UE 4.6 SOINS EDUCATIFS ET PREVENTIFS

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Transcription de la présentation:

UE 4.6 SOINS EDUCATIFS ET PREVENTIFS DEMARCHE EDUCATIVE MC Bidault

DEFINITION Selon L’OMS (1986): la DE du patient vise à aider les patients à accepter ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. La DE est une ressource dans la vie quotidienne et non, un but dans la vie. Doit être accessible à tous, respectueuse des personnes, structurée, organisée et évaluable.

POURQUOI PARLE T-ON DE démarche éducative EVOLUTION

DES SOIGNANTS 19ème siècle: IDE soulignent l’importance d’éduquer les familles à l’hygiène, 1918: IDE reconnu comme enseignant et agent de santé, 1964/années 80: notions de prévention, relation d’aide pour autonomie du patient, 2002: loi sur les droits du patient: droit à l’éducation

2007: recommandations de la haute autorité de santé sur la DE, Loi « hôpital, patient, santé, territoire » reconnaît l’éducation et les compétences des professionnels, Textes régissant la profession

DES PATIENTS EN 1956 3 types de relation médecin/malade: - activité-passivité: le médecin seul est actif; patient objet de soins, - direction-coopération: maladies aigues où le patient se laisse guider pour obtenir un soulagement rapide, - participation mutuelle: le patient prend en charge son TTT et l’adapte aux évènements de la vie; partage des compétences entre patient et soignant

DES REALITES SOCIALES Raison épidémiologique: vieillissement population, augmentation maladies chroniques, fréquence des comportements à risques, Raison sociologique: patients en associations, demandent des comptes, remise en cause du pouvoir médical, Raison économique: 60% budget de la santé passe dans les maladies chroniques

FINALITES DE La DE 2 notions principales: - notion d’autonomie, - notion de responsabilité. Finalités de l’HAS: - acquisition de compétences d’autosoins, - mobilisation ou acquisition de compétences d’adaptation.

Finalités des soignants: - favoriser qualité de la relation, - permettre d’augmenter connaissances et compétences, - aider à changer de comportement, -permettre d’améliorer la santé bio-psycho-sociale, - améliorer qualité de vie.

ACCEPTATION DE LA MALADIE Le caractère chronique a des implications psychosociales importantes. Les étapes de deuil; colère, révolte, tristesse et acceptation (Kubler-Ross) sont applicables à la maladie chronique. Prendre en compte la motivation du patient: barrière si manquant, clé pour le changement, ressource à stimuler.

RELATION SOIGNANT-SOIGNE Relation de confiance, de même niveau, humble. Le soignant va devoir chercher à favoriser l’expression de 3 facteurs: - phase d’acceptation dans laquelle le patient se trouve, - son organisation des connaissances, ses conceptions de la santé, de la maladie, du traitement, -ses croyances tant aux conséquences de sa maladie que des bienfaits du traitement.

Ecouter et être entendu ne suffisent pas: il faut construire ensemble, donner du sens et pouvoir aider le patient à intégrer ses soins à sa vie. Il faut se transformer en éducateur qui va accompagner à chaque fois un patient différent, n’appartenant pas à un groupe homogène.

Selon Carl ROGERS Les ingrédients essentiels sont l’empathie, le regard positif, la congruence; l’approche est centrée sur la personne et met l’accent que la qualité de la relation entre le patient et le soignant.

LIMITES DU SOIGNANT Ils se sentent souvent impuissants à convaincre, expliquer, responsabiliser le patient à qui ils demandent un concours actif, Il veut agir pour son bien, mais sans toujours prendre sa souffrance ou ses difficultés en compte.

Il y a nécessité de découvrir d’autres manières d’écouter, d’observer, de raisonner, donc d’accompagner; L’accompagnement représente « l’éducation centrée sur le patient »

Le patient n’est plus l’objet de soins mais le sujet de soins, L’objectif n’est pas de lutter contre la maladie, mais de promouvoir la santé, La démarche de prescription laisse la place à une démarche d’éducation.

