TICE, éducation et formation Comportementalisme 2 (Béhaviorisme) Jean-Jacques Quintin

Quelques apports conceptuels de l’approche comportementaliste Association - Stimulus – Réponse Rétroaction, feedback, renforcement Généralisation – discrimination Enchaînement Évaluation formative vs. sommative Apprentissage par essais-erreurs, loi de l’exercice, loi de l’effet (Thorndike)

Fondements théoriques du comportementalisme : le « béhaviorisme » Thorndike (psychologue américain, 1874 – 1949) et l'apprentissage par essai et erreur

Fondements théoriques du comportementalisme : 1-Béhaviorisme Thorndike (psychologue américain, 1874 – 1949) L'apprentissage par essai et erreur Loi de l’exercice Loi de l’effet

Type d’expérience (Thorndike) - 1 Le dispositif expérimental : un chat affamé est placé dans une cage comportant une porte munie d'un loquet. Un peu de nourriture est placée à l'extérieur. La manipulation adéquate entraîne l’ouverture de la porte s'ouvre Placé dans cette situation l'animal manifeste des comportements divers dits exploratoires puis, par hasard (essais et erreurs), il manœuvre le loquet ce qui lui donne accès à la nourriture.

Type d’expérience (Thorndike) - 1 Le comportement de l'animal peut être représenté sous la forme de courbe d'apprentissage en mesurant à chaque essai le temps qui s'écoule entre le moment où le chat est placé dans la cage et celui où il parvient à manœuvrer le loquet pour sortir. Lorsqu'on recommence l'expérience, on s'aperçoit que le temps mis par l'animal pour sortir de la cage décroît progressivement Au bout d'un certain nombre d'essais, l'animal parvient à ouvrir le loquet dès qu'il est placé dans la cage. L'apprentissage est alors considéré comme réalisé.

Fondements théoriques du comportementalisme : 1-Béhaviorisme Loi de l’exercice Plus on se comporte d’une certaine manière dans une situation, plus cette association (situation – comportement) est renforcée Les associations entre une situation et une réponse sont : renforcées par l'exercice affaiblies par l’interruption de l'exercice (extinction)

Fondements théoriques du comportementalisme : 1-Béhaviorisme Loi de l’effet Les conséquences d’une action, d’un comportement dans une situation renforce le comportement Une association est renforcée ou affaiblie selon l'effet de ses conséquences

Type d’expérience (Thorndike) - 2 Exemple d’expérience sur l'être humain : Énoncer un chiffre entre 1 et 5 chaque fois qu’on entend un certain mot (associer le bon chiffre au bon mot, Par exemple répondre « 5 » au mot « pomme de terre ») Loi de l’exercice La récompense ou la punition (que l’on appellera plus tard « renforcement », cf. Skinner) est, ici, verbale : approbation ou désapprobation par l'expérimentateur. Loi de l’effet Dans ces conditions les sujets apprennent, de façon largement inconsciente, à réaliser le comportement voulu (= association correcte = apprentissage) Par la répétition (l’exercice) Par le enforcment

Thorndike Thorndike met également en évidence la nécessaire complémentarité de ces deux lois: L'exercice ne favorise l'apprentissage que dans les situations permettant l'intervention de la loi de l'effet. Ainsi, dans une situation d'apprentissage où l'on demande au sujet de tracer, les yeux fermés, une ligne d'une longueur déterminée, la seule répétition des essais ne conduit à aucune amélioration des performances. Pour qu'il y ait apprentissage, il faut, à chaque essai, fournir des indications précises sur le résultat de son comportement : trop long, trop court… (loi de l’effet) Annonce de la notion de feed-back qui viendra plus tard (sous cette appellation)

Thorndike Autres contributions : Importance de l’activité dans l’apprentissage Effet de la récompense (renforcement) selon lui, faible, voire nulle dans le cas d’un renforcement négatif (punition)

Thorndike Autres contributions : et… une petite phrase prémonitoire : « Si, par un miracle d'ingénuité mécanique, on pouvait concevoir ... un livre dont la page 2 ne serait présentée que lorsque ce qui doit être fait à la page 1 a été fait... l'essentiel de ce qu'exige un apprentissage individualisé pourrait être réalisé grâce à l'écrit. » Edward Thorndike, 1912, cité par M. Betrancourt, 2009, http://tecfa.unige.ch/tecfa/teaching/aei/ppt/0809/chap1-didacticiels.ppt

