qui permettent la stimulation de la moelle osseuse rouge afin de libérer des polynucléaires neutrophiles et des monocytes. 09/11/2018 M. PELLETIER
Démarche infirmière 09/11/2018 M. PELLETIER
ACCUEIL L’hospitalisation d’un patient en service d’infectiologie est souvent réalisé dans l’urgence. Cela demande à l’IDE d’être à l’écoute des besoins du patient, de le rassurer ainsi que sa famille car cette hospitalisation est souvent vécue comme inquiétante. 09/11/2018 M. PELLETIER
Le recueil de données devra s’atteler à l’observation des divers signes: Les signes cliniques généraux et spécifiques, Les signes biologiques et bactériologiques éventuels que le patient aura en sa possession. 09/11/2018 M. PELLETIER
Grâce à ce recueil de données, l’IDE pourra contribuer à la recherche diagnostic en collaboration avec l’équipe médicale et sera capable d’identifier les problèmes de santé du patient afin d’y répondre par un projet de soins adapté et personnalisé. 09/11/2018 M. PELLETIER
FIN 09/11/2018 M. PELLETIER