Risk of Acquiring Antibiotic-Resistant Bacteria From Prior Room Occupants. Huang SS, Datta R, Platt R. Patrice BEFORT DESC réa-med Nice Juin 2007 ARCH INTERN MED/ Vol166, Oct 9, 2006.
Introduction Staphylocoque aureus meti-R (SARM) et Enterocoque résistant à la vancomycine (ERV), sont responsables pour une part de la morbi-mortalité hospitalière. Chez 209 patients porteurs de SARM, 60 patients (29%) développaient une infection à SARM (bactériémie, pneumonie, cellulite, arthrite) Huang SS et al. Risk of methicillin-resistant Staphylococcus aureus infection after previous infection or colonization. Clin Infect Dis. Fev Chez 210 patients porteurs ERV, 40 dentre (19%) eux développaient une infection à ERV (pour 1/3 urinaires) Goetz AM et al. Infection and colonization with vancomycin-resistant Enterococcus faecium in acute care Veterans Affairs Medical Center: a 2-year survey.
Importance de la prévention des transmissions. Source de transmission: les patients, les soignants, lenvironnement (lit, table, sol, ordinateur…) Risque de transmission dépend dun « seuil » de contamination (prélèvements bacterio de lenvironnement) et des méthodes de désinfections (protocolisées dans chaque service) Il existe des chambres à « haut risque », compte tenu de leurs configurations difficiles à nettoyer ou la pauvreté en emplacements pour lhygiène des mains.
La question: Le fait doccuper une chambre, antérieurement occupée par un patient porteur de SARM ou VER, augmente t-il les chances, pour le patient présent dêtre coloniser a SARM ou VER. Cela influence t-il son devenir notamment en terme de durée de séjour?
Méthodologie Etude rétrospective, sur 8 réanimations (medico-chir), de septembre 2003 à avril Culture hebdomadaire nasale à la recherche de SARM et rectale recherche de ERV. Patient exclus si culture+ dans les 2 jours suivants ladmission (portage antérieur au séjour en réanimation) Sous groupes en fonction des comorbidités pour une étude stratifiée (comorbidité= facteur favorisant acquisition ). Excès de risque= différence entre le risque acquisition dun patient dont la chambre était auparavant occupée par un porteur versus un non porteur. Risque attribuable à la population= nombre de chambres quil faudrait nettoyer pour éviter un cas de contamination.
Résultats Odds ratio ajusté à 1.4 p= Excès de risque compte pour 5.1 % des cas de SARM
Odds ratio 1.4; p=0.02. Excès de risque compte pour 6.8% des cas de ERV.
Répartition équilibrée des comorbidités des patients dans les deux groupes.
Etre admis dans une chambre de réa antérieurement occupée par un patient SARM positif ou un patient ERV positif est associé à un risque augmenté dacquérir un SARM ou un ERV pour le patient actuel. Cependant cette augmentation de risque ne compte que pour moins de 10% des cas dacquisition, avec un risque attribuable de moins de 2% parmi la population exposée.
Discussion Cet excès de risque survient malgré les procédures de nettoyage. Procédures exécutées selon les standards nationaux (USA) plus le changement du matelas et lusage bouteille plutôt que des spray pour répandre le produit nettoyant (augmentant ainsi les quantités de produits utilisés) Il existe des « évidences » de persistance de contamination malgré les procédures de nettoyage. Martinez JA et al, Role of environnemental contamination as a risk factor for acquisition of vancomycin resistant enterococci patients treated in a medical intensive care unit. Arch Inter Med
Autres facteurs prédictifs dacquisition: Patient âgés. Durée de séjour pré-ICU prolongée. Diabète + pour ERV. Leucémie – pour SARM. (peut être lié a lintensification des procédures de lavage des mains)
Limites de létude Incidence peut-être sous estimée car les prélèvements ne sont réalisés que une fois par semaine. Nont pas été évalués dautres facteurs de risque connus dacquisition comme lusage de matériel médical, lusage dantibiotiques, le personnel médical ou dautres comorbidités. Il ny a pas eu de répartition en cohorte des patients ou du personnel. Pas de réalisation de prélevements sur lenvironnement permettant de discuter le niveau résiduel de contamination. Les résultats ne peuvent être généralisés à dautres hôpitaux compte tenu des différences de population et des procédures de désinfection.
Conclusion Le fait doccuper une chambre antérieurement infectée à SARM ou ERV est un facteur de risque dacquisition de ces germes. Augmentation de odds ratio de transmission de 40%. Suggérant le rôle de lenvironnement dans la contamination. Cependant cette augmentation de risque reste modérée ne comptant que pour moins de 10% des cas dacquisition de SARM et de ERV. Elle est associée à une augmentation de la durée de séjour post- réa. Lintérêt dintensification des procédures de décontamination nécessite des données additionnelles dautant que nous sommes dans un système aux ressources limitées.