L’évolution d’une maladie de Crohn (MC) reste impossible à prédire

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Transcription de la présentation:

L’évolution d’une maladie de Crohn (MC) reste impossible à prédire L’évolution d’une maladie de Crohn (MC) reste impossible à prédire. Dans la continuité des données de la cohorte IBSEN, qui avait identifié 4 profils évolutifs de MC (1), les données d’une cohorte néerlandaise en population ont été présentées. Le but était de préciser le profil évolutif de la MC au diagnostic, à partir de ces 4 profils auxquels 2 ont été ajoutés, et d’identifier des facteurs prédictifs d’une évolution quiescente. Il s’agissait d’une cohorte de 432 patients atteints de MC diagnostiquée entre 1991 et 2004 dans la région du sud Limbourg et suivis au moins 10 ans. Les données étaient recueillies par trimestre. L’activité de la MC était définie par une activité endoscopique ou en imagerie et/ou une hospitalisation et/ou une chirurgie et/ou un changement du traitement en raison de symptômes. Les 6 profils évolutifs prédéfinis étaient les suivants : - Actif puis rémission : plus de 2 trimestres actifs au cours des 5 premières années, puis moins de 2 trimestres actifs au cours des 5 suivantes. - Rémission puis actif : moins de 2 trimestres actifs au cours des 5 premières années, puis plus de 2 trimestres actifs au cours des 5 suivantes. - Chronique actif : au moins 1 trimestre actif par an pendant plus de 7 ans. - Chronique intermittent modéré : plus de 5 trimestres actifs + plus de 1 trimestre actif tous les 2 ans (< 7 ans). - Chronique intermittent minime : moins de 6 trimestres actifs + plus de 1 trimestre actif tous les 2 ans. - Quiescient : moins de 3 trimestres actifs. Les résultats sont présentés sur la diapositive. La localisation iléo-colique (OR = 0,45 ; IC95 : 0,21-0,91) et le tabagisme actif au diagnostic (OR = 0,44 ; IC95 : 0,26-0,70) étaient négativement associés à un profil évolutif quiescent (29,6 % de la population dont 90 % n’ont reçu aucun immunomodulateur au cours du suivi). À l’inverse, la chirurgie au diagnostic était associée à une évolution quiescente avec un OR de 3,02 (IC95 : 1,39-6,64). Référence 1. Solberg IC et al. Clin Gastroenterol Hepatol 2007;5:1430-8.

La prise en charge de la maladie de Crohn (MC) a beaucoup évolué au cours des dernières décennies. Pour autant, il existe encore peu de données quant à l’impact de ces progrès thérapeutiques sur le taux de chirurgie. Les données de la cohorte nationale suédoise (n = 19 648 cas incidents de MC depuis 1990) ont été présentées en termes de taux d’incidence pour la première et la deuxième chirurgies (n = 5 998) selon 5 cohortes calendaires (1990-1995, 1996-2000, 2001-2003, 2004-2009, 2010-2014). Les taux de chirurgie à 5 et 10 ans sont passés de 53 à 13 % et de 59 à 21 % entre la première et la dernière cohorte. À l’inverse, les taux de deuxième chirurgie étaient identiques quelle que soit la cohorte (18 % pour la cohorte 1990-1995 et 15 % pour celle 2010-2014).

La plupart des études de cohorte ont montré une évolution plus favorable chez des patients atteints de MICI traités par immunosuppresseurs (IS). Un travail précédent a démontré que la fréquence des traitements par IS avait augmenté au cours du temps parallèlement à une diminution du recours à la chirurgie (1). Cette étude de cohorte multicentrique (29 centres) montre des résultats superposables avec une diminution significative du recours à la chirurgie et des hospitalisations chez les patients traités par IS avec des OR de 0,4 (IC95 : 0,2-0,6) et de 0,3 (IC95 : 0,2-0,5) pour le recours à la chirurgie et les hospitalisations, respectivement. Les taux de prescriptions d’IS restaient stables au cours du temps (50 % des patients), mais aucune donnée n’était disponible concernant les doses utilisées. Référence 1. Chatu S et al. Am J Gastroenterol 2014;109(3):409-16.

À l’ère des biothérapies, y a-t-il encore une place pour les immunosuppresseurs (IS) dans la prise en charge de la maladie Crohn (MC) ? Dans cette étude rétrospective, les auteurs ont rapporté les taux de maintien et d’arrêt des traitements par IS à 1 an et après un suivi médian de 4,9 ans ainsi que les raisons de l’arrêt de ces traitements. Près d’un tiers des patients étaient répondeurs à 1 an ; en revanche, dans les 5 ans suivants, 79 % d’entre eux interrompaient leur IS pour diverses raisons. Ces résultats de “vraie vie” confirment des données publiées préalablement dans l’essai SONIC (1). Les taux d’effets indésirables sont comparables à ceux rapportés dans la littérature. Référence 1. Colombel JF et al., NEJM 2010;362(15):1383-95.

Dans l’étude CESAME, les auteurs avaient montré un surrisque de lymphome et de cancer cutané non mélanique chez les patients âgés sous thiopurines (1, 2). Dans ce travail de registre espagnol, les auteurs ont analysé les effets indésirables hors cancer dans une population de patients atteints de MICI âgés de plus de 60 ans comparativement à des patients de moins de 50 ans. Les taux rapportés d’effets indésirables et ceux imposant l’arrêt thérapeutique étaient significativement plus élevés chez les patients âgés. Cette différence était rapportée dès la première année augmentant ensuite de manière comparable dans les 2 groupes. Lorsque les auteurs analysaient séparément les principaux effets indésirables (anémie, leucopénie, hépatotoxicité), ces taux étaient significativement plus importants dans la population âgée. Le risque relatif (RR) d’effets indésirables dans cette population était de 1,5 (IC95 : 1,4-1,7 ; p < 0,001). Références 1. Beaugerie L et al. Lancet 2009;374(9701):1617-25. 2. Peyrin-Biroulet L et al. Gastroenterology 2011;141(5):1621-28.

L’essai METEOR du GETAID n’avait pas démontré d’efficacité du méthotrexate (MTX) au cours de la rectocolite hémorragique (RCH) corticodépendante. Un deuxième essai randomisé multicentrique américain comparant le MTX au placebo a été mené au cours de la RCH réfractaire (1). Au total, 179 patients étaient inclus alors que leur RCH était en poussée (score Mayo : 6-12 avec un sous-score endoscopique > 1). Ils recevaient tous une cure de corticoïdes sur 12 semaines et débutaient le MTX à raison de 25 mg/sem. en s.c. Les répondeurs à la semaine 16 sans corticoïdes étaient randomisés pour continuer le MTX ou recevoir du placebo pendant 32 semaines. L’objectif principal était la survie sans rechute jusqu’à la semaine 32. Il n’a pas été observé de différence significative entre le MTX et le placebo. Référence 1. Carbonnel F et al. Gastroenterology 2016;150(2):380-8.e4.