Quelques fondements (Béhaviorisme) Thorndike (psychologue américain, 1874 – 1949) et l'apprentissage par essai et erreur Pavlov (médecin, physiologiste russe, 1849 – 1936) Conditionnement (classique) Le réflexe conditionnel (dit aussi « réflexe de Pavlov ») Introduction (vidéo)

Les réflexes conditionnels et conditionnement classique (ou « conditionnement répondant ») Un « réflexe conditionnel » s’apparente à une réaction involontaire, non innée, provoquée par un stimulus extérieur. Théorie développée par Pavlov : Les réactions acquises par apprentissage et habitude deviennent des réflexes lorsque le cerveau fait les liens entre le stimulus et l’action qui suit

Les réflexes conditionnels et conditionnement classique (ou « conditionnement répondant ») Pavlov part du constat qu’un chien salive en présence d’aliment (réflexe) Pavlov fait varier la nature des stimuli précédant la présentation des aliments. Il découvre que « son » chien Salive en présence du « stimulus » (ici la clochette) Et en l’absence de nourriture (réflexe conditionnel, c’est-à-dire les réponses réflexes qui, comme la salivation, ne se produisent que de façon conditionnelle dans des conditions aménagées)

Pavlov – le conditionnement classique 1 SN (Stimulus neutre) = Stimulus (ici la cloche) qui ne provoque aucun réflexe (salivation) SI (Stimulus inconditionnel) = stimulus qui déclenche (ici la nourriture), sans apprentissage, le réflexe (salivation) RI (Réponse inconditionnelle) = réponse provoquée de manière réflexe, involontaire (salivation)

Pavlov – le conditionnement classique 2 SC (Stimulus conditionnel) = stimulus neutre initialement (cloche) qui finit par provoquer le réflexe (salivation) Dans cette situation : La réponse inconditionnel (ou réflexe) initiale (avant le conditionnement) devient une réponse conditionnel (ou réflexe conditionnel) La réponse inconditionnelle (le réflexe) devient une réponse conditionnelle (réflexe conditionnelle)

Pavlov – le conditionnement classique 1. SI => RI « Apprentissage » 2. SI + SN => RI 3. SC => RC

Note Pour devenir un « stimulus conditionné » (SC), un stimulus doit : Capter l’attention (servir de signal) ; précéder la réaction être neutre (au départ) Pour rappel, on parle bien ici d’un « SC », donc d’un stimulus intervenant dans un conditionnement dit « classique » ou encore « répondant », « pavlovien », ou « de type I »

Nous avons tous des comportements « conditionnés » (au sens de Pavlov) Par exemple : Une odeur « familière et agréable » nous amène à nous sentir « bien » parce qu’elle est associé à un souvenir d’enfance Une situation peut être anxiogène parce qu’elle est associé à un souvenir traumatisant Tiens ? « Quelque chose » dans l’attitude de cette personne m’est désagréable/agréable Ingestion d’un aliment nouveau suivie d’une intoxication ? => Aversion Brûlure occasionnée lors d’un feu de camp ? => Évitement de s’approcher trop près à l’avenir

Expérience (peu éthique) de Watson Expérience (peu éthique) de Watson *variante du conditionnement classique* Expérience du petit Albert 1. Souris (blanche) = > manifestation positive chez A 2. Souris (blanche) + bruit fort (deux bâtons frappés l’un contre l’autre) => pleurs chez A Souris (blanche) => pleurs chez A Note : généralisation aux petits animaux de couleur blanche (poils ou fourrure) et discrimination (souris blanche mais pas chat blanc)

Applications thérapeutiques : traitement des phobies Expérience (non éthique) de Watson *variante du conditionnement classique* Applications thérapeutiques : traitement des phobies Source de la phobie => Comportement inapproprié Traitement (contre-conditionnement) : 1. Source de la phobie (associé à une) source de réconfort/plaisir => comportement recherché 2. Source de la phobie (seule) => comportement recherché Contre-conditionnement Association progressive du stimulus conditionnel (SC1) déclenchant la peur (réponse conditionnelle (RC1) à un nouveau stimulus (SC2) déclenchant une réponse différente, plus approprié ou recherchée (RC2). Désensibilisation systématique Faire disparaître graduellement la réponse conditionnelle (RC1) de peur en présentant progressivement des représentations du stimulus conditionnel (SC), de la moins phobique à la plus phobique (SC--- > SC-- > SC- > …). Immersion Se confronter directement au stimulus conditionnel (SC) provoquant la peur (RC)