LIMITES DU PATIENT Le patient ne veut pas toujours son bien, Il faut lui reconnaître sa place d’auteur de vie. Pour le soignant c’est abandonner sa place d’expert, celui qui sait ce qui est bien pour lui

Les infos nouvelles ne peuvent pas être présentées tant que les précédentes ne sont pas maîtrisées: crucial de solliciter les connaissances qu’il a déjà; valoriser ce qu’il sait. Il ne sert à rien de lui expliquer ou de vouloir lui faire faire des activités s’il n’en voit pas l’intérêt ou si cela génère des angoisses ou des peurs.

Le patient peut ne pas entendre ou ne pas vouloir essayer Le patient peut ne pas entendre ou ne pas vouloir essayer. Lui seul peut apprendre; on ne peut pas apprendre à sa place. Le savoir progresse quand dans sa tête des interactions entre ses activités mentales et son environnement conçu pour le faire apprendre se mettent en place

L’environnement doit stimuler son désir d’apprendre et de changer. Le patient n’apprend que ce qui le touche ou l’accroche: l’émotion, le désir, l’engagement, l’imaginaire prennent une place capitale dans l’acte d’apprendre.

Le patient ne cherche pas toujours à comprendre le pourquoi de ses façons de faire, A partir de ses motivations, il est possible de trouver une accroche qui facilitera les apprentissages et l’observance.

Exemple: - un adolescent asthmatique très sportif, mais gêné par un asthme d’effort sera d’autant plus réceptif et compliant que le traitement contrôlera très vite son handicap

Le bénéfice du sport est souvent à utiliser. Le soignant devrait plus souvent inciter le patient à réfléchir sur sa maladie et sur l’impact qu’elle a sur la qualité de sa vie. Souvent le patient bloque non pas par incompréhension de sa maladie, mais pour des questions liées à ce que peut représenter un TTT ou à l’image qu’il s’en fait.

Exemples: - si un asthmatique ne fait pas de liens directs entre le TTT suivi et un état de santé stabilisé, il n’a pas de raison de s’attendre à un état de santé dégradé en cas de non-observance. - pour un diabétique, percevoir des symptômes d’hyperglycémie et tenter d’en comprendre les raisons fait partie de l’apprentissage.

Le patient peut nuire la réalité quand celle-ci lui apparaît trop angoissante ou déstabilisante; il ne voit que ce qu’il veut voir. L’acte d’apprendre, dans la mesure où il est perturbant et où il demande des efforts, ne peut se réaliser sans que le patient y trouve des « plus ».

L’acte d’apprendre est favorisé par des plaisirs, comme celui de découvrir qu’on est capable de se comporter autrement. Les joies, plaisirs, désirs, curiosité favorisent l’apprentissage. Dans les maladies chroniques, difficile de mettre ça en avant: le savoir et le changement de comportements sont une nécessité, voire une urgence.

Dans une situation éducative, le patient a tendance à entrer naturellement en résistance: peur du changement. Lorsqu’un évènement menace ou réduit la liberté, la personne réagit aussitôt pour tenter de restaurer son sentiment de liberté: opposition au changement.

Interventions du soignant sur les étapes du changement - faire comprendre les risques encourus, - Discuter des avantages et désavantages d’un changement et la même chose d’un statu quo, - aider à déterminer les pas, les actions qu’il veut prendre, - aider à identifier les succès et difficultés,

- aider à identifier et mettre en pratique des stratégies de prévention et de rechute, - aider à entamer de nouveau les étapes précédentes tout en l’encourageant à se remémorer ses succès passés et renégocier des objectifs atteignables.

ETAPES DE L’EDUCATION THERAPEUTIQUE 1ère étape: recueil de données Etape préalable - identifier et prendre en compte les besoins du patient, - comprendre ce que la maladie représente pour lui, - comment est organisée sa vie et quel sens il lui donne, - qui est la personne à laquelle je peux m’adresser pour conforter la démarche d’éducation

- connaissance du patient: habitudes de vie, profession, famille: seul ou entouré EX: un commercial sur les routes, à l’hôtel tous les soirs et au restaurant midi et soir aura plus de difficultés à modifier son régime alimentaire. - identifier ce que le patient sait déjà: expériences passées, pathologies, TTT; il faut tenter d’analyser les raisons qui ont fait que la D.E.n’a pas marché.

- identifier les facteurs qui peuvent influencer l’apprentissage: Ressources intellectuelles: compréhension, niveau scolaire, aisance dans la langue, Physiques: si problème de vue, pourra t-il se faire des injections? Psychologiques: est-il prêt à comprendre l’intérêt d’un changement d’habitudes (étapes de deuil par exemple), culturels: ex: la DE sur alimentation d’un enfant pour une maman africaine, Réseau de soutien: familles, amis, aides au domicile, IDE libéraux, médecin de famille….

2ème étape: analyse des données - déterminer les besoins d’apprentissage et établir des priorités, et identifier le ou les problèmes - arriver à la formulation d’un diagnostic infirmier: le plus courant étant « manque de connaissances… »; ce peut être aussi: constipation, excès nutritionnel, infection, non observance du TTT

- il faut en déduire ce qui est important pour le patient et ce qu’il peut perdre: sport, travail, enfants…

3ème étape: élaboration d’objectifs éducationnels - établir un contrat d’objectifs entre patient et soignant, - ce contrat listera les compétences que le patient cherchera à acquérir pour s’auto-surveiller et s’auto-traiter.

Les objectifs peuvent être multiples: - cognitifs: compétences intellectuelles, Sensori-moteur: gestes/techniques, Psychoaffectifs: attitudes, comportements

Les objectifs doivent être: - réalistes, - progressifs, - selon un ordre logique par séquences: étape de compréhension, puis énumération puis explication et identification.

4ème étape: planification et exécution de l’enseignement Cette étape est progressive Se préparer longtemps à l’avance, Ne pas commencer la veille du départ. Le contenu va s’attacher à une liste de compétences à acquérir.

Ces compétences se rattachent au savoir, au savoir faire et au savoir être. Il peut paraître plus facile de développer des compétences autour du savoir (connaissances), du savoir faire (gestes, techniques) qu’autour du savoir être. Le passage du savoir à l’action est une reconstruction; il est nécessaire de se l’approprier pour pouvoir le mobiliser avec pertinence en situation.

Méthodes pédagogiques: - exposés, jeux, entretiens, jeux de rôle, démonstrations, - avec les enfants: jeux, contes, marionnettes, poupées, - avec les ados: éviter méthode scolaire, mais plutôt par jeux vidéo, théâtre, - avec adultes: en petits groupes en privilégiant les expériences personnelles,

- avec une personne âgée: parfois plus dépendante du soignant: s’attacher à garder des temps de rencontres en individuel. Dans tous les cas, ne pas oublier que c’est la motivation qui déclenche l’attention, permet la mémorisation et qu’il faut s’ajuster à des rythmes d’apprentissage qui sont personnels au patient.

Restreindre la masse de connaissances à l’essentiel et ne pas hésiter à utiliser des métaphores et des explications. Importance d’une méthode participative où le patient actif s’implique; aborder de multiples exemples d’un même problème va aider le patient à apprendre dans son contexte.

Le soignant doit avoir un rôle de médiateur, c’est-à-dire se positionner comme tiers médian entre le patient et sa maladie. EX: lors d’une maladie chronique, le programme va s’inscrire dans la durée, en proposant des recyclages, lettres d’infos… Cette éducation peut être multiprofessionnelle, différentes disciplines qui travaillent autour d’un dossier commun

5ème étape: évaluation - de l’apprentissage: par gestes, questionnaires.., - De l’enseignement: savoir se remettre en question - quels moyens a le patient pour évaluer ce qu’il a fait, s’il le fait mieux une fois chez lui en situation réelle - penser à travailler en réseau et partenariat pour que le patient ait une personne ressource en dehors de l’institution.

CONCLUSION L’éducation thérapeutique est une démarche passionnante, parce que c’est une aventure humaine, qui nous engage avec l’autre dans une relation d’équivalence et en permanence dans une recherche de sens.

- connaissance du patient